Chikungunya à La Réunion / Océan Indien
Point de situation au 18 septembre 2006
A propos de la maladie
Le virus chikungunya (qui signifie en swahili "marcher courbé", en raison des fortes
douleurs articulaires qu’il provoque) est un arbovirus transmis par un moustique du
genre Aedes. Il circule surtout en Afrique de l’Est, en Asie du Sud-est et dans le
sous-continent indien.
Environ 4 à 7 jours après la piqûre de moustique infectante, une fièvre élevée
apparaît brutalement. S’y associent alors typiquement d’importantes douleurs
articulaires et musculaires touchant les extrémités des membres (poignets, chevilles,
phalanges), des oedèmes, des céphalées et, parfois, une éruption cutanée. Des
hémorragies bénignes à type d’épistaxis et de gingivorragies peuvent survenir,
surtout chez les enfants.
L’évolution spontanée de la maladie est le plus souvent favorable. Des formes
chroniques existent cependant, caractérisées par des arthralgies persistantes,
récidivantes et parfois invalidantes. La prise en charge thérapeutique repose
essentiellement sur la prescription d’anti-inflammatoires non stéroïdiens afin de
soulager les douleurs.
Bilan de l’épidémie à la Réunion
Après un premier épisode entre mars et juin 2005, l’épidémie de chikungunya avait
repris sur l’île de la Réunion en octobre 2005 avant d’atteindre son pic au cours de la
semaine du 06 au 12 février 2006.
Au total et pour l’ensemble de la période épidémique, on estime qu’environ 266 000
personnes ont présenté, à un moment ou à un autre, une forme clinique de la
maladie. Par ailleurs, un certain nombre de formes graves et atypiques de
chikungunya ont été enregistrées au cours de l’épidémie : 246 personnes ont été
hospitalisées en réanimation et une quarantaine d’infections materno-néonatales
confirmées biologiquement ont été documentées. Depuis le mois de janvier 2006,
248 certificats de décès dans lesquels le chikungunya est mentionné ont été
recensés, les trois quarts concernant des personnes âgées de plus de 70 ans.
Situation actuelle à la Réunion
La situation épidémiologique est actuellement comparable à celle observée au cours
de la période inter-épidémique de l’hiver austral 2005. On estime en effet à environ
une dizaine le nombre de cas de chikungunya survenant chaque semaine depuis le
début du mois de septembre 2006.
Bien que très peu active, la transmission virale se poursuit cependant. Il convient de
rester vigilant car en 2005, le retour de conditions climatiques favorables au
développement du moustique avait permis sa recrudescence et une reprise du
phénomène épidémique dés la fin de l’hiver austral.