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Géographie
3e partie : deux grandes aires de puissance dans le monde
Chapitre 2. Les Etats-Unis, la superpuissance
Problématique :
Comment et à quelles échelles la superpuissance américaine s’exerce-t-elle ? Quelles en sont les limites ?
Pourquoi peut-on dire que le territoire et la population sont des fondements de la puissance américaine ? Enfin, quels sont les
espaces moteurs du territoire américain ?
I.
Manifestations et limites de la superpuissance
A. Les signes de l’hégémonie
Ouvrir sur les documents de la page 80 et de la page 81 : une puissance attirante et contraignante, avec
des éléments de domination multiforme (selon la carte, domination militaire et économique. Une
superpuissance qui présente des faiblesses (donc éviter d’employer le terme d’hyperpuissance) : les
attentats du 11 septembre 2001 ont révélé la fragilité de cette puissance, atteinte en son cœur économique
et politique. Traumatisme de l’opinion publique américaine : une crise morale. Mais l’élection récente de
Barack Obama a révélé une fois de plus la capacité de rebond du modèle américain (cette campagne était
placé sous le signe de l’optimisme et de la détermination politique : slogan « yes, we can »)
(a) une hégémonie économique

Disposant d'un espace varié et riche, les Américains ont développé une agriculture moderne,
fortement excédentaire, parfois utilisée comme un moyen de pression dans les relations bilatérales
(food power). Elle est relayée par une puissante agro-industrie (1/4 du marché mondial, 1/5 des
actifs) dominée par les multinationales, comme Monsanto, qui diffuse ses productions sur la planète
entière, contribuant à une uniformisation des modes alimentaires (fast food).
La mise en valeur de l’espace agricole est variée. Les Grandes Plaines et le Middle West restent le
cœur céréalier mais se diversifient (soja) tandis que l’agriculture de la Sun Belt est intensive et
fortement intégrée (agrumes, coton, vin ; distinguez ici production agricole liée à un climat
subtropical et celle liée à un climat méditerranéen). L’élevage se partage entre une production
extensive (ranching) à l’ouest et les parcs d’engraissement (feed lots) du cœur céréalier).

L'industrie est tout aussi puissante. Certains secteurs traditionnels comme le textile, la sidérurgie et
les chantiers navals sont en déclin (on a fait le choix de les sacrifier), mais d'autres occupent toujours
le premier plan: électronique, informatique, aéronautique et armement (le complexe militaroindustriel profite de la relance des crédits). Dans chacun d'entre eux, les entreprises américaines
occupent les tout premiers rangs (FMN). Le déclin industriel des Etats-Unis est donc à relativiser ;
les tâches d’assemblage nécessitant une main-d’œuvre peu qualifiée sont délocalisées à l’étranger dans
le cadre des FMN américaines. Les activités plus sophistiquées reposent sur la matière grise et les
capitaux.

Mais c'est surtout le secteur tertiaire (services) qui a contribué à une croissance ininterrompue de
l'économie depuis le début des années 1990. L’économie américaine est désormais postindustrielle.
Les services emploient trois quarts des actifs et représentent à peu près la même proportion de la
richesse produite. 95 % des nouveaux emplois créés depuis 1970, souvent d'ailleurs peu rémunérés et
à faible niveau de qualification, sont des emplois de service. Ne pas oublier que le tourisme se situe à
la 3e place mondiale en terme de destination (mais à la 1ère en termes de recettes).

