longue durée doit être basculé hors de l’assurance de base, afin que les assureurs
maladie puissent ensuite l’offrir de manière lucrative via l’assurance complémentaire.
Avec une caisse unique, les compagnies d’assurance privées devraient se limiter aux
offres de l’assurance complémentaire, et la gestion tripartite de la caisse unique
permettrait à toutes les parties concernées de prendre part à la discussion.
Plus de transparence
A l’heure actuelle, les négociations contractuelles sont menées pour la plupart des
assureurs par santésuisse. Les résultats doivent être approuvés par chaque caisse.
Santésuisse n’a toutefois pas d’influence sur les procédures administratives. Ce qui
signifie que les fournisseurs de prestations établissent des décomptes pour un même
patient selon des contrats différents et envoient des factures différentes aux
destinataires. Les différences importantes au niveau administratif engendrent
souvent des procédures de longue haleine, et le remboursement aux prestataires ou
aux patients dure souvent fort longtemps. Avec la caisse unique, les systèmes de
décompte seraient unifiés, ce qui simplifierait significativement les tracasseries
administratives et permettrait une plus grande transparence.
En finir avec l’arbitraire
La situation de concurrence actuelle a pour conséquence que chaque caisse paie
aussi peu que possible. Sur le plan administratif, le personnel est tenu de vérifier tout
décompte pour voir s’il y a abus. Aux yeux de nombreux assureurs, les fournisseurs
de prestations et les assurés ne sont pas seulement des clients, mais toujours des
falsificateurs potentiels. Des critères unifiés pour l’évaluation des décomptes
pourraient mettre fin à cette situation.
Encore un exemple pratique : la vérification des décomptes des infirmières
indépendantes a permis de constater des excès relevant du cynisme. Ainsi, le
changement fréquent et coûteux d’un pansement pour un ulcère a soulevé la
question suivante : est-ce qu’une amputation de la jambe ne serait pas plus
économique ? Les prestations de soins ambulatoires sont remboursées par certaines
caisses, mais pas par d’autres, tout dépend de la manière dont est formé le
personnel des centres de prestations. L’ASI a dû mener à bien plusieurs procédures
onéreuses en matière de financement des soins psychiatriques ambulatoires,
puisque les plaintes doivent être déposées individuellement pour chaque caisse.
Avec une caisse unique, ce problème serait simplifié.
Pas de suppression de prestations
La campagne des assureurs-maladie pour le « non », partiellement financée avec
l’argent des primes (50 centimes par assuré), bat son plein. Le principal argument
utilisé est la menace d’une réduction des postes de travail. Mais cette argumentation
ne tient pas la route, parce que la caisse unique n’entraînera pas une diminution des
prestations. Autrement dit, le volume de travail ne diminuera pas non plus. Il n’y aura
donc pas de suppression d’emplois dans les centres de décompte des prestations,
les dossiers seront simplement traités selon des critères standardisés par du
personnel formé de manière uniforme. En revanche, les nombreux conseils
d’administration et directions, fort coûteux, disparaîtront et bien entendu
l’organisation faîtière santésuisse. On peut comprendre que ces postes à hauts
revenus ne soient pas abandonnés de gaîté de cœur.