
Page 5 sur 44
1.2.3. Poursuite du bilan et stabilisation des lésions
Le bilan peut être complété dès que les mesures d'urgence dictées par la situation ont été prises. Il consiste à
préciser la plainte de la victime ou les lésions qu'elle présente et leur répercussion sur les grandes fonctions
vitales.
Lorsqu'il s'agit d'une maladie, il convient de préciser la plainte formulée par le malade, en interrogeant au besoin
l'entourage ou les témoins :
sa nature : douleur, gêne, brûlure...
sa localisation anatomique
son mode de survenue : effort,, repas, émotion, pendant le sommeil...
sa chronologie : heure de survenue, évolution dans le temps
l'effet du traitement éventuellement commencé
les antécédents du patient et le traitement habituellement suivi sont également notés.
A l'occasion d'un traumatisme, il faut, préciser le mécanisme de l'accident en interrogeant la victime et les témoins
et en apprécier la violence. L'examen du blessé doit être systématique et complet, de la tête aux pieds, en
recherchant les déformations évidentes, les zones douloureuses, la capacité de bouger, la notion d'une perte de
connaissance transitoire...
Pour une femme enceinte, il faut chercher à connaître l'âge de la grossesse (ou la date des dernières règles), le
terme prévu (date de l'accouchement) et préciser la menace en fonction de l'évolution des contractions (fréquence,
durée, perte des eaux, envie de pousser), des antécédents obstétricaux de la patiente (autres grossesses,
accouchements)...
Dans tous les cas, les répercussions sur les grandes fonctions vitales doivent être recherchées avec précision en
complétant le bilan d'urgence :
signes d'atteinte nerveuse : altération de la conscience, trouble du comportement, état des pupilles...
fréquence et qualité de la ventilation, signes de détresse respiratoire
fréquence et qualité du pouls, de la circulation périphérique...
Ce bilan permet de prendre les mesures adaptées aux signes présentés par la victime comme, par exemple,
l'immobilisation provisoire des atteintes traumatiques, la protection des plaies dans un emballage, l'installation du
patient dans une position d'attente adaptée, l'oxygénothérapie...
1.2.4. Transmission du bilan
La voie téléphonique est le mode de transmission le 'plus confortable pour l'appelant comme pour le coordinateur
car c'est un mode de communication discret qui facilite l'échange des informations. A défaut, on peut utiliser le
réseau radiophonique mais il impose une rigueur de transmission et peut se révéler gênant lorsque la liaison est de
mauvaise qualité ou que le bilan nécessite une certaine discrétion.
Le bilan adressé à la coordination comprend normalement, dans l'ordre suivant :
la présentation de l'équipe avec l'adresse d'intervention (suivies si nécessaire, en cas de transmission par
radio, d'un message de priorité de type: " FLASH, ASAP , PRIORITE 1 ")
les circonstances de l'appel (malaise, accident...
la nature de la plainte, de la détresse ou des lésions principales
le bilan des fonctions vitales : nerveuse, respiratoire et circulatoire
la transmission de données complémentaires utiles (reste de l'examen de la victime, premiers gestes
effectués, évolution ... ).
Ces éléments sont consignés sur la fiche bilan. Elle permet une retransmission fidèle du bilan initial aux personnels
à qui la victime est confiée et permet de conserver une trace écrite de l'intervention.
1.2.5. Surveillance et mise en condition
Les premières mesures prises permettent d améliorer ou de stabiliser l'état de la victime. Mais le rôle du secouriste
n'est pas terminé : il doit vérifier que sa victime ne s'aggrave pas secondairement et terminer sa mise en condition
en vue du transport lorsque celui-ci a été décidé.
La surveillance est une étape importante qui consiste à répéter l'examen de la victime à intervalles réguliers
(grandes fonctions vitales, plainte formulée ). Elle permet de juger de 1'efficacité des gestes entrepris et de les
adapter si besoin :
pendant une ventilation artificielle : vérifier l'efficacité des insufflations, l'absence de fuite, surveiller 1
évolution de la coloration cutanée, guetter la reprise d'une ventilation autonome efficace, compléter la
libération des voies aériennes...
lors d'un MCE : faire contrôler le pouls carotidien qui doit être perceptible au moment du massage,
surveiller la coloration cutanée, l'évolution des pupilles, vérifier toutes les 2 minutes que le cœur n'est pas
reparti en prenant le pouls pendant une brève pause du massage...
On doit aussi surveiller les pansements, le matériel d'immobilisation, l'évolution de la douleur, contrôler l'absence
d'atteinte circulatoire au niveau du membre immobilisé, de reprise d'une hémorragie...
L'évolution de la victime est notée sur la fiche et une aggravation justifie de renouveler sans délai le contact avec la
coordination médicale, quelle que soit la phase de prise en charge, que ce soit sur les lieux de la détresse, au
cours du transport, ou à la porte des urgences de l'hôpital.
La mise en condition finale comporte, lorsque ces gestes n'ont pas encore été effectués