Pour toujours conserver si possible son avance sur les autres nations, l'économie des États-Unis
s'adapte et se reconvertit sans cesse. Page 85, document 4 : une avance scientifique et
technologique. Montrez renversement par rapport au début du siècle : l’Allemagne, principal foyer
européen d’innovations pendant la Seconde Révolution industrielle, a deux fois plus de Prix Nobel
que les Etats-Unis, aujourd’hui la proportion varie de 1 à 10 en faveur des Etats-Unis. Les crédits
consacrés à la recherche sont les plus importants de la planète en valeur absolue; nombreux sont les
prix Nobel scientifiques qui travaillent dans les laboratoires et les universités des parcs
technologiques; tout cela explique que l'innovation vienne souvent d'outre-atlantique (technologies
de l'information et de la télécommunication dynamisées par les start-up); la réussite d'Internet en
est l'exemple le plus spectaculaire. Monopole des Etats-Unis sur les NTIC, quelques exemples :
-
8 des 10 premières entreprises mondiales dans le secteur
-
¾ des serveurs internet
-
100% des routeurs
-
51% de l’industrie des logiciels
-
46% des services informatiques
-
62 % des matériaux informatique hardware

Le commerce extérieur représente aujourd'hui 1/3 du PNB, ce qui est le fruit d'une politique
d'ouverture commerciale inaugurée dès les lendemains de la Seconde Guerre mondiale. Le poids
des États-Unis est tel, notamment à l'OMC, qu'ils inspirent très souvent les règles du commerce
mondial. Ils s'arrogent même le droit de prendre parfois des mesures de rétorsion à l'encontre
d'États qui commercent avec leurs ennemis.
Les États-Unis sont les premiers importateurs et exportateurs de services, et les seconds de
marchandises
(derrière
l'Europe).
Bien
sûr
ils
vendent
leurs
productions
(films,
logiciels,
télécommunications, assurances, produits financiers, vêtements et friandises, produits alimentaires, etc.),
mais ils sont surtout les plus grands acheteurs de la planète, au point d'avoir un commerce extérieur
déficitaire depuis 1976, déficit qu'ils compensent grâce à une balance des services et des capitaux
excédentaires. Ces commandes contribuent toutefois au dynamisme des flux planétaires.
Document 1 page 91. Le dollar est la principale monnaie de réserve, de change (près de la moitié des
devises échangées dans le Monde) et de règlement (les États-Unis ont la chance de payer leurs achats avec
leur monnaie). Quelle que soit sa valeur, ils en tirent profit. Lorsque le dollar est fort, les États-Unis
importent au moindre coût; lorsque la monnaie est dévaluée, cela relance les ventes. Symbole de
cette puissance financière, la bourse de New York (NYSE) est encore la première de la planète. Elle est
renforcée depuis peu par le NASDAQ, indice particulier pour les nouvelles technologies.
(b) l’hégémonie militaire et diplomatique
Depuis l'éclatement de l'URSS, les États-Unis apparaissent comme la seule puissance en mesure de peser sur
les décisions engageant l'avenir de la planète. En diplomatie, ils utilisent leur position stratégique à l'ONU
(siège de membre permanent, poids de la contribution financière), et leur place au cœur des grandes
alliances pour promouvoir leurs choix. Les États-Unis sont aussi en possession du premier arsenal
militaire de la planète (48% des dépenses militaires mondiales, en 2006 ; l’US Navy possèdent 12 porteavions, contre 2 à la GB, 1 à la France et à la Russie) ; l'armée américaine est déployée sur l'ensemble du
globe grâce à ses bases militaires et à l'US Navy. Elle procède aussi à une surveillance par satellite et à
une écoute du Monde grâce au système Échelon. Ces leviers ont permis aux États-Unis d'intervenir
partout depuis 1945, par la diplomatie ou par les armes, lorsqu'ils l'ont estimé nécessaire. Document 2 page
89 : espace militaire centré sur le territoire ; surveillance satellitaire (balayage du monde) : maillage planétaire
des bases et des flottes (présence donc terrestre et maritime) : bases dans des endroits stratégiques afin de
verrouiller espaces surveillés par satellites.
