MODULE GASTRO.
LES EXAMENS EN GASTRO-ENTEROLOGIE.
Mme DECONINCK.
05 SEPTEMBRE 2006.
I) EXPLORATIONS BIOLOGIQUES.
Peu d'examens biologiques spécifiques explorent le tube digestif.
A) Dosage de la gastrine.
La gastrine est une hormone produite par les cellules G. de l'antre gastrique et les îlots de
langerhans du pancréas.
elle stimule la sécrétion d'HCl gastrique.
Chez les porteurs d'ulcère duodénal, le taux est normal.
Le taux est augmenté, dans les ulcères gastriques, les maladies de Biermer et chez les
patients qui prennent des médicaments antiulcéreux, car l'estomac est plus alcalin et stimule
la sécrétion de gastrine.
Le dosage consiste en un simple prélèvement sanguin, réalisés à jeun.
B) Tests de malabsorption.
1) Test au D-xylose.
Normalement absorbé au niveau du duodénum, le D-xylose se retrouve dans le sang, puis
dans les urines.
Le test consiste en l'ingestion de D-xylose, vessie vide, puis dosage dans le sang, ou/et dans
les urines, 2 heures après.
Le taux est diminué lorsqu'il y a malabsorption au niveau du grêle proximal, en cas de
maladie de la cellule intestinale : maladie cœliaque (intolérance au gluten).
2) Mesure de la stéatorrhée.
Cet examen doit être réalisé avant une radiographie avec produit de contraste (TOGD,
lavement baryté), et avant une coloscopie.
Il ne faut pas utiliser de laxatifs pendant le test.
Normalement, il ne reste que 5 % des graisses ingérées.
Cet examen détecte une malabsorption.
Par déficit de la fonction pancréatique (pancréatite chronique).
Une carence en sels biliaires (cholestase avec ou sans ictère).
Une altération de la muqueuse intestinale (maladie cœliaque).
Un blocage des voies lymphatiques (lymphome digestif).
C) Recherche de sang dans les selles : hémocult.
Cet examen cherche à objectiver une hémorragie digestive discrète (cancer ou ulcère).
Cf. cours de santé publique.
D) Bilan hépatique.
Enzymes hépatiques :
o le foie emmagasine de nombreuses enzymes.
o Des lésions ou des maladies du foie vont provoquer une cytolyse et libérer ces
enzymes intracellulaires dans le sang.
o Leur taux sera élevé.
o Certaines de ses enzymes sont aussi produites par d'autres organes.
o Leur cytolyse fera augmenter le taux sanguin.
o Ces dosages ne sont donc pas spécifiques des maladies du foie.
1) ASAT (aspartate aminotransférase) = TGO.
Norme : 15-40 UI par litre.
On la trouve en forte concentration dans le coeur, le foie, en plus faible quantité dans les
muscles striés, les reins, le pancréas.
Le taux augmente dans les affections cardiaques (infarctus), les brûlures graves, les
traumatismes, les néphropathies aiguës, la pancréatite aiguë.
Dans les infections hépatiques, l'augmentation est associée à celle des ALAT, notamment
dans les maladies qui provoquent une lésion des hépatocytes : hépatite virale, cirrhose,
congestion hépatique, tumeur du foie.
2) ALAT (Alanine aminotransférase) = TGP.
Norme : 10-40 UI/litre.
On la trouve en forte concentration dans le foie et en plus faible quantité dans les reins, le
coeur et les muscles striés.
En général, son augmentation est liée à un dysfonctionnement hépatique.
3) LDH (lacticodeshydrogénase ou lactatedeshydrogénase).
Norme : 220-480 UI/litre.
La LDH est une enzyme intracellulaire retrouvée dans la plupart des tissus du corps humain,
particulièrement dans le coeur, le foie, les reins, les muscles du squelette et les éléments
figurés du sang.
S'il existe une lésion cellulaire (cytolyse), la LDH est alors libérée dans le sang, d'où élévation
des taux sériques de cette enzyme.
C'est surtout la fraction LDH 5 qui est sensible à une lésion du foie, et qui peut être
augmentée, même lorsque la LDH totale est normale.
4) Phosphatases alcalines.
Norme : 80-270 UI/litre.
Elle se trouve en forte concentration dans le foie, l'épithélium du canal cholédoque, les os, la
muqueuse intestinale.
Lors de maladies hépatiques, le taux sanguin est augmenté :
o maladie biliaire obstructive.
o Métastases hépatiques.
o Infarctus mésentérique.
o Abcès du foie.
5) Gamma GT (gamma glutamyl-transpeptidases).
Norme : 5-50 UI/litre (Variable selon le sexe).
Leur taux est augmenté en cas d'atteinte hépato biliaire, cytolyse ou cholestase.
Le taux augmente rapidement en cas d'atteinte hépatique infra clinique.
