Kotlarczyk quand il quittera Wadowice. À quinze ans, il devient président d'une association de jeunes qui se
consacre à la Vierge Marie.
Le 6 mai 1938, Karol Wojtyła reçoit le sacrement de confirmation. En août 1938, il quitte Wadowice,
accompagné par son père, pour Cracovie où il suit des études de lettres à l’université
Jagellonne de Cracovie. Il approfondit sa connaissance de l'étymologie, de la phonétique polonaise, du
théâtre et de la poésie lyrique. Il se spécialise en philologiepolonaise.
La défaite polonaise de 1939 entraîne le démembrement et l'occupation du pays par l'Allemagne nazie et
l'URSS. Parmi d'autres mesures, l'occupant allemand impose la fermeture de l'université, et l'interdiction de
fêter les saints polonais. Karol Wojtyła rencontre alors celui qui deviendra un proche, Jan Tyranowski,
tailleur féru de spiritualité, homme de prière engagé dans sa paroisse. Une fois pape, Jean-Paul II dira de
lui qu'il était « l'un de ces saints inconnus, cachés comme une lumière merveilleuse au bas de la vie, à une
profondeur où règnent habituellement les ténèbres » Celui-ci lui propose de participer au Rosaire vivant,
organisation catholique clandestine. Jan Tyranowski pousse les membres du Rosaire vivant à prier, à se
former, à vivre en présence de Dieu et à faire que « chaque instant serve à quelque chose ». Tyranowski
conseille à Karol Wojtyła la lecture des écrits de saints de l'Ordre du Carmel, comme Jean de La
Croix, Thérèse d'Avila et Thérèse de Lisieux.
Karol Wojtyła continue à être acteur dans des pièces de théâtre. Il écrit aussi trois pièces, David, Job et
Jérémie. Dans ces pièces on peut voir des parallèles entre le destin de la Pologne et d'Israël. Le théâtre est
conçu par Karol Wojtyła comme un moyen de résistance et de défense de la patrie polonaise contre
l'occupant nazi. Karol Wojtyła donne des représentations clandestines avec des amis : c'est le théâtre
surnommé Studio 39.
Karol Wojtyła travaille pendant l'automne 1940 dans la carrière de Zabrziwek, où il découvre la réalité du
travail manuel. En octobre 1940, Karol Wojtyła se fait embaucher en tant qu'ouvrier dans l'usine chimique
Solvay, ce qui lui permet d'échapper au service obligatoire allemand. Cette expérience marquera
durablement sa vie : « Cette expérience de la vie ouvrière avec tous ses aspects positifs et ses misères,
aussi bien qu'à un autre niveau, les horreurs de la déportation de mes compatriotes polonais dans les
camps de la mort, ont profondément marqué mon existence. ».
Le 16 février 1941 survient le décès de son père, dernier membre vivant de sa famille.
En juin 1941, l'Allemagne nazie déclare la guerre à son alliée l'URSS et toute la Pologne passe sous le joug
nazi.
En juillet 1941, Mieczysław Kotlarczyk rejoint Cracovie avec son épouse. Ils sont hébergés dans
l'appartement de Karol Wojtyła. Un mois plus tard, avec un groupe d'acteurs incluant Karol Wojtyła,
Kotlarczyk fonde le « théâtre rhapsodique ». Ce style théâtral, d'une grande sobriété de moyens, met en
exergue le texte à travers un art déclamatoire très travailléG 6. Pour Kotlarczyk, la tension dramaturgique
provient de la « parole » exprimée et reçue, plus que d'une mise en scène spectaculaire. Ce travail sur la