causes - Apses

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CAUSES
Surproduction  ventes insuffisantes =>
 prix et faillites des entreprises aux coûts
les plus élevés
 salaires + chômage non indemnisé
(19ème siècle) ou faibles indemnités
 revenus + insécurité sociale et
anticipations pessimistes =>
 épargne de précaution
Surproduction  existence de surcapacités
de production
 profits =>  ressources
d’autofinancement
anticipations pessimistes
FAITS
BAISSE DE LA
PRODUCTION
CONSEQUENCES
 profits,  investissements,  emploi
(licenciements)
BAISSE DES
REVENUS
 consommation
BAISSE DE LA
CONSOMMATI
ON
 demande de biens de consommation =>
la production des secteurs des biens de c° est
ralentie
 demande de biens de production
BAISSE DE
L’INVESTISSE
MENT
La crise au 19ème siècle en économie de marché concurrentielle : un processus cumulatif
Les mécanismes de la reprise
Ils sont liés aux variations des prix (= mécanismes de marché, libéralisme) et au
comportement des acteurs :
Le problème à résoudre : O > D. Or, la dépression conduit « spontanément » à un freinage de
l'offre (faillites, baisse de la p°...) et à la baisse des prix et des coûts de production
salaires (=  du prix du facteur travail)
  des taux d'intérêt car il y a moins d'emprunteurs sur le marché des capitaux du fait
de la baisse de l'investissement) =>  du prix du facteur capital.
 la baisse des prix va entraîner l’élimination des entreprises les moins rentables au
profit des plus dynamiques et au bout d'un certain temps une stimulation de la
demande quand les consommateurs vont vouloir profiter des aubaines liées aux baisses
de prix ...
 la baisse des coûts de production = des facteurs moins chers (concurrence entre
travailleurs => Baisse des salaires. La baisse des taux d'intérêt rend l'investissement
plus rentable) => incitation à investir et à embaucher à nouveau. L’investissement et
l’embauche stimulent la demande et redressent les anticipations.
 Le marasme économique stimule la nécessité de trouver de nouvelles solutions, d'être
plus productifs => Recherche de gains de productivité et Innovations
 REPRISE ECONOMIQUE :  O et  D
...Mais, ces mécanismes (de marché) prennent du temps et sont coûteux économiquement
(faillites = gaspillage de moyens de p°) et socialement (chômage, freinage des salaires et de la
c°...).
Trois types de mécanismes sont donc à l’œuvre :
– Des mécanismes lies au fonctionnement du marché : les variations des prix permettent de corriger les
déséquilibres ;
– Des mécanismes lies aux comportements des acteurs : par exemple, les entreprises ajustent leurs
investissements a la demande ;
– Des mécanismes macroéconomiques : l’investissement est source de croissance économique, mais, lorsque le
stock de capital est suffisant (ou excessif), l’investissement cesse, contribuant au retournement conjoncturel.
2.1 / Conditions de production et fluctuations : les « chocs d’offre »
Livre p. 51
« Les chocs d’offre négatifs sont causés généralement par une hausse du coût des matières
premières (chocs pétroliers de 1973 et 1979 par exemple), par des augmentations de salaires
supérieures aux gains de productivité (comme au cours des années 1970) ou par un
alourdissement de la fiscalité sur les entreprises. En cas de choc d’offre négatif, l’activité
économique devient plus coûteuse et les entreprises les moins productives et compétitives
risquent d’être acculées à la faillite.
Inversement, lorsque des innovations permettent des gains de productivité et abaissent les
coûts unitaires de production, elles produisent un choc d’offre positif : en abaissant les prix
des produits, elles favorisent leur diffusion auprès des consommateurs et donc l’augmentation
de la production. En cas de choc d’offre positif, la situation des producteurs s’améliore par la
diminution de leurs coûts de production ; ils peuvent dès lors éventuellement produire
davantage et tirer la croissance économique. » Eduscol 2012
« De nouvelles technologies, une augmentation des investissements en capitaux ou [une
hausse] de la population active peuvent produire une accélération de la croissance du
produit potentiel et, par conséquent, un boom économique. Les variations du taux de
croissance du produit potentiel fournissent incontestablement une bonne part de l'explication
des expansions et des récessions. Aux États-Unis par exemple, le boom économique de la
seconde moitié des années 1990 s'explique largement [...] par les nouvelles technologies de
l'information [et de la communication - NTIC] telles que l'Internet. »
Robert H. Frank et Ben S. Bernanke, Principes d'économie, Économica, 2009.
