« L’Ogrelet” Dossier pédagogique LA TRAME ET SES SIGNIFICATIONS L'Ogrelet est un enfant très spécial : il vit seul avec sa mère dans une maison au coeur de la forêt, dans un lieu retiré, loin de la communauté du village voisin. Il ne sait rien du passé de sa famille ni de ses origines et il est certain d'être un petit garçon de six ans comme tous les autres. Le premier jour de la rentrée scolaire, ses camarades ne tardent pas à s'apercevoir de sa différence : " tu es grand comme mon papa !" s'exclame, étonné, un des enfants de la classe. En réalité, il est le fils d'un ogre, d'un homme sanguinaire et effrayant, même si l'amour et l'infinie tendresse dont sa mère l'a entouré en l'élevant, le nourrissant de légumes et le tenant scrupuleusement loin des tentations suscitées par l'odeur de la viande, l'ont rendu gentil, tendre et en partie, inconscient de sa propre nature d'ogre. Mais très vite, le contact avec le monde extérieur, l'école, la maîtresse et les camarades de classe le mettront face à la réalité et à son véritable "moi". Pour fuir de l'attraction irrésistible qu'il éprouve pour le sang frais, l'Ogrelet devra affronter trois épreuves difficiles, de sa réussite dépendra son évolution, sa transformation et sa délivrance. S'il réussit à vaincre ces épreuves, le courageux protagoniste pourra réaliser le grand rêve d'être accepté, avec toutes ses différences et ses contradictions, parmi la communauté du village. L'Ogrelet, avec ses six ans, sa force extraordinaire et sa terrible hérédité, nous réconcilie avec notre part obscure, dans une histoire qui raconte la différence mais aussi la force de lutter pour changer, pour s'affirmer et pour vaincre ses propres limites. THÈMES PRÉDOMINANTS L'histoire de "L'Ogrelet" met le spectateur face à des thématiques fortes dont : La diversité. La difficulté de s'insérer et de se faire accepter dans un contexte social. La capacité de l'individu de s'auto affranchir, de se sauvegarder et de se faire accepter malgré la difficulté. La capacité d'une communauté à trouver en elle les ressources pour comprendre et dépasser les différences. L’importance de l'amitié qui dépasse toutes les barrières. La possibilité pour l'enfant d'instaurer une relation vertueuse et positive avec le monde des adultes. Les thèmes prédominants et les points névralgiques de l'histoire trouveront un développement et une conclusion insolite, en contraste partiel avec la tradition des contes classiques mais en plein accord avec les tendances de la littérature contemporaine : La conclusion de l'histoire, en fait, restera en partie ouverte alors que, quelques ombres, légères mais obscures, se poseront sur des noeuds bien précis de l'intrigue comme sur l'issue des trois épreuves affrontées par l'Ogrelet. Le dénouement légèrement opaque de quelques épisodes de l’histoire est en réalité un stratagème littéraire mis en acte par l'auteure pour laisser au public enfantin la possibilité de découvrir ou d'inventer certains "comment" ou certains "pourquoi" de l'aventure ; pour ne pas fournir des solutions faciles et "prédigérées" mais laisser aux enfants une porte ouverte sur l'imaginaire. De cette façon la jouissance du spectacle de la part des jeunes spectateurs au lieu d'être unilatérale et passive se transforme en une contribution véritable et active à la création de l'oeuvre. TECHNIQUES ET LANGAGE THEATRAL UTILISES "L'Ogrelet" est un conte au tempo tendre et sombre, conçu de manière totalement originale, écrit par l'auteur canadienne Suzanne Lebeau. Mais l'histoire puisent à pleines mains dans la tradition, en n'en proposant les topoi caractéristiques de la structure du conte classique comme : - La différence du protagoniste : l’Ogrelet ressemble à tous les autres enfants mais il n'est pas comme eux : même s'il est un enfant de six ans, il est aussi grand et fort qu'un homme adulte. - La famille éclatée : le protagoniste de l'aventure