UN PARCOURS VERS L'OSTEOPATHIE
( 1ère partie)
Toute petite, "la Chipette"
(tel était mon surnom) voulait être prof. de sport:
dès l'âge de 4 ans, pratiquant déjà la gymnastique,
j'étais en admiration devant ma monitrice; l'idée
fixe de ce métier futur me poursuivra jusqu'à l'âge
de 14 ans. En effet, à l'occasion d'une visite
médicale scolaire en seconde, je suis revenue du
lycée particulièrement déçue, le médecin m'ayant
annoncé que ma légère scoliose et un souffle au
cœur bénin qu'il venait de diagnostiquer, seraient
deux entraves importantes à mon accession aux
études de professeur d'éducation physique ( au
CREPS ou à l'UREPS).
Désemparée par cette
nouvelle, une longue conversation avec ma mère
me permit de prendre conscience que les études à
l'UREPS sont bien éprouvantes physiquement
pour finalement aboutir à un encadrement de
jeunes élèves souvent peu motivés. Et après tout,
le sport peut aussi être un simple loisir. Tous ces
arguments avancés par ma « ptite mèrotte » seront
suffisants pour me convaincre et me remonter le
moral et m'ouvrir l'esprit à réfléchir à une autre
vocation. Quinze jours de réflexion pour
trouver une profession en rapport avec le
physique, l'anatomie, la physiologie et surtout
comportant des contacts humains : C'EST
DECIDE, JE SERAI KINE.
Et voilà, ma ligne est tracée de nouveau et
les années de lycée me permettront de mettre tout
en œuvre pour accéder à cette école de
kinésithérapie. En 1979, l'année du bac; c'est
aussi l'année du concours d'entrée à l'école de
kiné de Nancy: 1000 candidats pour 50 places.
Sachant que ce concours est aussi passé par de
nombreux étudiants en médecine, les jeunes
bacheliers se sentent tout petit, même s'ils sont
souvent plus motivés. Bref, c'est le jour J, le cœur
bat… le sujet tombe, ouf! Je connais tout sur le
bout des doigts; je sors de la salle d'examen
confiante mais l'attente est longue…. Les résultats
arrivent enfin par courrier: c'est OK ! c'est
la bonne année; le bac est dans la poche et j'ai
réussi ce que je vise depuis trois ans: j'ai alors 17
ans et demi, je suis une adolescente heureuse et
l'été sera rempli de bonne humeur.
Puis c'est parti pour 3 ans d'études: cours
et stages en alternance, découverte du milieu
hospitalier, des centres de rééducation, du contact
avec les malades, les handicapés, avec parfois des
moments et des situations difficiles ou déroutantes
quand on a moins de 20 ans; mais tout cela forge
le caractère et permet surtout de mieux apprécier
la vie et le bonheur apporté par ce que l'on, croit
être un du: LA SANTE.
A l'issue de ces trois années scandées par
des examens permanents théoriques et pratiques,
voilà le dernier, celui qu'il ne faut pas "louper": le
diplôme d'Etat. A noter que ces études se font en
école privée et que le coût en est très élevé,
représentant un sacrifice pour mes parents. Il était
hors de question que je m'accorde une année
supplémentaire car mon père, quant à lui, aspirait
à sa retraite, alors qu'il faisait "du rab" pour
permettre aux deux derniers de la famille de finir
leurs études. C'est ainsi que la pression monte au
maximum pour cette dernière épreuve et qu'avec 9
kilos en moins, je passe l'examen avec succès.
Résultat obtenu le 29 juin 1982, le 30 juin je suis
au boulot.
Je débute alors dans un cabinet libéral où
je remplace successivement 2 kinés. Voilà un été
bien rempli; le rythme du libéral est plus
qu'intense mais le contact avec les patients et les
collègues est bien différent de celui du milieu
hospitalier et me convient parfaitement. De plus
l'activité comprend les visites à domicile dans la
campagne environnante, forme de soins qui nous
fait pénétrer dans l'intimité de nos patients
lesquels nous remercient avec leur cœur, avec les
produits de leur jardin, avec une douzaine
d'œufs…. Bref, c'est un régal, même si c'est très
fatiguant (je ne reprendrai pas mes 9 kg