Gestion intégrée des nutriments
Les plants de riz ont besoin de divers nutriments pour croître. Il leur faut
des quantités relativement importantes d’azote (N), de phosphore (P) et
de potassium (K) et des quantités plus limitées de zinc (Zn), de fer (Fe) et
de soufre (S). Si tous ces nutriments ne sont pas disponibles en quantité
suffisante, le rendement en riz sera médiocre. Les carences nutritionnelles
du riz vont souvent de paire avec l’intensification de la culture. Mais une
quantité excessive, et donc toxique, de certains nutriments présents dans
le sol et accessibles aux plantes entraîne aussi une baisse de rendement.
Le principe clé de la nutrition est de fournir à la plante des nutriments
en quantité raisonnable et en temps requis. Les nutriments n’ayant pas la
même mobilité dans le sol, ils sont plus ou moins disponibles pour la plante
et se perdent plus ou moins dans le sol. N est extrêmement mobile, P est
immobile et K est moyennement mobile. N est généralement l’élément le
plus contraignant du fait de sa grande mobilité. L’azote se perd rapidement
en se volatilisant comme un gaz, ou en migrant (lessivage de la couche
supérieure du sol). L’équilibre en K, très présent dans la paille, dépendra
beaucoup de ce que l’on fait de la paille. La disponibilité des nutriments
dépend par ailleurs de l’acidité (niveau de pH) du sol. Heureusement, les
rizières inondées ont des niveaux de pH presque neutres (pH de 7,0), ce
qui augmente la disponibilité de la plupart des éléments nutritifs, en particulier
le phosphore.
Pour obtenir de hauts rendements, il faut généralement ajouter des nutriments
sous la forme de fertilisants minéraux ou organiques. La quantité
nécessaire dépend de l’état de fertilité du champ, de la variété plantée, de la
saison (sèche ou pluvieuse), du degré de maîtrise de l’eau dans la parcelle,
de la quantité de nutriments dans l’eau de submersion et de la quantité
de paille restant dans le champ. Il n’existe donc pas de recommandations
standard pour la fertilisation dans la riziculture de bas-fonds.
7.1 Principes clés de la gestion de l’azote
Il est essentiel d’apporter la quantité d’azote appropriée : lors de la mise en
place de la culture et pendant le tallage pour obtenir un nombre adéquat de
talles par unité de surface ; juste avant et pendant l’initiation paniculaire,
pour une bonne taille de la panicule ; et pendant la maturation, pour un
bon remplissage du grain. Cependant, la plus grande quantité de N doit
être appliquée avant ou au début de l’initiation paniculaire. Pour réduire le
risque de verse et de nuisances, n’appliquez pas trop d’engrais azoté dans
la période entre l’initiation paniculaire et la floraison, surtout en saison
humide.
Fractionnez les taux d’engrais azoté recommandés (plus de 60 kg N/ha
par culture) en 2 ou 3 applications séparées. Répartissez encore plus les
applications dans le temps pour les variétés tardives, lorsque la couleur
jaune des feuilles indique une carence en N ou en saison sèche lorsque le
potentiel de rendement est plus élevé. Évitez les doses fortes d’engrais N