les examens en gastro-enterologie

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MODULE GASTRO.
LES EXAMENS EN GASTRO-ENTEROLOGIE.
Mme DECONINCK.
05 SEPTEMBRE 2006.
I) EXPLORATIONS BIOLOGIQUES.
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Peu d'examens biologiques spécifiques explorent le tube digestif.
A) Dosage de la gastrine.
 La gastrine est une hormone produite par les cellules G. de l'antre gastrique et les îlots de
langerhans du pancréas.
 elle stimule la sécrétion d'HCl gastrique.
 Chez les porteurs d'ulcère duodénal, le taux est normal.
 Le taux est augmenté, dans les ulcères gastriques, les maladies de Biermer et chez les
patients qui prennent des médicaments antiulcéreux, car l'estomac est plus alcalin et stimule
la sécrétion de gastrine.
 Le dosage consiste en un simple prélèvement sanguin, réalisés à jeun.
B) Tests de malabsorption.
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1) Test au D-xylose.
Normalement absorbé au niveau du duodénum, le D-xylose se retrouve dans le sang, puis
dans les urines.
Le test consiste en l'ingestion de D-xylose, vessie vide, puis dosage dans le sang, ou/et dans
les urines, 2 heures après.
Le taux est diminué lorsqu'il y a malabsorption au niveau du grêle proximal, en cas de
maladie de la cellule intestinale : maladie cœliaque (intolérance au gluten).
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2) Mesure de la stéatorrhée.
Cet examen doit être réalisé avant une radiographie avec produit de contraste (TOGD,
lavement baryté), et avant une coloscopie.
Il ne faut pas utiliser de laxatifs pendant le test.
Normalement, il ne reste que 5 % des graisses ingérées.
Cet examen détecte une malabsorption.
Par déficit de la fonction pancréatique (pancréatite chronique).
Une carence en sels biliaires (cholestase avec ou sans ictère).
Une altération de la muqueuse intestinale (maladie cœliaque).
Un blocage des voies lymphatiques (lymphome digestif).
C) Recherche de sang dans les selles : hémocult.
 Cet examen cherche à objectiver une hémorragie digestive discrète (cancer ou ulcère).
 Cf. cours de santé publique.
D) Bilan hépatique.
 Enzymes hépatiques :
o le foie emmagasine de nombreuses enzymes.
o Des lésions ou des maladies du foie vont provoquer une cytolyse et libérer ces
enzymes intracellulaires dans le sang.
o Leur taux sera élevé.
o Certaines de ses enzymes sont aussi produites par d'autres organes.
o Leur cytolyse fera augmenter le taux sanguin.
o Ces dosages ne sont donc pas spécifiques des maladies du foie.
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1) ASAT (aspartate aminotransférase) = TGO.
Norme : 15-40 UI par litre.
On la trouve en forte concentration dans le coeur, le foie, en plus faible quantité dans les
muscles striés, les reins, le pancréas.
Le taux augmente dans les affections cardiaques (infarctus), les brûlures graves, les
traumatismes, les néphropathies aiguës, la pancréatite aiguë.
Dans les infections hépatiques, l'augmentation est associée à celle des ALAT, notamment
dans les maladies qui provoquent une lésion des hépatocytes : hépatite virale, cirrhose,
congestion hépatique, tumeur du foie.
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2) ALAT (Alanine aminotransférase) = TGP.
Norme : 10-40 UI/litre.
On la trouve en forte concentration dans le foie et en plus faible quantité dans les reins, le
coeur et les muscles striés.
En général, son augmentation est liée à un dysfonctionnement hépatique.
3) LDH (lacticodeshydrogénase ou lactatedeshydrogénase).
Norme : 220-480 UI/litre.
La LDH est une enzyme intracellulaire retrouvée dans la plupart des tissus du corps humain,
particulièrement dans le coeur, le foie, les reins, les muscles du squelette et les éléments
figurés du sang.
S'il existe une lésion cellulaire (cytolyse), la LDH est alors libérée dans le sang, d'où élévation
des taux sériques de cette enzyme.
C'est surtout la fraction LDH 5 qui est sensible à une lésion du foie, et qui peut être
augmentée, même lorsque la LDH totale est normale.
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4) Phosphatases alcalines.
