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Les Arcenaulx - Marseille - Le 18 mars 2002
Conférencière : Le docteur Marie-Joseph JEAN-PASTOR
Centre régional de pharmacovigilance
Hôpital Salvator APHM
1 Définition de la pharmacovigilance
2 Produits ciblés
3 Finalités
4 Effets indésirables
5 Fonctionnement
6 Rôles des professionnels de santé
7 Le pharmacien et la pharmacovigilance
1 - Définition
La pharmacovigilance est la surveillance des effets indésirables résultant de l’usage de
médicaments et de certains produits à usage humain.
On appelle effets indésirables toute réaction nocive et non voulue se produisant aux
posologies normalement utilisées chez l’homme pour la prophylaxies, le diagnostic ou le
traitement d’une maladie ou la modification d’une fonction physiologique, ou résultant d’un
mésusage d’un médicament ou produit.
Elle a été créée pour prévenir les effets indésirables de médicaments après autorisation de
mise sur le marché (exception faite des Autorisations Temporaires d'Utilisation), existe depuis
1995 et s’appelait auparavant Centre Antipoison.
Au niveau national il y a des centres hospitaliers antipoison, et des centres régionaux dans des
secteurs géographiques comme celui regroupant les Bouches du Rhône et les Alpes de Haute
Provence.
En 1982 les pharmaciens n’étaient pas cités dans la pharmacovigilance : il faut attendre le 6
mai 1995 pour que soit créée la traçabilité des produits sanguins ; elle est actuellement
implantée dans tous les établissements de santé.
2 - Médicaments ou produits ciblés
Ce sont :
- Les préparations magistrales (comme les préparations à base de phénylpropanolamine)
- -les produits officinaux (achetés en officine)
- -sérums, vaccins (nous connaissons les effets indésirables des vaccins contre
l‘hépatite)
- -produits de désensibilisation
- produits de contraste
- insecticides acaricides (nous connaissons l’accident de mal asthmatique survenu chez
une petite fille chez qui on avait utilisé un spray antipoux, accident mortel à la suite
duquel ces sprays ont été supprimés)
- Médicaments dérivés du sang
- Médicaments en Autorisation Temporaire d ’ Utilisation pour lesquelles les
déclarations doivent être faites au centre de pharmacovigilance
- Gaz médicaux
- Contraceptifs
- Désinfectants de surface ( quelques fois mal tolérés par le personnel )
3 - Les finalités
Bien sur l’expérimentation de toxicologie réalisée sur l’animal et in vitro, écarte d’emblée un
produit si on décèle une toxicité
L’expérimentation clinique n’est que limitée à quelques milliers de personnes et l’on ne
pourra déceler l’effet indésirable que lorsque le médicament est distribué à toute une
population (ainsi le Distilbène* que l’on donnait aux filles faisant des fausses couches à
répétition, est responsable d’ adénoses vaginales chez les filles des mères traitées et l’on ne
pouvait le prévoir)
Les interactions médicamenteuses ne sont pas toutes posées et sont facilitées par
l’automédication : et il peut y avoir des cocktails explosifs.
L’alimentation modifie le métabolisme de certains médicaments (le jus de pamplemousse que
l’on donnait avec le Saquinavir* augmente les effets indésirables en augmentant la bio
disponibilité. Il a été remplacé par le jus d’orange).
Le soleil développe une photo toxicité avec les fluoroquinolones.
Le Zagam* utilisé dans certaines pneumopathies était responsable de brûlures, de bulles chez
des patients qui jardinaient en mars (après un traitement effectué en novembre) il a été réservé
au traitement de gens hospitalisés et enclosés.