(c) l’hégémonie culturelle
* Une exceptionnelle attractivité migratoire : plus que jamais, les États-Unis sont un des « havres» du
monde. L'accélération des flux d'immigrants observée depuis un quart de siècle a contribué pour plus de 30
% à la croissance démographique. C'est une source permanente d'enrichissement humain: la législation
migratoire est assouplie pour attirer des étrangers qualifiés. Ce « brain drain » colle à la demande : 195
000 visas «HIB » en 2000, deux fois moins en 2002. Régularisation de 800 à 900 000 clandestins par an.
* La puissance culturelle, ou « puissance douce », s'exprime à travers la culture dite populaire, largement
produite et diffusée par une poignée de grandes firmes mondialement connues: McDonald's, Coca Cola ou
Pepsi Cola, Disney; et plus encore par les grands médias de l'information et de la communication. Musique,
modes vestimentaires décontractées « à la californienne », habitudes alimentaires (du hamburger aux « soft
drinks » plus ou moins allégés), séries télévisées (soap operas et sitcoms), films à gros budget parcs à thèmes
sont autant de produits conçus pour plaire au plus grand nombre et destinés à être vendus dans le monde
entier. Cette puissance irrésistible de diffusion s'exprime dans les chiffres sur les échanges audiovisuels avec
le reste du monde: les États- Unis exportent en valeur dix fois plus qu'ils n'importent, l'Union européenne en
absorbant 80 %.
* Cette domination culturelle est portée par la place de l'anglo-américain, qui inonde de ses
néologismes les autres langues et qui s'est imposé comme le vecteur quasi-exclusif des échanges
internationaux commerciaux, scientifiques et diplomatiques. Elle n'est pas sans susciter des inquiétudes dans
les autres pays qui prétendent eux aussi participer du « village culturel mondial ».
* L'influence des élites culturelles n'est pas moins grande. Elle repose sur une exceptionnelle
infrastructure d'universités, de bibliothèques, de musées et de fondations. Écrivains, journalistes, artistes
contribuent plus que d'autres à la diffusion des valeurs américaines, et singulièrement de l'idéologie
capitaliste et libérale. Ce sont des États-Unis que partent les modes de pensée, conformistes ou non vis-à-vis
de l'idéologie dominante.
* Une idéologie capitaliste dominante
Les États-Unis sont le laboratoire du capitalisme libéral. Les économistes et les hommes d'affaires
américains ont donné au monde les méthodes modernes de travail et de gestion, les techniques de publicité,
de vente, de crédit. Depuis une vingtaine d'années, l'ultralibéralisme américain inspire les politiques
économiques dans le monde : privatisations et désengagement de l'État, remise en cause de l'État
providence, libre-échange généralisé, pressions sur les grandes organisations internationales (FMI, OMC)
pour qu'elles imposent le modèle américain dans le monde. Mais c’est aussi aux Etats-Unis que naît et
s’affirme le mouvement altermondialiste (Seattle, sommet de l’OMC, 1999).
B. Les échelles de la puissance
La présence des États-Unis hors des frontières nationales constitue un débat important outreAtlantique. Des lobbies, des groupes de réflexion et de proposition proches du pouvoir et qui l'influencent,
réfléchissent aux modalités de gestion du Monde (impérialiste ou non), ainsi qu'à la place des États-Unis
dans le Monde. Si l'option de la présence militaire est discutée, peu nombreux sont ceux qui
remettent aussi en cause l'expansion économique (Michael Moore, Noam Chomsky). Ainsi, depuis la
création de l'ALENA, les États-Unis cherchent méthodiquement à prendre la tête des grandes organisations
économiques.
Cette projection planétaire est aussi une nécessité pour des entreprises qui sont à l'étroit sur leur
marché national. Elles recherchent d'autre part une main-d'œuvre à faible coût et une fiscalité favorable.
Ainsi, les échanges entre filiales et maisons-mères expliquent en partie le déficit commercial des
États-Unis.
