CSC BIE Secrétariat international JF\EMCEF\120328.doc Amendement concernant la campagne de sensibilisation de l’EIWF Pour une Europe plus sociale Aujourd’hui, le mouvement syndical fait l’objet de bon nombre de pressions tant au niveau national qu’européen. Il est également victime d’attaques orchestrées et souvent agressives de la part des groupements néolibéraux. Ces derniers affirment d’une part que les syndicats sont des organisations démodées et réactionnaires qui entravent l’épanouissement individuel des travailleurs et le développement économique des entreprises, et d’autre part qu’ils bloquent toute forme d’innovation par des grèves et d’autres actions datant d’un lointain passé industriel et qui portent préjudice aux travailleurs ainsi qu’à l’économie. D’après ces mêmes penseurs néolibéraux, les syndicats s’attachent trop au niveau sectoriel pour la concertation sociale, alors que cela bloque le développement économique. Cette thèse néolibérale n’est cependant confirmée par aucune étude scientifique, bien au contraire. Force est de constater qu’on essaie de vendre ces idées aux travailleurs, surtout les jeunes et les travailleurs hautement qualifiés. De plus, les médias ne font que ressasser ces positions néolibérales et consacrent peu d’attention à la position syndicale. Toutefois, le message syndical relatif à la gouvernance économique européenne et aux conséquences lourdes des mesures d’assainissement aveugles pour les travailleurs n’a jamais été plus d’actualité. C’est pourquoi nous devons éviter que la lutte légitime en faveur d’une Europe sociale soit uniquement menée au niveau des instances politiques des organisations syndicales. En effet, nous ne pourrons pas faire contrepoids à ces tendances sans avoir le soutien de notre arrière-ban. Notre grand défi syndical consistera à faire renverser cette situation et à renforcer la base de soutien de notre message syndical. Ces défis se rapportent entre autre à la protection du pouvoir d’achat, à la lutte pour un travail de qualité, au maintien et au renforcement de la sécurité sociale, au droit d’association et de concertation collective et au combat des formes d’emploi précaires. Nous pourrons uniquement relever ces défis par une formation et une information de nos militants, de nos affiliés et d’un grand groupe de travailleurs, et ce tant au niveau national que dans les entreprises. Nous devrons expliquer aux travailleurs pour quelles raisons la concertation sociale et une politique sociale européenne sont tellement importantes pour leur bien-être. Pendant nos initiatives de formation, nous devrons mettre en exergue les effets positifs d’une Europe sociale. Nous avons l’obligation de prendre toutes ces initiatives , parce qu’il s’agit ici d’un défi existentiel pour les organisations syndicales locales et nationales, et donc aussi pour notre fédération européenne. La CSC BIE veut assumer et assumera effectivement ses responsabilités au niveau national. D’autres organisations syndicales prendront également des initiatives semblables. Toutefois, la réussite de ce type d’actions dépend en grande partie de l’unité entre les organisations syndicales et de leur engagement à investir dans la formation et dans la sensibilisation au niveau national. Notre nouvelle fédération peut jouer un rôle important dans la coordination européenne d’une campagne de sensibilisation à grande échelle et orientée vers notre arrière-ban. C’est pourquoi nous proposons à ce congrès de confier la coordination d’une campagne de sensibilisation au niveau européen à notre fédération européenne. Cette campagne doit être à la mesure de notre arrière-ban et doit être organisée par les organisations membres respectives. La campagne doit être également soutenue par les comités politiques et sectoriels. Dans leur fonctionnement, ces comités doivent faire en sorte que nous soyons une fédération forte pour l’ensemble des pays européens et pas uniquement pour les pays économiquement et financièrement solides.