TAHER Fatiha EL AASRI Omar BELCAID Abderrahman EL WARROUDI Abdessamad IUP 3ème ANNEE LES PRODUITS DERIVES GESTION BANCAIRE COURS DE Mr C.BAL LES PRODUITS DERIVES 1) définition Un produit dérivé est un actif financier dont la valeur dépend (dérive) de la valeur d’autres actifs appelés sous-jacents. Le sous-jacent peut être une action, une obligation, un indice boursier, une devise, une matière première…Il existe également des produits dérivés complexes dont le sous-jacent est lui-même un produit dérivé. Il existe une multitude de produits dérivés, dans le cadre de notre exposé nous étudierons essentiellement: -Les contrats à termes -Les options -Les swaps -Les caps, les floors et les collars. 2) les contrats à terme Un contrat à terme est un engagement d’acheter ou de vendre une quantité déterminée d’un produit financier à un prix et à une date fixés au moment de la conclusion du contrat. Tous les termes du contrat sont fixés à l’avance, en revanche, la livraison et le paiement auront lieu dans l’avenir à l’échéance.. Il existe deux types de contrat à terme : ●Les futures Ce sont des contrats à terme se négociant sur les marchés organisés (la bourse).Ces marchés se caractérisent par une transparence parfaite de l’information, une standardisation des produits et la présence d’un organisme régulateur, la chambre de compensation, qui garantie le dénouement et la sécurité des transactions. ●Les forwards Ce sont des contrats à terme négociés sur des marchés de gré à gré, c'est-à-dire entre deux agents en dehors de la bourse, en présence d’un intermédiaire ou broker. Le marché forward est un marché opaque, l’information et limitée et les prix ne reflètent pas les prix d’équilibre comme sur les marchés organisés.Cependant, ce type de marché offre l’avantage d’offrir des contrats non standardisés permettant à un investisseur de se couvrir sur l’horizon qu’il souhaite . Le dépôt de garantie et l’effet de levier. En dehors du faible coût de transaction sur chaque contrat acheté ou vendu, l'investisseur ne paiera que le dépôt de garantie initial ainsi que la marge de variation. Pourtant, comme nous l'avons vu, le risque de marché auquel il s'est exposé est beaucoup plus important. De ce fait, les contrats à terme, comme les autres contrats de produits dérivés, créent un effet de levier. Le revers de la médaille, c’est que le levier financier peut aussi se traduire par des pertes considérables s’il est mal utilisé. 3) les options 1) Définitions Une option est un contrat qui donne le droit à son porteur, d’acheter ou de vendre l’actif sous jacent de l’option à un prix fixé d’avance qu’on appelle le prix d’exercice. 2) les stratégies élémentaires a) Le CALL Achat de call L’opérateur qui achète une option d’achat ou call anticipe une hausse du prix de l’actif support. Vente d’un call Le vendeur d’un call anticipe une baisse de la valeur du support. b) Le put Achat de put L’opérateur qui achète un put anticipe une baisse du prix de l’actif support. Vente d’un put Un vendeur de put anticipe une hausse de la valeur du prix de l’actif support. Différentes stratégies plus élaborées sont possibles avec les options, elles ne sont en réalité que la combinaison de stratégies élémentaires que nous venons d’étudier. Par exemple, un investisseur qui anticipe une hausse de la volatilité combinera l’achat d’un call et d’un put sur le même support et pour le même prix d’exercice, c’est ce qu’on appelle un stellage ou un straddle. 3) Effet de levier attaché aux options Le prix d’une option d’achat ne représente qu’une faible proportion du prix de l’actif sous jacent. Ainsi, l’effet de levier est d’autant plus important que la volatilité est élevée.Il dépend également du prix d’exercice et de la prime payée pour l’option. Exemple : Achat d’un call Prix d’exercice E=100 Prime c=2 Actif support S=90 Supposons que le prix de l’actif support passe de 90 à 120. La variation du prix de l’actif sous jacent est de 33% et la performance de l’option, qui représente le pourcentage de gain par rapport au prix de l’option est de 900%. 