Un saut paradigmatique: du réseau psycho-neuro-immuno

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Un saut paradigmatique: du réseau psycho-neuro-immuno-endocrinien
au modèle biocognitif de la santé
Pr Jorge L. SANTIAGO
Président de la société péruvienne de PNI, Professeur de psycho-neuro-immunologie des universités de Lima
Communication pour le second congrès virtuel de psychiatrie, 2001
Résumé
La PNI s'est convertie ces dernières années en une science interdisciplinaire qui tente de dépasser le dualisme
cartésien divisant le mental et le corps. Les conceptions plus modernes de la PNI tendent à démontrer que l'unité
psycho-corporelle est sous-tendue par un réseau complexe d'interactions psycho-neuro-immuno-endocriniennes où
le système psychique, le système nerveux, le système endocrinien et le système immunitaire forment un
supersystème de contrôle de l'organisme, dans lequel les molécules de communication, les neurotransmetteurs, les
hormones et les cytokines co-agissent simultanément de façon multidirectionnelle dans tout le réseau; s'influençant
et se modulant réciproquement. Les découvertes scientifiques de la PNI produisent une révision de nos idées sur la
santé et la maladie. Toutefois, la PNI est à la recherche d'une théorie unificatrice des disciplines qui étudient
l'homme, qui dépasse les limitations qui subsistent.
En 98, Mario E. MARTINEZ a proposé une théorie unificatrice de l'humain qu'il a nommée Modèle Biocognitif, à partir
des investigations de la psycho-neuro-immunologie, l'anthropologie médicale, la théorie quantique et la théorie du
chaos. La Théorie Biocognitive considère que tous les processus en l'homme sont bio-informationnels, processus
dans lesquels la compréhension de l'unité psycho-corporelle s'étend à l'unité entre le mental, le corps, l'histoire
personnelle et la culture d'origine. Les codes bio-éthiques, intégrés à partir de la culture d'origine, interprètent les
interactions entre le champ de croyances de l'individu et les conductions nerveuses, endocriniennes et immunitaires
(NEI); modulant ainsi les processus de santé et de maladie dans la totalité du champ de bio-information.
La mémoire biocognitive s'imprime simultanément (sans localisation) dans la totalité du champ de bioinformation et
s'exprime linéairement (avec une localisation) dans les portes de manifestation à travers les conductions NEI.
La PNI rencontre dans le Modèle Biocognitif une théorie unificatrice et un saut paradigmatique dans les sciences de
l'homme.
Mots-clés: Psycho-neuro-endocrino-immunologie, modèle bio-cognitif, bio-information, théorie unificatrice
Introduction
La conception du réseau PNIE date des années 80, quand des chercheurs transdisciplinaires ont démontré
l’existence de multiples voies de communication entre les systèmes nerveux, endocrinien et immunitaire. *
Déjà, dans les années 60, SOLOMON et AMKRAUT ont fait les premiers pas dans les découvertes des relations
Corps-Esprit. A la lumière de ces découvertes, la division conceptuelle entre la psychologie, les neurosciences,
l’immunologie et l’endocrinologie est un leurre historique, et par conséquent le corps et le mental se trouvent
intégrés dans le réseau PNI et la division entre la psychologie et la médecine apparaît artificielle.
La cognition s’actualise à travers un réseau complexe de peptides qui intègre nos activités mentales, émotionnelles
et biologiques. *[…]
Toutefois la PNI a besoin d’un nouveau développement, non-linéaire, non mécaniste, basée sur la compréhension
des théories des systèmes, du chaos et de l’information et il n’existe pas encore de modèle théorique suffisamment
développé pour expliquer ces processus, un nouveau type de science à travers les applications de la théorie du
chaos et de la complexité.
Le modèle biocognitif, originalement développé par le neuropsychologue clinicien Mario E.MARTINEZ (98) dans la
recherche d’une science unifiée de l’homme, basée sur les études faites en PNI, neurosciences, anthropologie
médicale, phénoménologie de Merleau-Ponty, physique quantique et théorie du chaos, intègre les découvertes des
diverses disciplines et considère l’homme comme une totalité, unifiant de façon dynamique le mental, le corps,
l’histoire personnelle et culturelle.
