Document de travail Soutien à la réussite des étudiants présentant des troubles d’apprentissage Éléments de contexte, objectifs, Description des tâches SService de la réussite éducative Monique Lasnier 31 août 2005 2 Le projet de soutien à la réussite des étudiants présentant un trouble d’apprentissage s’inspire des mesures mises en œuvre aux collèges Montmorency, Gérald-Godin, VieuxMontréal et Ste-Foy. Il prend également appui sur les travaux que mène actuellement la Fédération des cégeps sur la question de l’intégration des étudiants handicapés ou présentant des troubles d’apprentissage comme en témoigne le sondage effectué par le comité mixte de la Commission des affaires étudiantes et de la Commission des affaires pédagogiques Il s’inscrit dans la perspective des axes de développement du Plan stratégique et du Plan de réussite du Cégep de Sherbrooke. Une des stratégies d’actions du Plan stratégique de développement visant à favoriser la persistance aux études consiste à « soutenir de façon particulière les étudiants ayant des troubles d’apprentissage ». Par ailleurs, le Plan de réussite propose « d’aider de façon particulière les étudiants ayant certains troubles d’apprentissage (dyslexie et dysorthographie) et soutenir les enseignants qui les encadrent ». 1. Éléments de problématique 1.1 Rappels historiques Depuis 1995, le Collège met en œuvre certaines mesures afin d’aider les étudiants qui présentent des troubles d’apprentissage1. La gestion des mesures relève de la responsabilité de la directrice des Services aux étudiants et à la communauté qui est la répondante locale des mesures de soutien aux étudiants handicapés auprès du cégep du Vieux-Montréal, responsable de ce dossier pour l’est du Québec. Ces mesures consistent essentiellement : 1) à fournir de l’aide technique aux étudiants concernés : la prise de notes en classe par un pair, l’enregistrement de volumes et textes d’examens, la réservation de locaux pour les périodes prolongées d’examens ainsi que pour les tests diagnostics; 2) à informer les enseignants du diagnostic (lorsque l’étudiant y consent) et à leur transmettre les recommandations du neurolinguiste en matière d’accommodements pour les travaux et examens; 3) à organiser la passation des tests diagnostics réalisés par un neurolinguiste. La direction des Services aux étudiants y consacre entre 4,000$ et 5,000$ par année. La secrétaire à la Direction des services aux étudiants et à la communauté consacre une quinzaine d’heures par semaine à ce dossier. C’est grâce au dévouement de Lise Fréchette que les étudiants ont pu avoir les services de lecture sur cassette et de Le trouble d’apprentissage résulte en des difficultés de nature constitutionnelle (c’est à dire d’origine neurologique(…) Les troubles d’apprentissage sont persistants et permanents et ne sont pas causés par un manque d’intérêt, de motivation, d’autonomie ou par des faibles capacités intellectuelles. Au contraire, ces personnes travaillent beaucoup plus fort que leurs pairs et ce pour obtenir des résultats plus faibles (voir l’échec), qui ne représentent pas leur effort et leur volonté. Cependant, avec de l’encadrement et les accommodations adéquats ces étudiants(es) peuvent atteindre la réussite académique. Dr Dave Ellemberg, neuropsychologue, 1 3 preneur de notes. Il convient maintenant de mettre en place un système de services d’aide technique et un processus dans lequel l’étudiant devient de plus en plus autonome dans l’utilisation des services offerts. Pendant trois ans, grâce au budget alloué par le Fonds jeunesse, le Collège a soutenu financièrement les étudiants dans un processus de rééducation individuelle au Centre EFFI. Malheureusement, à compter de 2003-2004 on a cessé d’offrir ce service aux étudiants, les sommes provenant du Fonds jeunesse n’ayant pas été renouvelées. Selon plusieurs intervenants (enseignants et API) et de l’avis des étudiants qui ont bénéficié de ce service, ces interventions individuelles de rééducation leur ont permis de réaliser des progrès importants dans la gestion de leurs études et leur apprentissage. Toutefois, les enseignants et professionnels du Collège n’ont pas pour autant développé plus d’expertise dans leurs interventions auprès des étudiants concernés par cette problématique. Par