Avec le marché unique, qui oblige à avoir des politiques monétaires étroitement coordonnées. Ce
marché est né en janvier 1993 sur trois principes : la liberté d'établissement, la liberté des mouvements de capitaux
qui s'exercent à partir du 1 juillet 1990 et la liberté de prestation de services qui permet à toutes banques ou
compagnies d'assurances de proposer ses services dans toute la zone du marché unique. Le problème du triangle des
incompatibilités est exacerbé d'où des politiques monétaires contraintes.
Avec l'idée d'une unification des politiques monétaires autour d'une banque centrale européenne
(BCE). Au début des années 90, les politiques monétaires poursuivent chacune un objectif propre avec quand même
une volonté d'inflation maîtrisée. Il existe « des degrés dans les appréciations des niveaux tolérables d'inflation »
mais aussi une incompatibilité entre le maintien de dévolution de masse monétaire et le maintien du cours des
devises. En effet le SME peut être considéré comme un système de change fixe qui rend incompatible ces deux
éléments. Le grand marché de 1993 laisse entrevoir la possibilité de grands mouvements de capitaux incontrôlés
d'où une grande coordination des politiques exigée (exemple de la mauvaise coordination des politiques suites à la
baisse du dollar en 1986-1987). À partir de janvier 1988 l’idée est lancée, en France d'abord, d'une BCE qui
contrôlerait l'émission et la circulation d'une monnaie unique (Balladur).
L'idée d’UEM.
L'UEM est la forme la plus achevée de zone monétaire : on a plus de monnaie de référence mais une
monnaie unique. Le processus d'intégration monétaire est irréversible, on n'a pas de « monnaie forte » à laquelle se
raccrocher et pas de possibilité de modifier parités entre les monnaies, ce qui en fait sa principale différence avec
une zone monétaire. De plus il n'existe pas d'équivalent historique à ce processus unique (les États-Unis ou
l'Allemagne se sont construits autour d’un fédéralisme et d'un sentiment national fort).
Le plus original est qu'il n'existe pas de monnaie dominante mais qu'il est créée une nouvelle monnaie qui
doit permettre l'union de pays disparates qui ont des situations économiques différentes.
Les principaux avantages attendus sont la suppression des risques de change et la baisse des coûts de
transaction qui doit permettre l'ouverture des échanges, la stabilité des prix, un taux d'intérêt plus avantageux, et une
baisse des disparités de développement en permettant aux pays de ne pas avoir de contraintes de balance des
paiements. Selon l'auteur, ce dernier point est une « fausse bonne idée » car l'absence de contraintes encouragerait
de plus fortes disparités entre les pays (laxisme) ce qui serait nuisible à l'Euro.
Le problème central reste de savoir comment mettre en place cette UEM.
Les positions nationales respectives face au projet d'union monétaire.
On distingue trois groupes de pays :
La Grande-Bretagne est opposée par principe à la monnaie unique : opposition à la
supranationalité, pas de perte de souveraineté que symbolise la perte du contrôle de la monnaie.
Les Allemands sont favorables mais pas demandeurs : il souhaite une lente harmonisation des
principaux indicateurs économiques au niveau communautaire, en particulier la stabilité
monétaire. Selon la « thèse du couronnement », il souhaite un contrôle de la monnaie par une
banque centrale largement indépendante.
La France Italie et la Belgique sont favorables à l'UEM en fonction d'une position qui va dans le
sens un approfondissement institutionnel en plus de la convergence économique (c'est la thèse
institutionnelle).
Premiers pas et concessions réciproques : 1988 -- 1989
Le rapport Delors de juin 1989 est favorable à une conception maximaliste de l'union économique et
monétaire prônant une monnaie unique et une politique monétaire unique, respectant quand même le principe de
subsidiarité. «Ce principe veut que les compétences des organismes communautaires supranationaux, qu'il faudra
bien créer, soit limitées aux seuls domaines dans lesquels une décision collective est nécessaire, toutes les fonctions
qui pourraient être exercées au niveau national devant rester de la compétence des états membres».
Dans ce rapport, L'union économique doit se faire en parallèle de l'union monétaire ce qui justifie
l'achèvement du marché unique, une politique de concurrence à l'échelle communautaire, une politique
communautaire de diminution des inégalités de développement (politiques structurelles) et une politique macro-
économique à l'échelle communautaire qui suppose une coordination étroite des actions des gouvernements et
impose des règles budgétaires strictes.
Le rapport décrit aussi les étapes institutionnelles à suivre pour la mise en place de l'UEM, c’est un
processus irréversible sans retour en arrière possible, et progressif selon trois étapes :
À partir de juillet 1990 coordination des politiques
À partir de la signature du traité réformant le traité de Rome (ce sera le traité de Maastricht),
coordination intérieure dans un cadre préétabli (critères de convergence). Création du système européen des