Les régions transfrontalières font le lien avec le reste de l'Amérique, longtemps considérée comme une
«chasse gardée». Le premier cercle est celui des autres États de l'ALENA (Mexique et Canada) qui
constituent avec les États-Unis une zone de libre-échange économique de 480 millions d'habitants. Elle
préfigure la ZLEA ou ALCA, un projet qui a pour objectif, d'ici 2005, de constituer une zone sans droits de
douane de l'Arctique à la Terre de Feu.
L'Europe demeure quoi qu'il en soit la région la plus importante pour le commerce et les investissements
américains. Son marché représente la moitié des gains totaux des entreprises américaines. Mais les ÉtatsUnis la considèrent comme une forteresse commerciale, dans laquelle ils aimeraient pénétrer plus avant.
L'Asie n'est pas négligée, soit en tant que marché prometteur (Chine en particulier), soit parce que les coûts
de fabrication y sont faibles (délocalisations). Depuis 1993, les États-Unis cherchent à influencer l'APEC
(relance du sommet de Hanoï en 2006, projet de FTAAP pour créer en Asie une zone de libre-échange).
Les autres régions correspondent à une présence ponctuelle. Alliés plus ou moins fiables (Israël, Pakistan et
Arabie Saoudite) aux Moyen-Orient, zone stratégique importante pour les Etats-Unis, futurs fournisseurs
d'énergie et de matières premières (Asie centrale et Afrique).
C. Les fragilités de l’hyperpuissance
*Documents page 91
Des conséquences douloureuses : des fractures sociales et géographiques. En effet si le système libéral
favorise les initiatives et l'enrichissement individuel, la prospérité n'est pas pour tous : le 1/5e le plus riche de
la population dispose de 50 % des revenus des ménages (45 % en 1985) ; le 1/5e le plus pauvre n'en a que
3,5% (4% en 1985). Les retournements brutaux de la conjoncture laissent nombre de personnes
marginalisées, dépendant d'une aide sociale chichement mesurée, premières victimes des politiques de
restriction des budgets sociaux. 10 à 12 % de la population vivent sous le seuil de la pauvreté (chômeurs,
personnes âgées, familles monoparentales...). La drogue et la violence font des ravages chez les jeunes.
Le choix du libre-échange sans entrave a entraîné l'abandon de pans entiers de l'industrie
nationale. Les délocalisations à l'étranger et les importations massives de produits manufacturés expliquent
la grande précarité de l'emploi salarié. Elles déstabilisent les villes et les régions qui ne parviennent pas à
s'intégrer dans «la nouvelle économie».
Les restrictions budgétaires, imposées par la baisse des impôts, ont fragilisé les services publics.
Services sociaux, logement éducation, infrastructures et transports en commun souffrent particulièrement.
Les budgets des villes et des États ne suivent plus. Un État comme la Californie, pourtant le plus riche du
pays, est en quasi-faillite. La privatisation imprudente de l'électricité a entraîné un effondrement de son
système de distribution et de gigantesques pannes de courant.
Modèle américain contesté sous les présidences Clinton et Bush
À l'intérieur, il y a moins d'unanimité que l'on croit et des pans entiers de l'opinion s'interrogent,
contestent les choix politiques, économiques, sociaux et environnementaux de l'administration au pouvoir à
Washington. Plus grave, les États Unis ne parviennent pas à intégrer convenablement leurs minorités,
et notamment la plupart des Noirs, qui demeurent les laissés-pour-compte du « rêve américain ». Il y a là un
facteur de déstabilisation sociale d'autant plus dramatique que les minorités s'affrontent comme le montrent
les émeutes dans les quartiers pauvres de Los Angeles, opposant émigrés asiatiques, Latinos, et Noirs.
Concurrences et réticences
Les deux autres pôles de la Triade (Europe et Japon) sont des concurrents redoutables sur le marché
mondial (agriculture et industrie aéronautique) comme sur le marché intérieur américain. Les États-Unis
n'hésitent pas à utiliser à leur encontre des moyens de pression et de rétorsion. En Amérique latine enfin, le
Mercosur apparaît comme une manifestation de méfiance à l'égard du grand voisin.