A / Le progrès technique et les innovations : un processus de destruction créatrice
Livre p .50
Quelle sera la prochaine victime du téléphone mobile ? Après avoir relégué aux oubliettes l'assistant numérique personnel
(PDA), très en vogue au début des années 2000, le petit appareil s'attaque maintenant au téléphone fixe, à l'appareil photo
numérique, à l'iPod, voire à la montre. Il est l'illustration même de la "destruction créatrice" définie par l'économiste
autrichien Joseph Aloïs Schumpeter. Et c'est loin d'être fini...
Les investisseurs auraient intérêt à se pencher sur les puissantes capacités schumpétériennes du téléphone portable. Au
tout début de ce nouveau siècle, les banquiers s'échangeaient des informations via les rayons infrarouges d'un Palm Pilot
désormais désuet. La société Palm arborait avec fierté une capitalisation de 92 milliards de dollars. Sa métamorphose dans les
téléphones mobiles lui a coûté 97 % de sa valeur.
Le téléphone classique est la prochaine cible la plus évidente. Il a déjà disparu dans près d'un quart des foyers
américains. Un vrai drame pour AT & T ou Verizon, qui doivent continuer d'entretenir à grands frais des infrastructures. Il
n'est pas jusqu'à l'iPod qui n'ait pris un petit coup de vieux. Les ventes baissent. Apple ne s'en émeut guère : les clients
écoutent leur musique sur un iPhone qu'ils ont payé plus cher.
Ne parlons pas du malheureux fabricant de montres. La plupart des adolescents consultent leur téléphone portable pour
donner l'heure. Les concepteurs de gadgets sophistiqués qui mesurent le rythme cardiaque ne sont pas non plus à l'abri : il
existe maintenant des applications sur téléphone mobile qui offrent le même service. C'est encore pire pour les systèmes GPS,
les appareils photo et les détecteurs de radars. Pour donner une idée de l'ampleur des dégâts, lorsque Google a ouvert il y a
peu une application de navigation gratuite, les titres Garmin et Tom-Tom se sont respectivement effondrés de 16 % et 23 %
en Bourse. Comme Palm, Garmin espère s'en sortir en lançant son propre téléphone portable.
La destruction créatrice chère à Schumpeter fera aussi le bonheur de certains. Apple, Google et Facebook veulent bourrer
les téléphones mobiles d'informations, de logiciels et de publicité. Une pléiade d'entreprises naîtra pour inventer de nouveaux
produits. Il est moins facile de prévoir la direction que la tornade du téléphone prendra ensuite. Disons qu'il y a de bonnes
chances que cela ait un rapport avec tout ce que l'on peut avoir dans les poches ou dans le sac à main. Cartes de crédit, argent
liquide, clefs, papiers d'identité, livres, journaux, tickets et cartes d'embarquement pour le transport aérien constituent autant
d'objets qui pourraient devenir électroniques. Alors, la dynamique de l'innovation récompensera les esprits créatifs et
entreprenants, et laissera couler les autres. Face à la plainte portée par le premier fabricant finlandais de téléphones mobiles
Nokia pour violations de brevets, la marque à la pomme riposte et poursuit à son tour le leader mondial.
(Source : Robert Cyran et Rob Cox, Le Monde du 04 janvier 2010)
Qu’est-ce que la « destruction créatrice » selon Schumpeter ?
Innovation de procédé
exemples
Innovation de produit
exemples
- Chaîne de montage avec convoyeur
- Traitement informatique de données
- Transport par conteneur
Schumpeter citait entre autres l’usine mécanisée, l’usine électrifiée, les
fusions de sociétés, les nouvelles routes commerciales.
- NTIC : DVD, MP3, écran à cristaux liquides
- Énergie : bioéthanol, solaire
- Santé : scanner, thérapies géniques, carte Vitale
Le progrès technique (plus précisément, les innovations) transforme les conditions de production et de consommation en
agissant de façon différenciée sur la productivité et les prix des différents secteurs et en faisant disparaître des activités
anciennes et apparaître des activités nouvelles : c’est ce que Schumpeter a appelé le mécanisme de « destruction créatrice ».
Il est nécessaire, pour la survie du capitalisme que les entreprises les moins rentables et/ou fabriquant des produits dépassés
disparaissent : en effet, dans ces entreprises, les facteurs de production (capital et travail) sont utilisés moins efficacement
qu'ils pourraient l'être ailleurs.
Le progrès technique imprime un rythme cyclique à la croissance économique.
