Stage du 12 au 16 septembre 2005. Service de soins infirmiers à domicile. Maryse Mercier. Lycée Baudimont - Saint Charles à Arras. Page 1 sur 5 LE SSIAD Service de soins infirmiers à domicile 1. Historique Ce service a été ouvert en juillet 1983, dans le but de prendre en charge des personnes âgées plus ou moins dépendantes à leur domicile. A L’époque, il prévoyait la prise en charge de 25 personnes, aujourd’hui, elles sont 40. Ce service est géré par le CCAS : centre communal d’action sociale. Une infirmière coordinatrice et des aides-soignantes sont employées et rémunérées par ce service. 2. Conditions d’admission d’un patient. La personne âgée doit en principe avoir plus de 60 ans Etre assuré social ou ayant droit. Avoir une place disponible dans le service (max : 40 pers) Si la personne âgée respecte ces conditions, son admission peut être envisagée immédiatement, sans l’accord du médecin conseil de la caisse d’assurance maladie dont elle dépend. Une demande de prise en charge par la caisse d’assurance maladie est alors envoyée. Toutefois une personne de moins de 60 ans (ex : une personne ayant un cancer) peut exceptionnellement être admise après accord du médecin conseil de la caisse d’assurance maladie dont dépend l’assuré. remarque : il n’y a pas de conditions de ressources pour bénéficier du SSIAD. 3. Rôle du service. Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées ayant perdu en partie ou totalement leur autonomie. Permettre l’insertion ou la réinsertion (ex : après un séjour au V240) de la personne dans son milieu de vie. Eviter l’hospitalisation (jusqu’à une certaine limite) de la personne âgée. Offrir un service sans nécessité d’avance des frais médicaux (le règlement du service est assuré directement par la CPAM) aux personnes âgées ayant besoin d’une assistance en raison d’une perte d’autonomie 4. Durée de la prise en charge L’admission est accordée pour 30 jours avec une possibilité de prolongation. Tous les trois mois, il faut renouveler la demande de prise en charge. 5. Le personnel du SSIAD. Une infirmière coordinatrice Six aides soignantes dont une à mi-temps. Un comptable Une secrétaire à mi-temps. A cela s’ajoutent les infirmières et podologues choisis par chaque patient et rémunérés par le SSIAD 6. La prise en charge du patient 6. 1 : Le patient bénéficie de soins apportés par les aides soignantes en fonction de ses besoins. Besoin de s’hydrater, de se nourrir : le rôle de l’aide soignante est surtout de surveiller que la personne âgée se nourrit correctement en la questionnant : « qu’est ce que vous allez manger de bon ce midi MmeX ? » et d’aider les personnes totalement dépendantes, à boire. Elle peut être amenée à donner des idées de recettes pour mettre en appétit. Stage du 12 au 16 septembre 2005. Service de soins infirmiers à domicile. Maryse Mercier. Lycée Baudimont - Saint Charles à Arras. Page 2 sur 5 Besoin d’hygiène : ce rôle est assuré par l’aide soignante au cours de la toilette et du change. Elle réalise la toilette complète ou partielle du corps ou encore, aide à la toilette. Elle effectue les autres soins d’hygiène : ongles nettoyés et coupés, cheveux lavés, coiffés ; dents ou dentiers nettoyés. Rasage. Maquillage éventuellement. Chez les patients ayant un anus artificiel, elle change la poche. Elle pose un penilex chez les hommes incontinents et alités. Elle vide et nettoie l’urinal ou le seau hygiénique. L’aide soignante veille à la propreté des draps et du linge de corps et les change quand c’est nécessaire. Remarque : L’aide soignante n’effectue pas les soins de pieds chez les personnes ayant du diabète ou de l’artérite. Besoin de prévenir les escarres : la plupart des personnes âgées étant alitées ou au fauteuil, il est important de prévenir la formation d’escarres au cours de la toilette par un massage des points d’appui. Les patients exposés à ce risque bénéficient d’un lit avec un matelas anti-escarres Besoin de suivre un traitement médical : L’aide soignante vérifie la prise de médicaments ou aide à la prise de médicaments sous la responsabilité de l'infirmière. Remarque : l'aide soignante ne peut pas poser un patch de morphine, Besoin de confort : l’aide soignante habille la personne ou l’aide à l’habillage. Elle veille à l'installation de la personne âgée dans son lit ou son fauteuil. Elle effectue la réfection du lit. Besoin de maintenir la température du corps à 37°. Au cours de la toilette, le dos haut du corps est protégé d’une serviette, la personne est ensuite habillée. La personne âgée étant inactive, l’aide soignante vérifie qu’elle n’a pas froid et la couvre si besoin. Parfois, elle peut être amenée à prendre la température