Norme : 80-270 UI/litre.
Elle se trouve en forte concentration dans le foie, l'épithélium du canal cholédoque, les os, la
muqueuse intestinale.
Lors de maladies hépatiques, le taux sanguin est augmenté :
o maladie biliaire obstructive.
o Métastases hépatiques.
o Infarctus mésentérique.
o Abcès du foie.
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5) Gamma GT (gamma glutamyl-transpeptidases).
Norme : 5-50 UI/litre (Variable selon le sexe).
Leur taux est augmenté en cas d'atteinte hépato biliaire, cytolyse ou cholestase.
Le taux augmente rapidement en cas d'atteinte hépatique infra clinique.
Il peut être augmenté par certains médicaments, en cas de diabète, d'hyperthyroïdie ou
d'obésité.
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6) Bilirubine.
La bilirubinémie s'accroît quand le foie n'est plus capable de conjuguer et d'excréter la bile.
L'augmentation de la bilirubine sérique provoque un ictère.
Bilirubinémie directe (= conjuguée), norme : 0-3 mg/litre.
Elle augmente dans le cas d'une affection de la cellule hépatique (hépatite) ou d'obstruction
des voies biliaires (calcul) ou lors de la prise de certains anti-inflammatoires ou antibiotiques.
Bilirubinémie totale, norme : 1-12 mg/litre.
C'est la somme des deux résultats (libre et conjuguée).
Bilirubinémie indirecte (= libre), norme : 1-10 mg/litre.
C'est la soustraction de la bilirubine totale - la bilirubine directe.
Elle augmente dans le cas d'hémolyse, de déficit enzymatique affectant la conjugaison, ou
d'affections de la cellule hépatique (hépatite).
7) Protéines = protides totaux.
Norme : 60-80 g/litre.
La cellule hépatique perd ses capacités de synthèse lorsqu'elle est lésée.
Les protéines, et notamment les albumines, sont fortement diminuées, mais cette diminution
n'apparaît qu'une quinzaine de jours au moins après le début de l'atteinte.
On retrouve :
o une hyper protidémie, lorsqu'il y a une hémoconcentration par perte hydrique
(diarrhée, vomissements, polyurie), dans les états infectieux, le myélome.
o Une hypo protidémie, lorsqu'il y a une hémodilution par surcharge hydrique
(réhydratation abusive), dans la malnutrition, en cas de résection digestive (d'où
défaut d'absorption), en cas de brûlure ou d'hémorragie (d'où perte protéinique).
8) Électrophorèse des protéines sériques.
Elle permet de mettre en évidence une hyperglobulinémie, l'augmentation des
gammaglobulines signe une souffrance des cellules, notamment de celle du foie, par
exemple en cas de cirrhose.
Au laboratoire : test de l'immuno électrophorèse des protéines, qui permet de préciser la
fraction intéressée.
En cas d'hépatite, les immunoglobulines IgM sont augmentées (apparition précoce et
jusqu'au 3e mois) puis les IgG (anticorps antibactérien et antiviraux) augmentent (apparition
tardive).
9) Facteurs de l'hémostase.
Les protéines intervenant dans la coagulation sont abaissées en cas d'insuffisance
hépatocellulaire : on constate un abaissement du temps de Quick (appelé aussi taux de
prothrombine, norme : 65-100 % ou encore INR).
D'autres facteurs de coagulation sont perturbés : le facteur II et le facteur V.
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10) Ammoniémie.
Norme : 20-100 µg/100 ml.
Constituant non protéique, l'ammoniaque est normalement transformé en urée dans le foie
avant d'être transporté dans le sang et éliminé dans les urines.
En cas d'altération grave de la fonction hépatique, les composés ammoniogènes toxiques,
non épurées par le foie, vont léser gravement le cerveau.
Pour ces bilans sanguins qui explorent la fonction hépatique, il y a un risque accru
d'hématome au point de ponction étant donné le déficit potentiel de la coagulation chez ces
personnes. Il faut donc appuyer plus longtemps...
E) Bilan pancréatique.
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1) Amylasémie.
Norme : 25-90 UI/litre.
Normalement, l'amylase sécrétée par les acini se déverse dans le canal pancréatique puis
dans le duodénum.
