File - master bae isbst

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Partie 4 :
Technologie des produits carnés
I/ Composition et structure du muscle
Le muscle correspond à un terme anatomique définissant une partie précise d’un
organisme, en aucun cas ce terme n’est utilisé pour définir un met, c’est le terme viande qui
est alors employé
I-1/ Anatomie et morphologie musculaire
 Le muscle strié est le constituant principal des carcasses des animaux de boucherie. Il
est constitué de:
 75% d’eau,
 19% de protéines,
 1 à quelques % de lipides,
 Minéraux
 substances azotées non protéiques
 Une carcasse de bovin est composée de 105 muscles différents
La composition du muscle elle-même est très variable suivant les muscles.
Ainsi la teneur en collagène et la quantité de graisse intramusculaire diffèrent.
I-1/ Structure histologique du muscle
L’unité de base du tissu musculaire est la fibre musculaire
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Les fibres musculaires, longues cellules dotées d’une activité contractile, sont
regroupées en faisceaux de taille variable.
a) Structure du muscle
Chaque fibre présente de nombreux brins, appelés myofibrilles, constitués
essentiellement de deux types de filaments protéiques :
 Les filaments fins d’actine
 Les filaments épais de myosine.
b) Composition chimique du muscle
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La composition en acide aminé des protéines de la viande est équilibrée. elles
sont riches en acide aminé indispensables, en particulier en acide aminé soufrés.
c) Le tissu conjonctif
Les fibres musculaires sont groupées en faisceaux, séparés les uns des autres
par une trame conjonctive complexe où domine le collagène, et qui est plus ou moins
structurée selon les muscles et les animaux.
La trame du tissu conjonctif représente l’armature interne du muscle.
La tendreté de la viande est très dépendante de la teneur en collagène du
muscle. Cette teneur varie entre 2 et 12 mg/g de produit frais.
Protéine de structure du tissu conjonctif, le collagène a pour rôle de transmettre
les tensions musculaires.
L’élastine et la réticuline sont les autres composantes majeures du tissu
conjonctif.
d) La graisse
La graisse intramusculaire a une influence sur la qualité gustative de la viande.
Alors que la composition du muscle est assez constante, celle de la viande est très
variable.
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I-2.Transformation du muscle en viande
L’évolution de la viande se fait en trois phases :
a. phase de pantelance
b. phase de rigidité cadavérique
c. phase de maturation
a. phase de pantelance
La phase de pantelance suit directement l’abattage. Malgré l’interruption du
courant sanguin, on observe une succession de contractions et relaxations musculaires.
Il y a donc un épuisement des réserves énergétiques, puis une mise en place de
la glycogénolyse anaérobie.
L’accumulation d’acide lactique qui s’en suit provoque ainsi une baisse du pH
qui passe de 7 à 5,5.
b. La rigidité cadavérique
L’installation de la rigidité cadavérique (ou rigormortis) est directement
perceptible sur la carcasse : la musculature devient progressivement raide et
inextensible dans les heures qui suivent la mort de l’animal.
Ce phénomène résulte de l’épuisement du composé qui permet au muscle
vivant de conserver son élasticité et qui par ailleurs fournit l’énergie nécessaire au
travail musculaire, l’adénosine triphosphate (ATP).
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c. La maturation
Après la rigidité, le muscle va être progressivement dégradé dans une suite de
processus complexes au cours desquels s’élaborent en grande partie les divers facteurs
qui conditionnent les qualités organoleptiques de la viande et en particulier la tendreté.
L’acidification permet l’activation d’enzymes qui progressivement fragmentent
les protéines du muscle et permettent ainsi son attendrissement naturel.
C’est la phase de maturation proprement dite : elle correspond à la
transformation du muscle en viande, au cours de laquelle se forment également les
précurseurs des arômes et de la saveur de la viande.
I-3/ La qualité de la viande
La qualité de la viande rouge est la somme de tous les facteurs sensoriels,
nutritifs, hygiéniques et technologiques :
1. Qualité nutritionnelle
 C'est une source de protéines (40% d'acide aminées essentiels)
 Apport en minéraux (fer, zinc) et les vitamines du groupe B
 Source d'acide gras poly insaturé à chaîne longue
2. Qualité sanitaire
a) Microbiologique: la viande est un substrat favorable au développement
des micro-organismes pathogènes.
b) Toxicologique: Teneurs en résidus (pesticides, produits de fabrication)
,Teneur en médicaments (hormones, antibiotiques)
c) Pathologique: Teneur en acide gras saturé. Présences de parasites
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3. Qualité organoleptique
i.