ailleurs, grâce aux interventions du Directeur des services aux étudiants et à la communauté, qui a fait œuvre de précurseur dans le réseau, plusieurs étudiants qui, selon les intervenants (principalement les API et les enseignants) présentaient des difficultés d’apprentissage qui semblant s’apparenter aux indices de dyslexie ou de dysorthographie ont pu avoir recours aux services d’un neurolinguiste. Étonnamment, les intuitions des intervenants se sont avérées justes pour plusieurs étudiants qui lors de leurs études primaires et secondaires, n’avaient pas été identifiés en « troubles d’apprentissage »; le volume de textes à lire et de productions écrites au collégial entraînent un déséquilibre dans les façons de faire de ces étudiants qui s’était construit un système pour compenser leurs difficultés. Ce système personnel ne fonctionnant plus au collégial, les difficultés augmentent et on repère des étudiants qui sont en grandes difficultés. Plusieurs intervenants considèrent cependant qu’une meilleure connaissance des indices de même que certains modes de repérage plus efficaces leur seraient utiles car ils estiment que plusieurs étudiants ne sont pas identifiés et diagnostiqués formellement ce qui les exclut des accommodements et de l’aide technique2. 1.2 Un phénomène qui s’amplifie On constate que depuis quelques années, le nombre d’étudiants concernés s’accroît et que les profils de dyslexie ou de dysorthographie sont plus variés. En fait, depuis 2002, le nombre d’étudiants dyslexiques et-ou dysorthographiques est supérieur à 60 par session. On observe également une augmentation du nombre d’étudiants présentant un trouble général d’apprentissage ou un trouble de l’attention ou de la mémoire. À la session hiver 2005, on comptait 48 étudiants dyslexiques ou dysorthographiques (certains présentant un profil mixte(, 18 étudiants présentant un trouble général d’apprentissage ou un déficit d’attention et 18 étudiants sans diagnostic précis, ce qui totalisait 84 étudiants. Ces étudiants sont inscrits dans une vingtaine de programmes d’études bien qu’il y ait une concentration importante dans les programmes de Sciences et de techniques humaines (60%). 2 Le cégep du Vieux-Montréal élabore actuellement un outil qui permettra aux différents intervenants de repérer les indices et identifier les étudiants qui pourraient être référés à un spécialiste. Cet instrument serait possiblement mis à l’essai seulement en 2006-2007 4 1.3 Des intervenants démunis et un soutien pédagogique exigeant Selon les sessions, entre 125 et 150 enseignants sont concernés directement par les problématiques des étudiants présentant un trouble d’apprentissage. Des rencontres réalisées par la directrice du Service de la réussite éducative en janvier auprès d’une douzaine d’enseignants qui ont participé à la formation du DR Ellemberg ont permis d’identifier les principales difficultés vécues par les enseignants : o Le temps qu’ils doivent consacrer à chacun de ces étudiants afin de reprendre avec eux le contenu du cours et les soutenir dans leurs lectures. Plusieurs estiment que si les étudiants avaient réalisé complètement leurs lectures et si on s’était assuré qu’ils comprennent, cela allègerait leurs tâches, d’où l’idée de moniteurs à la lecture comme le réalisent les cégeps du Vieux-Montréal et Montmorency. À Montmorency, ce soutien à la lecture est réalisé par l orthopédagogue qui considère qu’il faut habituer les étudiants dyslexiques à lire davantage et les soutenir dans ce processus. o Le soutien aux étudiants dysorthographiques est également problématique. Les tuteurs-étudiants du CAF ne sont pas vraiment habilités pour soutenir ces étudiants, et ce n’est pas la l’orientation que s’est donnée le CAF. Par ailleurs, il faut que les étudiants dysorthographiques soient en mesure de se corriger. L’avenue de l’entraînement à l’utilisation d’un correcteur d’orthographe et de grammaire (comme au Cégep du Vieux-Montréal) est une piste intéressante qui dégagerait les enseignants tout en permettant aux étudiants d’avoir un mécanisme de correction transférable dans leurs études universitaires et leur emploi. 