L'amylasémie est très élevée quand l'enzyme passe dans la lymphe puis dans le sang :
o altération des acini (pancréatite aiguë, poussé subaiguë dans la pancréatite
chronique).
o Obstruction des voies d'excrétion (cancer du pancréas).
Le taux peut être abaissé dans l'insuffisance pancréatique et les affections hépatiques.
2) Amylasurie.
Norme : inférieure à 650 UI/24 heures.
L'amylase est rapidement éliminée par les reins, l'augmentation de l'amylase sérique
provoque une augmentation de l'amylase urinaire qui demeure élevée jusqu'à 10 jours après
le début de la maladie, ce qui permet un diagnostic de pancréatite aiguë chez des patients
qui présentent des troubles depuis quelques jours.
Le prélèvement se fait sur des urines de 24 heures.
3) Lipasémie.
 Norme : 7-60 UI/litre.
 Normalement, la lipase sécrétée par les acini se déverse dans le canal pancréatique puis dans
le duodénum.
 Comme l'amylase, la lipase apparaît lors des atteintes du pancréas.
 La lipasémie reste élevée plus tardivement (6 jours) que l'amylase.
 C'est l'examen utile dans le diagnostic tardif d'une pancréatite aiguë.
II) EXPLORATIONS FONCTIONELLES.
A) Manométrie de l'oesophage.
 Elle permet d'étudier la pression du cardia et d'enregistrer les ondes de déglutition, en cas de
dysphagie, et/ou la recherche d'un trouble moteur de l'oesophage.
 Une sonde est introduite par le nez et descendue dans l'oesophage au-delà du cardia.
 Cette sonde est munie de différents cathéters, reliés à un enregistreur extérieur.
 L'examen dure environ 30 minutes et peut provoquer des réflexes nauséeux au début.
 Il s'effectue à jeun.
 Il se réalise sans sédatif qui pourrait faire baisser la pression du cardia.
 Il nécessite la coopération du patient.
B) pHmétrie des 24 heures.
 Cet examen permet d'affirmer la présence d'un reflux gastro oesophagien.
 Il consiste en l'introduction par le nez d'une petite sonde placée à 2 cm du cardia
physiologique, sonde qui est reliée à un boîtier qui enregistre le pH, pendant 24 heures (voir
parfois 3 heures selon la technique utilisée).
 L'introduction a lieu à jeun, puis la personne mange normalement, en notant l'heure des
repas.
C) Tubage gastrique.
 Il permet l'étude de la sécrétion d'acide gastrique.
 Cf. cours du Dr Leroy.
D) Test au rouge carmin.
 Il sert à mesurer le temps de transit oro-anal, dans le cas de diarrhée, pour détecter une
étiologie motrice.
 Il peut aussi être utilisé pour mettre en évidence une fistule dans la cavité abdominale, ce qui
donne une coloration rouge aux liquides de drainage.
 Le matin à 8 heures à jeun, le patient absorbe 4 gélules de carmin (pigment rouge).
 On demande au patient de noter l'heure de la première selle rouge, puis de la première selle
normale.
 La première selle rouge apparaît environ 8 heures après la prise des gélules et la première
selle normale 24 heures après.
E) Manométrie rectale.
 Elle étudie le réflexe anorectale dans le cas d'incontinence anale et de constipation
terminale.
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Une sonde avec ballonnet est introduite dans le rectum pour mesurer les pressions au niveau
de l'anus et du rectum.
Il nécessite un rectum propre.
La préparation consiste en un lavement la veille et le jour de l'examen.
Le patient n'est pas à jeun.
III) EXPLORATIONS ENDOSCOPIQUES.
A) La fibroscopie oeso-gastro-duodénale (FOGD).
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1) But.
La FOGD est l'exploration visuelle du tube digestif supérieur, de l'oesophage jusqu'au
deuxième, voire au troisième duodénum.
Elle consiste en l'introduction d'un appareil optique souple dans le tube digestif par la
bouche : le fibroscope.
2) Examen.
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(i) Préparation du malade :
l'examen peut se réaliser en ambulatoire ou en urgence, sous anesthésie locale ou générale.
Le malade doit être à jeun depuis 12 heures.
