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(graphique 4). Cette évolution favorable est due en partie au fait que le ciblage de
l’inflation a bien fonctionné dans de nombreux pays. Compte tenu de la phase de
resserrement monétaire dans la plupart des économies avancées dans le cycle, le FMI
s’attend à ce que l’inflation reste bien maîtrisée dans les pays industrialisés. Il faudra
suivre de près les risques liés à l’inflation dans un certain nombre de marchés
émergents d’Asie, dont les flux de balance des paiements sont importants et
pourraient engendrer des tensions inflationnistes, en l’absence d’un assouplissement
de leur régime de change.
Dans ce contexte d’inflation faible et d’anticipations maîtrisées, à quoi il faut ajouter
les énormes masses de liquidités mondiales en quête de placement, les rendements
des titres de référence américains sont encore en deçà des taux réels tendanciels et les
marges des emprunts obligataires des sociétés à haut rendement et des pays émergents
sont inhabituellement faibles (graphique 5). Le coût du service de la dette est donc
abordable, en tout cas pour le moment. Mais si les taux des titres de référence
américains continuent de progresser, on peut s’attendre à ce que la « prime de
risque » soit plus proche de la normale, ce qui pourrait provoquer une augmentation
exponentielle du coût du service de la dette pour un certain nombre d’emprunteurs.
Les marchés financiers restent très ordonnés, aux États-Unis et ailleurs, favorisés par
les stratégies de communication de plus en plus transparentes et volontaristes des
grandes banques centrales. Les rendements des marchés obligataires et la volatilité
des marchés financiers restent faibles, du fait de l’abondance des liquidités mondiales
et de l’amélioration de la qualité des crédits. Les taux d’intérêt à court terme peu
élevés ont encouragé les investisseurs à prendre davantage de risques dans leur quête
de rendement, ce qui a rétréci les marges de crédit. En plus de l’amélioration des
fondamentaux de nombreux pays émergents, cette liquidité abondante et cette
recherche du rendement ont fait chuter les marges des emprunts obligataires de ces
pays à des niveaux sans précédent.
Déséquilibres internationaux
La situation budgétaire de nombreux pays reste très précaire, surtout compte tenu du
vieillissement de la population mondiale, et cela menace la stabilité
macroéconomique à moyen terme. C’est particulièrement vrai dans les plus grands
pays industrialisés (graphique 6) — à l’exception du Canada.
Les améliorations prévues sont minimes : d’après les projections, le déficit des États-
Unis se situerait aux environs de 4,5 % du PIB (environ 425 milliards de dollars) au
cours des deux années à venir. Et dans de nombreux cas, comme celui des États-Unis,
aucune mesure de rééquilibrage ni aucun calendrier suffisamment ambitieux ne sont
envisagés pour réduire ce déficit. Les pays de la zone euro doivent fixer une règle
budgétaire viable qui ne soit pas à la fois un plancher et un plafond. Le Japon, après