1.4 Des intervenants parfois perplexes Si beaucoup d’enseignants se montrent sensibles aux difficultés des étudiants dyslexiques et dysorthographiques, des informations en provenance du milieu nous portent à croire que les accommodements recommandés par le neurolinguiste sont mal acceptés par certains enseignants qui n’en comprennent pas les fondements et qui se questionnent au regard de l’équité dans l’évaluation. Certains professeurs nient même l’existence des troubles d’apprentissage. Il est nécessaire que les enseignants puissent consulter des personnes ressources qui comprennent bien ces problématiques. Les API pourraient jouer ce rôle s’ils développent une certaine expertise à ce chapitre. 5 1.5 Des lacunes en encadrement spécifique Aucun intervenant du Collège ne bénéficie actuellement d’une expertise afin d’aider les étudiants présentant des troubles d’apprentissage dans la gestion de leurs études. Or, selon le DR Ellemberg et le DR Dudley la très grande majorité des dyslexiques éprouvent des problèmes importants de planification et de gestion du temps. Un accompagnement ponctuel auprès des aides pédagogiques en matière de soutien à la gestion du temps serait utile. 2. Objectifs 2.1 Objectif général : Intervenir de façon plus efficace auprès des étudiants concernés et mieux soutenir leurs enseignants 2.2 Objectifs spécifiques : Établir un plan d’interventions et de services avec les étudiants concernés et les soutenir dans ses démarches auprès des différentes personnes ressources et des divers services Favoriser une meilleure compréhension de la problématique des troubles d’apprentissage chez les différents intervenants. Développer une expertise locale en matière d’interventions auprès des étudiants présentant un trouble d’apprentissage. Systématiser les mesures d’aide technique offertes aux étudiants et en faciliter l’utilisation (lecture sur casette, lecture par logiciel spécialisé, correcteur orthographique, prise de notes, conditions particulières de passation d’examens). Favoriser le suivi des étudiants concernés par leur aide pédagogique. Favoriser le développement et l’utilisation de stratégies efficaces en lecture et écriture, ce qui apporterait un soutien précieux aux enseignants. Favoriser le développement de l’autonomie et la responsabilisation de l’étudiant dans ses démarches auprès des intervenants et dans l’utilisation des aides techniques. Favoriser l’identification des étudiants ayant des troubles d’apprentissage et faciliter leurs démarches afin d’obtenir rapidement un diagnostic. 3. Description des tâches et responsabilités 3.1 L’api désigné pour les troubles d’apprentissages Effectuer la pré-évaluation afin de recommander ou non la référence à un spécialiste pour établir un diagnostic s’il y a lieu. Établir le plan individuel d’interventions et de services avec l’étudiant qui a été diagnostiqué. Rédiger l’information destinée aux intervenants sur le diagnostic, le plan d’interventions et de services. Déterminer le plan de suivi individuel par l’API avec ce dernier et l’étudiant. Assurer un rôle conseil auprès des enseignants et autres intervenants. Rencontrer les départements pour faire comprendre les problématiques ainsi que le plan d’interventions et de services. Proposer des activités de perfectionnement en collaboration avec le SRD Établir un processus avec les enseignants pour la passation d’examens oraux ou les accommodements recommandés. 6 Choisir et entraîner les moniteurs de lecture. Constituer, un groupe d’entraide d’étudiants présentant des troubles d’apprentissage et animer les rencontres du groupe de soutien avec un API Transmettre une expertise aux aides pédagogiques au regard de l’élaboration du plan de services, du mode de pré-évaluation ainsi que des interventions liées à la gestion de temps auprès des étudiants. Conseiller la direction du Service de la réussite éducative en matière d’interventions auprès des étudiants présentant des troubles d’apprentissage. 3.2 L’enseignant Convenir avec l’étudiant des modalités pour les accommodements recommandés au plan d’interventions de l’étudiant concerné. Donner les consignes de passation d’examens et le matériel requis au préposé au soutien technique. Référer l’étudiant aux personnes ressources (chargé de projet, API, préposé au soutien technique, moniteurs de lecture et d’écriture. Encourager les étudiants à utiliser les périodes d’entraînement à la lecture et à l’écriture afin de développer des stratégies plus efficaces. 