ASSIMILATION DE DONNEES VARIATIONNELLE POUR DES MODELES
D’HYDRAULIQUE FLUVIALE
J. Monnier, I. Gejadze, M. Honnorat, FX. Ledimet
LMC-IMAG, projet MOISE, BP 53, 38041 Grenoble cedex 9, France
Résumé. Nous présentons une synthèse de trois études menées autour de l’assimilation de
données, basée sur le contrôle optimal d’équations aux dérivées partielles, et appliquées aux écoulements
de rivières (shallow water 1D casier et 2D). Dans une première étude, nous appliquons les techniques
standards avec comme seules observations quelques mesures de hauteur (données académiques et
réelles). La seconde étude traite de l’assimilation de trajectoires lagrangiennes de surface (extraites de
données vidéo). La troisième étude traite d’un algorithme combiné de couplage shallow-water 1D casier-2D
et d’assimilation.
Mots-clefs. Assimilation de données variationnelle, hydraulique fluviale, identification/calibrage,
données lagrangiennes, modèles shallow-water 1D casier–2D, algorithme combiné couplage-assimilation.
1 Introduction
En hydraulique fluviale, les observations ne sont généralement constituées que de mesures
de hauteur d’eau, quasi-continues en temps mais très peu dense en espace (peu de stations de
mesures), tandis que les mesures de vitesse sont quasi inexistantes. Cette faible densité
d’observations est d’autant plus marquée lors des événements qui nous intéressent, à savoir les
crues. Notre objectif est d’améliorer la prévision numérique des écoulements d’une part en estimant
mieux les débits entrants, les coefficients de rugosité et la topographie ainsi que la condition
initiale, et d’autre part en couplant les modèles 1D casier et 2D lorsque cela s’avère nécessaire (lit
mineur et débordement en lit majeur). Nous employons dans cette étude la méthode dite 4D-var
basée sur le contrôle optimal de systèmes régis par des EDP. Nous montrons sur un cas test réel
(Pearl River) les potentialités et les limitations de cette approche dans le cas de l’identification de
débits amont. Puis, nous introduisons la dynamique de particules dans le modèle direct et les
observations (données lagrangiennes). Enfin, nous élaborons une méthode de couplage faible qui
s’avère particulièrement efficace pour des grilles spatio-temporelles inconsistantes et en présence de
données à assimiler.
2 Modèle direct, adjoint et logiciel de calcul Dassflow
Nous considérons le modèle de shallow-water 2D sous forme conservative et en variables
vitesse u, débit q, et avec un terme de friction (Manning). Les équations sont :
où zb est la topographie, n le coefficient de Manning, (h0,q0) les conditions initiales. Les conditions
aux limites sont les suivantes:
ou encore de type caractéristique (voir section couplage plus loin). Nous résolvons numériquement
ces équations à l’aide du schéma d’Euler explicite en temps et d’un schéma volumes finis d’ordre 1
en espace, sur un maillage déstructuré mixte triangles - quadrangles. Sur chaque arête nous nous
ramenons à un problème de Riemann 1D résolu à l’aide du solveur approché HLLC. Le terme de
friction est traité de manière semi-implicite.
Dans le cadre de la méthode 4D-var employée ci-dessous, nous minimisons des fonctions
coûts à l’aide d’un algorithme quasi-Newton L-BFGS. Les modèles adjoints nécessaires au calcul
des gradients sont obtenus par différenciation automatique avec le logiciel Tapenade (projet