L'infirmier vérifie :
o l'absence de prise d'aspirine, d'anti-inflammatoire ou de Ticlid*.
o Qu'un bilan d'hémostase a bien été réalisé (TP, TCA), plaquettes, carte de groupe
(d'éventuelles biopsies puissent être pratiquées).
L'infirmier explique les principes de l'examen et rassure le patient, ce qui permet souvent
d'éviter une anesthésie générale.
La prémédication comprend une anesthésie locale pharyngo-laryngée avec un spray de
xylocaïne*et éventuellement un calmant en fonction de l'anxiété du patient.
Préparer la personne comme pour toute intervention chirurgicale (blouse de bloc, chaussons,
pas de maquillage, pas de prothèse dentaire).
Pose d'une voie veineuse au bras droit (se référer au protocole du service, mais le bras droit
est généralement choisi car la position durant l'examen est le décubitus latéral gauche).
Si l'examen a lieu en urgence, une évacuation du contenu gastrique et un lavage par sonde
peuvent s'avérer nécessaires.
(ii) Déroulement de l'examen :
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le patient est couché en décubitus latéral gauche et un cale-dents est mise en place.
Le fibroscope est introduit doucement en demandant au patient de déglutir et de fléchir le
cou de manière à faciliter le passage de la bouche oesophagienne.
Au cours de l'examen, la salive ne doit pas être avalée mais doit couler dans un haricot.
Puis, l'appareil est poussé sous contrôle de la vue jusqu'au deuxième duodénum, l'inspection
des organes se faisant surtout au retrait de l'appareil.
L'examen dure 10 à 20 minutes selon la réalisation d'actes complémentaires.
Après examen, le patient doit attendre environ 30 minutes avant de pouvoir manger du fait
de l'anesthésie locale.
En cas d'anesthésie générale, le patient ne doit pas conduire ni rester seul jusqu'au
lendemain et il doit boire et manger légèrement le soir de l'examen.
3) Indications.
Dans un but diagnostic, la FOGD est réalisée chez tous patients présentant une
symptomatologie digestive haute.
Notamment lors des épi gastralgies, dysphagie, pyrosis, hématémèse, méléna et altération
de l'état général.
Dans un but thérapeutique, la FOGD est réalisée notamment pour la dilatation de sténoses
de varices œsophagiennes, la mise en place de prothèses, la sclérose de varices,
l'électrocoagulation de lésions hémorragiques.
Elle ne présente aucune contre indication.
B) La coloscopie.
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1) But.
La coloscopie est une endoscopie qui explore le bas appareil digestif (rectum, colon sigmoïde,
colon et une partie de l'intestin grêle) à l'aide d'un fibroscope souple muni d'une source de
lumière froide.
Cet examen, douloureux, se pratique la plupart du temps sous anesthésie générale.
Le colon doit être parfaitement propre pour que l'examen puisse se faire.
2) Examen.
(i) Préparation du malade.
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Expliquer au patient le principe de l'examen et la nécessité de préparer le colon afin qu'il soit
parfaitement propre (régime sans résidus les trois jours précédant + purge la veille et le
matin = la personne doit évacuer un liquide clair et sans débris fécaux).
Vérifier que le patient n'a pas pris de fer dans les 8 jours précédant, ni d'aspirine.
Préparation de la personne pour toute intervention chirurgicale : cf. ci-dessus pour la
fibroscopie.
La personne reste à jeun quatre heures avant l'examen.
(ii) Déroulement de l'examen.
La personne est endormie en décubitus latéral gauche.
Le médecin introduit le fibroscope par l'anus, après lubrification et le fait progresser
lentement dans tout le cadre colique afin de visualiser la muqueuse.
L'inspection des organes se fait surtout au retrait de l'appareil.
Quand cela est nécessaire, il peut biopsier, retirer des polypes, sclérosés à l'aide de pinces et
réaliser des photographies des zones douteuses ou caractéristiques.
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(iii) Surveillance après la coloscopie.
La reprise de la conscience est assez rapide.
Le réveil se fait en salle de réveil.
Surveiller les constantes, pouls, tension, température.
Vérifier l'absence de saignement par l'anus et l'absence de douleurs abdominales.
En cas d'anesthésie générale le patient ne doit pas conduire ni rester seul jusqu'au lendemain
et il doit boire et manger légèrement au réveil complet.
