V/ Les habitudes dans la cuisine romaine
Lorsque nous parlons aujourd’hui de la nourriture des romains de l’Antiquité, nous pensons
surtout à des mets exotiques. Pourtant, la plupart des Romains se contentaient d’une
nourriture simple: ils mangeaient peu, des mets assez grossiers, et la loi punissait même ceux
qui se livraient à des banquets trop riches. Ce n’est qu’à partir du IIème siècle av J-C ce aux
conquêtes, que des produits plus rares et plus fins venus d'Orient parviennent à Rome, et que
les Romains aisés commencent à organiser des dîners de plus en plus fastueux. L'essentiel de
la population romaine reste pauvre et rurale: pour eux, les aliments ne changent pas.
L'alimentation des premiers Romains était principalement constituée de céréales comme
l'orge, le blé et le froment avec lesquelles on fabriquait une bouillie (pulmentum) qui reste,
même pendant l'époque impériale, l'aliment des plus pauvres. Cette bouillie était relevée par
des herbes aromatiques comme la menthe et assaisonnée d'huile d'olive, le beurre n'étant pas
utilisé comme aliment. Elle était accompagnée de fromage de chèvre ou de légumes, comme
la laitue, les poireaux, les choux, les olives, les fèves.
Par la suite, le fond de la nourriture est constitué de pain, apparu assez tard à Rome et
fabriqué à la maison. Il est de même accompagné de légumes, surtout de chou, mais aussi de
poireaux, de chicorée, de concombres . Ces plats de légumes sont relevés d’une harmonieuse
combinaison d’arômes: menthe, ail, coriandre, céleri, aneth et fenouil.
Outre les herbes aromatiques, la cuisine romaine devait toujours posséder une réserve de
garum. C’était une sauce condimentaire à base de poisson fermenté: on salait du fretin et des
entrailles de poissons qu’on laissait au soleil jusqu’à ce que la chair soit transformée.
Les Romains avaient une préférence pour la viande de porc, d'agneau, pour les fricassées de
canard, le civet de biche, pâtés de hure de sanglier, ainsi que pour les viandes plutôt bouillies
que rôties, la consommation de viande fraîche étant rare.
Pour la consommation quotidienne, l’exploitation familiale fournissait du lait de brebis ou de
chèvre, et l’on fabriquait les fromages.
Pour la pâtisserie, la préférence des Romains allait aux gâteaux à base de fromage souvent
réduit en poudre. Ils étaient le plus souvent présentés enduits de miel, saupoudrés de graines
de pavot ou de sésame, et cuits sur des feuilles de plantes ou d'arbres aromatiques.
Les Romains ont laissés une réputation de gros mangeurs, la plupart d’entre eux se
nourrissaient pourtant simplement. Les pauvres ne possédaient pas de cuisine et achetaient
leur repas à des comptoirs dans la rue.
Chez les nobles, les repas de la journée restaient frugaux. Le repas le plus important restait
toujours le repas du soir.