Contribution d’une camarade de la CGT des territoriaux de Joinville-le-Pont pour le 11e congrès de la fédération des services publics Partie 1 Face aux offensives du capital et de ses serviteurs, un syndicalisme CGT rassembleur et offensif 12. « Ce grand effacement de la puissance publique en territoire contribue puissamment à la montée de l’extrême droite et des idées xénophobes » Disons plutôt que les premières contributions à la montée de l’extrême droite sont les suivantes : 1/ la compromission des organisations syndicales et des partis réformistes avec la gauche libérale. 2/ le défaut d’une alternative politique pratique et globale aux politiques libérales du côté des organisations salariées. Car l’effacement de la « puissance publique » pourrait contribuer au renforcement du mouvement syndical et renforcer la combattivité et la conscience de la nécessité de rompre avec le capitalisme. 17. « La forte mobilisation des « anti-mariages pour tous » atteste de la vivacité de cette idéologie réactionnaire » La forte mobilisation des « anti-mariages pour tous » atteste aussi le refus d’une société qui étend les rapports marchands à de nouvelles sphères de la vie, en voulant normaliser la PMA et étendre le champ de la prostitution de la femme à la procréation humaine par la légalisation de la Gestation pour autrui. 18. « cela va à l’encontre des valeurs républicaines que nous défendons » Il faut ajouter que le droit de propriété capitaliste de notre République française avec son droit d’exploiter son prochain est contraire à nos propres valeurs républicaines. Pour nous, la liberté, l’égalité et la fraternité trouvent leurs seuls fondements réels au sein d’une société d’égalité sociale, sans exploités et sans exploiteurs, où l’ensemble du pouvoir de gestion serait partagé à travers une réelle démocratie. 20. « un contexte d’absence d’alternative clairement visible à gauche » La problématique qui nous intéresse est le défaut d’alternative clairement visible du côté du mouvement syndical et des organisations qui restent attachées aux intérêts des salariés. À contrario, le PS et ses alliés de gouvernement ont subordonné leur politique aux intérêts du patronat et de la bourgeoisie. Nous ne devons entretenir aucune sorte d’illusion dans les partis de gauche actuels, par ailleurs développer une stratégie de rupture à la société capitaliste en même temps que des partis pour qui l’économie de marché et le règne du profit est devenu le modèle. 34. « les coupes opérées depuis plus de dix ans dans les budgets publics ont participé à la mise en panne de l’économie » Notre Fédération doit poser la question de quels budgets publics, pour quels investissements, pour satisfaire quels besoins. Nous devons également poser la question d’une organisation économique qui soit rupture avec la logique de croissance destructrice de l’économie marchande et capitaliste. 36. « Face à l’offensive menée par les tenants du marché, les services publics et la Fonction publique constituent de puissants vecteurs de résistance » Au sein des services publics et de la Fonction publique, nous avons bien sûr une partie du personnel qui est mobilisé contre la privatisation des services et la soumission des activités à une logique strictement comptable, voire de rentabilité. Mais par ailleurs, dans ces mêmes services, une partie importante des cadres valide cette volonté de transformation. Nous avons donc opposition au sein de la Fonction publique, entre les tenants de la privatisation et ceux d’une conception progressistes et sociales des services publics. Nous devons mener la lutte au sein même de la Fonction publique contre les illusions du marché. 44. « Les importantes manifestations du 11 janvier 2015 ont démontré quant à elles l’attachement de la population aux valeurs fondamentales de notre République » Les manifestations de janvier suite aux attentats contre les journalistes de Charlie Hebdo et les clients de l’Hyper-cacher à Vincennes témoignent le refus de voire les libertés démocratiques remises en cause par une extrême droite islamiste. Mais c’est au nom de notre République et de l’Unité nationale qu’on veut nous soumettre à l’ordre patronal et impérialiste. Dans notre République, les Rotschild, Dassault et Pinault ont beaucoup plus de libertés de s’exprimer que l’employé. Pour le travailleur, la liberté s’arrête toujours aux portes des entreprises, domaine de l’arbitraire patronal. Dans notre République, les intérêts des salariés et leurs libertés démocratiques sont toujours bafouées et remises en cause. DECISION N°1 46. « La Fédération organisera une campagne sur l’efficacité du service public territorial, luttera pour une organisation territoriale et administrative qui réponde aux besoins de la population dans la proximité. » La Fédération doit refuser les suppressions de postes, refuser la dégradation continue des conditions de travail et de vie des agents. La Fédération doit également porter les intérêts du peuple usager dont les besoins sont ignorés. Dans ce sens, la Fédération doit refuser toute atteinte à la gratuité des services et étendre cette gratuité aux soins, à l’enseignement et aux transports régionaux. La Fédération doit organiser une campagne d’embauche et de formation massive dans les secteurs de la santé, de l’éducation et dans tous les autres services utiles aux populations. Pas de service public efficace sans personnel en nombre suffisant, qualifié et épanoui dans leurs fonctions. Contre la liquidation des services de proximité, occupons les hôpitaux et autres établissements menacés de fermeture ! Adressons-nous à l’ensemble des usagers et des salariés, organisons-nous ensemble ! Constituons dans chaque établissement des comités de gestion élus par le personnel en assemblée générale et les collectifs d’usagers ! Coordonnons-nous à l’échelle nationale pour réorganiser nos services ! Pour des services publics gérés par le personnel et ses usagers ! 47. «une plus grande transversalité entre la CEF, les collectifs et le secteur international afin d’enrichir les revendications et nos propositions portées dans les instances internationales » Les orientations internationales de la Fédération mériteraient d’être discutées et tranchés en congrès. Poser la question de nos orientations internationales, c’est poser la question des coopérations possibles sur les thèmes de l’environnement, de la santé, de l’enseignement, des transferts de compétence, de la répartition de la production industrielle et des emplois entre les pays, de l’aménagement des territoires, de la construction d’infrastructure… Dans un contexte de libéralisation des marchés par les États, nous devons être capable de nous associer pour imposer le contrôle syndical sur les importations et les exportations de marchandises en fonction de nos propres critères sanitaires et environnementaux.