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Avant la conquête, le Mexique du sud, celui de la Mésoamérique a permis l’éclosion de
grandes civilisations urbaines fondées sur l’agriculture
C’est là que s’est épanouie la civilisation olmèque, sur les terres chaudes, les forêts humides
et les marécages du littoral du Veracruz et du Tabasco (1200 – 400 avant JC).
Implantation des Zapotèques à Monte Alban (Ve siècle).
Le sud du Mexique est le premier foyer urbain : développement des premières agglomérations
dans la jungle située entre Mexique et Guatemala. Le premier siècle après JC est celui du
développement des grandes cités-états : Copan (Honduras), Tikal (Guatemala), Palenque
(Mexique).
Mais inversion de cette évolution à partir de la colonisation : le sud reste le lieu de la
résistance aux Espagnols. Il reste très éloigné des dynamiques d’urbanisation, et se caractérise
par son indianité, sa ruralité, sa pauvreté.
La carte de la diapo 11 montre que la plus grande diversité amérindienne se concentre au sud
du Mexique. Le Mexique comptabilise plusieurs dizaines d’ethnies, en tout. Le recensemenet
de 2000 a mis en évidence que plus de 6 millions de mexicains parlent une langue indigène :
parmi ceux-ci, 12% des hommes et 21% des femmes ne parlent pas l’espagnol. Les politiques
publiques sont assez ambigues et oscillent entre une intégration et la reconnaissance de la
diversité culturelle : l’Institut National Indigéniste (INI) s’attache à mettre en valeur cette
dernière.
Tensions à partir de 1994 avec le mouvement néo-zapatiste. Pour mémoire Emiliano
Zapata est l’un des artisans de la révolution mexicaine. Contrairement à son semblable
du nord du Mexique, Pancho Villa, Zapata est issu d’une famille de paysan et plaide
pour « Terre et Liberté » (1911). Il redistribue les terres aux paysans dans l’Etat de
Morelos et s’attire les foudres du président Venustiano Carranza.
L’indianité coïncide aussi avec la pauvreté. Ce n’est pas par hasard que les états du sud du
Mexique concentrent les plus forts indicateurs de marginalisation socio-économique et que
près de 8 millions de personnes vivent dans la marginalité (CONAPO). L’alphabétisation est
de 10 points en dessous des états du nord et du centre 77 à 85% contre 96% au nord et 93% à
Mexico). Près de la moitié des ménages vivent en dessous du seuil de pauvreté dans les états
d’Oaxaca et Chiapas (moyenne à 30% dans états formant partie du plan Puebla Panama
contre10 à 15% au nord et au centre).
Enfin, le sud est celui de l’agriculture paysanne, avec plus du tiers de la population active
dans le secteur primaire (sauf Campeche, Yucatan, Quintana Roo, marqués par la
prédominance du tourisme). Pour désigner la situation dramatique de l’agriculture au
Mexique, et tout particulièrement celle du sud, Alain Musset parle de « l’épuisement du
monde rural » (2004).
Au nord, le principal problème était celui de l’irrigation, et tout particulièrement dans les états
désertiques (Sonora, Coahuila, Nuevo León) aujourd’hui, les principales productions
agricoles commerciales s’y tiennent.
Au sud, le problème est celui de la répartition des terres distribution jusqu’en 1982, mais
après cela, retrait des politiques d’état.
Cultures surtout vivrières : maïs, haricot, cacao, café.
L’intégration dans le PPP : à partir de 1994, le sud entre en dissidence avec le nord du pays
suite à la signature de l’ALENA. La rébellion néozapatiste est menée par le subcomandante
Marcos. Les années 1990 sont celles de profondes violences, des deux côtés opposés : en
1997, 45 tzotzils sont assassinés parce qu’ils sont soupçonnés de soutenir le mouvement
d’opposition.