En cas de polypectomie le patient peut rester hospitalisé 24 heures.
Les complications possibles sont les hémorragies et les perforations.
C)
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L'anuscopie et la rectoscopie.
Comme la coloscopie, l'anuscopie et la rectoscopie sont des examens endoscopiques.
Ils permettent de visualiser directement la muqueuse anale et/ou rectale.
L'anuscopie est pratiquée avec un endoscope rigide.
Le rectum est examiné avec un coloscope court.
Pour réaliser ces examens, un lavement évacuateur (type Normacol*) est suffisant.
La personne ne bénéficie que d'une anesthésie locale (gel de xylocaïne* sur l'anus).
Elle doit rester en position Génu-pectorale (= à 4 pattes) pendant toute la durée de l'examen.
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IV) ECHOGRAPHIE.
A) Échographie transpariétale.
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Cet examen indolore permet une exploration non invasive de l'abdomen, principalement des
organes pleins : foie, vésicule biliaire, pancréas, des voies biliaires, rate, rein.
Il utilise les ultrasons pour projeter une image des organes sur un écran.
Il permet aussi d'objectiver la présence d'ascite.
Certains opérateurs et/ou certaines indications justifient le jeune avant l'examen.
Ainsi en cas d'exploration de la vésicule biliaire, la personne est à jeun depuis la veille (pour
garder la vésicule pleine et ainsi mieux la visualiser).
L'examen dure environ 20 à 30 minutes.
Il est à programmer avant les radios avec produit de contraste, qui gêne le passage des
ultrasons.
Il ne nécessite aucune surveillance.
B) Écho endoscopie bilio-pancréatique.
 Il s'agit d'une échographie par voie haute faite avec un fibroscope spécial, muni à son
extrémité d'une sonde d'échographie.
 Elle est réalisée en cas d'échec de l'échographie transpariétale.
 Elle permet une bonne visualisation des organes adjacents aux cavités digestives hautes
(pancréas, voies biliaires, vésicule) et des parois digestives.
 Elle peut être utilisée seule ou en premier temps du cathétérisme rétrograde des voies
biliaires.
 Cet examen nécessite une immobilité parfaite, et est donc réalisé sous anesthésie générale.
 Mêmes précautions à l'anesthésie que pour la fibroscopie.
 La surveillance après l'examen se fait en salle de réveil et la reprise de l'alimentation sur
prescription médicale, environ 4 heures après l'examen.
V) RADIOGRAPHIES.
A)
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Abdomen sans préparation (ASP).
C'est un cliché de l'abdomen, debout, de face, ou en décubitus latéral gauche.
Il est possible de faire des clichés complémentaires.
Il peut détecter une obstruction intestinale (image d'un niveau hydroaérique), un iléus
paralytique (image de croissant sous la coupole diaphragmatique), une perforation viscérale
(pneumopéritoine) ou un abcès abdominal.
C'est un examen simple, qui dure quelques minutes.
Il doit être réalisé avant tout examen baryté.
Il ne doit pas être réalisé chez la femme enceinte de moins de trois mois.
B) Les radiographies utilisant la baryte.
 Il existe trois types de radiographies utilisant la baryte.
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Le transit oeso-gastro-duodénal (TOGD), le transit du grêle (TG) et le lavement baryté (LB).
1) Définition.
Ce sont des radios réalisées après ingestion d'une bouillie barytée ou des lavements avec un
liquide baryté.
La baryte nappe la lumière des organes creux et opacifie le tube digestif.
Plusieurs clichés sont réalisés, afin d'apprécier la vitesse de progression de la baryte et par làmême la dynamique de l'organe exploré.
2) Buts.
Ces examens permettent de mettre en évidence des irrégularités dans les organes digestifs.
De plus, les clichés, pris en différents temps de progression de la baryte, permettent
d'apprécier les délais du transit.
Ces délais sont allongés en cas de sténose.
3) Transit oesophago-gastro-duodénal.
Il s'agit d'un examen morphologique radiologique de l'oesophage, de l'estomac et du
duodénum, réalisé à l'aide d'un produit radio opaque qui est ingéré par le patient.
4) Transit du grêle.
Il s'agit d'un examen morphologique radiologique de l'intestin grêle.
Il est toujours utilisé car l'intestin grêle n'est pas accessible en endoscopie.