corporelle. Besoin de sécurité : l’aide soignante attache la personne au fauteuil en cas de nécessité, elle met les ridelles au lit médical, veille au port de la téléalarme, soutien la personne âgée dans ses déplacements si nécessaire. Besoin de stimulation motrice : L’aide soignante mobilise le patient : lui fait faire par exemple quelques pas. Elle le fait participer à sa toilette quand c’est possible. Besoin du respect de la pudeur : les parties intimes sont couvertes d’une serviette de toilette. La personne a besoin de conserver au maximum sa dignité. Besoin de communication verbale et non verbale : l’aide soignante, tout au long des soins, prend le temps de parler avec la personne âgée, elle communique aussi au cours de la toilette par le massage du dos ou des mains par exemple. Besoin d’écoute empathique : L’aide soignante est à l’écoute des sentiments de la personne et les reformule, elle est à l’écoute de la souffrance, de la solitude, de l’angoisse aussi parfois. Ce rôle est aussi assuré auprès de conjoint ou de la famille de la personne âgée. Remarques :L’aide soignante peut être amenée à lire un courrier au patient ou à l’aider à rédiger un courrier. Avant de quitter le patient, l’aide soignante remplit un formulaire indiquant les soins Stage du 12 au 16 septembre 2005. Service de soins infirmiers à domicile. Maryse Mercier. Lycée Baudimont - Saint Charles à Arras. Page 3 sur 5 effectués, elle vérifie que le patient est allé à la selles en le questionnant 6. 2 : Le patient bénéficie du soutien psychologique et matériel de l’infirmière coordinatrice. L’infirmière se charge de créer le dossier d’entrée, elle repère alors les besoins spécifiques de la personne et s’occupe d’adapter le matériel aux besoins. Elle propose les services repas à domicile, la télé alarme…) Elle prépare le patient à son entrée dans le service : l’informe de la façon dont cela va se passer Elle effectue régulièrement des visites au domicile des personnes, et s’assure de leur satisfaction, elle a un rôle relationnel. Elle a un rôle éducatif : stimule, motive le patient à s’alimenter correctement, à se mobiliser 6.3 : Le patient bénéficie du libre choix de son infirmière, de son podologue, de son médecin. Le SSIAD travaille en coordination avec les infirmières de la ville. Les soins infirmiers sont directement payés par le SSIAD Il en est de même pour les soins du podologue lorsqu’il s’agit d’un patient qui souffre de diabète ou d’artérite. 7. Les rôles de l’infirmière coordinatrice. C’est elle qui procède à l’enquête sociale pour savoir si le SSIAD peut avoir lieu dans de bonnes conditions (elle se renseigne sur l’entourage familial de la personne, l’habitat, l’état de santé à domicile, prend des renseignements pratiques tels que l’ouverture des volets, les clefs….) elle crée le dossier d’ouverture, remplit la partie administrative et la grille d’évaluation du degré de dépendance (grille AGIRR) Elle détermine les besoins des personnes (au niveau de la toilette, de l’habillement…) et voit comment y répondre. Elle s’occupe du matériel médical pour le patient (demande d’un lit médical, d’une télé alarme…) Elle présente l’action du service , renseigne le patient sur l’organisation matérielle : explique que la toilette nécessite 2 gants et 3 serviettes. Que l’eau est changée trois fois, par mesure d’hygiène… Elle visite régulièrement les patients. Elle gère les plannings des aides soignantes et les remplacements : chaque semaine les aides soignantes « tournent » et changent ainsi de patients. Cela leur permet de connaître tous les patients, de discuter de leurs problèmes, de l’évolution de l’état de santé de la personne âgée. Cela évite les habitudes, l’attachement excessif…oblige les patients à travailler leur mémoire (qui vient la semaine prochaine ?) Elle fait les demandes de prises en charge et adresse les bilans trimestriels aux caisses d’assurance maladie, Elle gère les feuilles de soins des infirmières libérales auxquelles ses patients font appel. Elle suit le travail des aides-soignantes Elle travaille en coordination avec le médecin traitant des patients et discute de l’évolution de leur état de santé, Elle travaille en collaboration avec les infirmières libérales et les aides ménagères ou auxiliaires de vie qui se rendent au domicile des patients du service. Stage du 12 au 16 septembre 2005. Service de soins infirmiers à domicile. Maryse Mercier. Lycée Baudimont - Saint Charles à Arras. Page 4 sur 5 8. Le financement C’est la DDASS qui arrête le budget : elle détermine le montant d’un forfait journalier. Un - forfait journalier comprend : Le remboursement des soins infirmiers Le salaire des personnels Les