Couleur
ii.
Flaveur
iii. La tendreté
iv.
La jutosité
a. La couleur
Trois principaux facteurs physico-chimiques déterminent la couleur de
la viande :
i) La quantité de myoglobine présente dans le muscle : La myoglobine est
le pigment qui assure le stockage et le transport de l’oxygène dans les cellules
musculaires. Elle est à l’origine de la couleur rouge du muscle : plus il y a de
myoglobine dans le muscle, plus le rouge est intense.
ii) La forme chimique de la myoglobine :
Alors que la viande fraîche est d’une couleur rouge uniforme, on
observe, au cours de sa conservation, l’apparition progressive d’un brunissement à
sa surface.
Cette altération naturelle de la couleur au cours du temps est due à un
changement de forme chimique du pigment : c’est le phénomène d’oxydation de
la myoglobine .
iii) La structure physique du muscle :
Elle détermine sa capacité à absorber et à réfléchir la lumière. Cette
structure dépend du pH dans le muscle.
Lorsque le pH du muscle est proche de la neutralité, sa structure est telle
qu’il absorbe fortement la lumière, ce qui lui confère une couleur rouge sombre.
Lorsque le pH diminue, le muscle réfléchit plus la lumière, ce qui lui
confère une couleur plus claire.
C’est pour cette raison que dans les heures qui suivent l’abattage, le
muscle, en s’acidifiant, passe du rouge sombre au rouge clair.
b. La flaveur
Les graisses comprennent des composés qui évoluent lors de la
conservation de la viande et se transforment au cours de la cuisson pour donner à
la viande sa flaveur caractéristique.
Plus la teneur en graisses dans le muscle est importante, plus la flaveur
de la viande est intense. Cela est vrai jusqu’à un seuil de dix pour cent au-delà
duquel la flaveur n’évolue plus.
Processus de développement de la flaveur :
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c. La jutosité
La jutosité de la viande est une caractéristique perçue lors de sa
mastication. On distingue :
 la jutosité initiale ou première jutosité, quantité de suc musculaire qui
s’écoule dans la bouche aux premières mastications
Elle dépend de la teneur en eau de la viande et plus particulièrement de
l’eau dite “liée” aux protéines musculaires qui demeure dans le produit
aussi bien après hachage qu’après cuisson.
La jutosité finale ou seconde jutosité, engendrée par la salivation.
C’est le gras intramusculaire qui est essentiellement impliqué dans la
seconde jutosité, par son action stimulante de la sécrétion salivaire.
d. La tendreté
La tendreté de la viande dépend de deux éléments constitutifs du muscle:
i) Le collagène : constituant essentiel du tissu conjonctif, cette protéine
très résistante confère au muscle sa dureté de base.
« Le morceau de viande est d’autant plus dur que la quantité de collagène
est importante et que ce collagène est insoluble »
ii) Les myofibrilles : elles subissent, au cours de la maturation de la viande,
une désagrégation naturelle sous l’effet des enzymes libérées et activées
par l’acidification du muscle, ce qui provoque un attendrissement du
muscle
La maturation n’attendrit que très peu les muscles riches en collagène,
puisque la dégradation enzymatique touche les protéines des myofibrilles et
non celles du tissu conjonctif
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4. Qualité technologique
Les caractéristiques technologiques représentent l'aptitude de la viande
à la conservation et à la transformation
1. Le pouvoir de rétention d'eaux
Le pouvoir de rétention d'eaux ou capacité de rétention d'eaux est la
capacité qu'a la viande à retenir fermement sa propre eau ou de l'eau
ajoutée, et ce lors de l'application d'une force quelconque
Il est donc nécessaire de déterminer le pouvoir de rétention d'eau au cours
de la conservation (on parle alors de pertes par écoulement) mais aussi au
cours de la cuisson (on parle alors de pertes à la cuisson)
2. Le pH
Influence de façon très importante sur l'aptitude à la conservation et à la
transformation des viandes.
Un pH élevé, supérieur à 6, favorise le développement des µo, responsables
d'une altération du goût et de l'odeur de la viande, mais aussi des µo
pathogènes.
Un pH élevé entraînera également une modification de la capacité de
rétention d'eau et des qualités organoleptiques.
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