Service de presse de Travail.Suisse – N° 15 – 26 octobre 2009 – Marché du travail
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Pour une politique de lutte contre la crise
Il y a plus d’un an, la crise financière était à son comble. Le 19 septembre 2008,
la banque américaine Lehmann Brothers faisait faillite. Peu après, l’économie
mondiale s’effondrait totalement. La Suisse n’a pas été épargnée, et nous avons
été emportés, nous aussi, par une vague de mauvaises nouvelles: des rentrées
de commandes en forte baisse, un chômage partiel croissant à une vitesse in-
croyable et un chômage en hausse, qui est passé, en un an seulement, de
quelque 95'000 personnes à 155'000.
La réaction du Conseil fédéral et du Parlement face à la crise économique et financière a
très nettement montré une fois de plus où l’on mettait les valeurs. Du jour au lendemain,
70 milliards de francs ont été mis à disposition pour sauver l’UBS, sauvetage certes juste
et important. Mais dès qu’il s’agit de préserver des emplois et la sécurité sociale des tra-
vailleurs, il n‘y a plus assez d’argent. Comme la majorité bourgeoise du Conseil national a
supprimé, « pour raisons d’économies », le programme déjà insuffisant du Conseil fédéral
visant à lutter contre le chômage des jeunes et le chômage de longue durée, on regrette ici
l’absence de toute prise en compte du travail. Des gens bien nourris ont été à l’œuvre, qui
ignorent ce que sont le chômage et la crainte de perdre son emploi!
Jusqu’à la session d’automne 2009 incluse, le Conseil fédéral et le Parlement ont adopté
trois paquets conjoncturels plutôt insuffisants. Du fait de ces trois paquets, le sentiment
règne déjà à « Berne » que la politique a maintenant suffisamment fait pour lutter contre
la crise. Or, ce n’est certainement pas le cas, car le pire est encore devant nous.
Le chômage atteint des chiffres records
Certes, il est déjà question, depuis ces derniers jours et ces dernières semaines, d’une nou-
velle « lueur d’espoir » qui se dessinerait à l’horizon. Certains chiffres de l’économie
mondiale indiquent une légère tendance à la hausse. Mais cela signifie uniquement que
l’effondrement économique est jugulé. Comme nous l’ont appris des crises antérieures, il
faut du temps avant que les travailleurs ne perçoivent la relance. Le chômage augmentera
encore, notamment au cours des prochains mois, pour dépasser le nombre de 200'000 per-
sonnes, voire de 250'000, un chiffre qui n’avait encore jamais été atteint en Suisse.
Contre le chômage et en faveur de la sécurité sociale
En pareille situation, la politique doit lutter contre le chômage et renforcer la sécurité so-
ciale. C’est ce que visent aussi les exigences de Travail.Suisse: