entièrement occupée par la France à l'époque des guerres d'Italie (1536-
1559), mais revient, au traité du Cateau-Cambrésis (1559), à Emmanuel-
Philibert (1553-1580). La capitale est définitivement transférée à Turin
(1562). Le développement de la Contre-Réforme provoque la guerre avec
Genève, dont la Savoie reconnaît officiellement l'indépendance (1603).
Henri IV annexe à la France la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de
Gex (1601). En 1630, les Français occupent la Savoie qui abandonne la
forteresse de Pignerol (1631). Éprouvée par la guerre et par la peste de
1629-1630, la Savoie tente de restaurer son économie en freinant
l'émigration des montagnards, et en exploitant ses troupeaux de bovins et
le sel des sources de Tarentaise.
Les États sardes (1718-1861)
Après deux nouvelles occupations françaises (1690-1696 et 1703-1713),
le traité d'Utrecht (1713) attribue à Victor-Amédée II la couronne de
Sicile, échangée contre la Sardaigne au traité de Londres (1718). La
Savoie prend le nom d'« États sardes ». Duc de Savoie, prince de Piémont
et roi de Sardaigne, Victor-Amédée II modernise les institutions :
intendants, cadastre général, nouvelle codification (Royales Constitutions
de 1723). La Savoie elle-même n'est plus qu'une province qui, à la faveur
des guerres de la Succession de Pologne et de la Succession d'Autriche,
connaît quelques accroissements territoriaux. Les réformes économiques
d'un despotisme éclairé favorisent la bourgeoisie marchande. Victor-
Amédée III (1773-1796) redoutant la contagion de la Révolution française
met fin au réformisme et accueille à Turin de nombreux émigrés. La
Savoie est occupée et annexée à la France (1792-1793). Avec Nice, elle
est officiellement cédée à la France (traité de Paris, 1796), quand le
Piémont est envahi par les troupes de la campagne d'Italie. Au second
traité de Paris (1815), Victor-Emmanuel Ier (1802-1821) recouvre la
totalité de ses États, et le congrès de Vienne lui attribue la République de
Gênes. Face à une politique de réaction, les ferments libéraux,
révolutionnaires ou nationalistes se manifestent et contraignent le roi à
abdiquer (mars 1821). La tentative révolutionnaire est écrasée par les
Autrichiens à Novare (avril 1821). Charles-Albert (1831-1849), chef de la
branche cadette de Savoie-Carignan, doit, lors de la crise européenne de
1848, partager le pouvoir avec deux chambres. Il entre même en lutte