n'a jamais connu son père et ce manque, avec son intensité dramatique, sera un des vecteurs les plus forts qui le guidera dans son parcours d'évolution et de transformation. - La maison dans le bois : le lieu retiré, loin de la communauté des villageois, où la vie semble suspendue, où se déroulent et se sont déroulés des faits magiques, étranges, incompréhensibles, voire inquiétants, où tout a commencé et où, naturellement, tout devra finir. - Le bois lui-même : lieu de mystère, de parcours initiatique, de fuite, de refuge, le bois est aussi le lieu dans lequel se matérialise le moment du contact profond entre l'homme et la nature dans ses aspects les plus sombres, mais aussi ceux plus joyeux et lumineux : dans ce lieu tous les éléments de la nature ( les arbres, les buissons, les animaux, les loups, les papillons mais aussi les phénomènes atmosphériques comme le vent et la neige) prennent part aux émotions des personnages, entrent dans la narration de l'aventure et participent activement au dénouement final. - Le sang : la goutte, la tache de sang, l'idée du sang sont dans de nombreux contes classiques (“La Belle au Bois Dormant", "Barbe Bleue", "Cendrillon", "Blanche Neige" et tant d'autres) le signal clair de la révélation d'un mystère, la clé de voûte d'une énigme, le point de départ d'un parcours initiatique. - Les trois épreuves : comme dans tout conte classique qui se prétend comme tel, là aussi "L'Ogrelet" devra affronter trois épreuves difficiles pour atteindre enfin, l'heureux dénouement de l'intrigue. Mais contrairement au conte classique, les épreuves que L'Ogrelet devra affronter sont bien sûr contre quelque chose de monstrueux et de dangereux mais, cette fois, l'antagoniste à combattre ne vient pas de l'extérieur mais de l'intérieur, des profondeurs de l'âme du protagoniste. - L’éloignement de la maison : le dépassement des trois épreuves et donc le succès du parcours initiatique pourra être atteint seulement si l'Ogrelet s'éloigne volontairement de la maison familiale. Il devra affronter les dangers et les épreuves, non pas dans la solitude (nous verrons comment l'aide de certains sera précieuse) mais obligatoirement en comptant sur ses propres forces et surtout loin du regard tendre, du soutien et de la protection de la mère et loin de la maison où il a grandit. - La rédemption à travers l'amour et/ou l'amitié : L’Ogrelet a une amie très spéciale, Paméla, une petite fille qui -" presque magiquement" - n'a pas peur de sa nature d'ogre et se démontre prête à affronter de nombreux danger pour l'aider à dépasser les trois épreuves. - Le deus ex-machina : le personnage du père, entre réalité et imaginaire, surgit de manière inattendue d'un obscur passé pour aider son fils dans le difficile parcours initiatique dans lequel il s'est engagé. - La rose blanche : comme dans de nombreux contes traditionnels (“La belle et la Bâte", "La belle au Bois Dormant"...) la rose blanche scelle la difficile victoire du bien sur le mal. Avec sa symbolique de pureté ( le blanc) mais aussi de danger imminent (les épines) la rose blanche apparaît dans cette histoire comme un signal fort et fortement reconnaissable de gentillesse, de bonheur retrouvé mais aussi de l'"épineux" parcours nécessaire pour atteindre l'objectif. La mise en scène du spectacle adopte de multiples langages, par lesquels les événements se transforment dans leur enchaînement mais surtout les messages et les différentes émotions suscités par l'histoire. Tout d'abord la parole : la structure du spectacle est celle de la prose classique, à travers une interaction entre les principaux personnages, L'Ogrelet et sa mère, basée principalement sur le dialogue. Avec le dialogue, s'alternent de nombreux moments de narration dans lesquels les deux principaux personnages se racontent tour à tour ce qui s'est passé en dehors de l'espace et du moment présent, et donnent ainsi vie à de