Schumpeter a aussi beaucoup insisté sur cet aspect. Les innovations ne surviennent pas
régulièrement. Il montre que les périodes d'expansion du capitalisme correspondent à
l'apparition de grappes d'innovations et de groupes d'entrepreneurs. L'arrivée d'entrepreneurs
porteurs d'innovation n'est pas un phénomène continu mais un phénomène discontinu qui se traduit
par des fluctuations dans la croissance économique et l’apparition de cycles longs. La croissance
économique au 19ème siècle n'a pas été linéaire. Elle a été jalonnée de périodes d'expansion et de
récession, de cycles économiques. Schumpeter explique ces cycles par le rôle des innovations. Et
l'investissement que requiert l'innovation se distingue de l'investissement de routine, car il ne s'agit pas
de renouveler ou d'accroître les capacités de production, mais bien d'introduire un changement
profond.
Un cycle de Kondratiev est un cycle économique de l'ordre de 40 à 60 ans aussi appelé cycle de longue durée. Mis en
évidence dès 1926 par l'économiste Nikolai Kondratiev dans son ouvrage Les vagues longues dans la vie économique, il
présente deux phases distinctes : une phase ascendante (phase A) et une phase descendante (phase B).
Joseph Schumpeter propose une interprétation l'alternance des phases A et B. Il relie les fluctuations de l'économie à
l’apparition d’innovations majeures qui surviennent par « grappes » donc au progrès technique. Ainsi, selon lui, la
phase A correspond à la période de diffusion et d'amortissement des nouvelles innovations. Durant cette période, la demande
de biens est forte, ce qui permet une augmentation générale de la production et assure donc la croissance économique. Peu à
peu, lorsque les agents économiques sont équipés en nouveaux produits, la demande baisse, alors que la concurrence entre les
entreprises est de plus en plus rude. On parvient alors au point de retournement du cycle. La phase B correspond à
l’élimination des stocks, à la fermeture des entreprises et des filières les moins rentables ce que Schumpeter appelle le
phénomène de « destruction créatrice » et à la préparation d’une nouvelle vague d’innovations.
(Source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_de_Kondratiev, 2012)
B / Des chocs exogènes ou des dynamiques internes
Livre p .51
Des chocs exogènes (ex chocs pétroliers) et/ou des dynamiques internes (augmentation
excessive des salaires, de certains prix, freinage de la productivité...) peuvent affecter la
productivité et la compétitivité* de façon plus ou moins favorable.
* La compétitivité est l'aptitude à soutenir la concurrence des autres firmes ou des autres nations grâce à ses
prix (« compétitivité prix ») ou à d'autres facteurs: la qualité, le degré d'innovation, le service après-vente, etc.
(« compétitivité hors prix »).
Exemples de chocs d’offre négatifs :
Un choc d'offre négatif lié à l'augmentation des coûts de production peut conduire à la faillite
d'entreprises et entraîner une phase de récession. Des conditions climatiques défavorables ou
une tension sur les marchés de matières premières, de même qu'une baisse du taux
d'innovation technologique, réduiront le taux de croissance potentiel.
De nombreux éléments peuvent être en cause : ................................................... ?
Question de synthèse : « Comment peut-on expliquer les fluctuations économiques en
raisonnant en termes d'offre ? »
2.2 / Conditions de débouchés et fluctuations : les « chocs de demande »
 Rappelez-vous l'équation de la comptabilité nationale: PIB = C + I + G + X – M
 Trouvez des phénomènes qui peuvent influer sur chacun des éléments de l’équation ( = sur
chaque composante de la demande) dans un sens positif ou négatif
« Lorsqu’une des composantes de la demande globale adressée aux producteurs se modifie, on parle de « choc de
demande ». Lorsque la demande globale est affectée par des chocs positifs, sa hausse peut impulser une phase
d’expansion. Inversement, si des chocs de demande négatifs se produisent, ils peuvent provoquer une diminution
de la demande globale et conduire à une récession. Ces chocs de demande risquent d’avoir un impact amplifié
sur l’activité économique du fait du comportement des entreprises en matière de stocks. Lorsque la demande
ralentit, la production peut baisser beaucoup plus fortement si les entreprises décident de réduire leurs stocks afin
d’anticiper une baisse plus marquée de la demande ; la hausse du chômage, la baisse du nombre d’heures
travaillées en général risquent alors de contribuer à accentuer ce ralentissement. Inversement, lorsque la hausse
de la demande s’accélère, les entreprises produiront d’autant plus qu’elles devront reconstituer leurs stocks ; la
baisse du chômage et la hausse du nombre d’heures travaillées peuvent alors contribuer à entretenir
l’augmentation de la demande, de même que les investissements réalisés par les entreprises pour étendre leurs
capacités de production. » Eduscol 2012
ZOOM : le rôle de l’investissement dans les fluctuations :
Les variations de l’investissement jouent à la fois sur l’offre et sur la demande
Evolutions : PIB en volume ; Investissement (FBCF) en volume
10,0
8,0
6,0
4,0
2,0
0,0
1990
1991
1992
1993
1994
1995
1996
1997
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
-2,0
-4,0
-6,0
Evolution du PIB en volume
Evolution de la FBCF en volume
-8,0
Voir schéma investissement et croissance
2.3 / Conditions de financement et fluctuations : les « cycles financiers »
« Les cycles de crédit
• L'existence de fluctuations est aussi à relier à la dynamique de l'endettement. En période
d'optimisme économique, les agents s'endettent ce qui contribue à l'augmentation de l'investissement et de la consommation. Une phase d'expansion s'ouvre alors ce qui renforce
l'optimisme général. Des prêts sont accordés dans des proportions de plus en plus importantes
et notamment à des agents de moins en moins solvables. La croissance est ainsi soutenue par
l'endettement.
