Ministère de l’intérieur, de l’outre-mer,
des collectivités territoriales
et de l’immigration
Secrétariat général à l’immigration et à
l’intégration
Compte rendu de l’atelier 3 sur les mesures mises en place dans les Etats membres pour
lutter contre l’immigration irrégulière
I. Synthèse des réponses apportées par les Etats membres à des questions ad-
hoc sur l’immigration irrégulière
Cette synthèse, présentée par la Commission européenne, a permis de mettre en lumière trois
sous-thèmes liés à l’immigration irrégulière :
- La question de la définition d’un migrant irrégulier et des données disponibles en
la matière. 9 Etats membre sur 13 n’ont pas de définition officielle mais définissent
un migrant irrégulier comme un ressortissant de pays tiers qui viole la réglementation
relative à l’entrée, au séjour et à l’emploi de l’Etat membre dans lequel il se trouve.
Concernant les données disponibles sur l’immigration irrégulière, certains Etats
membres se servent d’indicateurs développés d’après le règlement Eurostat 862/2007.
D’autres prennent en compte les éléments suivants : l’emploi illégal (inspections sur
les lieux de travail), les refus de demandes d’asile, les mariages de convenance, etc.
- L’immigration irrégulière dans le bassin méditerranéen. Le nombre de migrants
irréguliers entrant en France, en Italie et en Espagne est un phénomène croissant
depuis 2008. Il s’agit en général de ressortissants du Maghreb. En France, les migrants
irréguliers proviennent majoritairement de Tunisie et d’Algérie, suivant les mesures
prononcées lors des 10 premiers mois de 2011 (12 982 envers les Tunisiens et 6 176
envers les Algériens).
- Les mesures pratiques pour lutter contre l’immigration irrégulière, aux différents
stades du processus de migration. Avant le départ, les mesures les plus fréquentes sont
les suivantes : identification des routes migratoires, campagnes d’information,
coopération avec les transporteurs, mise en œuvre de la législation européenne. Aux
frontières, les mesures mises en place recouvrent l’utilisation de technologies
(détection de documents frauduleux, surveillance des frontières), la coopération avec
les pays tiers voisins de l’UE, etc. Lors du séjour, des inspections sur les lieux de
travail et des vérifications de demandes de regroupement familial sont menées, et des
sanctions contre les employeurs appliquées. Enfin, les mesures prises pour sortir de
l’irrégularité sont la plupart du temps, des régularisations au cas par cas, des aides au
retour volontaire, des retours forcés en dernier recours, des mesures de coopération
avec des pays tiers, etc.
Le directeur central adjoint de la DCPAF (Direction centrale de la police aux frontières),
Fernand Gontier, a mentionné que cette synthèse permettait d’avoir un état du droit comparé
sur la question de l’immigration irrégulière dans les Etats membres. Selon lui, il faudrait aller
plus loin dans la réflexion et pouvoir mesurer l’impact de chacune de ces mesures et mettre
en évidence les bonnes pratiques. Cela sera rendu possible par l’élaboration d’un rapport de
synthèse de la Commission européenne sur ce sujet dans les prochains mois.