pu montrer, par dissection et par essais mécaniques, la nature des tissus de cet
intéressant organe. Un pénis est une structure biologique hydrostatique : elle
prend sa forme à cause de la pression d'un fluide interne. La savante a découvert
que pour conserver au mieux la rigidité et résister aux efforts de courbure
l'enveloppe de la partie gonflable était renforcée par des fibres longitudinales et
circulaires croisées selon un schéma orthogonal (alors que beaucoup de
structures hydrostatiques biologiques sont construites avec des fibres disposées
d'une manière hélicoïdale). Il est probable que la plupart des mammifères sont
équipés de tissus analogues. Sur le plan pratique, on attend de cette étude
académique des retombées industrielles dans le domaine de la fabrication des
préservatifs ... (Selon le « Journal du Dimanche » du 21 mai 2004, la star du
porno des années 1970, l’américain John Holmes, mort du SIDA en 1988,
disposait dans l’action d’une affaire de 36 cm de long pour un poids beaucoup
plus faible que celui du morse … Selon les informations disponibles sur
Internet, la taille moyenne humaine est de 15,54 cm …).
L’argument purement sociobiologique en faveur de la taille du pénis, qui exclut
toute notion de plaisir potentiel, est qu’un organe long va se loger au plus près
de l’œuf à féconder et donne ainsi aux spermatozoïdes une plus grande chance
d’atteindre leur objectif. J’ai oublié de signaler plus haut que la prise de la pilule
contraceptive semble changer nettement chez les femmes le mécanisme
d’émission et de perception des odeurs, il faut donc tenir compte de cette
complication …
Le pénis est aussi une arme, les vers plats marins hermaphrodites australiens
Pseudoceros bifurcus, de six centimètres de long, se battent à coup de pénis,
maniés comme des rapières dans un duel, pour injecter par la blessure le sperme
de l'un dans le corps de l'autre ... tout en évitant d'être soi même touché.
Toujours dans le domaine des hermaphrodites, les escargots se livrent de féroces
batailles pour s’inséminer les uns les autres. La volonté de diffuser le plus
possible son sperme est, d’après les sociobiologistes, le moteur de base de la vie
amoureuse de l’animal en général. Les escargots ont un organe, la « bursa
copulatrix » qui digère la majeure partie du sperme des autres. Mais beaucoup
d’escargots disposent d’une pointe acérée en carbonate de calcium qu’ils tentent
de ficher dans le corps de l’autre. Ce dard est recouvert d’un mucus dont la
fonction est de bloquer l’entrée de la bursa copulatrix et ainsi de diriger le
sperme vers les organes reproductifs femelles de l’hermaphrodite, où il peut être
conservé plusieurs années. L’affaire est moins violente chez d’autres
gastéropodes hermaphrodites. Les aplysies, ou lièvres de mer, animaux marins,
que l’on trouve sur nos côtes atlantiques forment des chaînes de copulation,
comprenant jusqu’à une douzaine d’individus, qui, dans cet état, planent
délicatement durant des heures, voire des jours au dessus des prairies des fonds
marins.