La théorie biocognitive propose une épistémologie de la bio-information qui suggère comment la cognition et la
biologie co-émergent dans l’histoire culturelle pour créer une réalité personnelle qui module les processus de santé
et de maladie. Je propose que la PNI puisse trouver dans le modèle bio-cognitif le nouveau développement posé
par SOLOMON, une nouvelle science de la bio-information, un champ unifié, d’où le concept de réseau PNIE évolue
vers le concept de Champ de bio-information, heuristiquement plus riche de meilleures possibilités, en une nouvelle
science de la vie pour le XXIeme siècle.
Le réseau psycho-neuro-immuno-endocrine
L’influence des pensées et des émotions sur la physiologie de l’organisme et le rôle du stress dans la santé et la
maladie est sous-tendue par l’existence du réseau PNIE. Par son intermédiaire, l’activité mentale influence les
niveaux nerveux, immunitaire et endocrinien à travers la libération de molécules de communication à activité
multidirectionnelle.
Candace PERT a attiré notre attention sur les peptides des émotions et propose que l’esprit se trouve dans tout le
corps. Il signale que le corps est inséparable du mental, les neuropeptides et leurs récepteurs étant dans le corps et
l’esprit étant dans le corps. C’est un réseau avec le système nerveux, hormonal, gastro-intestinal et immunitaire
pour communiquer entre eux via les peptides ou les récepteurs spécifiques de ces peptides.(Pert 97)
L'activité mentale à travers les mécanismes de plasticité synaptique produit des modifications neurochimiques et
physiologiques dans le cerveau avec des modifications dans les réseaux neuronaux. Les psychothérapies
réorganisent aussi les réseaux neuronaux à différents niveaux du cerveau en produisant des changements plus ou
moins permanents selon leur efficacité (Liggan 1999).
Une des hormones qui augmentent pendant le stress chronique, le cortisol, produit une diminution de la
plasticité synaptique et elle atrophie des dendrites dans l'hippocampe, en altérant ainsi les mécanismes de
consolidation de la mérnoire et le contrôle de la boucle de rétro-action hippocampo-hipothalamo-hipophysosurrénalienne. (DeNicola 1987) (Magarinos 1987, 1998) (MacEwen 1998).
On connaît aujourd'hui l'important rôle de l'amygdale cérébrale comme intégrateur corps-esprit des réponses
émotionnelles, étant donné ses connexions riches avec le cortex cérébral, le thalamus, l'hippocampe,
l'hypothalamus, le tronc encéphalique.
Des réponses émotionnelles comme la peur et la colère produisent un état physiologique d'activation
caractéristique du stress avec des effets délétères pour la santé si elles sont permanentes. Les connexions
bidirectionnelles entre le cortex préfrontal et l'amygdale expliquent comment les pensées sont mises en rapport avec
les émotions et avec l’activité physiologique. (Ledoux 1997).
Les Systèmes Immunitaire et Endocrinien sont richement innervés et répondent en conséquence aux signaux neurochimiques de notre activité mentale. La découverte s'avère fascinante sur les modifications comportementales,
cognitives, émotionnelles et physiologiques produites par les cytokines ILI, IL2, IL6, IFN gamma, TNF, dont l'action
avant insoupçonnée sur diverses structures cérébrales ouvrent un nouveau panorama dans la compréhension de
divers traitements comportementaux et psychiatriques (Muller, 1998). Selon F. Varela et l' immunologiste Antonio
Coutinho, le système immunitaire possède une activité cognitive et est responsable de l'identité moléculaire
du corps, en constant dialogue avec le système nerveux, deux systèmes cognitifs interactifs.
(Capra, 1998)
La participation des hormones du thymus dans diverses aires cérébrales et leur action comme peptides
immunorégulateurs (Hall, 1985), fait du thymus un carrefour neuro-immunoendocrinien où convergent de
nombreuses hormones, NT et cytokines pour moduler son activité (Santiago 1999 ) ( Savino 2000), cellules
immunitaires productrices de cytoquines, hormones et neuro-transmetteurs "morceaux de cerveau qui flottent par le
corps", (Pert, 1997) l'action de la glande pinéale et sa mélatonine dans la synchronisation à la lumière avec les
rythmes biologiques et leur activité à différents niveaux PNIE, (Maestroni, 1997), (Cardinali, 2000).
Toutes ces relations complexes confirment l'existence d'un réseau psycho-neuro-immuno-endocrinien où la
modification de d'un de ses composants va produire des modifications dans tout le réseau (Bonet 1998) et
par conséquent influencer la santé et la maladie.