multiples personnages se dessinant clairement sans être présents sur la scène. Aux divers langages de la prose, se greffe une communication visuelle intense : en dépit d’une scénographie - seulement en apparence - très simple, le spectacle offre au public des images suggestives et fortement significatives : la scénographie change de forme et transforme l'espace scénique ; les lumières, à dominante blanche, bleu et rouge, soulignent avec force les noeuds principaux de l'intrigue, induisent les sensations et préludent à l'atmosphère. Mais ce sont surtout les objets scéniques, nés de la fantaisie de Marcello Chiarenza (metteur en scène mais aussi scénographe et sculpteur de renommée internationale), qui donnent corps aux images mentales que le spectacle suggère en continu et à rendre vraiment magique et suggestive l'atmosphère qui pénètre tout le spectacle. Au-delà des mots, des lumières et des images, les messages et les émotions du spectacle sont transmis également à travers la musique : les musiques originales, composées par le musicien Marco Biscarini, ont été conçues pour accompagner le fort impact émotif, elles créent une ambiance sonore qui souligne l’intensité dramatique des différentes phases de l’intrigue, mais elles parviennent à être protagonistes de certains moments de l'histoire dans lesquels elles réussissent à elles seules, à exprimer des sentiments, des présages et des atmosphères. En plus des mélodies suggestives, quelques passages fondamentaux de l'aventure sont racontés à travers les chansons : ces passages originaux - tirés du texte de Suzanne Lebeau puis réélaborés et arrangés par Biscarini et Casadio avec poésie et intensité - en plus d’offrir une autre somme expressive et une forme de langage encore différente, émeuvent directement le spectateur. LES SOURCES Notre spectacle "L'Ogrelet" est une adaptation de "L'Orchetto", version italienne du texte théâtral jeune public original "L'Ogrelet" de l'auteur dramatique canadienne Suzanne Lebeau (publié à Montréal en 1997). Il est important de souligner que Accademia Perduta, avec Claudio Casadio, son directeur et interprète des principaux succès de la Compagnie, ont acquis une solide expérience de tournées et de travail en contact étroit avec la culture francophone, une collaboration commencée en 2004 et qui se poursuit actuellement. En mettant en scène ce spectacle, Claudio Casadio choisit de valoriser et partager avec le public italien cette expérience précieuse de vie et d'art. On observera en particulier, qu'en Italie il n'est pas commun de rencontrer d’importants auteurs qui écrivent et publient des oeuvres théâtrales destinées de manière spécifique à l'enfance, alors que dans la sphère culturelle francophone, un tel phénomène a trouvé dans ces dernières décennies une ample diffusion : la mise en scène de "L'Ogrelet" a pour objectif, entre autre, de promouvoir et diffuser cet intéressant genre littéraire. En France, au Canada, en Suisse et en Belgique les versions originales de "L'Ogrelet", créées par différentes compagnies théâtrales, ont eu, ces dernières années, une réussite extraordinaire et un grand succès auprès de la critique et du public. Ce texte, présenté en avant-première absolue en Italie, a déjà été joué dans treize pays dans le monde entier. NOTE DU METTEUR EN SCENE « Une pièce transparente, sans murs, nous permet de voir à travers des parois imaginaires, comme dans des dessins d’enfants. Une estrade inclinée vers le public, délimite exactement le plancher de la pièce et cache quelques surprises dans le vide situé dessous. Au fond, une porte sans montant, fixée au plancher, s'ouvre et se ferme en laissant entrer les comédiens et la lumière du soleil et de la lune. Des trappes se soulèvent, des petites chaises et une table débouchent du dessous créant dans l’espace une cuisine, une autre s'ouvre et, apparaît un coussin, du trou-tiroir sort une couverture et