120-100-2=18 (18*100)/2=900% 4) les swaps Un Swap est un contrat par lequel deux contreparties s’engagent à échanger un actif financier ou un flux (un taux sous-jacent) pendant une période déterminée par le contrat. A l’échéance du contrat, le sous-jacent est mutuellement rétrocédé . Les swaps étant généralement faits sur mesure (c’est-à-dire selon le bon vouloir des deux contreparties du contrat), ce sont des instruments financiers essentiellement négociés sur le marché de gré à gré. Il existe deux grands types de Swaps : les swaps sur actifs et les swaps sur taux d’intérêt. 1. Swaps sur actifs : avec le Swap sur actifs, les deux parties s'échangent un actif (action, obligation, Bon, devises, …) en convenant de la valeur de rétrocession de ces deux actifs à l’échéance du contrat . S’il existe des swaps d’actifs dans une seule monnaie, la situation est généralement différente, puisque le premier actif échangé est le plus souvent libellé dans une devise et le second dans une autre - on échange ainsi leur valeur . C’est pourquoi l'appellation de Swap sur actifs est souvent généralisées sous l’appellation de Swaps sur devises. 2. Swaps sur taux (ou interest rate swap) : les swaps sur taux relèvent de la même logique que celle des swaps sur actif. La seule différence est que l’on s’échange le paiement des intérêts (et plus l’amortissement à comparer avec de l’usufruit) ; c’est donc une opération ou les deux parties échangent des paiements d'intérêt, c’est-à-dire des flux différents. 3. Combinaison de swap sur actif et de swap sur taux : il existe aussi des swaps impliquant à la fois les actifs et les taux. Il existe ainsi une foule de variations et de combinaisons des deux types fondamentaux de swaps, de sorte qu'il est parfois difficile de les distinguer. Toutes ces nouveautés "exotiques" reposant sur des swaps ne rencontrent que la limite de l'ingéniosité inventive de l'homme comme restriction à leur application. Mais tous découlent des deux types précités : swap sur actifs et swap sur taux, le reste n'étant que variations sur ces thèmes. 4. L’importance des swaps sur les marchés financiers : les swaps sont devenus tellement importants que depuis plusieurs années (une dizaine environ) ce sont leurs taux d'intérêt qui sont retenus dans les analyses des marchés et des évolutions des taux d'intérêts. Ainsi, pour le calcul d'un Forward, on prendra le taux d'un swap au lieu du taux "théorique" d'un placement sans risque à durée équivalente. Les swaps sont le moteur de l'activité financière du monde industrialisé. L'activité du marché des changes, par exemple, est constituée pour deux tiers environ de swaps (et plus particulièrement ceux sur taux d'intérêt). 5) les caps et les floors a)Définitions : Ce sont des instruments de couverture hors bilan qui permettent, pour un montant donné et moyennant le paiement d'une prime, de garantir : un taux plafond (CAP) pour une opération d'emprunt à taux variable, ou plancher (FLOOR) pour une opération de placement à taux variable; l'entreprise peut ainsi profiter d'une évolution favorable des taux tout en se protégeant contre une évolution défavorable. Ils peuvent être vendus par des entreprises, des banques ou des compagnie d’assurance). L'acheteur d'un Cap est assuré que le taux flottant d'un emprunt ne dépassera pas un certain taux (taux plafond). L'acheteur d'un Floor est assuré que le taux flottant d'un prêt ne descendra pas en dessous d'un certain taux (taux plancher). b)Caractéristiques : Le CAP peut porter sur tout ou partie de l’encours d’endettement. La prime est payée d’avance (up front), elle est fonction du taux plafond garanti, de la durée de la couverture (plus la date de maturité sera éloignée, plus la prime sera élevée) et de la volatilité du marché (plus le marché est agité, plus la volatilité est forte et donc plus la prime sera élevée).Son prix est exprimé en pourcentage du montant à couvrir et payable en une seule fois(flat) On aura le choix entre le taux garanti ou le prix d’exercice. Le taux garanti, choisi par l’acheteur, que l’on compare périodiquement