Par ailleurs, leur puissance vaut aux États-Unis d'être, depuis une vingtaine d'années, la cible d'attentats
visant leurs intérêts comme, depuis le 11 septembre 2001, le cœur même de leur territoire.
À l'extérieur au-delà de la guerre larvée menée par les invisibles réseaux du terrorisme international, les
États-Unis doivent compter avec les hésitations de certains de leurs plus vieux alliés qui n'acceptent pas un
retour à l'unilatéralisme, que celui-ci prenne la forme d'interventions militaires (Irak en 2003) ou du refus par
Washington de ratifier certains traités internationaux comme celui de Kyoto sur la réduction des énergies
polluantes.
Une Amérique dépendante ?
Les États-uniens sont les premiers consommateurs et importateurs de pétrole de la planète. Ils dépendent de
l'étranger pour la moitié de leurs besoins de pétrole ; cette dépendance pétrolière constitue une faiblesse
géostratégique.
Il faut aussi rappeler à quel point l'économie américaine est dépendante de ses créanciers, c'est-à-dire
de tous ceux qui - pour le moment - acceptent de financer les déficits abyssaux des États-Unis vis-à-vis de
l'extérieur. Les États-Unis sont devenus les premiers débiteurs de la planète. Ils vivent à crédit au-dessus de
leurs moyens. Néanmoins ce constat doit être nuancé :
-
D’une part, en ce qui concerne le déficit commercial, une partie des excédents de capitaux
générés par les pays étrangers grâce à leurs exportations aux Etats-Unis sont réinvestis sous
forme d’IDE, placements ou achats de bons du trésor américain. De plus, la moitié des
importations est en réalité le fait de FMN américaines qui produisent à l’étranger pour vendre
aux Etats-Unis.
-
De plus, le monde entier et notamment l’Asie orientale, a besoin des commandes de l’économie
américaine : si les américains cessaient de vivre au dessus de leurs moyens, le ralentissement de
l’économie mondiale aurait des effets négatifs sur les économies européennes ou asiatiques.
II. Les hommes, acteurs de la puissance
A. Une nation plurielle

Rappeler les quatre vagues d’immigrants aux Etats-Unis et les grandes étapes de la politique migratoire
-
Old Immigration : WASP et esclaves noirs (XVII et XVIIIème siècles)
-
New Immigration (révolution industrielle : Britanniques, Irlandais, Italiens, Europe centrale et orientale)
-
Rupture de l’entre-deux-guerres : lois des quotas nationaux d’immigration de 1921-1924 et crise de 1929
-
Reprise au lendemain de la guerre : American Immigration ; abandon de la loi des quotas en 1965 et en
1978 (lire texte page 111)
Postamerican Immigration : Asiatiques et diversification de l’origine des migrants et des situations

Documents de la page 111 :
- Les États-Unis attirent toujours ; seule l'origine de l'immigrant a changé : latino-Américains et Asiatiques
l'emportent aujourd'hui sur les Européens. Si ces derniers dominent encore le pays, économiquement
et culturellement, les Blancs (parmi lesquels les WASP) voient leur part diminuer dans la
population totale, au profit des Noirs (descendants des esclaves), des Asiatiques, et surtout des
Hispaniques dont les effectifs progressent rapidement, tout particulièrement dans les États du Sud
(ils représentent 1/3 des habitants de l'agglomération de Los Angeles). Au recensement fédéral de
2005, les Etats-Unis sont devenus le deuxième pays hispanophone au monde (derrière le Mexique).
D'autre part, pour la première fois, dans le recensement de 2000, il a été possible de se définir comme
«multiracial », ce que 2,4 % des recensés ont fait (le golfeur Tiger Woods par exemple).
- Localisation géographique des différents groupes sur la carte.