nous sommes dans une chambre à coucher. Une autre encore fait apparaître un miroir, le comédien puise de l’eau sous le plancher pour se laver le visage et voici une salle de bain. Du haut, au centre de la pièce, apparaît une lampe, devant, une fenêtre descend soutenue par des fils, comme une balançoire, pour délimiter le mur de la façade imaginaire de notre maison, maintenant achevée. Deux arbrisseaux sont plantés en un geste comme des lances jetées sur les planches situées sur la scène, en face l'estrade ; ainsi, en un instant l’espace extérieur a été dessiné : maintenant la maison est dans le bois. La simplicité, la transparence et la vitesse d'assemblage des images déterminent le changement de l’espace, et nous permettent de voir en même temps l’intérieur, l’extérieur, le temps qui passe et qui change : le jour, la nuit, la chaleur de la maison et le froid dans le jardin quand qu'il neige juste sur les arbres. La chorégraphie « figurative » de l’espace permet aux images de parler avec une fluidité analogue à la vitesse des mots du récit. Les lumières, les actions, les mots et les objets, tous les éléments s’harmonisent dans une partition à écouter avec les yeux en plus des oreilles. » (Marcello Chiarenza) PROPOSITION DE TRAVAIL Nous conseillons d'effectuer, après la vision du spectacle, un travail de transposition du conte dans notre vie quotidienne, en proposant aux enfants la recherche, dans le monde qui les entoure et dans leur imaginaire, de personnages et de situations en rapport avec ceux de l'histoire de l'Ogrelet. A partir de cette recherche, ils pourront inventer des histoires qui proposent la même dynamique du conte mais avec ces nouveaux personnages. ACCADEMIA PERDUTA/ROMAGNA TEATRI : PROFIL DE LA COMPAGNIE Accademia Perduta/Romagna Teatri, aujourd'hui Théâtre Conventionné d'art Contemporain dirigé par Ruggero Sintoni et Claudio Casadio a été fondé par un groupe de jeunes comédiens en 1982. En 1986, elle devient "Organisme conventionné de Création, Programmation, Promotion et Recherche Théâtrale pour l'enfance et la jeunesse." De sa fondation à aujourd'hui, Accademia Perduta s’est engagée dans une activité intense et prolifique de création de spectacles jeune public, marquée par quelques dénominateurs communs tel que l'attention au fantastique, à l'imaginaire, à l'implication émotive des spectateurs. Avec différentes formations artistiques à son actif, la Compagnie a présenté ses spectacles en tournées dans toute l’Italie réussissant, avec le temps, à franchir les frontières nationales et en participant à de nombreux événements et festivals nationaux et internationaux ( parmi ceuxci, "Teatralia", la plus importante vitrine de théâtre jeune public en Espagne, "Momix", prestigieux festival jeune public en France et, en 2008, " Theaterherbst", festival de théâtre italien à Berlin, organisé par l’Institut Théâtral Italien et L’Institut de Culture Italienne de Berlin). De 2000 à aujourd'hui Accademia Perduta a développé également d’importants projets de Théâtre d'Engagement Citoyen ( nous rappellerons principalement : l'organisation de l’événement "Théâtres pour la vérité" , en soutien des parents des victimes du drame d’Ustica et la production des spectacles I-tigi chant pour Ustica avec Marco Paolini, en plus de Maggio ‘43, de et avec Davide Enia). Au fil des ans, la compagnie développe différents projets culturels dédiés aussi, dans des formes diverses, à l'idée de la spiritualité parmi lesquels, en 2006, Passione de Mario Luzi, un projet poétique et fort mise en scène dans les paroisses des provinces de Forlì/Cesena et Ravenne. En 2004, la réalisation d'un nouveau genre de spectacle qui consiste en une forme originale de cirque/théâtre sur les places, porte Accademia Perduta à développer, en 2007, l'idée d’un projet ambitieux appelé "Le Cirque de la Paix", en collaboration avec la Commune de Bagnacavallo et avec l'implication