Il peut être augmenté par certains médicaments, en cas de diabète, d'hyperthyroïdie ou
d'obésité.
6) Bilirubine.
La bilirubinémie s'accroît quand le foie n'est plus capable de conjuguer et d'excréter la bile.
L'augmentation de la bilirubine sérique provoque un ictère.
Bilirubinémie directe (= conjuguée), norme : 0-3 mg/litre.
Elle augmente dans le cas d'une affection de la cellule hépatique (hépatite) ou d'obstruction
des voies biliaires (calcul) ou lors de la prise de certains anti-inflammatoires ou antibiotiques.
Bilirubinémie totale, norme : 1-12 mg/litre.
C'est la somme des deux résultats (libre et conjuguée).
Bilirubinémie indirecte (= libre), norme : 1-10 mg/litre.
C'est la soustraction de la bilirubine totale - la bilirubine directe.
Elle augmente dans le cas d'hémolyse, de déficit enzymatique affectant la conjugaison, ou
d'affections de la cellule hépatique (hépatite).
7) Protéines = protides totaux.
Norme : 60-80 g/litre.
La cellule hépatique perd ses capacités de synthèse lorsqu'elle est lésée.
Les protéines, et notamment les albumines, sont fortement diminuées, mais cette diminution
n'apparaît qu'une quinzaine de jours au moins après le début de l'atteinte.
On retrouve :
o une hyper protidémie, lorsqu'il y a une hémoconcentration par perte hydrique
(diarrhée, vomissements, polyurie), dans les états infectieux, le myélome.
o Une hypo protidémie, lorsqu'il y a une hémodilution par surcharge hydrique
(réhydratation abusive), dans la malnutrition, en cas de résection digestive (d'où
défaut d'absorption), en cas de brûlure ou d'hémorragie (d'où perte protéinique).
8) Électrophorèse des protéines sériques.
Elle permet de mettre en évidence une hyperglobulinémie, l'augmentation des
gammaglobulines signe une souffrance des cellules, notamment de celle du foie, par
exemple en cas de cirrhose.
Au laboratoire : test de l'immuno électrophorèse des protéines, qui permet de préciser la
fraction intéressée.
En cas d'hépatite, les immunoglobulines IgM sont augmentées (apparition précoce et
jusqu'au 3e mois) puis les IgG (anticorps antibactérien et antiviraux) augmentent (apparition
tardive).
9) Facteurs de l'hémostase.
Les protéines intervenant dans la coagulation sont abaissées en cas d'insuffisance
hépatocellulaire : on constate un abaissement du temps de Quick (appelé aussi taux de
prothrombine, norme : 65-100 % ou encore INR).
D'autres facteurs de coagulation sont perturbés : le facteur II et le facteur V.
10) Ammoniémie.
Norme : 20-100 µg/100 ml.
Constituant non protéique, l'ammoniaque est normalement transformé en urée dans le foie
avant d'être transporté dans le sang et éliminé dans les urines.
En cas d'altération grave de la fonction hépatique, les composés ammoniogènes toxiques,
non épurées par le foie, vont léser gravement le cerveau.
Pour ces bilans sanguins qui explorent la fonction hépatique, il y a un risque accru
d'hématome au point de ponction étant donné le déficit potentiel de la coagulation chez ces
personnes. Il faut donc appuyer plus longtemps...
E) Bilan pancréatique.
1) Amylasémie.
Norme : 25-90 UI/litre.
Normalement, l'amylase sécrétée par les acini se déverse dans le canal pancréatique puis
dans le duodénum.
L'amylasémie est très élevée quand l'enzyme passe dans la lymphe puis dans le sang :
o altération des acini (pancréatite aiguë, poussé subaiguë dans la pancréatite
chronique).
o Obstruction des voies d'excrétion (cancer du pancréas).
Le taux peut être abaissé dans l'insuffisance pancréatique et les affections hépatiques.
2) Amylasurie.
Norme : inférieure à 650 UI/24 heures.
L'amylase est rapidement éliminée par les reins, l'augmentation de l'amylase sérique
provoque une augmentation de l'amylase urinaire qui demeure élevée jusqu'à 10 jours après
le début de la maladie, ce qui permet un diagnostic de pancréatite aiguë chez des patients
qui présentent des troubles depuis quelques jours.
Le prélèvement se fait sur des urines de 24 heures.
3) Lipasémie.
Norme : 7-60 UI/litre.
Normalement, la lipase sécrétée par les acini se déverse dans le canal pancréatique puis dans
le duodénum.
Comme l'amylase, la lipase apparaît lors des atteintes du pancréas.
La lipasémie reste élevée plus tardivement (6 jours) que l'amylase.
C'est l'examen utile dans le diagnostic tardif d'une pancréatite aiguë.
II) EXPLORATIONS FONCTIONELLES.
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