Les notifications se font par l’intermédiaire des professionnels de la santé :
- soient ceux qui prescrivent (médecins et chirurgiens dentistes)
- soient ceux qui délivrent (pharmaciens)
D’après le décret de 1995 « tout médecin chirurgien dentiste ou sage femme » ayant
constaté un effet indésirable grave ou inattendu susceptible d’être du à un médicament ou
produit qu’il l’ait ou non prescrit doit faire la déclaration immédiate au centre régional de
pharmacovigilance »
Doute ne suppose pas certitude
Et « tout pharmacien ayant eu connaissance d’un effet indésirable grave ou inattendu
susceptible d’être dû à un médicament ou produit qu’il a délivré doit le signaler aussitôt au
centre de pharmacovigilance »
Il y a 5 associations créées de patients victimes du Staltor. Ils contactent les centres
régionaux pour savoir si leur cas a été déclaré au centre de la pharmacovigilance.
4 - Les effets indésirables
Réaction nocive et non voulue se produisant aux posologies normalement utilisées chez
l’homme pour la prophylaxie, le diagnostic ou le traitement d’une maladie ou la
modification d’une fonction physiologique ou résultant d’un mésusage d’un médicament
ou produit
a) Effets indésirables graves
-Léthal : le Nexen* en Suède a été retiré du marché car responsable d’hépatite fulminante
-Choc anaphylactique = les pénicillines sont connues comme provoquant des chocs
toxiques.
Les curares sont sensibilisants (notoire depuis l’accident d’anesthésie de Jean-Pierre
Chevènement) et l’on arrivera à distinguer un curare plus sûr d’un curare moins sûr.
- entraînant une invalidité, comme les tendinites des Fluoroquinolones : à ce sujet, il
faut rendre hommage au médecin ayant fait la relation entre la tendinite et
- les quinolones. D’autres quinolones ont été mises sur le marc : le tavanic* est à
l’origine de beaucoup de tendinites surtout chez les sujets âgés de plus de 65 ans et les
insuffisants rénaux
- Donc c’est important de signaler les effets secondaires même s’ils sont connus.
- Entraînant une hospitalisation
b) Effets indésirables
C’est à dire non résumés dans les caractéristiques du produit
Exemple : Si on lit « éruption » et que le patient fait une allergie avec des pustules il faut
le déclarer.
c) Mésusage
Cas ou l’on ne respecte pas la voie d’introduction, la posologie :
On connaît la confusion Kétalar*-Spasfon* nous avons été contactés par un patient ayant
subi une coloscopie ayant provoqué des effets que nous ne connaissions pas ; les
ampoules administrées n’étaient pas du Spasfon*
Deux autres notifications pour confusion émanant de 2 réa régionales et enfin un
quatrième évènement est rapporté aux Antilles où une femme enceinte souffrant de
contractions a reçu du Kétalar* au lieu de Spasfon* : L’agence a imposé au laboratoire de
changer son conditionnement (couleur du nom)
La confusion Atropine-Adrénaline est classique mais ayons la sagesse de le dire pour que
cela remonte aux autorités.
- confusion Météoxane-Méthotrexate* : Un jeune homme de 17 ans ayant consulté pour
douleurs abdominales à des douleurs qui persistent et en plus présente des ulcérations
buccales.
- Une vieille dame à qui l’on a prescrit Méthotrexate* et Spéciafoldine* a pris le
Méthotrexate* tous les jours et l’acide folique une fois par semaine :elle a fait une
aplasie mortelle.
Professionnels de la santé qui
déclarent les effets indésirables
Une dame âgée atteinte d’une mycose et à qui on prescrit 6 comprimés de
Mycostatine* est comateuse au bout de 48 heures : il y a eu confusion sur
l’ordonnance avec Myolastan*
5 - Fonctionnement
On va faire une enquête sur le produit, puis, tous les deux mois, se réunir en Commission
Nationale de pharmacovigilance : La confrontation est faite entre les spécialistes du bénéfice
(cliniciens) et les professionnels du risque mais cela n’a de raison d’exister que dans la
mesure ou l’on déclare les effets. L’industrie connaît certains effets secondaires et met en
commun des constatations. Il y a collaboration entre pharmacovigilants publics et
pharmacovigilants de l’industrie ; au niveau européen il y a des échanges entre les différentes
agences nationales et au niveau mondial c’est l’OMS.