au taux de référence. Le taux de référence est l’index de taux variable du crédit à couvrir, servant de référence à l’opération ; pour que la couverture soit efficace et réalisable, il doit être un des index suivants : Euribor 3 Mois : la périodicité de comparaison est trimestrielle. Euribor 6 Mois : la périodicité de comparaison est semestrielle. Autre produits dérivés de taux d’intérêt : le collar ou tunnel de taux C’est une combinaison d’une option CAP et d’une option FLOOR. Le COLLAR consiste à acheter un CAP et vendre simultanément un FLOOR, ou vice-versa pour vendre un COLLAR. Cette stratégie, dans le cas d’un achat de CAP et d’une vente de FLOOR consiste à financer une partie de la prime du CAP par la vente du FLOOR. 3) Comparaison entre les produits Un trésorier d’entreprise endetté à taux variable dispose de très nombreuses solutions pour gérer son risque de taux. Les trois solutions de base sont : Ne pas mettre de couverture en place et garder l’exposition à l’euribor. Mettre en place un SWAP de taux dans lequel il paye le taux fixe et reçoit un taux variable. Acheter un CAP. LES ACTEURS DES MARCHES DES PRODUITS DERIVES Trois catégories d’acteurs opèrent sur les marchés dérivés : Les professionnels qui se couvrent contre le risque (hedgers), les spéculateurs et les arbitragistes. Les premiers sont des entreprises, des banques commerciales ou d’investissement, des négociants de matière premières ou de valeurs immobilières, des investisseurs institutionnels, des organismes publics de collecte de valeurs mobilières ou, d’une manière plus générale, des institutions financières qui se protègent contre le risque de prix. Les spéculateurs sont des investisseurs occasionnels ou professionnels qui essaient de tirer parti de la variation de prix pour obtenir des plus-values en capital. Les arbitragistes sont des institutions financières spécialisées comme les banques d’arbitrage. Ce sont également des opérateurs individuels. Les spéculateurs, les arbitragistes et les professionnels qui se couvrent contre les risques de prix sont obligés de passer par les intermédiaires, membres de la bourse, pour acheter ou vendre des contrats, à moins qu’ils ne soient eux-mêmes membres de la bourse sur laquelle ils interviennent. LE RISQUE DES MARCHES DES DERIVES Les produits dérivés ne sont pas dangereux en tant que tels. Ils le deviennent si leur gestion n’est pas centralisée, s’ils ne sont pas maîtrisés ou s’ils sont mal contrôlés. Ces instruments peuvent devenir dangereux lorsqu’ils sont mal utilisés, lorsque leur emploi n’est pas adapté ou lorsque les opérateurs y recourent sans prudence ou sans discernement. Cas :L’affaire de la Banque Barings Cette affaire a défrayé la chronique en février 1995 : le 24 février, le monde entier apprenait avec stupéfaction qu’un homme seul , un trader, Nick Leeson, avait perdu en l’espace de quelques jours l’équivalent de 13 milliards de francs, mettant ainsi la Banque Barings en faillite. Il avait jouer des sommes colossales en pariant sur la hausse de l’indice Nikkei. Suite au tremblement de terre de Kobe, cet indice a amorcé un très fort mouvement de repli. Contraint de payer les appels de marge, très important, Nick Leeson a alors vendu des options qu’il vendait sur le marché de gré à gré. Toujours persuadé que le Nikkei allait remonter, il a alors vendu des puts sur l’indice, alourdissant ainsi sa position. Les pertes ne furent découvertes que lorsqu’elles atteignirent le niveau record de 827 millions de livres sterling. Cette perte catastrophique reste sans précédent dans le monde de la finance. On peut trouver plusieurs explications à ces pertes colossales : - La Barings, en confiant les activités de trading et de Back-Office à un seul homme qui était à la fois juge et partie, a fait preuve d’une méconnaissance profonde du fonctionnement des marchés financiers. - Les dépôts de garantie exigés (1%) étaient beaucoup plus faibles que sur les autres places. - La position ouverte que pouvait détenir chaque opérateur était beaucoup plus importante que sur les autres marchés