9ème Numéro Novembre 2000
LES MERMET DE LORRAINE
17 JANVIER 1601 : NOS ANCETRES DEVIENNENT FRANÇAIS
En janvier 2001 prochain, le département
de l’Ain commémorera le 400ème anniversaire du
rattachement des Pays de l’Ain à la France
(Bresse, Bugey, Pays de Gex, Valromey) opéré par
le traité de Lyon signé le 17 JANVIER 1601 entre
le Roi de France Henri 4 et le Duc de Savoie
Charles Emmanuel.
Par ce traité, nos ancêtres Mermet
habitants de Montanges dans le Bugey
(département de l’Ain actuel), devinrent
définitivement français. Auparavant, le Bugey
appartenait aux Ducs de Savoie résidant à Turin
(initialement Chambéry).
La puissante famille de Savoie apparue à
l’aube de l’an 1000 dans la vallée de la
Maurienne, étendit progressivement ses
possessions sur l’ensemble de la Savoie, des pays
de l’Ain (dont le Bugey), du Piémont puis la
Sardaigne et enfin l’Italie tout entière jusqu’à
l’abdication en 1946 d’Humbert 2 (dernier roi
d’Italie). Neuf siècles de pouvoir ont fait de la
Maison de Savoie la plus ancienne Maison
souveraine d’Europe. La position clé de la Savoie
en fit une région convoitée de ses puissants voisins
la France et l’Espagne.
Le contexte historique :
A la fin du 16ème siècle, la France
est profondément divisée par les
guerres de religion, ravagée par
le passage des armées; l’unité
du royaume est toujours mise en
cause par les derniers ligueurs,
ulcérés de voir Henri 4 s’installer
durablement sur le trône. Face à la
France ,l’Empire d’Espagne qui
couvre l’Europe, de l’Andalousie
aux Flandres en passant par l’Italie et la Franche
Comté. L’étendue de cet empire en marque aussi la
faiblesse : les liaisons entre le nord et le sud obligent
l’Espagne à conserver une continuité territoriale entre
le Milanais et la Franche Comté, entre l’Italie et les
Flandres. Cette continuité territoriale sera le grand
enjeu de l’affrontement des puissances européennes au
17ème siècle. François 1er avait bien accordé une fois à
l’Empereur Charles Quint, roi d’Espagne, le droit de
traverser la France pour gagner les Flandres mais le
salut de l’empire Espagnol ne pouvait dépendre
entièrement de la seule courtoisie de son voisin
français qui de plus pouvait être son rival.
Au centre de cette parie d’échec, un Etat revêt
une importance exceptionnelle : la SAVOIE. A cheval
sur les Alpes, versant français et italien, s’étendant de
la Bresse à Turin (voir carte ci-dessous), elle
représente le chaînon manquant de la continuité
territoriale de l’empire espagnol. Le Duc de Savoie
doit déterminer son jeu d’alliances entre ses deux
grands voisins, au mieux de ses propres intérêts ;or il
est peu à peu devenu évident depuis 1585, date à
laquelle le jeune duc Charles Emmanuel a épousé une
infante d’Espagne, que la Savoie choisissait l’alliance
espagnole.
(les Etats de Savoie au 15ème siècle)
La prise de Saluces :
Fort de son soutien espagnol, le Duc de
Savoie, Charles Emmanuel, décide en septembre
1588 de s’emparer du marquisat de Saluces,
possession française enclavée dans le Piémont à
quelques dizaines de kilomètres de Turin ;
annexion logique d’un prince se tournant de plus
en plus vers l’Italie et ressentant cette garnison
française comme une menace à quelques lieux de
sa capitale. La prise du marquisat de Saluces
constitua le 1er acte d’une guerre qui ne se
terminera réellement qu’en 1601 avec la paix de
Lyon.
Charles Emmanuel Duc de Savoie de 1580 à 1630
La guerre :
Le roi Henri 4 ne pouvait se laisser
intimider par cet affront d’un « princerot » et ne
tarda pas à envoyer ses troupes vers la Savoie. De
campagne en campagne, les pays de Savoie et de
l’Ain vont connaître plus d’une décennie de
violences militaires. Les historiens ont fait le récit
des atrocités commises, des villages brûlés, des
populations massacrées ou mises au devoir de
choisir entre la conversion et l’exil. La Bresse, le
Bugey seront ravagés par les armées des deux
partis. La peste s’ajoutera aux malheurs de la
guerre. En décembre 1599, Charles Emmanuel se
rend à Paris pour essayer de traiter avec Henri 4.
Il accepte à demi-mot l’idée d’un échange de
Saluces contre les provinces voisines de Lyon.
