
Le réseau psycho-neuro-immuno-endocrine
L’influence des pensées et des émotions sur la physiologie de l’organisme et le rôle du stress dans la santé et la
maladie est sous-tendue par l’existence du réseau PNIE. Par son intermédiaire, l’activité mentale influence les
niveaux nerveux, immunitaire et endocrinien à travers la libération de molécules de communication à activité
multidirectionnelle.
Candace PERT a attiré notre attention sur les peptides des émotions et propose que l’esprit se trouve dans tout le
corps. Il signale que le corps est inséparable du mental, les neuropeptides et leurs récepteurs étant dans le corps et
l’esprit étant dans le corps. C’est un réseau avec le système nerveux, hormonal, gastro-intestinal et immunitaire
pour communiquer entre eux via les peptides ou les récepteurs spécifiques de ces peptides.(Pert 97)
L'activité mentale à travers les mécanismes de plasticité synaptique produit des modifications neurochimiques et
physiologiques dans le cerveau avec des modifications dans les réseaux neuronaux. Les psychothérapies
réorganisent aussi les réseaux neuronaux à différents niveaux du cerveau en produisant des changements plus ou
moins permanents selon leur efficacité (Liggan 1999).
Une des hormones qui augmentent pendant le stress chronique, le cortisol, produit une diminution de la
plasticité synaptique et elle atrophie des dendrites dans l'hippocampe, en altérant ainsi les mécanismes de
consolidation de la mérnoire et le contrôle de la boucle de rétro-action hippocampo-hipothalamo-hipophyso-
surrénalienne. (DeNicola 1987) (Magarinos 1987, 1998) (MacEwen 1998).
On connaît aujourd'hui l'important rôle de l'amygdale cérébrale comme intégrateur corps-esprit des réponses
émotionnelles, étant donné ses connexions riches avec le cortex cérébral, le thalamus, l'hippocampe,
l'hypothalamus, le tronc encéphalique.
Des réponses émotionnelles comme la peur et la colère produisent un état physiologique d'activation
caractéristique du stress avec des effets délétères pour la santé si elles sont permanentes. Les connexions
bidirectionnelles entre le cortex préfrontal et l'amygdale expliquent comment les pensées sont mises en rapport avec
les émotions et avec l’activité physiologique. (Ledoux 1997).
Les Systèmes Immunitaire et Endocrinien sont richement innervés et répondent en conséquence aux signaux neuro-
chimiques de notre activité mentale. La découverte s'avère fascinante sur les modifications comportementales,
cognitives, émotionnelles et physiologiques produites par les cytokines ILI, IL2, IL6, IFN gamma, TNF, dont l'action
avant insoupçonnée sur diverses structures cérébrales ouvrent un nouveau panorama dans la compréhension de
divers traitements comportementaux et psychiatriques (Muller, 1998). Selon F. Varela et l' immunologiste Antonio
Coutinho, le système immunitaire possède une activité cognitive et est responsable de l'identité moléculaire
du corps, en constant dialogue avec le système nerveux, deux systèmes cognitifs interactifs.
(Capra, 1998)
La participation des hormones du thymus dans diverses aires cérébrales et leur action comme peptides
immunorégulateurs (Hall, 1985), fait du thymus un carrefour neuro-immunoendocrinien où convergent de
nombreuses hormones, NT et cytokines pour moduler son activité (Santiago 1999 ) ( Savino 2000), cellules
immunitaires productrices de cytoquines, hormones et neuro-transmetteurs "morceaux de cerveau qui flottent par le
corps", (Pert, 1997) l'action de la glande pinéale et sa mélatonine dans la synchronisation à la lumière avec les
rythmes biologiques et leur activité à différents niveaux PNIE, (Maestroni, 1997), (Cardinali, 2000).
Toutes ces relations complexes confirment l'existence d'un réseau psycho-neuro-immuno-endocrinien où la
modification de d'un de ses composants va produire des modifications dans tout le réseau (Bonet 1998) et
par conséquent influencer la santé et la maladie.
Nous pouvons comprendre et ainsi influencer les pensées et les émotions des différents composants du réseau. Le
modèle de réseau permet d'apercevoir aussi des possibilités pharmacologiques différentes.
UN PONT ENTRE LA PSYCHONEUROIMMUNOLOGIE ET LE MODELE BIOCOGNITIF :
Je considère toutefois que la PNI n'a pas encore franchi le pas définitif pour se détacher de la pensée
réductionniste et dualiste qu' elle essaye de dépasser, ce pas sera seulement possible quand elle rencontrera un
modèle théorique cohérent qui intègre et explique les découvertes scientifiques obtenues à partir de ses nombreux
versants interdisciplinaires.
La définition classique de la PNI comme l'étude des interrelations fonctionnelles entre l'esprit et les système nerveux,
immunitaires et endocriniens maintient encore un aspect mécaniste.
A présent que de nombreuses études cliniques ont démontré que les interventions psychologiques peuvent
contribuer à améliorer l'état immunologique des patients avec des maladies auto-immunes, cancers ou
asthme (Spiegel, 89) (Castes 98); les thérapies utilisées existaient déjà avant l'apparition de la PNI
et elles s’adressent séparément aux composantes psychologiques ou physiologiques comme la relaxation et d'autres
interventions qui s'occupent des symptômes.