3.3 L’aide pédagogique de l’étudiant Assurer le suivi pédagogique auprès des étudiants concernés (résultats scolaires, gestion, identification des difficultés et recommandations d’outils et de ressources selon les conseils du chargé de projet). Offrir un soutien individuel en matière de planification et de gestion des études et des travaux scolaires. Répondre aux questions des enseignants au besoin. Rencontrer les départements et les équipes de programmes en compagnie du chargé de projet sur les problématiques de troubles d’apprentissage. Animer, avec chargé de projet, les rencontres du groupe de soutien d’étudiants présentant des troubles d’apprentissage. (un API plus impliqué dans ce dossier). Avec le Service d’animation culturelle sportive, planifier un atelier de conversation avec des partenaires anglophones via internet (communication écrite et parlée) qui sera offert à la session Automne 2006 (volet parascolaire) 3.4 L’étudiant concerné Avoir recours aux différents services offerts conformément à son plan d’interventions et de services établi avec l’api désigné pour les troubles d’apprentissage Prendre entente avec ses enseignants au regard de la mise en œuvre des accommodements recommandés au plan d’interventions. Fournir les documents requis pour l’enregistrement des textes sur cassette ou pour la lecture via le logiciel spécialisé. S’assurer d’avoir le matériel requis lors de la passation d’examen ( par exemple : enregistreuse à vitesse variable, ordinateur portable, cassettes et écouteurs…) Trouver, au besoin, un preneur de notes et convenir des modalités de la prise de notes avec lui. Faire le suivi avec son aide pédagogique au regard des difficultés rencontrées et des progrès réalisés en matière de réussite et de cheminement scolaire. 7 3.5 Secrétaire Organiser la passation du test diagnostic des étudiants concernés lorsqu’il se déroule au Cégep. Effectuer la correspondance avec les intervenants sur ce dossier (lettre aux enseignants, aux API) Constituer le dossier de chaque élève (copie pour l’API et le chargé de projet) Organiser à la demande de la DSRÉ les rencontres avec les départements (Chargé de projet, API, département, comité de programmes) 3.6 L’agent de bureau Vérifier si les documents à enregistrer sont déjà dans la banque de documents spécialisés, les faire venir et transmettre les enregistrements à l’étudiant. Voir à l’enregistrement des textes sur cassettes (remettre les textes fournis par l’étudiant au lecteur ainsi que les consignes et l’échéancier d’enregistrement, , transmettre les cassettes enregistrées à l’étudiant) Réserver les locaux ainsi que les ordinateurs pour la lecture à partir du logiciel de revue d’écran Lorsque le professeur ne peut surveiller les périodes prolongées d’examen, réserver un local et voir au respect des consignes de l’enseignant. Gérer le prêt du matériel (enregistreuse à vitesse variable, ordinateurs portables, ordinateurs munis du logiciel de revue d’écran avec sonorisation de la voix…) Agencer l’horaire des moniteurs de lecture et des étudiants (gestion de l’agenda) et réserver les locaux pour les sessions d’entraînement à la lecture et à l’écriture. Pairer étudiants du Centre d’aide en informatique avec les étudiants qui ont besoin d’être initiés au fonctionnement technique du logiciel de revue d’écran et du correcteur orthographique. Fournir le matériel requis aux preneurs de notes. Gérer les feuilles de temps et les demandes de paiement pour les preneurs de notes (facture au SAID). 3.7 Les étudiants du Centre d’aide en informatique Initier les étudiants qui en expriment le besoin au fonctionnement technique du logiciel de revue d’écran et du correcteur orthographique 3.8 Les moniteurs de lecture et d’écriture (recrutés parmi les personnes retraitées du cégep) Sous la supervision de l’api désigné pour les troubles d’apprentissage, accompagner l’étudiant dans sa lecture et vérifier sa compréhension. Sous la supervision l’api désigné pour les troubles d’apprentissage, accompagner l’étudiant dans l’utilisation du correcteur orthographique. 3.9 La directrice du Service de la réussite éducative Coordonner l’ensemble des mesures offertes. Gérer le budget alloué à ce dossier. troubles apprentissage soutien v2.doc