1ère place pour les Pays-Bas, à la présidence de l’UE, pour avoir semé la confusion
concernant la position de l’UE sur les séminaires du Post-2012 et avoir cherché à
engager les Etats-Unis dans la négociation ici et maintenant alors que leurs propos
sont plus que transparents: il n’est pas question de discuter de futures actions sur le
climat, car trop prématuré. L’UE devrait plutôt se diriger vers de plus strictes
réductions d'émissions, en tant que véritable leadership au lieu de faire des
courbettes à l'Administration Bush.
2ème place pour les Etats-Unis pour leur «projet de texte relatif à la décision des
séminaires » qu’ils trouveraient acceptables. Cette propositon est la plus vide encore
jamais proposée par un gouvernement sur les futures étapes d'un traité multilatéral
majeur ! L’Administration Bush propose ainsi un side-event d’une seule journée
permettant un échange informel d’idées sur les politiques nationales déjà existantes
tout en refusant toute discussion constructive au processus engagé.
3ème place pour les Etats-Unis. Dans 1984 de George Orwell, où la société est
dominée par des slogans tels que « La guerre c’est la paix », « La liberté c’est
l’esclavage » ou « L'ignorance c'est la force », la langue officielle est la Novlangue.
La délégation américaine semble avoir fait de 1984 son livre de chevet, sans en avoir
compris le sens. Selon le bulletin ENB d’hier, lors du groupe sur le transfert de
technologie, les Etats-Unis ont déclaré que « certaines des Parties prenaient le
processus en otage ». Comme c’est à peut près ce que tous les gens pensent du
comportement de l’Administration Bush, ne devons-nous pas en conclure que la
Novlangue est devenue la langue officielle de ce gouvernement?
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Mafalda
Pas effrayée par les nouvelles technologies, Mafalda s’est connectée en wifi sur
Internet pour télécharger une tribune parue dans le journal français Le Monde, le 11
décembre dernier. Le président des ciments Lafarge, Bertrand Collomb, et celui de la
direction générale d’Arcelor, Guy Dollé, y allaient de leur analyse du Protocole de
Kyoto et de la directive européenne sur les permis négociables. Lisant la première
phrase de l’article, Mafalda crut qu’à trop s’avancer vers le « hi-tech », elle était
tombée dans une faille spacio-temporelle, puisque nos illustres dirigeants nous
annonçaient tout bonnement que nous étions « douze ans après le sommet de
Kyoto ». Mafalda se souvient pourtant qu’elle était déjà née à l’époque de COP 3 !
En tout cas, les arguments avancés par nos duettistes pour critiquer la pourtant
modeste politique climatique européenne la laissent bien interloquée. Ils reprochent
à l’Europe de ne pas s’attaquer aux émissions des transports et des bâtiments ?
Alors pourquoi, à quelques exceptions près, les industriels s’opposent-ils à la mise
en place de réglementation des consommations énergétiques des voitures, camions,
appareils électriques et chaudières dans l’Union européenne ? Pourquoi ne
s’expriment-ils pas pour que deviennent obligatoires les Plans de déplacement
d’entreprise, à l’image de celui – bien isolé – mis en place par ST-Microelectronics à
Grenoble ?