B. Le lien entre division du travail et marché
Le développement de la division du travail est à la fois cause et conséquence de
l’extension des marchés. Pour qu’il y ait division du travail, les individus doivent pouvoir
échanger ce qu’ils produisent contre ce dont ils ont besoin: marché et division du travail sont
indissociables :
●Les progrès de la division du travail stimulent le marché en multipliant les biens disponibles.
● Réciproquement, l’extension du marché permet l’accentuation de la division du travail.
Smith est pour cela favorable au développement du commerce extérieur, et
optimiste quant aux possibilités économique de la Chine dont le marché intérieur ne pouvait
qu’approfondir la division du travail. Aujourd’hui, la Chine est l’un des seuls pays capable de
se suffire à lui-même. Si le marché est trop étroit : l’individu ne trouve pas assez de
débouchés, cela limite la spécialisation = moindre division du travail.
C. La théorie de la « main invisible »
Main invisible : mécanisme autorégulateur du marché en situation de concurrence. En
poursuivant son propre intérêt, on concoure à l’intérêt général. Sur la marché, chacun
satisfait ses propres besoins en fournissant aux autres les moyens de leur satisfaction.
Selon Smith, le marché résulte d’une propension à troquer propre à l’espèce
humaine. Le marché met au service de la collectivité le désir d’enrichissement des individus
(théorie de la main invisible).
II. L’actualité d’Adam Smith
La division du travail s’est généralisée au-delà de ce que pouvait imaginer Adam
Smith car elle demeure à la source de progrès éco majeurs. Toutefois, certaines limites ont
été mises en évidence, concernant notamment les marchés, leurs constitutions et leurs
effets qui s’avèrent complexes.
A. Division du travail et croissance
La division du travail, facteur-clé de l’essor industriel selon Smith n’a cessé de se
diffuser et de se perfectionner depuis le XVIIIème siècle : le fordisme en a constitué
l’application la plus achevée. Auj encore, elle permet des progrès liés à l’apprentissage des
opérateurs comme le prévoyait Smith. Et surtout, elle à l’origine de la mondialisation et de
la constitution d’union économiques (groupement régionaux disposant d’avantages
commerciaux et d’un libre échange total). L’Union Européenne et l’€ ont été créés dans
l’espoir que l’intégration du marché stimule de nouveaux approfondissements de la division
du travail.
B. Les limites de la division du travail
Marx dénonce dès le milieu du XIXème l’aliénation qui accompagne la division du
travail (=perte pour les travailleurs du sens de leur travail en raison de la division du travail,
seule l’entreprise capitaliste maitrise la conception et la coordination). Cette situation
renforce selon Marx le pouvoir du capital.
Le ralentissement de la croissance depuis les 70s est souvent interprété comme une
crise du taylorisme et du fordisme : au-delà d’un certain point, les bénéfices d’une
parcellisation accrue des tâches ne compenserait plus ses effets pervers (problèmes de
coordination, de motivation…).