de la communauté entière des citadins. Depuis 2009 Accademia Perduta continue sa propre activité artistique dans les secteurs multiples des arts vivants, elle collabore par exemple avec la réalisatrice Roberta Torre à la réalisation de projets cinématographiques et avec le Festival 2Mondi de Spolète à l'organisation de l’espace du festival dédié au Théâtre Jeune Public. Claudio Casadio, le directeur artistique et comédien principal de la Compagnie a été récemment protagoniste du film de Giorgio Diritti "L’Uomo che verrà" ("L’homme qui viendra "), retraçant la tragédie du massacre de Marzabotto durant la seconde guerre mondiale. Ce Film a été, entre autre, récompensé par le prix David di Donatello comme meilleur film au Festival de Cinéma de Rome (éd. 2010). Pour plus d’ informations : www.accademiaperduta.it L'AUTEURE : SUZANNE LEBEAU La passion de Suzanne Lebeau pour le théâtre a commencé en 1966, quand elle débute une carrière de comédienne dans différents théâtres – tout d’abord à Montréal et puis à Paris jusqu'à 1973. Toujours à Montréal, en 1975 elle fonde, avec le metteur en scène Gervais Gauderault, la compagnie "Le Carrousel." A partir de ce moment, elle abandonne peu à peu l'activité de comédienne pour se consacrer, avec un engagement croissant, à celle de dramaturge. Actuellement, Suzanne Lebeau compte à son actif plus de 25 oeuvres originales sans compter les différentes adaptations et traductions théâtrales. Elle est reconnue, au niveau international, comme un des chefs de file de la dramaturgie pour enfants, ses oeuvres sont publiées dans de nombreux pays et traduites en 16 langues. En plus de "L'Ogrelet", parmi ses principales dramaturgies dédiées aux jeunes générations, on peut rappeler en particulier : "La lune entre deux maisons" (1979), "Salvador" (1994), " Le bruit des os qui craquent" (2009) et "Las heullas de la esperanza" (2007). A partir des années 90, elle prend part à de nombreux projets au Canada et dans de nombreux pays, en donnant vie à des ateliers, conférences, résidences artistiques, en collaboration avec la Chartreuse-Centre National des écritures du spectacle (France); avec le Musée de la Civilisation du Québec (Canada) et avec différents organismes publics pour la culture au Mexique, en Afrique, Argentine, Espagne, Russie et aux États-Unis. Durant 13 années, Suzanne Lebeau a également été professeur d'écriture à l'Ecole Nationale de Théâtre du Canada, en soutenant et en conseillant systématiquement les jeunes auteurs de la nouvelle génération de dramaturges canadiens. L'importance de l'oeuvre de Suzanne Lebeau est surtout dans sa contribution exceptionnelle à la diffusion de la dramaturgie pour les jeunes générations, un tel engagement lui a est valu, dans son propre pays comme à l'étranger, de nombreux prix et reconnaissances comme le Prix de le Littérature Dramatique des Collégiens (Paris) ; le Prix de la Critique relâché par l'Association Québécoise des Critiques de Théâtre et bien d’autres encore. En 1998, l'assemblée Nationale des Députés de Langue Française, au Canada, lui confère le degré de Chevalier de l'Ordre de la Pléiade pour l'ensemble de ses oeuvres. LE METTEUR EN SCÈNE: MARCELLO CHIARENZA Il naît en Sicile en 1955, quelques années plus tard, il fréquente le Lycée Artistique " Beato Angelico" de Milan. Il obtient successivement une maîtrise en architecture à l’institut Polytechnique de Milan. Marcello Chiarenza oeuvre dans le domaine de la figuration symbolique et de la dramaturgie de la fête. Au cours des quinze dernières années, il a développé ses talents de sculpteur, scénographe, animateur d’ateliers, auteur et metteur en scène de théâtre. Il a réalisé et conçu des installations, des expositions, des parcours figuratifs en extérieur et en intérieur, scénographies dans des théâtres et sur des places. Il a exposé ses propres oeuvres dans des espaces prestigieux à Milan, Barcelone, Londres, Copenhague, Ben