Chiffres de 2006 :
WASP 66 % (taux de pauvreté : 8.3%)
Hispanos 14.5% (idem : 22%)
Noirs 12.7% (idem : 25 %)
Asiatiques 4%
Amérindiens 1,1 %
Métis (Mixed races) 2.5%
Population totale en 2006 : 301 millions d’habitants (> seuil de pauvreté : 12% pop.)

Comment les Immigrés contribuent-ils à la puissance ?
Les immigrants qui atteignent la Terre promise ont une hantise principale, celle du niveau de vie : rêve
-
américain se confond avec l’idée du succès. Et ce rêve américain périodiquement réactivé par les
migrants
Par leur force de travail, les immigrants ont contribué à la construction du pays. Ainsi, les coolies,
-
travailleurs de force chinois, ont payé un lourd tribut dans l'édification des trains transcontinentaux à la
fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, les Asiatiques sont très présents dans l'informatique, les Chicanos dans
l'agriculture et de plus en plus dans les emplois de services.
Les États-Unis pratiquent de plus une immigration sélective, ouvrant leurs portes à des personnes ayant
-
un haut niveau d'études, à qui l'on offre d'excellentes conditions de travail et des salaires élevés (brain
drain). Ce système présente d'une part l'avantage de faire l'économie de la formation, et, d'autre part, de
pallier les carences d'un système scolaire souvent déficient, ne répondant pas à tous les besoins.
Contribution démographique : indice de fécondité des Hispanos est de 2,9 en 2000 alors que les Blancs
-
sont à 1,8
Enfin, la grande diversité d'origine des Américains est une base d'appui pour la conquête des marchés.
-
Elle permet de comprendre l'Autre.

Communautarisme et pauvreté
La société des États-Unis ne se reconnaît plus pleinement dans le mythe du melting pot, d'ailleurs refusé par
beaucoup. Melting Pot : fusion des populations immigrées dans un creuset pour donner naissance à une
culture nouvelle (culture populaire). La culture minimale (fast food/ jean's/coca), qui constitue pourtant un
des éléments du rayonnement des États-Unis dans le Monde, n'est plus un ciment suffisant pour empêcher
la dispersion identitaire. C'est aujourd'hui le principe du développement séparé qui s'est imposé, le salad
bow/, c'est-à-dire la cohabitation de communautés qui gardent chacune leurs propres caractères, ce qui
renforce la ségrégation spatiale de la société (synonyme de multiculturalisme)
- La croissance de la dernière décennie n'a pas profité à tout le monde. Près de 40 millions d'Américains
vivent au-dessous du seuil de pauvreté, du fait de la réduction des programmes sociaux et de la
multiplication des emplois précaires. La protection sociale n'est pas considérée comme un droit, et
l'indigence est ressentie comme une faute individuelle. Si la crise a réduit la proportion du groupe de la middle
c/ass, ce sont surtout les minorités qui sont en première ligne.
B. La ville américaine : une ville « inverse »et polynucléaire
Une ville inverse car la croissance démographique et économique est assurée par les périphéries et non plus
par les espaces centraux.

Un espace en évolution :
-
Evoquer phénomène de gentrification pour le centre-villes et Yuppies
-
Définir Gated communities : quartiers résidentiels fermés et sous surveillance (trois types : celles liées au
style de vie, regroupant des retraités ; celles liées à un prestige social ; celles créés pour des raisons de
sécurité)

Activités économiques
Pour les CBD, précisez la verticalité des architectures, qui contraste avec l’horizontalité des suburbs.
Pour les edge cities, donner l’équivalent en français : nouveaux péricentres urbains
Rappeler que edge cities concentrent aussi bien des bureaux, des pôles technologiques que des centres
commerciaux ou des centres de loisirs (cinémas, salles de sport…). Population forte le jour et faible la nuit,
comme les CBD. Multiplication des edge cities répond non seulement à l’étalement urbain mais aussi à
l’engorgement des CBD.

