arabes, et le prophète l'a accepté, car il a respecté cette tradition ancestrale. Il l'a fait aussi du fait que l''islam
des origines n'était pas pudibond, autorisant même le sexe durant le pèlerinage.
Certes, cela n'allait pas durer et sera finalement changé par la suite, après la mort du prophète; ce fut l'œuvre
des jurisconsultes dans un effort de jurisprudence qui était influencé par la tradition judéo-chrétienne où le nu,
justement, était bel et bien un péché.
Rappeler cet aspect important de l'islam, c'est signaler aux pudibondes et aux intégristes qu'ils se trompent de
religion, y important ce qui n'en fait point partie. Alors, verra-t-on Ennahdha new look, en matière de libertés
en islam, rompre avec la conception antique et anti-islamique, cette tradition judéo-chrétienne?
Rappel qu'il n'est nulle obligation absolue de jeûner
Plus précisément, en matière de jeûne, Ennahdha répudiera-t-il enfin le ramadan rigoriste auquel il s'attachait
où la foi n'est plus réelle, n'étant que dans l'ostentation et la forme trompeuse, négligeant le fond, la vraie
ferveur religieuse devant demeurer discrète ?
Verra-t-on le parti islamiste déclarer enfin haut et fort son adhésion à un mois de ramadan qui soit de piété
authentique, étant celui des libertés des fidèles? Un mois où tout se passera comme avant ramadan en termes
d'activités économiques et de libertés, le jeûne ne devant être que sincère, en une preuve tangible d'une foi
réelle et non d'ostentation.
Or, une telle authenticité ne peut être effective que dans un milieu où nul n'est contraint à simuler et à
dissimuler; où donc on a loisir de jeûner ou de ne pas jeûner. Car, en islam vrai, la volonté de jeûner n'est
sincère qu'avec la possibilité de résister à la tentation de ne pas le faire, surtout au milieu de ceux qui ne sont
pas convaincus par le jeûne et qui ne le font pas, étant justement libres de ne pas le faire.
Assurément, c'est donner ainsi la plus sérieuse des preuves de piété, tout en étant prêt à subir l'épreuve à réussir
par les plus sincères fidèles que leur impose Dieu pour les distinguer des hypocrites. Cette épreuve est de
jeûner parmi ceux qui ne jeûnent pas et de le faire pour Dieu seul, sans se soucier de ses créatures dont il est
seul comptable des agissements.
Faut-il le rappeler aux ignorants se croyants savants? Le jeûne en islam n'a jamais été une obligation absolue !
Jeûner est certes une obligation légale; mais elle s'impose moins au croyant qu'il ne se l'impose librement, et
surtout par conviction. Ainsi, ne jeûne pas celui qui le fait par contrainte ou pour tromper; cela contredit
l'essence de l'islam qui accorde une importance capitale à l'honnêteté et à la pureté de l'intention.
Rappel que la foi islamique est une libre conscience
On l'oublie souvent : la foi islamique et l'adhésion au dogme doivent être sincères, sinon on ne fait pas partie
des vrais fidèles de cette foi, relevant plutôt de la catégorie des hypocrites.
Or, l'islam tolère ces derniers, faussaires de la foi, car il table justement — dans la clémence et la miséricorde
divines sans limites — sur leur évolution vers la foi véritable de leur propre fait, librement et sans contrainte,
sinon celle de la conscience et au vu de l'exemple des plus pieux. C'est cela le jihad akbar, seul jihad
désormais licite en islam.
Au vrai, on ne doit jamais oublier que l'islam est avant tout une fois de libertés. C'est pour cela que le fidèle
musulman — le vrai — se soumet totalement, corps et âme, à Allah, son créateur. Et il le fait d'autant mieux
que c'est l'acte d'un être libre, conscient et responsable de ses faits et gestes. Voilà le musulman vrai non pas
celui qui se joue la comédie et la joue à autrui. Car s'il ne se voit pas altérer ainsi sa foi, Dieu le voit et le juge.