Formulaire de Déclaration d’effets indésirables :
Ce qui est important est de mettre la date de début et de fin d’un traitement en plus du nom du
médicament suspect, ainsi que les 6 autres médicaments pris (on peut sortir un médicament
suspect de l’ombre), la durée et la gravité de l’effet.
6 - Rôle des professionnels de santé
a) notifier au centre régional de pharmacovigilance le plus rapidement possible (il faut
que l'alerte soit donnée au plus vite surtout si le médicament est nouveau) toute
présomption d'effets indésirables ou inattendus, tout effet résultant du mésusage ou
tout autre effet qu’il juge pertinent de déclarer.
b) Répondre aux demandes du destinataire de la notification : type de l’hépatite ?
colocystique ?
AFSS a PS
Directeur
Commission Nationale de Pharmacovigilance
Comité Technique de Pharmacovigilance
Décision
Avis-Proposition
Recueil
Analyse
Evaluation
Industrie
Pharmaceutique
c) Conserver les documents concernant l’effet indésirable présumé.
d) Coopérer
e) Se tenir informer des données de pharmacovigilance récemment acquises ; (la
pharmacovigilance des médicaments dérivant du sang c’est la traçabilité) ou le plus
souvent notifier sans délai
Médicaments et produits ciblés
Médicaments dérivés du sang
Déclaration obligatoire immédiate au CPV
Traçabilité
Déclaration obligatoire immédiate soit au
CPV implanté dans le CHU soit au
correspondant de pharmacovigilance du
centre hospitalier
Rôle du centre de pharmacovigilance :
Recueillir les notifications d’effets indésirables quand un pharmacien nous appelle, valider et
évaluer la gravité.
Apporter une aide personnalisée au diagnostic d’effet indésirable et à sa prise en charge,
quand le médecin nous appelle.
Quelles sont les décisions prises ?
Le retrait et la suspension sont le plus spectaculaire, mais ce peut être le retrait sélectif.
Les spécialités antitussives à base de phénobarbital donnaient des palpitations, et un syndrome
de Lyell. Là le risque est apparu largement supérieur au bénéfice.
De la même façon le phénobarbital des spécialités antiasthmatiques peut lui aussi donner un
syndrome de Lyell mais ici le risque est inférieur au bénéfice.
Les sulfites peuvent donner des allergies graves et ont été supprimés, ou délivrés dans des
boites qui portent la mise en garde.
Les gélules à base de Vibramycine avaient donné des perforations oesophagiennes et la
présentation a changé en comprimés pelliculés. Hélas des génériques sous formes de gélules
sont nés et ont donné lieu aux mêmes notifications : ulcérations œsophagiennes avec
hospitalisation et mise sous alimentation parentérale. Actuellement les gélules de
Vibramycine sont totalement supprimées depuis un an et demi.
Le Prodafalgan* en perfusion : la nouvelle présentation donne des épidémies d’eczéma chez
les infirmières chargées de préparer les perfusions à la chaîne. On a cherche si c’était le
vecteur ou le paracétamol qui était responsable. En fait c’est le vecteur qui est allergisant
Les plus grosses décisions prises sont la modification de l’information : des rubriques des
effets indésirables, de mise en garde de précautions d’emploi des cas d’allaitement et de
grossesse.
La conservation ne nous préoccupe pas en général mais peut en faire partie aussi. Les
nouveaux Vidal portent de nouveaux changements ; mais à la différence du Vidal Américain
qui va jusqu'à mentionner Epifora* ou syndrome des larmes de crocodile, les Vidal européens
et français n’écrivent que les épisodes rattachés à la prise de médicaments.
Contact du centre de pharmacovigilance :
04 91 74 75 00
Ligne assistance 43962 APHM
Fax 0491740780
Email mjpastor@ap-hm-fr
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