sur une toile exposée au Musée. Les Jourdain abandonnent et c’est un meunier, Lair, qui
reprend le site pour y construire un moulin à blé. Transformé en usine de produits
vétérinaires DIEVET en 1962, le bâtiment a été racheté en 1980 par la ville qui en a fait une
salle de spectacle, inaugurée en 2000.
Le bassin de Folleville est lui aussi occupé. Rachetés par de Marguerit, les moulins à blé et à
foulon de Folleville s’en voient adjoindre un troisième, à tan. Les deux plus anciens seront
occupés ultérieurement par la Dana (courroies), les piles Wonder et la zone d’activités des
Jonquets. L’ancien moulin à tan a gardé sa roue, la seule désormais à Louviers.
La Motte, construite en 1822 par Frigard-Petou, est d’abord moulin à foulon, à blé et
fabrique de draps. À partir de 1910, elle se consacre à la teinture et aux finitions de draps de
laine de haute qualité. Après avoir perdu ses étages, l’usine - qui utilisait encore des foulons
pour ses apprêts - a fermé dans les années 1970 avant d’être rachetée et reconvertie
récemment en atelier de revêtements muraux pour l’insonorisation, tout en abritant le
siège de la société Valérie Audresset, survivante de l’activité de filature de luxe de
l’ancienne usine voisine des Rédiers.
L’usine des Rédiers est également construite par Frigard-Petou, en 1823, et devient la
propriété de François Girard Audresset qui transforme l’entreprise que son fils Jules
Rodolphe propulse dans les décennies suivantes. Malgré quelques difficultés, la société,
passée par mariage aux (Le) Pelletier, avait réussi à se maintenir en se spécialisant dans le fil
de qualité. Mais en 2002, ce fut la fermeture en raison de la concurrence internationale,
notamment chinoise, et un incendie a ravagé une bonne partie des locaux au printemps
2004. Il reste la maison du patron et celle du gardien, avec les anciens bureaux, ainsi qu’un
autre bâtiment. Mais la façade, heureusement conservée avec son fronton à la chèvre à
laine, et la cheminée sont tout ce qui reste de la partie principale de l’usine que la
municipalité de Louviers envisageait de racheter pour en faire un musée du textile.
Dans cette frénésie d’installation sur l’eau, il n’y avait pas de raison pour que les bras du
centre de la ville restent à l’écart. Ternaux investit le site de Fécamp à partir de 1804 et
transforme l’ancien moulin à blé en fabrique monumentale. Il y accueille Napoléon le 1er juin
1810. Après avoir racheté les établissements Decrétot et l’ancien moulin de l’archevêque, il
devient le plus important industriel de Louviers, avant de faire faillite en 1833. La principale
usine est alors reprise par Houel, originaire d’Acquigny. Transformée plus tard en fabrique
de courroies par Védy, elle subit les dommages du temps, perd les étages supérieurs de son
bâtiment principal, accueille enfin une usine de chaussures avant d’être rasée, sauf l’ancien
immeuble de bureaux et de logement, pour laisser la place à la résidence de l’Arche.
La Londe. De l’usine de Bourgois puis Calvet-Rognat, dont on voit les bâtiments depuis le
pont des remparts sur la carte postale de gauche (Musée de Louviers), il ne reste que le
bâtiment (photo de droite), situé dans le jardin rénové de Bigards, actuellement occupé par
des ateliers de pratique artistique.
Sur ces rares clichés de 1849 réalisés par Paul Jeuffrain (à gauche), l’usine de l’Ermitage
présente la même architecture que « la grande boîte » ou l’usine de La Motte : une
organisation verticale que permettait la relative légèreté des machines. Alors que les
établissements Vandevoorde qui lui succédèrent adoptèrent organisation horizontale et
toits de sheds.
2004 : la démolition de l’usine des Grelots laisse apparaître les aménagements hydrauliques
de la deuxième usine du Gril.
En 2010, s’élève sur le site l’ensemble immobilier adapté aux personnes handicapées
La veuve Guillaume Lemaître et son fils agrandissent leur fabrique de la rue Grande (rue
Foch) en édifiant, en 1809, un important immeuble en brique, avec une roue hydraulique.
C’est la Deuxième usine des Lavandières. Rachetée par le Parisien Germain Petit en 1824,
elle fonctionne jusqu’en 1886, avant d’être transformée en moulin à blé : c’est le moulin
Loison, aujourd’hui immeuble (surélevé) de logements.
Venant de la région parisienne, les Gerdret s’installent d’abord rue Grande, dans l’ancienne
fabrique de Pascal Maille, et rue du Quai puis construisent des fabriques : la première, en
1813, route d’Ėvreux (avenue Henri Dunant) prend le nom de Moscou en souvenir de la
prise de la capitale russe ; la seconde, en 1820, rue de Bordeaux (rue Achille Mercier) et qui
prend le nom de « l’enfant du miracle » (né après la mort de son père, le duc de Berry). Il
subsiste quelques bâtiments de la première − brique et pans de bois −, qui servent
d’habitation, rue Henri Dunant. La seconde a été intégrée aux établissements Mercier.
En 1817, le Parisien Ratier construit une fabrique de draps à l’emplacement de l’ancien
Bureau des Drapiers, rue du Quai. Quelques années plus tard, la première machine à vapeur
de Louviers y est installée. Une imprimerie occupe l’extension ultérieure en sheds, alors que
le bâtiment principal − qui accueillit un temps le club de judo − est transformé en
logements.
C’est à partir de 1830, que Ambroise Mercier et, surtout, son fils Achille mettent en place la
grande unité de construction d’une multitude de machines pour la production textile, unité
qui connaît son apogée dans les années 1860.
L’ensemble industriel occupe les deux côtés du boulevard de Crosne, de la place de la Porte
de l’Eau à la place Thorel. La partie nord transforme les matières premières (bois, fonte,
acier …), la partie sud les met en œuvre pour la fabrication des machines, les deux unités