Nous pouvons comprendre et ainsi influencer les pensées et les émotions des différents composants du réseau. Le
modèle de réseau permet d'apercevoir aussi des possibilités pharmacologiques différentes.
UN PONT ENTRE LA PSYCHONEUROIMMUNOLOGIE ET LE MODELE BIOCOGNITIF :
Je considère toutefois que la PNI n'a pas encore franchi le pas définitif pour se détacher de la pensée
réductionniste et dualiste qu' elle essaye de dépasser, ce pas sera seulement possible quand elle rencontrera un
modèle théorique cohérent qui intègre et explique les découvertes scientifiques obtenues à partir de ses nombreux
versants interdisciplinaires.
La définition classique de la PNI comme l'étude des interrelations fonctionnelles entre l'esprit et les système nerveux,
immunitaires et endocriniens maintient encore un aspect mécaniste.
A présent que de nombreuses études cliniques ont démontré que les interventions psychologiques peuvent
contribuer à améliorer l'état immunologique des patients avec des maladies auto-immunes, cancers ou
asthme (Spiegel, 89) (Castes 98); les thérapies utilisées existaient déjà avant l'apparition de la PNI
et elles s’adressent séparément aux composantes psychologiques ou physiologiques comme la relaxation et d'autres
interventions qui s'occupent des symptômes.
L'efficacité thérapeutique pourrait être meilleure si étaient utilisés des modèles qui tiennent compte simultanément
de l'unité corps-esprit.
LE MODELE BIO-COGNITIF
Le modèle biocognitif proposé par Martinez (98) élargit la vision de la PNI en incorporant l'anthropologie médicale et
en considérant que l'homme dépend de façon indissociable de son histoire personnelle et culturelle. Les deux
définissent le champ de croyances de l'individu.
Lolas (91) indique la nécessité d'une métathéorie dans la médecine qui inclue la culture, en indiquant que la
médecine, par son caractère même de savoir-faire, n’est pas une connaissance absolue, mais relative au contexte
culturel, culture qui la nourrit, et à la société de laquelle elle est au service.
Meeroff (2000), attire notre attention sur le modèle anthropologique en médecine, comme un concept intégrateur de
la santé pour le XXIeme siècle.
Martinez (98) incorpore aussi dans le modèle biocognitif la physique quantique et la théorie du chaos en utilisant le
concept quantique de champs pour définir un espace de bio-information avec des frontières perméables, et en
distinguant des niveaux de complexité.
Capra (85) pose la nécessité d'un nouveau paradigme, d'une nouvelle vision de la réalité, de la transition d'une
conception mécaniste à une conception holistique de la réalité.
Prigogine (96) s’est demandé quelles étaient les relations existant entre les théories du chaos et de la complexité
avec les autres sciences.
Dans le modèle biocognitif, la coémergence de l'esprit, du corps, de la culture et de l'histoire personnelle se
rassemble en une unité nommée Champ de Bio-information. Quand il existe une communication entre les
champs, coémerge une nouvelle bio-information qui essaye d'obtenir la signification la plus importante et atteindre la
stabilité des horizons.
Dans ce nouveau langage, nous réalisons que la compréhension de l'homme comme individu (corps-esprit) s'étend à
l'esprit, le corps, la culture et l'histoire personnelle (Champ de Bio-information), l'individu comme champ de bioinformation qui dans son interaction écologique avec les autres individus modifie sa propre bio-information, quand
dans cette interaction se produit une instabilité chronique des horizons, la conséquence est le stress et la maladie.
Le concept de champ de bioinformation résoud ce qu'on appelle le problème corps-esprit.
La bioinformation s'imprime ou s'enregistre dans la totalité du champ. Le modèle biocognitif propose qu'en
concordance avec la théorie quantique et le chaos, l'enregistrement se réalise simultanément et de façon non-locale
dans la totalité du champ de bioinformation (dans toutes les cellules)et se communique linéairement et de façon
localisable au travers des connexions du réseau NEI et s'exprime au niveau des portes de manifestation dans tout
le corps (Martinez 98).
En se basant sur la théorie du chaos, le modèle biocognitif postule que l'impression totale du champ de
bioinformation se trouve sous forme fractale, décontextualisée, archivée de façon itérative (Mémoire Biocognitive), la
récupération de la bioinformation à partir des biocognitions se recontextualisant et s'exprimant linéairement. Le
processus d'itération maintient la totalité de la bioinformation dans chacune des fractales.