Mais le souhaite t-il vraiment ? Début janvier
1600, en repassant par la Bresse, il revoit Bourg,
sa citadelle et renonce à l’échange, préférant
courir sa chance par les armes. Les opérations
militaires de 1600 sont désastreuses pour la
Savoie, le Roi gagne tout d’une main jusqu’aux
Alpes. Le Pape envoie alors à Lyon son légat, le
cardinal Aldobrandini pour rétablir la paix. Pour
sauver Saluces, les diplomates de Savoie devront
passer par les conditions d’Henri 4 : les pays de
l’Ain seront le prix à payer pour garder le
Marquisat de Saluces au Duché de Savoie.
Le traité de Lyon :
Les motifs des différentes puissances qui
concluent le traité sont les suivants ; l’Espagne a
connu plusieurs revers face à Henri 4 et elle n’est
pas disposée en 1600 à rouvrir les hostilités pour
seconder les visées du Duc de Savoie. Le Pape,
trop heureux d’avoir enraciné la France du côté
catholique avec la conversion d’Henri 4, veut
asseoir la stabilité de la Chrétienté. Du côté
français, Henri 4 connaît l’intérêt des pays de
l’Ain pour la France et il est prêt à se contenter de
l’échange des pays de l’Ain contre Saluces.
La ligne tracée au duc de Savoie est
claire : soit il accepte ces conditions de paix que
tous souhaitent, soit il se retrouve seul pour mener
une guerre désespérée contre les armées
françaises ralliées autour d’Henri 4.
Le Pape envoie en novembre 1600 son
neveu, le cardinal Aldobrandini avec mission de
faire signer la paix et de bénir en son nom le
mariage prévu à Lyon de Marie de Médicis et
d’Henri 4. Les conditions de la paix sont traitées à
Lyon en décembre 1600 et en janvier 1601, par
les ambassadeurs de Savoie (René de Lucinge et
francesco Arconato) et l’ambassadeur d’Espagne
(Tassis) qui appuie le Cardinal Aldobrandini et
pousse à la Paix pourvu que Saluces reste à la
Savoie.
Les conséquences du traité :
L’ensemble des pays de l’Ain (Bresse,
Bugey, Valromey, Pays de Gex), sont cédés au
royaume de France sauf l’étroite vallée de
Chézery qui laisse encore un mince passage aux
espagnols pour rejoindre la Franche Comté sans
toucher au sol français. L’histoire du duché de
Savoie penche désormais du coté italien des Alpes.
Les pays de l’Ain vont recevoir dès les premières
années du 17ème siècle une organisation
administrative qui les intègreront directement au
royaume de France. Leur histoire n’en sera plus
séparée.
UN PARCOURS VERS L'OSTEOPATHIE
( 1ère partie)
Toute petite, "la Chipette"
(tel était mon surnom) voulait être prof. de sport:
dès l'âge de 4 ans, pratiquant déjà la gymnastique,
j'étais en admiration devant ma monitrice; l'idée
fixe de ce métier futur me poursuivra jusqu'à l'âge
de 14 ans. En effet, à l'occasion d'une visite
médicale scolaire en seconde, je suis revenue du
lycée particulièrement déçue, le médecin m'ayant
annoncé que ma légère scoliose et un souffle au
cœur bénin qu'il venait de diagnostiquer, seraient
deux entraves importantes à mon accession aux
études de professeur d'éducation physique ( au
CREPS ou à l'UREPS).
Désemparée par cette
nouvelle, une longue conversation avec ma mère
me permit de prendre conscience que les études à
l'UREPS sont bien éprouvantes physiquement
pour finalement aboutir à un encadrement de
jeunes élèves souvent peu motivés. Et après tout,
le sport peut aussi être un simple loisir. Tous ces
arguments avancés par ma « ptite mèrotte » seront
suffisants pour me convaincre et me remonter le
moral et m'ouvrir l'esprit à réfléchir à une autre
vocation. Quinze jours de réflexion pour
trouver une profession en rapport avec le
physique, l'anatomie, la physiologie et surtout
comportant des contacts humains : C'EST
DECIDE, JE SERAI KINE.
Et voilà, ma ligne est tracée de nouveau et
les années de lycée me permettront de mettre tout
en œuvre pour accéder à cette école de
kinésithérapie. En 1979, l'année du bac; c'est
aussi l'année du concours d'entrée à l'école de
kiné de Nancy: 1000 candidats pour 50 places.
Sachant que ce concours est aussi passé par de
nombreux étudiants en médecine, les jeunes
bacheliers se sentent tout petit, même s'ils sont
souvent plus motivés. Bref, c'est le jour J, le cœur
bat… le sujet tombe, ouf! Je connais tout sur le
bout des doigts; je sors de la salle d'examen
confiante mais l'attente est longue…. Les résultats
arrivent enfin par courrier: c'est OK ! c'est
la bonne année; le bac est dans la poche et j'ai
réussi ce que je vise depuis trois ans: j'ai alors 17
ans et demi, je suis une adolescente heureuse et
l'été sera rempli de bonne humeur.
