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Jean-Baptiste BIOT
Sur la
chronologie des Chinois
de M. Ideler
Sur la chronologie des Chinois
de M. Ideler
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à partir de :
SUR LA CHRONOLOGIE DES CHINOIS
DE M. IDELER
par Jean-Baptiste BIOT (1774-1862)
Une rie d'articles [sans titre] parus au Journal des Savants en 1839 et
1840, en commentaire au mémoire de Ludwig Ideler, Sur la chronologie
des Chinois (dissertation lue à l'Académie des sciences de Berlin, le 16
février 1837, et depuis considérablement augmene. Berlin, 1839, in-).
1839 : pages 721-729.
1840 : pages 27-41 ; 73-93 ; 142-152 ; 227-254. Le sixième et dernier
article, paru aux pages 264-279, et concernant davantage « les
nacshatras des Hindous et les mansions lunaires des Arabes » que la
chronologie des Chinois, n'est ici que très partiellement reproduit.
Édition en mode texte par
Pierre Palpant
www.chineancienne.fr
avril 2015
Sur la chronologie des Chinois
de M. Ideler
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TABLE DES MATIÈRES
Premier article
Deuxième article
Troisième article
Quatrième article
Cinquième article
Note sur l'éclipse du Chou-king
I. Tableau des coordonnées équatoriales de 2357 pour quelques
étoiles que les traditions chinoises désignent comme ayant été
spécialement remarquées ou observées dans les temps les plus
anciens.
II. Tableau des divisions équatoriales du ciel selon le système
chinois, pour les années de l'ère chrétienne +1800 et 2357
III. Tableau des Relations qui ont existé entre les passages au
méridien des 28 divisions stellaires chinoises, et les passages, tant
supérieurs qu'inférieurs, des étoiles circompolaires sous le parallèle de 34°
à 40°, en l'année julienne proleptique 2357, époque présumée de
l'empereur Yao
Sixième et dernier article (partiel)
Sur la chronologie des Chinois
de M. Ideler
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PREMIER ARTICLE
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p.721 Les lecteurs du Journal des Savants n'ont pas besoin qu'on leur
fasse connaître M. Ideler. Un des rédacteurs de ce recueil vient de
consacrer à son mémoire sur le zodiaque une suite d'articles trop
remarquables pour qu'ils soient sortis de leur pensée. Quoique je ne
partage pas complètement les opinions que notre savant confrère a
émises sur le travail de M. Ideler, ou plutôt sur quelques détails de la
question historique qu'il a traitée, je m'associe pleinement à tous les
éloges qu'il a faits de son talent, de sa science, comme aussi de la
netteté qui distingue si éminemment son esprit.
On doit à M. Ideler une suite de mémoires, dans lesquels il a
successivement rassemblé et discuté, avec autant d'érudition que
d'exactitude, les éléments historiques et astronomiques sur lesquels on
peut fonder les chronologies des anciens peuples qui ont le plus brillé
sur la scène du monde. Les résultats de ce genre de recherches,
lorsqu'ils sont bien établis, ne sont pas seulement utiles aux personnes
qui s'occupent de l'histoire ; ils sont aussi indispensables aux
astronomes qui voudraient calculer quelques observations anciennes,
ou seulement discuter des vestiges de l'ancienne astronomie. Il faut
bien, en effet, qu'ils sachent suivant qu'elle forme on comptait les
années, les mois, les jours, et comment on datait les événements ou
les observations qu'ils veulent employer. Mais ces points de détail sont
presque toujours délicats et difficiles à bien fixer, pour les peuples
anciens, à cause du manque de précision qui existait alors dans les
instruments, dans les méthodes d'observation, et, par suite, dans les
idées contemporaines. De sorte que l'exploration accidentelle, ou
précipitée, de pareils éléments entraînerait de nombreuses chances
d'erreur dans leur application, pour ceux qui s'y hasarderaient. M.
Ideler entreprend aujourd'hui un semblable travail pour la chronologie
chinoise. Or, quoique cette chronologie ait été déjà l'objet d'immenses
recherches, que l'on peut présumer lui avoir donné toute la solidité
Sur la chronologie des Chinois
de M. Ideler
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qu'elle pouvait atteindre, une nouvelle discussion de tant de documents
historiques et astronomiques qui lui servent de base, leur classification
méthodique, ou même leur simple p.722 exposition sous une forme
usuelle, devaient encore avoir beaucoup d'utilité, surtout venant de M.
Ideler ; car les ouvrages chinois ou européens dans lesquels ces
documents sont consignés, les présentent dans un tel désordre, qu'on a
toutes les peines du monde à bien saisir leurs rapports réels, souvent à
découvrir leur sens véritable et à en faire soi-même des applications
justes ; de sorte qu'en définitive, on se trouve contraint à recevoir
presque de confiance les déductions que l'on aurait voulu discuter. Cela
tient aux interruptions survenues dans la transmission des documents
qui les établissent, à leur manque de précision pour les temps anciens,
à l'obscurité de la langue dans laquelle ils sont écrits, j'oserai presque
ajouter à son influence sur l'esprit des écrivains qui l'ont reçue de
naissance, ou qui se la sont rendue naturelle par un long séjour chez
les Chinois
1
.
La chronologie chinoise repose sur quatre sortes de documents.
D'abord un cycle de soixante jours, ayant chacun un nom propre, lequel
a été continûment appliq depuis les plus anciens temps dont on
puisse tracer le souvenir. Secondement, un cycle de soixante années
solaires de 365 jours ayant les mêmes dénominations que le cycle des
jours, et dont l'application est aussi supposée très ancienne, sans qu'on
puisse toutefois la retrouver dans les monuments au delà de la dynastie
des Han, deux siècles environ avant l'ère chrétienne. Il y a, en outre,
des registres historiques officiels, les règnes successifs des
1
Pour abréger les indications des ouvrages de Gaubil, que j'aurai fréquemment besoin
de rappeler dans cet article, j'imiterai l'exemple de M. Ideler. Je désignerai, par le
simple mot Observations, les premiers documents sur l'astronomie chinoise qu'il avait
envoyés à Paris, et que le père Souciet a publiés, fort incorrectement, sous le titre
d'Observations mathématiques, etc. ; Paris, in-4°, 1732. J'indiquerai par le mot
Histoire, son Histoire de l'astronomie chinoise, fort postérieure au précédent ouvrage,
et qui a été insérée dans les Lettres édifiantes, tome XXVI, édition de Paris, 1783, et
tome XIV, édition de Lyon, 1819. C'est cette dernière qu'a eue entre les mains M.
Ideler ; mais c'est la première que j'indiquerai dans mes citations. L'une et l'autre
renferment beaucoup d'incorrections typographiques. Enfin je désignerai par Traité, le
traité de chronologie de Gaubil, dont le manuscrit, trouvé par M. Laplace dans la
bibliothèque de l'Observatoire, fut signalé par lui à M. de Sacy qui l'a publié. Mais j'ai
profité des variantes introduites par Gaubil dans un autre manuscrit du même ouvrage,
qui paraît être d'une date postérieure, et que possède la Bibliothèque royale de Paris.
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