Le modèle biocognitif présente une grande richesse heuristique et nous permet de considérer tous les processus
coprs-esprit comme des processus bioinformationnels.
Dans ce modèle, les codes bioéthiques se transforment en juges qui définissent si le champ de bioinformation se
dirige vers la stabilité ou l'instabilté des horizons. La signification survient en résolvant l'instabilité des horizons quand
elle obtient sa pertinence contextuelle maximale.
Le champ de croyances, qui prend son origine dans l'histoire de l'individu confrontée avec sa culture d'origine, crée
un horizon, une frontière entre ce qui lui est propre et ce qui ne lui pas propre, cette frontière est instable et est régie
par les lois du chaos. L'interprétation des évènements guidée par les codes bioéthiques devient un nouvel
enregistrement total dans le champ de bioinformtion.
Codes Bioéthiques
Les unités affectivo-cognitives des codes bio-éthiques: peur-désespoir (code-frontière), colère-mortification (code
exécutant), empathie-espérance, amour-foi (code pionnier), permettent les changements au niveau de la totalité du
champ de bioinformation.
Chaque unité affectivo-cognitive dans son histoire culturelle cause des changements dans les horizons, lesquels
sont les paramètres effecteurs. Les frontières biocognitives sont précurseurs de la peur et quand elles sont violées
(code frontière) elles sécrètent cette peur à tous les niveaux.
Par exemple, le manque de défense au niveau du champ causera une hypoactivité cellulaire dans toutes les cellules
du champ y compris les cellules immuno-compétentes et la haine de soi causera de l'agressivité ou une
hyperactivité au niveau du champ dans toutes les cellules y compris les cellules immuno-compétentes.
Dans l'autre sens, l'empathie au niveau du champ se transmet au niveau cellulaire (code pionnier). La thérapie
biocognitive cherche à trouver le stade d'évolution des codes bio-éthiques des patients (MARTINEZ 2000).
Applications thérapeutiques du modèle biocognitif
Récemment, nous commençons à nous apercevoir des énormes implications thérapeutiques du modèle biocognitif,
un de ses meilleurs apports.
La possibilité d'influencer grâce à des techniques affectivo-imaginaires et d'autres techniques biocognitives les
connexions du réseau NIE et par conséquent la santé. Le modèle biocognitif considère le champ de croyances
comme une unité affectivo-cognitivo-culturelle (biocognition) dont le guidage par les codes bioéthiques fait
coémerger avec le réseau NEI de la bioinformation nouvelle.
Le modèle biocognitif agit plus spécifiquement que la PNI en ce sens qu'il dirige l'attention thérapeutique sur les
populations cellulaires ou les peptides du réseau NEI et d'autres molécules de communication.
En 2001 nous indiquions que les interactions cellulaires reflétaient les interprétations bio-culturelles en recherche de
la pertinence du contexte, et en se reflétant, les évènements biocognitifs au niveau cellulaire incorporent un nouveau
concept que nous avons nommé « cytoculture ».
Dans certaines recherches en PNI nous avons trouvé des relations entre les expressions affectivo-cognitives et
les réponses des cellules immunitaires. Par exemple : réduire l’anxiété liée à la maladie augmente les CD4 et
augmenter l’assertivité augmente les lymphocytes CD8 et les NK (Naliboff, Solomon 95).
Confier des secrets associés à de la culpabilité augmente les lymphocytes (Pennebaker, Kiecol-Glaser 88) ;
Les hormones de stress affaiblissent les fonctions immunologiques en réduisant les NK (Nair, Schwartz 95).
Ces exemples montrent comment les expressions affectivo-cognitives respectent spécifiquement les populations
cellulaires ou les peptides de communication.