Il nécessite de nombreux clichés qui s'étalent sur plusieurs heures.
5) Lavement baryté ou aux hydrosolubles.
Il s'agit d'un examen morphologique radiologique du colon.
Il est actuellement supplanté par la coloscopie, sauf en cas de contre-indication ou d'échec
du déroulement de celle-ci.
Examens
TOGD (transit
oesogastroduodénal)
Indications
Sténose œsophagienne
ulcère gastro duodénal
Mode d'administration
Per os : bouillie barytée
Durée
15 à 20 minutes
sténose du pylore
TG (transit du grêle)
Sténose du pylore
Per os : bouillie barytée
2 à 6 heures
Lavement tiède à la
baryte
45 minutes
lésions sur l'intestin grêle
maladie de crohn
LB (lavement baryté)
Maladie de crohn
sténose du colon
tumeur colique
rectocolite hémorragique
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La baryte met plusieurs jours à s'éliminer.
Les autres examens radiologiques doivent être programmés avant les examens la baryte.
Les examens utilisant des produits iodés doivent être aussi programmés avant.
6) Contre-indications.
Les femmes enceintes ne peuvent subir ces examens car ils nécessitent plusieurs clichés sur
l'abdomen.
En cas de perforation ou de fistules, l'utilisation de la baryte est impossible car elle est
toxique si elle passe la barrière digestive.
La baryte est alors remplacée par la gastrographine qui est un opacifiant iodé.
7) Soins infirmiers.
Avant l'examen : ses examens nécessitent la vacuité du tube digestif. Pour le TOGD et le TG,
la personne reste à jeun depuis la veille au soir. Pour le LB, elle doit recevoir un lavement
évacuateur la veille au soir. La personne est informée du déroulement et de la durée de
l'examen. Ces examens sont tous indolores, mais inconfortables.
Après l'examen : la baryte s'élimine naturellement. Ils font donc surveiller les selles qui
peuvent être colorées en beige.
C) Cholangio-pancréatographie rétrograde endoscopique (CPRE).
1) Définition.
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La CPRE est un examen radiologique qui visualise les canaux pancréatobiliaires, après
opacification sous amplificateur de brillance.
Cet examen se pratique en salle de radiologie, sous neuroleptanalgésie, et dure environ 30
minutes.
2) Buts.
L'écho abdominale année en évidence les obstacles sur les canaux biliaires et pancréatiques
et/ou une dilatation.
But thérapeutique : la CPRE permet l'extraction des calculs cholédociens après incision du
sphincter d'ODDI (Sphincterotomie endoscopique) et la mise en place d'une prothèse biliaire
en cas de sténose du canal cholédoque.
3) Indications et contre-indications.
Cet examen est indiqué en cas d'ictère d'étiologie indéterminée, pathologie pancréatique,
calculs cholédociens.
Il est contre-indiqué chez les femmes enceintes (début de grossesse).
Les examens utilisant la baryte ne doivent pas être pratiqués dans les quatre jours qui
précèdent la CPRE.
4) Déroulement de l'examen.
Quand la personne est endormie, l'opérateur introduit le fibroscope par la bouche, jusque
dans le duodénum.
Lorsque l'orifice latéral de l'endoscope se situe en regard du sphincter d'Oddi, l'opérateur
peut alors introduire le cathéter dans les canaux biliaires ou pancréatiques puis injecter le
produit de contraste.
Des clichés sont alors réalisés.
5) Soins infirmiers.
Avant l'examen : l'infirmier rassemble dans le dossier les résultats des examens (NFS,
plaquettes, groupe rhésus, RAI, hémostase, radio pulmonaire, électrocardiogramme).
Il rassure la personne et lui expliquer le déroulement de l'examen. La personne est à jeun six
heures avant et est perfusée.
Après l'examen : la personne est à jeun pendant quelques heures, sous perfusion et respecte
un repos strict au lit.
La reprise de l'alimentation se fait sur prescription médicale, en l'absence de complications.
L'infirmier surveille les constantes (pouls, tension, température) et l'absence de douleur, afin
de dépister les complications, comme la pancréatite aiguë, la perforation d'organes et plus
rarement l'hémorragie.
D) Cholangiographie Trans hépatique percutanée (CTHP).