frais de fonctionnement du service (local, téléphone, matériel...) La CPAM est la «caisse pivot» : elle règle le montant global des frais engendrés par le fonctionnement du SSIAD et se fait ensuite rembourser aux autres caisses selon les assurés (MSA, SNCF…) Remarque : certaines personnes âgées peuvent bénéficier de l’APA, cette allocation ne sert pas à financer le SSIAD. L’APA : allocation personnalisée d’autonomie est une aide financière attribuée aux personnes âgées par le conseil général pour leur permettre de financer le coût des prestations dont elles ont besoin. (ex : financer le paiement d’une auxiliaire de vie) Le dossier de demande d’APA est à retirer en mairie et à compléter. Puis il est renvoyé par la mairie au conseil général. Le règlement départemental d’aide social définit les conditions d’attribution de l’aide. Une équipe médico-sociale se déplace au domicile de la personne âgée et détermine les besoins financiers. Le montant de l’APA est proportionnel au degré de dépendance de la personne âgée et de ses revenus. 9. La tenue de l’aide soignante : Pour intervenir au domicile de la personne âgée, l’aide soignante revêt une blouse blanche à son arrivée au domicile. Elle met des gants pour la toilette intime du patient. Les mains sont lavées par un lavage simple après le soin ; l’aide soignante a son savon et sa serviette. Points qui m’ont interpellé : un lavage simple des mains devrait être effectué avant la toilette. Les gants ne sont pas toujours jetés après la toilette, ils sont laissés chez le patient pour le lendemain. 10. Technique de la toilette Elle s’adapte à la situation (patient alité ou non, incontinent ou non…) et veille en priorité au confort du malade (on s’occupera parfois en premier de retirer une couche souillée). Elle a lieu dans la salle de bains, la cuisine, la chambre ou le séjour. Cela dépend de la mobilité du patient, de l’endroit où est placé le lit médical, du choix du patient, de l’habitat. Un seul patient prend une douche : soit la personne n’est pas équipée, soit elle n’est pas suffisamment mobile pour une douche. Matériel : il est fournit par le patient : 3 serviettes (une grande et 2 petites : la grande pour couvrir le haut du corps, une serviette pour les parties intimes, une pour le reste du corps), 2 gants (un pour le haut du corps, un pour la toilette intime et le bas du corps : ce dernier est mis sur l’envers pour le repérer), un savon, une bassine (ou lavabo). De l’eau de Cologne, une crème hydratante pour le corps et le massage en prévention des escarres. Points qui m’ont interpellé : il faut s’adapter au matériel donné, le savon est le plus souvent en pain, ce qui est moins hygiénique ; les gants ne sont pas changés tous les jours, idem pour les serviettes. Stage du 12 au 16 septembre 2005. Service de soins infirmiers à domicile. Maryse Mercier. Lycée Baudimont - Saint Charles à Arras. Page 5 sur 5 Protocole d’une toilette au lavabo pour une personne assise Déshabillage du haut du corps, on protège le haut du corps avec la grande serviette (et éventuellement les parties intimes) Le visage : gant + eau claire pour les yeux et commissures des lèvres, gant et savon pour le reste du visage. Parfois le visage est fait totalement à l’eau claire ou au lait de toilette à la demande du patient. Savonnage, rinçage et séchage d’un bras et d’une main en passant bien entre chaque doigt, Idem pour l’autre bras, Savonnage, rinçage et séchage du torse. Savonnage, rinçage et séchage du dos ; Habillage : on remet le soutien gorge, le maillot de corps. Déshabillage du bas du corps, on met une serviette pour cacher les parties intimes. Savonnage, rinçage et séchage d’une jambe et d’un pied en passant bien le gant puis la serviette entre chaque orteil. Savonnage, rinçage et séchage de l’autre jambe et pied Savonnage, rinçage et séchage du bas ventre, des cuisses et des organes génitaux : le gant est savonné sur les deux faces, on change de face pour les parties intimes. Chez la femme, on part bien d’avant en arrière. Chez l’homme, on décalotte bien le pénis. Savonnage, rinçage et séchage des cuisses, fesses, anus (idem, on savonne le gant sur les deux faces, on change de face pour nettoyer entre les fesses). On remet éventuellement un change et on habille la personne. Brossage du dentier éventuellement. Coiffage. On installe le patient au fauteuil. Points qui m’ont interpellé : certaines personnes pourraient davantage participer à leur toilette, elles ne le font pas car estiment que «c’est le travail de l’aide soignante », elles perdent alors encore un peu de leur autonomie. Les aides soignantes ne sollicitent pas toujours assez le patient pour le faire participer.