• Lorsque les créanciers prennent conscience des risques qu'ils encourent et que les
anticipations de croissance sont moins optimistes (retournement des anticipations), l'offre de
crédit diminue. Les entreprises qui comptaient sur la possibilité d'avoir facilement accès à des
crédits et qui prévoyaient de s'endetter à nouveau pour faire face aux échéances à venir se
retrouvent en difficulté et une phase de récession se met en place. Les entreprises et les
ménages vendent leurs actifs pour pouvoir rembourser leurs crédits ce qui conduit à une
baisse des prix et augmente le poids réel de leur dette. Un mécanisme de « déflation par la
dette » a lieu (Irving Fisher). »
BLED – Hachette 2012
Le cycle du crédit renvoie donc au comportement des banques en matières d’octroi de crédit :
en période d’expansion, elles accordent plus facilement des crédits aux ménages et aux
entreprises, car les taux d’intérêt augmentent (la demande d’emprunt est élevée) ; au contraire,
en période de ralentissement d’activité, elles ont plus sélectives et prennent moins de risques,
du fait des possibilités d’insolvabilité accrues. Le cercle vicieux des crises financières
Une innovation importante, comme la libéralisation des mouvements de capitaux, incite les
acteurs financiers à prendre des risques pour en profiter. En période d'euphorie, le crédit
bancaire vient financer les placements spéculatifs sur les différents marchés auxquels, par
mimétisme, participent tous les intervenants. Une bulle se forme alors, qui accroît la fragilité
de l'économie et finit par un krach, que seule une intervention énergique, et souvent coûteuse,
de l'État peut endiguer. Une fois la confiance revenue, un nouveau cycle peut commencer.
Source : Dominique Plihon, Mario Dehove et Robert Boyer,
« Les rouages des crises financières », Alternatives économiques Hors-série,
n° 75, décembre 2007.
La santé d'une économie et celle de ses banques sont étroitement liées. Une relation qui
fonctionne dans les deux sens : quand l'économie se porte bien, les banques font des affaires ;
quand les banques vont bien, les ménages et les entreprises obtiennent facilement les crédits
dont ils ont besoin. [...] La rentabilité des banques profite des périodes de forte croissance.
Lorsque les ménages consomment, les firmes font des profits, les investisseurs veulent acheter
leurs actions et les cours boursiers ont tendance à monter. Ceux des banques également,
portés par la confiance générale et par le fait qu'elles ont des clients en bonne santé. La
proportion de prêts douteux (avec une faible probabilité de remboursement) est moindre, ce
qui évite aux banques d'avoir à passer des provisions qui viennent manger leur résultat. [... ]
La croissance bénéficie alors en retour de la bonne santé des banques. Celles-ci sont prêtes à
prendre plus de risques et à financer des nouveaux projets. Ainsi, au cours des années 90, la
distribution de crédits bon marché s'est accélérée grâce à la bonne santé de l'économie
mondiale [...]. À l'inverse, en période de ralentissement, la rentabilité tend à diminuer avec
une montée des défaillances des emprunteurs et le tassement des transactions financières. Les
banques deviennent alors plus tatillonnes sur l'octroi de crédits, elles demandent des taux
d'intérêt plus élevés pour les prêts qu'elles accordent. Ce qui contribue à entretenir le
ralentissement de l'économie. [... ] Le principal problème des autorités monétaires est donc de
trouver les meilleures solutions pour éviter que les problèmes des banques ne viennent trop
amplifier les cycles économiques.