Puis c'est parti pour 3 ans d'études: cours
et stages en alternance, découverte du milieu
hospitalier, des centres de rééducation, du contact
avec les malades, les handicapés, avec parfois des
moments et des situations difficiles ou déroutantes
quand on a moins de 20 ans; mais tout cela forge
le caractère et permet surtout de mieux apprécier
la vie et le bonheur apporté par ce que l'on, croit
être un du: LA SANTE.
A l'issue de ces trois années scandées par
des examens permanents théoriques et pratiques,
voilà le dernier, celui qu'il ne faut pas "louper": le
diplôme d'Etat. A noter que ces études se font en
école privée et que le coût en est très élevé,
représentant un sacrifice pour mes parents. Il était
hors de question que je m'accorde une année
supplémentaire car mon père, quant à lui, aspirait
à sa retraite, alors qu'il faisait "du rab" pour
permettre aux deux derniers de la famille de finir
leurs études. C'est ainsi que la pression monte au
maximum pour cette dernière épreuve et qu'avec 9
kilos en moins, je passe l'examen avec succès.
Résultat obtenu le 29 juin 1982, le 30 juin je suis
au boulot.
Je débute alors dans un cabinet libéral
je remplace successivement 2 kinés. Voilà un été
bien rempli; le rythme du libéral est plus
qu'intense mais le contact avec les patients et les
collègues est bien différent de celui du milieu
hospitalier et me convient parfaitement. De plus
l'activité comprend les visites à domicile dans la
campagne environnante, forme de soins qui nous
fait pénétrer dans l'intimité de nos patients
lesquels nous remercient avec leur cœur, avec les
produits de leur jardin, avec une douzaine
d'œufs…. Bref, c'est un régal, même si c'est très
fatiguant (je ne reprendrai pas mes 9 kg
d'emblée!!). Je crois que je n'ai pas raté ma
vocation.
Mais voilà: la rééducation a une efficacité
évidente dans beaucoup de domaines comme par
exemple après une fracture, mais quand il s'agit
de phénomènes douloureux, la kiné soulage le
patient mais ne traite pas la cause. D'ailleurs,
quelle est la cause des symptômes ? D'où vient
cette douleur que le patient décrit ? Est-elle
ligamentaire, musculaire, tendineuse ?
inflammatoire ou mécanique ? Autant de questions
qui perturbent ma pratique quotidienne.
Puis le hasard des remplacements me fera
rencontrer une collègue, travaillant différemment,
répondant à certaines de mes interrogations; en
effet, elle débutait une formation continue
d'ostéopathie. C'est ainsi qu'encore une fois, je
comprends que ma voie se trace vers cette
formation que je débute le plus rapidement
possible. Je pensais m'engager alors pour trois
ans de stages afin d'améliorer mes techniques de
kinésithérapie mais ce fut en fait neuf années de
formation, de changement total dans ma pratique,
de mutation personnelle, d'évolution constante
avec un enrichissement dans la compréhension du
fonctionnement de l'individu: fonctionnement
mécanique, physiologique, viscéral, énergétique,
psychologique, psychosomatique…. Tous ces
mots, qui ne voulaient rien dire quand j'ai débuté
mon activité à 20 ans, sont maintenant la base de
mon exercice quotidien. Mais qu'est-ce donc que
l'OSTEOPATHIE ? (la suite dans le prochain
journal)
Hélène,
fille de Yvette Mermet et André Masson
Nouvelles familiales
Antoine Masson, fils d’Yvette Mermet a changé d’adresse depuis novembre 2000 : (on attend la
crémaillère avec impatience !!!) Nouvelle adresse : 90 Av. Aristide Briand 89100 PARON (Tel. inchangé).
PS : cette rubrique est à vous, n’hésitez pas à contacter Norbert pour lui faire part des nouvelles.
LES 80 ANS DE NOTRE SUZANNE…
Le 30 juillet dernier, Suzanne
Mermet fêtait ses 80 ans entourée de ses
enfants, petits enfants, frère, sœur et amis.
Les invités ont pu apprécier un menu
toulois servi à la ferme auberge de
Martincourt avant de continuer cette belle
journée chez Evelyne au St Michel dans la
maison des grands parents,
magnifiquement restaurée et agrandie . A
minuit, un feu d’artifice fut tiré en
l’honneur de cet événement, grâce au
talent de notre jeune artificier, Kevin
Rousselet.
Notre octogénaire Suzanne,
toujours bon pied bon œil, fut très émue
lors de cette journée ; nous attendons tous
avec impatience les nonante ans ! !
THEOPHILE MERMET x EUGENIE NOCKELS
VICTOR MERMET
x
Marguerite Cognéville
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