organisés. Nick Leeson détenait ainsi 60% de la position de la place, alors que sur le MATIF, par exemple, le maximum est de 20%. Lorsqu’ils sont correctement utilisés, bien compris, parfaitement maîtrisés et correctement contrôlés, les produits dérivés permettent de réaliser des opérations de couverture, d’arbitrage ou de spéculation dans des conditions tout à fait « confortables » . L’utilisation croissante de ces instruments par des organismes réputés pour leur prudence prouve que les produits dérivés ne sont pas naturellement dangereux. Ainsi, plus de la moitié des investisseurs institutionnels utilise, sous une forme ou une autre, les produits dérivés principalement pour des besoins d’allocation tactique d’actifs, mais également pour protéger les portefeuilles contre les risques de prix. Les Différents types de risque Le risque de marché : Les produits dérivés permettent le transfert de risque de marché d’un opérateur à un autre sans qu’il y ait nécessairement versement de sommes importantes au départ. Or, pour certains produits, le risque peut augmenter de façon soudaine sans qu’il soit possible de s’en prémunir. Alors que les professionnels ont mis en place des moyens importants pour la surveillance des risques encourus, il n’en est pas de même pour les utilisateurs occasionnels. Le risque de contrepartie : L’utilisation de produits de gré à gré entraîne un risque supplémentaire par rapport aux produits dérivés sur marché organisés : le risque de contrepartie encore appelé risque de signature ou risque de crédit. Ce risque n’apparaît pour un opérateur que s’il est en position gagnante dans une transaction et que sa contrepartie ne peut honorer financièrement ses engagements Le risque de corrélation : On pourrait le définir comme un risque de perte pouvant survenir lors de divergence entre deux prix de marché d’habitude étroitement corrélés. Il est souvent difficile à évaluer et à gérer. Une banque peut accepter de prendre ce risque à la place de ses clients moyennant rémunération. La gestion de ce risque peut également se faire au sein d’un portefeuille global, pouvant comporter des milliers d’opérations et dont la masse permet statistiquement de lisser les écarts exceptionnels du marché. Bulles spéculatives et risque systémique Du fait de leur fort effet de levier et de leur faible coût de transaction, les produits dérivés facilitent les prises de position spéculatives. On peut alors craindre une hausse de la spéculation surtout de la part des investisseurs nouveaux encore mal informés. Cela favorise l’émergence de bulles spéculatives dont les conséquences néfastes sont connues. En période de turbulences, tous ces mécanismes peuvent se conjuguer aux risques micro-«économiques et se renforcer. Le risque systémique est ainsi accru. Autrement dit, les marchés dérivés peuvent aboutir à un dysfonctionnement du système financier. CONCLUSION En conclusion, les marchés dérivés et les instruments qui y sont négociés ont connu de 1960 à nos jours un extraordinaire développement qui en fait l’une des plus importantes innovations financière de tous les temps. Grâce à leurs caractéristiques qui permettent aux investisseurs de se couvrir mais également d’arbitrer et de spéculer, les options et les contrats à terme ont vu leur volume augmenter d’une manière vertigineuse. Ces produits inspirent cependant de nombreuses craintes et l’explosion des volumes traités a été accompagnée d’une activité grandissante des autorités de contrôle. Cependant, le développement des marchés dérivés devraient à terme se poursuivre dans un contexte peut-être plus stricte au niveau de la réglementation. On voit d’ailleurs de plus en plus de nouveaux produits dits « exotiques » apparaître afin de faire face aux besoins changeants et aux demandes croissantes des investisseurs. BIBLIOGRAPHIE Options, Contrats à Terme et Gestion des Risques M.Bellalah et Y Simon Gestion des risques et produits dérivés classiques et exotiques M.Bellalah Les swaps concepts et applications C.CHAZOT et P.CLAUDE Manuel des produits dérivés A.RUTTIENS