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RESUME relatif au MANAGEMENT
Le modèle de police traditionnel se caractérise par : une attitude réactive (la police réagit aux incidents
après qu'ils se sont produits); une approche symptomatique (la police aborde les problèmes de sécurité
comme des symptômes distincts et ne se concentre pas sur les causes cachées de l'insécurité);
l'application de la loi (la police fait respecter la loi comme un but en soi et non comme un moyen de
favoriser la sécurité et la qualité de vie); la position isolée de la police (pas intégrée dans la société et
éloignée de la population).
La recherche scientifique a clairement démontré que le modèle de police traditionnel n'était pas efficace
dans la maîtrise de l'insécurité. La légitimité de la police a également fortement diminué en raison de la
détérioration des relations, en particulier avec les groupes minoritaires de la société, et la police a ainsi
souvent été la cause de troubles et d'émeutes urbaines.
Le modèle du ‘community policing’ se base sur une autre approche beaucoup plus large de la sécurité
et de la qualité de vie et découle de l'inefficacité et du manque de légitimité de la police. Il vise une
police intégrée dans la société, à la disposition du (des) citoyen(s) et qui cherche, avec les
communautés, des solutions qui se concentrent sur les circonstances locales causes d’insécurité.
Cinq piliers essentiels de la fonction de police orientée vers la communauté (interprétation du
‘community policing’) ont émergés d'une analyse approfondie de la littérature scientifique relative au
‘community policing’. Chacun de ces piliers constitue une condition essentielle au développement de la
fonction de police orienté vers la communauté. L’interaction entre tous ces piliers et leur renforcement
mutuel sont encore plus important que chaque pilier en soi.
L'orientation externe de la police (en tant qu’organisation) est un pilier de base absolu de la fonction de
police orientée vers la communauté. La police n'est pas face à la société, mais au centre de celle-ci;
elle en fait partie intégrante. Elle a en premier lieu une fonction sociale, c'est-à-dire qu'elle doit faire
respecter un ordre public qui n'est pas l'ordre de la dominance, mais celui de la tranquillité. La police se
trouve dans la société dont elle souhaite faire partie et dans laquelle elle ne peut agir efficacement que
grâce à son intégration : présence, permanence et échange. Elle connaît et comprend la situation et
l'évolution de la société. C'est justement grâce à cette intégration qu'elle a rapidement et totalement
pris conscience de ce qui ‘existe et importe’ quant à la sécurité et à la qualité de vie au sein de la
société; elle peut de ce fait réagir à temps et de manière appropriée, voire anticiper. Cette prise de
conscience se traduit également par une attitude de service axée sur les besoins et les attentes des
clients (potentiels) de la fonction de police.
Le pilier du travail visant la résolution des problèmes fait référence à l'identification et à l'analyse des
causes possibles de la criminalité et des conflits au sein de la (des) communauté(s). La police ne réagit
pas seulement à des problèmes après qu'ils se soient produits ou qu'ils lui aient été signalés, et n'attend
certainement pas qu'ils dégénèrent. Elle tente, par le biais d'un suivi, d'une identification et d'une
analyse continuels de la situation d'insécurité, d’identifier les problèmes à temps et si possible de les
anticiper. La police agit non seulement sur les manifestations de l'insécurité, parce qu'il ne s'agit
généralement que des symptômes de causes cachées ou sous-jacentes mais tente également, via une
analyse, d'identifier ces facteurs et de les influencer.
Le pilier du partenariat fait référence au fait que la police a conscience qu'elle n'est pas et ne peut pas
non plus être la seule responsable de la sécurité et de la qualité de vie. La coopération est nécessaire,
en particulier là où il s'agit de la prévention et de la recherche de solutions durables aux problèmes. La
sécurité et la qualité de vie sont l'affaire de tous, et une question d'intérêt et de responsabilité partagés :
‘copropriété’ de la sécurité. C'est pourquoi tous les acteurs, en premier lieu la population elle-même,
sont impliqués dans la sécurité et la qualité de vie : ‘coproduction’.