
 
 
         
En  outre,  si  les  différentes  influences  britanniques  dans  de  très 
nombreux  pays  arabes  (Irak,  Jordanie,  Arabie  Saoudite,  état  des  Emirats 
Arabes  Unis,  Oman,  état  de  Bahrein,  état  du  Qatar,  Egypte,  etc…)  furent 
d’ordre commercial, linguistique, culturel et politique, le retrait de la Grande 
Bretagne  de  la  région  s’est  opéré  sans  qu’elle  laisse  une  codification  de 
nature à influencer la législation(1).  
 Quant au chareh islamique, il a toujours distingué entre les questions 
touchant à la foi (ibadate) et celles découlant des relations quotidiennes de 
droit civil ou de droit commercial (mo’amalate). Autant les premières sont 
restées  encadrées  par  une  sorte  de  sacralisation,  en  raison  de  leur  racine 
religieuse,  autant  les  secondes  furent  perméables  aux  influences  les  plus 
diverses.  Ces  dernières  (les  Moa’malate)  furent  ainsi  favorisées  par  les 
codifications égyptienne, libanaise et syrienne.  
 Dans les pays du Proche et du Moyen-Orient, parmi lesquels on peut 
ranger le Liban, la Syrie, l’Egypte, la Jordanie (dans une certaine mesure)(2), 
le code civil français de 1804 a dès lors bénéficié de ces facteurs qui en ont 
pérennisé l’influence.  
 Ce  survol  général,  forcément  réducteur,  montre  ainsi  que  quatre 
sources de droit se partagent l’inspiration des différents droits dans les pays 
arabes du Proche-Orient :  
 
1°) le chareh islamique, pour les matières du droit extrapatrimonial de la 
famille et les successions musulmanes ; 
2°) la codification ottomane, en matière de droit des contrats et des principes 
d’interprétation par le juge des actes juridiques ;  
3°) Le droit des affaires anglo-saxon ; 
4°) Le droit des obligations issu de la codification française de 1804.  
 On pourrait schématiser et proposer une distinction majeure entre:  
 1- les  questions  de  statut  personnel  (naissance,  mariage,  filiation, 
succession,  etc…), largement  soumises  à  des  considérations 
 
(1) Pourtant, des voix s’étaient élevées, ici et là, pour que la Grande Bretagne dote les pays placés sous son 
« protectorat » ou sa gouvernance d’un corps de droit écrit. 
(2) Le  droit  civil  de  l’Irak  est  fortement  influencé  par  le  code  civil  ottoman.  V.,  par  exemple,  la 
jurisprudence civile irakienne, par Salman BAYATE, éd. Al Ahlya, 1962 (en arabe).