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dynamique, on observe que l’attention se porte sur l’objet de la publicité plutôt que sur le
message. Si les objectifs préconisés de ces messages sont rarement atteints, la campagne a
néanmoins eu un impact positif sur la fréquence des prises alimentaires chez les petits
consommateurs.
Le système d’enquêtes « Comportements Alimentaires en France» pose depuis 1998 une
question ouverte qui est : « Si je vous dis bien manger, à quoi pensez-vous ? ». Dans les
représentations du bien manger observées dans ces enquêtes, la dimension du plaisir
partagé est prédominante en France jusqu’en 2003. En 2007, un changement de tendance
est observé : le mot le plus cité dans les réponses à la question « Si je vous dis bien manger,
à quoi pensez-vous ? », est le mot « équilibre ». La dimension restrictive de l’alimentation
est nettement plus présente qu’en 1995 et 2000, notamment chez les plus jeunes.
- Un modèle Alimentaire
Le repas a toujours été, dans toutes les civilisations un moment de convivialité,
de réunion et un élément de cohésion sociale. Il n'est d'ailleurs pas difficile de constater que
toutes les civilisations ont développés au cours des millénaires des codes, des rites et des
règles entourant la prise des aliments. Les pays anglo-saxons ont un rapport à l’alimentation
privée où chacun a la liberté de juger ce qui est bon pour soi, alors que le modèle
alimentaire français accorde, lui, beaucoup d’importance à la tradition et au plaisir du
partage.
En 1993, Grignon définit Le modèle alimentaire français comme « l'aboutissement
d'un processus historique qui finit par combiner des usages et des conceptions du temps
émanant de classes et de cultures occupant des positions différentes et souvent opposées
dans la structure sociale » .
- Un comportement alimentaire :
Selon les enquêtes alimentaires du CREDOC réalisées depuis 1988, un Français sur
quatre, c'est-à-dire 26%, affiche un comportement alimentaire tourné essentiellement vers
la santé.
L’alimentation représente le deuxième poste de dépense des ménages français. C’est
aussi un des postes sur lesquels les ménages touchés par la crise de 2008 ont le plus de
facilité à réaliser des économies. Dans cette optique, ils adoptent des comportements
d’achat plus rationnels, qui les conduisent à arbitrer entre enseignes, entre marques, entre
conditionnement, mais aussi entre familles de produits, comme viande contre poissons,
légumes contre féculents, ou à l’intérieur de chaque famille de produits comme viande
rouge contre viande blanche, produits frais contre conserve, etc. La reprise de
consommation alimentaire entrevue en 2010 reste fragile et l’on peut s’interroger sur la
nature, l’intensité et la pérennité de ces substitutions et des transferts de consommation qui
en résultent.