Ari (Israël), Lille et encore beaucoup d’autres villes. Ses principales scénographies figuratives et spectacles de places sont : Vidi Aquam (scénographies figuratives, oeuvre d'E. Morricone, Villa Reale de Milan) ; Santa Rosalia, la plus importante fête baroque d’Europe, devant la cathédrale et le Palais des Normands de Palerme; Pirati Italiani, Berlin. Parmi les nombreuses mises en scène et scénographies on rappellera principalement: Giufà, (mise en scène de M. Baliani) ; Corto Maltese, (mise en scène de G. Gallione, musiques de P. Comte) ; 7 Conversationi invisibili tra Marco Polo e Kublai Kan, (mise en scène de A. Bressanello, Consorzio per il Carnavale di Venezia ); Tom Thumb (textes, scénographie et mise en scène ; Lyngo Theatre, Londres). Pour Accademia Perduta/Romagna Teatri il a créé et réalisé des textes, scénographies et mises en scène de nombreux spectacles parmi lesquels Hansel et Gretel, L’histoire du soldat et Le Petit Poucet. Il a travaillé dans de nombreuses villes en Italie et à l'étranger, dans les parcs naturels, en bord des fleuves et des lacs, en bord à la mer et à la montagne, dans des centres historiques, sur des places, dans des châteaux, dans les ruines d'une église détruite par le tremblement de terre. Ses thèmes préférés trouvent leur source dans le corps symbolique de l'année solaire, les éléments de la nature, le cycle des saisons : de là jaillissent des images conservées par le souffle du temps, de la mémoire spirituelle que l’histoire des religions et la psychologie de l’inconscient explorent, et qui émergent des mythes et des contes, du langage immortel qui continue à nous parler à travers l’apparence des symboles. L'AUTEUR DES MUSIQUES: MARCO BISCARINI Marco Biscarini commence sa carrière professionnelle comme arrangeur, en dirigeant l'orchestre de la RAI durant l'édition 1994 du Festival de San Remo, pour l'auteur compositeur Franz Campi. Suivront de multiples expériences qui traversent tous les genres musicaux jusqu'à la réalisation, en 2003, des arrangements musicaux des œuvres du clarinettiste français Michel Portal. A l’occasion du Concours International de Composition liée à la Commémoration du Massacre du 2 août, Biscarini a obtenu une des plus hautes reconnaissances de sa carrière de compositeur, en remportant le premier prix dans l'édition 2000 du concours, (avec Solo per questa notte pour saxophone et orchestre) et le second prix en 2001, (avec Da Lontano... adagio pour accordéon et orchestre). Il crée de nombreuses compositions pour des orchestres de chambre et plusieurs œuvres de musique électro-acoustique exécutées en Italie et à l'étranger. Il a travaillé avec le compositeur Daniele Furlati à la réalisation de la bande originale de film de Viva Sant Isidro ! d'Alessandro Cappelletti (1995) et de La tempesta de Gianvittorio Baldi (2002), avec le compositeur Gianluca Baldi. Une étape importante du parcours de compositeur de Marco Biscarini a été celle de la réalisation de l'oeuvre lyrique La famosa invasione degli orsi in Sicilia, présentée en 2003 au Théâtre Communal de Modène, pour la mise en scène de Francesco Esposito. Après deux Diplômes d'Honneur, en 1994 et 1995, obtenus aux cours tenus par Ennio Morricone à l'académie Chigiana de Sienne, Marco Biscarini s'est occupé de l'application de la musique dans des contextes particuliers. En 2003, il réalise l'installation audiovisuelle In vitro - Les Tune-Elle à Ancône. Cette dernière expérience naît dans le contexte du projet www.desia.it, pour lequel Marco Biscarini réalise du matériel pour « ameublement » sonore. En 2004, les musiques de Biscarini ont été utilisées pour le spectacle Danzoom, sur des chorégraphies de Mauro Bigonzetti. En 2005, il compose la bande originale du film Il Vento fa il suo giro de Giorgio Diritti, réalisateur avec lequel il collabore de nouveau dans son second long métrage L’Uomo que verra (2009).