Problèmes des villes américaines :
-
congestion
-
ségrégation
-
pollution
-
violence. Taux d’homicide pour 100 000 hab. : 6,6 contre 0,9 pour la France et l’Allemagne (mais chiffre
inférieur à la Russie : 22,9). Mais taux de suicide inférieur : 19/100 000 pour la France et à peine 12/
100 000 pour les USA (optimisme américain ? poids de la religion ?)
III Un espace maîtrisé et organisé
A. La mise en valeur de l’espace
Quels sont les aspects de la maîtrise spatiale ?
(a) Schéma. Ressources et contraintes du territoire (dossier pp.108-109 et documents, page 113)

Partir du document 2, page 108 : Partage du territoire en 5 grands espaces climatiques avec une ligne
devenue célèbre celle qui partage les Etats-Unis secs et humides (le 100e méridien Ouest). . Avec Hawaï
et l’Alaska, ils accueillent ainsi toute la gamme des climats présents sur la planète. Des espaces
nécessitant l’irrigation ; diversité climatique implique aussi diversité des productions agricoles.
Les Etats-Unis disposent d’exceptionnelles réserves naturelles. Outre les ressources biogéographiques (sols,
forêts) et hydrauliques (fleuves et lacs), celles du sous-sol sont aussi colossales. Ils disposent de plus du
quart des réserves mondiales de charbon et d’importants gisements d’uranium, ce qui explique le maintien
des centrales thermiques et la relance du programme nucléaire (respectivement 51 et 20% de la production
électrique) ; ils sont encore le 3e producteur mondial d’hydrocarbures, derrière l’Arabie saoudite et la
Fédération de Russie. Les grandes sociétés pétrolières élargissent la prospection en Alaska en dépit des
difficultés d’exploitation et d’ cheminement pour compenser les fragilités de la production pétrolière du
golfe du Mexique (épuisement des sites en activité, menaces cycloniques). Malgré un milieu naturel
globalement favorable, le territoire américain est exposé aux risques naturels : risques sismiques en
Californie (ceinture du Pacifique) tandis que la continentalité et la disposition méridienne du relief
expliquent les vagues de froid ou de chaleur ainsi que la sécheresse à l’ouest du 100e méridien. Enfin, le Sudest est régulièrement balayé par des risques de cyclones (Katrina en 2005).
Les ressources ont été surexploitées : leur abondance a longtemps justifié le gaspillage : érosion de sols par
els pratiques agricoles, énorme consommation d’eau (un américain consomme presque 3 fois plus d’eau
qu’un Français), appauvrissement des réserves minérales. L’importance des ressources ne suffit pas à
satisfaire les besoins de la première économie mondiale (ces besoins représentent 25% de l’énergie
mondiale !).
La volonté de protéger le patrimoine est aujourd’hui réelle : parcs naturels, initiatives environnementales se
multiplient et sont à l’origine de la forte croissance du secteur du développement durable.
(b) La maîtrise du territoire : une marque de la puissance (doc.3, page 105)
La maîtrise du territoire est assurée pat de très performants réseaux de transports et de télécommunication :
¼ du réseau routier mondial, 15 des 30 premiers aéroports mondiaux (trafic intérieur), oléoducs et gazoducs,
voies navigables (mer Intérieure), pont ferroviaire entre deux façades maritimes. L’Etat fédéral contribue à
cette maîtrise. L’origine du peuplement (colonisation et immigration européenne) explique les densités
humaines, urbaines et de transports plus fortes à l’Est. On retrouve sur le document la disposition
transversale du réseau héritée de l’histoire de la conquête du territoire américain au XIXème siècle : maillage
plus lâche à l’Ouest, et les axes sont verticaux, parallèles au Pacifique.
B. Un territoire en mutation
Quelle est la traduction spatiale de la mondialisation ?