LE RESEAU NEI ET LE VIP DANS LE MODELE BIOCOGNITIF
Le peptide intestinal vaso-actif est un peptide de 28 acides aminés, avec une activité multi-directionnelle dans le
réseau NEI et dans tout l’organisme. Le VIP possède des propriétés immunorégulatrices et stimule le chimiotactisme
des lymphocytes CD4 et CD8 (Johnston 94). Il module l’atmosphère du thymus et est produit aussi pour les
thymocytes (Delgado 99). Le VIP module le développement neurologique et la croissance embryonnaire, possède
une activité trophique dans le cerveau, stimule l’astrocytogénèse et protège le système nerveux de substances
neurotoxiques.*
Il participe aussi à la régulation du cycle reproducteur et l’ovulation.*
Il module la production de prolactine, l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien, la sécrétion d’hormones
pancréatiques, la pression artérielle, la digestion, l’hématopoièse et la croissance cellulaire.*
Il produit une vasodilatation coronaire.* Il stimule la relaxation des muscles lisses dans le tractus respiratoire, digestif
et urogénital.* Il régule le flux d’eau dans l’intestin, participe à la régulation de la croissance et produit une bronchodilatation.*
Ces propriétés du VIP en font une molécule ubiquitaire avec une activité dans tout l’organisme.*
Pert (97) considère le VIP comme la manifestation hormonale de l’amour de soi.
VIP et HIV
Le VIP a la capacité de bloquer l'action immunotoxique sur les CD4 et neurotoxique du VIH à l'union de la
glycoproteine 120 de l'enveloppe du virus. La glp120 du virus se fixe sur un recepteur du lymphocyte CD4, entraînant
des effets toxiques sur cette cellule, car cette liaison glp120-recepteur du CD4 permet l'entrée du VIH dans le
lymphocyte. Aussi la glp120 est-elle responsable de la neurotoxicité du VIH.
Le chercheur en neurosciences Candace PERT et l'immunologiste Michael RUFF désignent le peptide T comme
capable de mimer les actions du VIP dans l'organisme, ceci étant une première tentative de répliquer le processus
normal du réseau NEI (Martinez 2001).
PSYCHOPHARMACOLOGIE BIOCOGNITIVE
Le modèle biocognitif soutient que l'on peut intervenir de façon thérapeutique par des techniques qui agissent au
niveau du réseau NEI. Suite à l'exemple du VIP, qui se libère durant les actes cognitifs d'amour de soi (PERT,
97), s'utilisent des techniques affectivo-cognitives combinées avec des exercices respiratoires. Durant la thérapie
avec des patients séropositifs, sont créées en imaginaire des situations bioculturelles qui réparent le processus
cyto-culturel dégradé. Dans ce cas, le VIP se trouve augmenté et peut neutraliser la glp120 du VIH. Dans la lignée
du travail de PERT et RUFF, il s'agit de discerner les molécules qui agissent de façon thérapeutique en mimant les
effets des peptides du réseau Neuro-Endocrino-Immunitaire.
La psychopharmacologie biocognitive se présente comme la prochaine avancée thérapeutique dans les sciences de
la vie.
CONCLUSIONS
L'intention du présent travail est d'établir un pont entre la Psycho-neuro-immunologie et le modèle biocognitif, la
question actuelle étant: "la Psycho-neuro-immunologie nécessite-t-elle un modèle théorique?" Je crois que chaque
fois que de nombreux professionnels se consacrent à la PNI, ils découvrent dans leurs travaux interdisciplinaires la
nécessité d'un modèle intégrateur dont la PNI ne dispose pas encore. Au début du 3e millénaire, le dualisme corpsesprit cartésien se dissout pendant que la PNI continue d'accumuler des données scientifiques mais sans aucune
théorie unificatrice.
Aussi croyons nous qu'il est nécessaire de faire un saut paradigmatique dans un modèle cohérent qui intègre à la
PNI les nouveaux apports de l'anthropologie médicale, de la physique quantique et de la théorie du chaos.
Je désire clarifier que le modèle biocognitif reconnait que la PNI est une collaboration interdisciplinaire qui ne peut se
réduire à une spécialité clinique. Par conséquent, le modèle biocognitif propose de recontextualiser les prémisses
que les différentes disciplines apportent à la PNI pour créer un champ unifié dans les sciences de la vie où la cause
et les conséquences sont réciproques et coémergent contextuellement. Si le modèle biocognitif venait à se convertir
en ce nouveau modèle, seul le temps le dira, je vous invite à l'envisager, le discuter et le nuancer, car seuls les
échanges féconds d'opinions permettront d'obtenir des conclusions et d'atteindre un consensus.
