
exemple Iu(p)piter, issu de l’agglutination d’un syntagme au vocatif *Iu pater, qui servit de nominatif
et de vocatif dans le paradigme (cf. les séquences comparables attestées pour le dieu Mars au début
de certaines prières : Mars pater, Mars-piter). Cette situation se retrouve-t-elle dans d’autres
langues i.-e. anciennes ?
b. une demande adressée à la ou aux divinités sous la forme d’un verbe de prière et / ou de
demande (du type fr. je te demande, je te prie), la formule la plus usuelle en latin étant un syntagme
verbal constitué de deux verbes coordonnés : lat. precor quaesoque. Ces verbes ne sont pas
synonymes en latin, puisque precor renvoie aux moyens verbaux et quaeso aux moyens matériels.
Qu’en est-il dans les autres langues i.-e. anciennes ?
c. ce verbe « prier », « demander », etc. est suivi d’une proposition subordonnée, qui est la partie la
moins formulaire et la plus « libre » de l’énoncé, puisqu’elle précise ce que le locuteur veut obtenir
de la divinité. Une certaine variation est possible à ce niveau, à la fois à l’intérieur d’une même
langue et entre les différentes langues, du fait de la variété dans la nature des actes de langage que
représentent les prières.
D’autres structurations sont possibles pour les énoncés de prière pris dans leur ensemble.
Qu’en est-il des autres langues i.-e. anciennes ?
3. Les actes de langage dans les énoncés de prière
Le présent sujet touche aux relations des hommes avec les divinités. A quel acte de langage
correspond tel formulaire de prière ? Quelles sont les variations possibles selon les langues et à
l’intérieur d’une même langue ? Les formulaires hittites, par exemple, semblent bien différents des
formulaires latins, le point commun étant probablement que l’énoncé verbal est considéré comme
efficient, tout comme les moyens matériels utilisés.
Michèle Fruyt