Christian Chavagneux, Alternatives économiques, n° 206, septembre 2002.
Croissance et crédit dans la zone euro En %
Un déséquilibre majeur : les excès de la finance mondialisée
Document Toutes les grandes crises financières trouvent leur origine dans un excès de crédits. (...) Dès qu'un petit génie
de la finance invente un nouveau moyen de gagner de l'argent, les investisseurs tentés par l'aventure ne se contentent pas de
miser seulement leur argent ou celui de leurs clients sur les nouveaux produits du capitalisme casino. Ils empruntent pour
accroître le montant de leurs paris. Une partie de l'ingéniosité financière des années 1990 et 2000 a ainsi consisté à inventer
des produits financiers complexes par lesquels les investisseurs pouvaient emprunter le plus possible auprès des banques et
des gestionnaires d'épargne (fonds de pension, fonds souverains, compagnies d'assurances…) tentés d'entrer dans le dernier
jeu financier à la mode. Car même dans une économie où les marchés financiers sont très présents, les banques continuent à
jouer un rôle important, par leurs propres placements et par la façon dont elles financent les autres investisseurs.
C'est ainsi que se met en place ce que les économistes appellent un " accélérateur financier ", qui transforme un effet de
mode en une bulle qui s'auto-entretient : l'argent prêté sert à acheter des actions, des obligations, des maisons, etc., dont les
prix montent grâce à la demande financée par la dette. Ceux qui détiennent ces actifs deviennent alors plus riches et peuvent
retourner voir leurs banquiers pour leur demander des crédits supplémentaires… afin de continuer à acheter maisons ou
actions dont le prix monte encore du fait de ce surcroît de demande, servant de garanties pour de nouveaux prêts, etc. En cela,
toute bulle financière est d'abord une bulle de crédit.
Christian Chavagneux - Alternatives Economiques Hors-série n° 091 - décembre 2011
« Le cycle du crédit contribue à expliquer le caractère endogène de l’instabilité de la
croissance.
En période d’expansion économique, surtout si la situation économique est saine (faible taux
d’intérêt, faible inflation), le « paradoxe de la tranquillité » (H. Minsky) joue : les agents
s’endettent, financent des investissements ou une consommation à crédit, ce qui dynamise la
demande et renforce la croissance donc l’optimisme général. Cependant, le taux
d’endettement des agents augmente, des crédits sont accordés à des agents moins solvables,
des comportements spéculatifs se développent, des bulles peuvent se former sur les prix de
certains actifs. En fixant des taux d’intérêt trop bas en période d’expansion, les banques
centrales peuvent amplifier ces comportements, tout comme les banques commerciales
lorsqu’elles prêtent à des agents économiques ayant des projets trop risqués.
Ces excès peuvent conduire à une crise financière et plonger l’économie réelle dans la crise
par la conjonction des effets de richesse négatifs sur les ménages, de la destruction des
capitaux propres des entreprises et des banques, du climat de pessimisme qui s’installe et qui
peut entraîner l’effondrement de la demande globale, de l’offre et de la demande de crédit.
C’est ainsi que la dette conduit au « boom économique » et que celui-ci conduit à la crise
lorsqu’un événement provoque le retournement des anticipations et la contraction de l’offre
de crédit des banques. Les mécanismes qui avaient accéléré la croissance jouent alors dans le
sens d’une amplification de la récession, voire de la dépression. Les krachs boursiers peuvent
ainsi s’accompagner de crises bancaires qui entravent le financement des activités productives
(cycle du crédit). Cela peut conduire à une « déflation par la dette » (I. Fisher) : la baisse des
prix d’actifs, donc de la richesse de ceux qui les détiennent, rend l’endettement excessif ; la
fragilité, voire la destruction du système bancaire rend le crédit inaccessible aux PME qui,
pour retrouver de la liquidité, licencient et baissent leurs prix ; la baisse des prix augmente le
poids réel de la dette pour les firmes endettées, les faillites se multiplient, ce qui aggrave en
retour la situation des banques.