(a) L’évolution des facteurs de localisation industrielle
-
Au temps de la révolution industrielle : ressources, main d'œuvre bon marché et marchés de
consommation (villes)
-
Au temps de la mondialisation : aménités (héliotropisme et balnéotropisme), RD, capitaux
-
Evolution du tropisme industriel : déplacements de l'industrie vers le Sud et vers l'Ouest depuis 50 ans
(de la Manufacturing Belt à la Sun Belt). Aujourd'hui, une dispersion du dispositif régional industriel aux
Etats-Unis avec 5 pôles régionaux (Californie, Texas, Seattle-Portland, Grands Lacs, Mégalopole, et
éventuellement avec les NTIC la région d’Atlanta et la Metrolina).
(b) Métropolisation et déconcentration périphérique
Métropolisation, fait majeur du territoire : concentration de la population et des activités dans de très
grandes villes. Poids des réseaux de transports (plates-formes nodales), réseaux d'informations optimisés,
main-d'oeuvre qualifiée (technopôles et universités) ; enfin les villes cumulent les aménités (ensemble des
conditions favorables d'un lieu). Mais ce sont surtout les relations que ces villes entretiennent entre elles
et le reste du Monde qui compte : notion de réseau. On compte plusieurs villes mondiales aux EtatsUnis (NY, LA, Chicago, San Francisco, mais aussi Boston, Dallas, Atlanta, Seattle)
(c) L’ouverture du territoire (interfaces maritimes et frontalières) : conséquence de la mondialisation. Double
mouvement de littoralisation et de dynamisme des régions frontalières (Canada et Mexique :
naissance d'un nouveau territoire transfrontalier). Un centre en pleine déconcentration + un
croissant périphérique + pôles isolés de développement (oasis de développement)
C. Les espaces régionaux de la puissance américaine (typologie)
Le Nord-Est reste le cœur des Etats-Unis/ Dès le XIX e siècle, cette région s’affirme comme la
Manufacturing Belt et s’appuie sur les fortes densités de population et de transport, la proximité des
matières premières et l’ouverture permises par la façade maritime et les Grands Lacs. Deux pôles
structurent cette région :
-
La Mégalopole, de Boston à Richmond, est le centre du monde. Le rayonnement des métropoles de
commandement, des grandes universités (Harvard, Yale, MIT) favorise l’émergence d’espaces de haute
technologie.
-
Les Grands Lacs, fortement affectés par la crise de la fin du XXe siècle sont aujourd’hui reconvertis
dans la haute technologie mais la situation sociale y demeure très fragile
Le croissant périphérique est l’espace dynamique de la puissance américaine. Composée de noyaux
isolés (Nord-ouest, Californie, Texas, Floride, Vieux sud en reconversion) séparés par des zones moins
intégrées, cette ceinture bénéficie d’un essor démographique et économique (agriculture capitaliste,
industries de haute technologie, tourisme) permis par les conditions climatiques (on parle de Sun Belt),
géologiques (hydrocarbures du golfe du Mexique) et stratégiques (ouverture sur le Pacifique et
dynamiques transfrontalières. Pourtant les contrastes sociaux y sont plus vifs qu’ailleurs ; on parle de
Poverty Belt au sujet de la Sun Belt.
Quant aux périphéries, elles sont inégalement intégrées. L’intérieur forme une véritable périphérie
faiblement peuplée et éloignée des centres de décisions et de production, avec quelques pôles isolés
comme Denver, ou Salt Lake City (on parle de développement en oasis). Les conditions naturelles y
sont dures mais aussi généreuses : l’Ouest montagneux offre d’abondantes ressources énergétiques et
minérales (fer, charbon) et profite de l’or blanc (tourisme de montagne). Les Grandes plaines forment le
grenier à blé d’une grande partie du monde.
L’Alaska et Hawaï constituent des atouts géopolitiques pour la superpuissance américaine tout en
offrant des réserves pétrolières (Alaska), agricoles (cultures tropicales à Hawaï) et touristiques.
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