NOTES
(1) Modèle biocognitif
La théorie biocognitive conceptualise la réalité personnelle comme un champ de bioinformation dans lequel l'esprit,
le corps et l'histoire culturelle du sujet fonctionnent en une unité inséparable qui module les processus de santé et
de maladie. Ces processus se régulent à travers les codes bioéthiques qui reflètent la réalité collective de l'histoire
personnelle et culturelle de l'individu. La bioinformation, qui se régule à travers les codes bioéthiques, se reflète dans
les processus cognitifs et biologiques (biocognitifs). La théorie biocognitive considère les causalités ascendantes et
descendantes comme des modèles qui présente l'information de façon fragmentée et à, sa place, offre plutôt
comme alternative la causalité du contextualisme coémergent, lequel explique les processus linéaires et simultanés
qui surviennent dans un champ de bioinformation.
(2) Champ de bioinformation: la bioinformation est contenue holographiquement dans la totalité du champ
biocognitif. Elle s'y archive en un enregistrement total avec un potentiel d'expression infini dans l'espace des phases
du champ et s'y exprime localement à travers les "portes de manifestation" en accord avec le contexte bioculturel et
les limites biocognitives. A la différence de la mémoire connexionniste ou associative, la théorie biocognitive
remplace le concept de symboles par les codes précurseurs , lesquels sont enregistrés comme des potentiels
d'action, pour être activés par les contextes qui coémergent dans la bioinformation.
(3) Portes (vestibules) de manifestation: secteurs où une partie de l'enregistrement total du champ de
bioinformation s'exprime en accord avec le contexte bioculturel pour obtenir une cohérence maximale. Bien que les
portes de manifestation conduisent une information qui paraît être complète et produite à travers une causalité
ascendante (réductionnisme) ou descendante (mentalisme), elles présentent seulement une manifestation partielle
de la bioinformation totale du champ qui est observé. Pour obtenir une information plus complète, il est nécessaire
d'introduire une causalité de contextualisme coémergent, lequel dévoile des processus linéaires (localisés) et des
processus simultanés (non localisés) dans le champ de bioinformation.
(4) Codes bioéthiques: Paramètres cognitifs de contrôle basés sur l'histoire personnelle et culturelle de l'individu et
exprimés dans les processus biologiques. Ces codes définissent , interprètent et jugent le comportement personnel
de chacun avec des règles d'acceptation ou de rejet que l'individu assimile à partir de son histoire culturelle. Les
codes bioéthiques comprennent le code frontière, le code exécutant et le code pionier:
-code portier (ou code gardien): délimite les horizons des champs de croyances et les maintiennent affectivement
avec la peur et cognitivement avec l'anticipation catastrophique, définissant ce qui est familier ou étranger dans le
monde personnel (champs de croyances). Les violations des horizons créent une instabilité chaotique et, comme le
code porteur fonctionne comme un lien affectivo-cognitif aversif, il ne solutionne pas l'instabilité des horizons et par
conséquent recule ou empêche l'expansion des champs de croyances.
-code exécutant: les paramètres cognitifs avec une expression biologique qui réagit aux violations des horizons ou
aux conflits bio-éthiques avec des méthodes de contrôle définies par l'histoire personnelle et la culture de l'individu.
Ces contrôles à caractère idiosynchrasique, comportent cognitivement l'auto-sabotage et l'auto-critique et
affectivement la haine de soi, la culpabilité et autres émotions auto-destructrices.
-code pionnier: le plus évolué des trois codes, fonctionnement cognitivement avec l'espérance (anticipation
positive), la foi (entreprendre sans garantie de résultat), et affectivement avec l'empathie et la compassion. Le code
pionnier étend les horizons en explorant de nouveaux contextes. Le lien affectivo-cognitif créé par la compassion et
l'espérance permet un saut des horizons, pendant que le lien créé par la compassion et la foi permet la fusion de ces
horizons. Le saut empathique povoque une instabilité des horizons (état chaotique) et l'attente positive permet la
navigation pendant le processus d'instabilité chaotique. Mais seule la liaison affectivo-cognitive créée par la
compassion et la foi peut établir le chaos et créer une fusion des horizons (c'est-à-dire une cohérence entre le nouvel
horizon personnel et son nouveau contexte). C'est-à-dire que l'empathie avec l'espérance permettent un saut
temporaire parce qu'elles ne font pas disparaître l'instabilité chaotique. Par contre, la compassion avec la foi
stabilisent les horizons chaotiques en créant une cohérence et en permettant une extension permanente dans les
champs de croyance (Martinez 98).
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