La déflation, c’est-à-dire la contraction des grandeurs nominales (prix, salaires, masse
monétaire), qui s’accompagne en général de celle des grandeurs réelles (demande, production,
emploi), pourrait assainir l’économie si elle favorisait à long terme le redémarrage de cette
dernière. Si elle élimine les producteurs les moins efficaces, la déflation peut en effet créer les
conditions de la reprise. La chute de l’investissement pendant la déflation réduit la demande
de capital et favorise la baisse des taux d’intérêt, tandis que le chômage contribue à la
diminution des salaires. A un moment, le coût unitaire de production est si faible que l’activité
des producteurs ayant survécu reprend. Cependant, l’existence d’un tel phénomène de «
régulation par la faillite » (J. Rueff) a fait l‘objet d’une vive contestation par J.M. Keynes, qui
souligne que seule l’intervention discrétionnaire de l’Etat peut permettre un redémarrage de
l’activité économique.) »
Eduscol 2012
« Dans une économie où le niveau d'endettement est élevé, les pertes des banques sur les
marchés financiers se transmettent ensuite rapidement à l'activité économique car le crédit
qu'elles octroient aux agents (ménages, entreprises) joue un rôle considérable : la contraction
du crédit s'accompagne d'une baisse du prix des actifs immobiliers et boursiers qui réduit la
valeur du patrimoine des ménages, pousse à la remontée du taux d'épargne par crainte de
l'avenir, freine la consommation, réduit l'incitation des entreprises à investir en raison de la
baisse des profits, et conduit à la chute de la production, à la baisse des revenus distribués et à
une vague de destruction d'emplois.
L'action massive des banques centrales est alors nécessaire pour éviter un effondrement du
crédit. »
L’exemple de la crise de 2007/2008 dite crise de subprime
L’exemple de la crise de la zone euro à partir de 2009
De la crise financière à la crise économique en 2008
Entre juin 2007 et le début de 2009, les banques ont perdu près de 700 milliards de dollars et
les principaux indices boursiers ont chuté de 40 à 60 %. La succession spectaculaire des
faillites de grands établissements bancaires a pu donner l'impression que la crise n'affectait
que le monde de la finance, et qu'elle ne concernait pas le quotidien des gens ordinaires. Il
n'en est rien : la transmission de la crise à l'économie réelle a reposé sur deux mécanismes
complémentaires. Le premier canal de transmission de la crise est la contraction de l'offre de
crédit [...] Le second canal réside dans la dépréciation des actifs, mobiliers et immobiliers. La
baisse des prix de l'immobilier et la chute des cours boursiers dévalorisent
les patrimoines des ménages. Ils voient donc leur richesse réelle baisser et peuvent avoir
tendance à épargner davantage afin de reconstituer la valeur initiale de leur patrimoine.
Dans la plupart des pays industrialisés, [la récession se déclenche] surtout à la suite de la
faillite de Lehman Brothers (1) [... ] Au total, sur l'année 2009, le PIB en volume a reculé de 4
% dans la zone euro (2,2 % en France), de 2,4 % aux États-Unis et de 5,2 % au japon.
Nicolas Couderc et Olivia Montel-Dumont, « Les politiques économiques à l'épreuve de la
crise », Cahiiers français, n 339, novembre-décembre 2010.
(1) En septembre 2008, la faillite de cette banque d'affaires américaine est considérée comme
étant à l'origine de la crise financière.
Document 7 : Une explication de la crise par excès de crédit et surinvestissement
Magnard 2012
Pourquoi les facilités de crédit sont-elles à l’origine de l’expansion ?
Le schéma ci-dessus permet-il de comprendre la crise des subprimes et la crise espagnole ?
On appelle choc de demande un évènement qui déplace la courbe de demande globale, tel que la
modification des anticipations ou de la richesse ou l'utilisation de la politique budgétaire ou monétaire. La
crise de 1929 fut un choc de demande négatif et la dépression prit fin grâce à un choc de demande positif l'énorme augmentation des dépenses de l'État au cours de la Seconde Guerre mondiale. En 2008,
l'économie américaine connut un autre choc de demande négatif important au moment où le marché
immobilier passa de la hausse à la baisse, amenant les consommateurs et les firmes à réduire leurs
dépenses.
Document 8 : De la crise financière à la crise économique
Magnard 2012
Expliquez les relations entre la contraction (=diminution) de l’offre de crédit, la baisse de la demande et la
baisse de la production.
Montrez à partir d’exemples, l’interdépendance des agents économiques et des problèmes économiques.
Derrière la crise financière, des évolutions économiques profondes (voir les textes rouges
de l’intro)
3 / Les pouvoirs publics peuvent-ils limiter les fluctuations économiques ?
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