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1) Définition et but.
C'est la visualisation radiographique du canal hépatique, par injection du produit iodé,
directement par une aiguille qui traverse la peau et le foie (sous anesthésie locale) pour
atteindre le canal hépatique.
2) Soins infirmiers.
Avant l'examen : expliquer au patient le déroulement de l'examen et le rassurer, lui expliquer
qu'une douleur est possible lors de la ponction du foie et qui doit rester immobile.
L'examen dure environ 1 heure.
Après l'examen : l'infirmier dépiste les risques de complications.
Risque de péritonite due à une extravasation de bile lors du retrait de l'aiguille, et risque de
bactériémie par hyperpression dans un canal contenant de la bile infectée : l'infirmier
surveille donc la température, le pouls, l'absence de douleur.
Risque d'hémorragie par ponction accidentelle d'un vaisseau hépatique : l'infirmier réalise
avant l'examen un bilan de coagulation et un groupage sanguin (si un gros vaisseau est
ponctionné). Il surveille les pulsations (à la recherche d'une tachycardie) et la tension
artérielle (à la recherche d'une hypertension artérielle) tous les 1/4 d'heure la première
heure puis toutes les heures pendant 4 heures, puis toutes les 4 heures.
Le patient reste au lit, à jeun, jusqu'à ce que le risque hémorragique soit écarté.
L'infirmier surveille le point de ponction pour rechercher un écoulement de bile, un
saignement.
E) Scanographie abdominale.
 Il permet l'examen en coupes transversales des organes abdominaux, et leur étude détaillée,
par des clichés successifs réalisés à l'aide d'une machine circulaire.
 La prise des clichés nécessite l'immobilité du patient qui doit être coopérant ou quelquefois
sédaté s'ils souffrent de claustrophobie où est agité.
 Parfois pendant l'examen, il est nécessaire d'injecter du produit radio opaque, l'infirmier
vérifie donc auprès du patient l'absence d'allergie à l'iode, et surveille les signes d'allergie
durant et après l'examen (fièvre, éruptions cutanées, oedème de Quincke).
F) Imagerie par résonance magnétique nucléaire (IRM).
 Cet examen permet de définir des images ou coupes de l'ensemble du corps humain est
complète voir remplace le scanner.
 La personne doit rester immobile pendant 20 à 30 minutes et doit être à jeun ou moins 6
heures avant l'examen.
 Les indications sont très larges.
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Il permet notamment l'analyse de certaines tumeurs et des vaisseaux.
Il se réalise avec et sans injection.
L'I.R.M. permet le diagnostic étiologique des cholestases par opacification des voies biliaires.
Il équivaut à la CPRE, mais n'est pas invasif.
Il est contre-indiqué chez les patients porteurs d'un pace maker, d'une prothèse métallique,
ou présentant un corps étranger oculaire.
VI) LES AUTRES EXAMENS.
A) Scintigraphie abdominale.
 C'est un examen de médecine nucléaire réalisée après injection d'hématies marquées, qui
seront détectées par les clichés à la recherche d'une hémorragie digestive.
 Cet examen dure de 10 à 20 minutes.
 Ils ne nécessitent aucune préparation.
 La seule contre-indication et la grossesse.
B) Scintigraphie hépato biliaire.
 Un produit radioactif spécifiquement éliminé par le foie dans la bile est injecté par une veine
périphérique.
 Des clichés sont ensuite réalisés de manière à évaluer la perméabilité des voies biliaires.
 L'examen dure entre 1 et 4 heures.
 La seule contre-indication et la grossesse.
 En fonction de l'indication le patient sera ou non laissé à jeun.
C) Capsule d'endoscopie.
 C'est l'exploration des trois parties de l'intestin grêle par l'intermédiaire d'une capsule qui
contient une caméra vidéo est une source d'éclairage : envoi d'images.
 Principe :
o pose de capteurs sur l'abdomen.
o Ingestion de la capsule.
o Examen pendant 8 heures (pour une activité normale).
o Pas d'effets indésirables ou d'inconfort.
o Boissons : 2 heures après l'ingestion.
o Puis déjeuner 4 heures après.
o À la fin, rendre les capteurs pour l'étude des images.
o Élimination de la capsule au W. C.
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