Le 20.01.04 RAPPORT ENTRE SOCIOLOGIE ET HISTOIRE *** Michèle Becquemin 1 Rapport entre sociologie et histoire Michèle Becquemin Le 20.01.04 Rapport entre sociologie et histoire – Michèle Becquemin Introduction : La sociologie c’est généralement l’étude du présent photographié à un moment donné pour démontrer ce que l’on dit, il faut souvent aller chercher dans les faits sociaux antérieurs pour voir l’évolution. On retrace de façon linéaire cette évolution (différentes lois par exemple : protection de l’enfance et aussi les controverses) A ne pas faire : en préambule, on utilise des ouvrages de seconde main, ce qui influence la recherche. a) En dehors, d’une possible généalogie, on peut étudier à fond une période passée en lien avec une période présente (ex. prévention spécialisée) Travaux toujours très intéressants → culture professionnelle b) Les étapes clefs de la construction de la pensée autour d’un problème ex. enfance en danger - reforme de l’autorité parentale – protection des mineurs – 3 étapes significatives de l’histoire d’une institution, d’un problème c) Choisir un objet historique pour lui-même Ex : les femmes à l’usine entre les deux guerres Comment elles étaient vues par les stagiaires de l’école supérieure de service social (Annie Foucauld) – utilisation de 29 rapports de stage Rapports de stage + commentaires autour A chaque fois se pose le problème de ?? différentes positions. Bibliographiei Trois phases successives : 1) L’histoire positiviste ou culte du document (1870 – 1930) 2) La nouvelle histoire : 1930 – 1970 annales 3) Période de fragmentation de la discipline : crise ou tournant de 70 à nos jours Contexte de la naissance de la discipline a) l’arrivée des positivistes correspond à la recherche d’une scientificité et à une volonté politique d’enraciner la troisième république – période représentée par Jules Michelet – Historien de la révolution 19ème siècle (attaché à l’Histoire de la révolution), connu pour sa relation quasi-mystique des documents d’archives, idéalise les événements et écrit sur un mode littéraire et romantique. 2 Rapport entre sociologie et histoire Michèle Becquemin Le 20.01.04 Méthode qui remise en cause par les positivistes qui pensent que c’est l’expérimentation et l’observation qui doivent primer → retrouver les témoins – documents croisés. Dans les 2 cas, il y a un souci très net de participer à la construction de la république mais débat sur la scientificité Approche particulière des régions « régionalisme » et des populations → patriotisme « Le tour de France de 2 enfants » concours de monographie locale (1 endroit de France) s’adressant à des étudiants – Cela débouchera sur la loi de 1889 sur le droit du sol. L’histoire s’est alliée à la géographie (Histoire du milieu) Lien entre le sol (composition) et les activités humaines. Fastel de Coulanges est plus réservé sur le sentiment républicain. Il voit dans l’Histoire la possibilité de guérir la France de ses maux. Compréhension des faits avec la finalité d’éviter la reproduction de ces faits. Remonter aux racines du mal car pulsions collectives qui n’attendent que l’occasion de s’exprimer ex. origine du nazisme A ses côtés : Taine – pour lui, il faut montrer les déterminations inconscientes qui pèsent que l’Histoire des hommes. Opposé à la révolution française sous certains aspects (abus) agissements par ex. des Jacobins (nés dans la décomposition sociale comme les champignons ont un terreau qui fermente). Il est convaincu qu’il faut confier le pouvoir à une élite qui saura le maîtriser. Il s’attache à l’Histoire des institutions et au travail sur l’Histoire de la continuité. Position de Durkheim Grande importance de l’historique pour Durkheim Notion particulière de l’histoire/Sociologie Texte de Mucchielli ↓ identité disciplinaire menacée Histoire et sociologie (2 sœurs ennemies) L’Histoire est plus ancienne que la sociologie. Interpénétration des pensées et donc tentative de distanciation Durkheim formé par Fastel de Coulange a une démarche un peu identique soucieux d’une identité nationale collective. Recherche → identité propre à chaque discipline → Durkheim cherche à mettre les historiens sous la dépendance de la sociologie. « La sociologie doit dégager des grandes lois ». 2 grands axes de compréhension Durkheim voulait que les 2 disciplines fusionnent pour expliquer les faits sociaux. Selon lui, l’Histoire applique une sociologie implicite ou une sociologie du sens commun. 3 Rapport entre sociologie et histoire Michèle Becquemin Le 20.01.04 Pour illustrer cette confrontation apparition de 2 grandes revues : - « L’année sociologique » - « La revue de synthèse historique épistémologie de l’histoire » b) Autre courant historique Conception individualisante de l’histoire (subjectiviste) En réaction aux velléités de Durkheim Seignobos Charles (1854-1942) tente de délimiter les territoires (histoires/Sciences sociales) 2ème document c) Nouvelle histoire L’école des annales voir document Lier l’Histoire à l’analyse du présent et à l’action politique. Les articles produits dans la revue concernent des sujets d’actualité → crise de 29 internationale du système bancaire et financier. Les analyses distinguent 3 modèles de position du chercheur par rapport à l’action politique. 1) Chercheur comme ??? pour décideurs politiques fondé sur l’idée que les élites et les institutions vont déterminer elles-mêmes les solutions des problèmes sociaux et politiques. Surtout en cas de crise où l’on cherche des explications qui vont servir à prendre des décisions politiques. 2) Articles politiquement engagés Ecrits souvent par des immigrés politiques et ne s’adressent pas qu’aux élites politiques, ils tentent d’expliquer historiquement les problèmes politiques qu’ils étudient. Analyse marxiste de la montée du nazisme (façon de faire de l’Histoire) 3) Expertise sociale ou commentaire scientifique destiné à dégager des solutions rationnelles aux problèmes de la société. Ex. la violence à l’école. Etude de l’évolution de la discipline scolaire Moyen de maîtriser le comportement des élèves à l’école. Fabrication d’une réponse en même temps que l’analyse. Marc Bloch faisait bien la distinction entre la légitimité scientifique et l’utilité sociale. Après les ??? D’autres acteurs vont s’imposer comme Fernand Braudel. Lévi-Strauss → structuraliste voulait comprendre la réalité sociale sous forme de règle générale immuable. Braudel fait fonctionner le structuralisme avec l’historicité. Les disciplines sont des formes d’organisation du savoir. Il y a donc des caractéristiques de la démarche scientifique. 4 Rapport entre sociologie et histoire Michèle Becquemin Le 20.01.04 1) L’esprit critique : on doit prouver nos affirmations et la validité des constructions Repérer comme chaque discipline a construit ses propres modes de validation (opération de vigilance scientifique) 2) Les fondements scientifiques sont relatifs En sciences, rien n’est totalement absolu, on admet certaines choses. Il faut savoir repérer les présupposés et les accepter ex. psychanalyse → l’inconscient 3) Distinction entre les sciences de la nature et les sciences de l’esprit Ces dernières ont moins de légitimité et cherchent à se construire des modes de validité spécifiques en s’inspirant des modèles des sciences de la nature. Quels sont les modèles qui ont traversé sa construction, quels sont les modèles d’interprétation utilisés. Période fragmentation : des années 70 Foucauld – Prost – Corbin Histoire de l’école religieuse i Marc Bloch : apologie pour l’Histoire Antoine Prost : 12 leçons sur l’Histoire (Seuil) Arlette Farges : le goût de l’archive Les courants historiques en France –Delacroix Dosse Garcia Laurent Mucehielli : « Naissance de la sociologie en France » 1998 5 Rapport entre sociologie et histoire Michèle Becquemin