Entre-temps les pays de l'OPEP, notamment par la voie de la nationalisation des compagnies pétrolières situées
sur leur territoire, prennent totalement le contrôle de la production du pétrole, ce qui traduit leur volonté affirmée
de revaloriser leurs recettes pétrolières trop longtemps érodées par une inflation dont les pays industriels
portaient la responsabilité (conséquence de l'inégalité des échanges entre pays développés et pays en voie de
développement).
B. -- Après 1973
Après 1973 que la situation est la suivante : la balance des paiements des pays importateurs se détériore tandis
que la balance des paiements des pays exportateurs de pétrole est excédentaire. Les coûts de production
augmentent dans les pays industrialisés -- la compétitivité baisse et le chômage augmente. Parallèlement,
l'inflation devient galopante (13,7 % en 1974). Cette situation de stagnation de la croissance, de chômage et
d'inflation simultanée est nouvelle -- on la qualifie de stagflation.
Dans les pays occidentaux, il devient nécessaire de procéder à un ajustement des déséquilibres. Ces
ajustements ont été effectués de 2 manières et les choix en la matière n'ont pas toujours été des plus judicieux :
-- Importations des pays exportateurs de pétrole en provenance des pays industriels (environ la moitié des
excédents pétroliers pour la période de 1974 à 1978).
-- Recyclage des capitaux des pays exportateurs de pétrole. En accordant aux pays déficitaires des crédits à
partir des dépôts effectués par les pays pétroliers, le système bancaire américain et les banques européennes
ont ainsi permis aux pays importateurs de financer leurs déficits.
Toutefois, le remboursement a parfois été très cher et ce financement du déficit par endettement ne pouvait être
qu'une solution provisoire en attendant que se réalisent les nécessaires ajustements réels.
Par ailleurs, ce financement entraînait une charge particulièrement importante pour les pays importateurs en voie
de développement dont la situation économique s'est particulièrement aggravée à la suite du choc pétrolier.
En France, certaines mesures ont été prises à cette époque dans le but de réduire notre dépendance vis-à-vis
des pays exportateurs de pétrole (vaste programme de construction de centrales nucléaires, recherche-
développement sur d'autres sources d'énergie, économies d'énergie, etc.).
Les effets des chocs pétroliers se sont faire sentir pendants de nombreuses années -- 1973 marque la fin de
cette période de croissance exceptionnelle d'après-guerre (trente glorieuses).
II - Le blocage du fordisme.
Rappel : ne pas confondre Fordisme et Taylorisme. Le fordisme est un système économique et social qui s'est
développé aux USA et qui s'est généralisé dans l'ensemble des pays industrialisés surtout à partir de la fin de la
seconde guerre mondiale -- le taylorisme, quant à lui, est une technique productive basée sur le travail à la
chaîne, la parcellisation des tâches est une division stricte du travail.
Le fordisme a permis d'une part de réaliser une production de masse et d'autre part de développer une
consommation de masse.
-- La production de masse s'est effectuée grâce aux conditions de travail imposées par le système taylorien de
production. Les entreprises ont recherché systématiquement des gains de productivité de manière à réaliser des
profits suffisants pour procéder à des investissements nets importants. La croissance des investissements
pendant la période des trente glorieuses a été, de ce point de vue, exceptionnelle.
-- La consommation de masse s'est développée pendant cette période grâce à une politique de salaires élevés
et de prestations sociales élevées. Pour H.Ford, il apparaissait en effet nécessaire de standardiser la production
de masse et de distribuer des salaires suffisamment élevés pour permettre aux ouvriers d'acheter les voitures
qu'ils produisaient eux-mêmes -- souvenons-nous du "5§ A DAY" (Voir cours Economie d'entreprise première
année).
Pour certains économistes, la crise contemporaine résulterait en partie du blocage de cette dynamique du
fordisme. Parmi les diverses raisons avancées figurent notamment la diminution des gains de productivité, la
saturation de la demande et l'internationalisation croissante de la production.
-- Concernant la diminution des gains de productivité, celle-ci proviendrait essentiellement de la croissance de
la part relative du secteur tertiaire dans les économies les plus avancées, du refus progressif du taylorisme par
les ouvriers et de la part croissante des dépenses « immatérielles » pour les entreprises et qui ont inévitablement
pesé sur les coûts de production (marketing, recherche, innovation, publicité, etc...).
-- Concernant la saturation de la demande, celle-ci serait due à la satisfaction de la plupart des besoins des
agents économiques en biens durables et semi durables. Certains marchés se rétrécissent et ne concernent plus
que les biens de renouvellement.