LA SAVOIE Histoire de la Savoie Issus du rassemblement de divers

LA SAVOIE
Histoire de la Savoie
Issus du rassemblement de divers territoires, autour de la Savoie, par une
famille comtale remontant au xe s.
Origines
Humbert Ier aux Blanches Mains (ou Blanche-Main), implanté sur la rive
sud du lac Léman, comte de Savoie (1003-vers 1048), possédait les
comtés de Belley, de Sion et du Val d'Aoste. Ses successeurs accroissent
le patrimoine familial, et Odon Ier, par mariage avec Adélaïde de Suse,
acquiert le marquisat de Turin.
La constitution des États (1060-1440)
Thomas Ier (1189-1233) étend les possessions, obtient le titre de vicaire
impérial en Lombardie, achète Chambéry et en fait sa capitale. Amédée IV
(1233-1253) donne en apanage le Piémont à son frère Thomas II (1245-
1259). Pierre II (1263-1268) met la main sur le pays de Gex, aux dépens
des comtes de Genève. La progression territoriale est freinée par la
puissance de la France et de l'Empire habsbourgeois. Mais Amédée V
(1285-1323) reçoit la Bresse par mariage. Le « Comte vert » Amédée VI
(1343-1383) signe avec le roi Jean II le Bon les traités de Paris (1354-
1355) qui fixent la frontière. La poussée s'oriente dès lors vers l'Italie,
tandis que le pouvoir temporel des seigneurs ecclésiastiques est confisqué
à la faveur des manifestations de mécontentement des paysans. Amédée
VII, dit le « Comte rouge » (1383-1391), achète le comté de Nice (1388),
ce qui donne à ses États un débouché maritime. Amédée VIII obtient de
l'empereur l'érection du comté de Savoie en duché (1416). Il fait codifier
les lois locales dans des Statuts ou Réformes universelles de Savoie,
promulgués en 1430. Les institutions comportent un Conseil itinérant
composé de nobles, des assemblées des états votant les subsides, et un
Conseil résident, établi à Chambéry, détenant le pouvoir judiciaire d'État.
Amédée VIII se retire dans un monastère (1434) puis devient pape sous
le nom de Félix V (1439).
Querelles avec Genève et la France (1440-1718)
La pression française s'accentue au temps de Louis XI et entraîne
l'abandon progressif de Chambéry au profit de Turin, ce qui partage la
bourgeoisie en un parti savoyard et un parti piémontais et aboutit à la
création de deux administrations. Genève se détache de la Savoie (1526)
et Annecy devient un centre de la Contre-Réforme. La Savoie est presque
entièrement occupée par la France à l'époque des guerres d'Italie (1536-
1559), mais revient, au traité du Cateau-Cambrésis (1559), à Emmanuel-
Philibert (1553-1580). La capitale est définitivement transférée à Turin
(1562). Le développement de la Contre-Réforme provoque la guerre avec
Genève, dont la Savoie reconnaît officiellement l'indépendance (1603).
Henri IV annexe à la France la Bresse, le Bugey, le Valromey et le pays de
Gex (1601). En 1630, les Français occupent la Savoie qui abandonne la
forteresse de Pignerol (1631). Éprouvée par la guerre et par la peste de
1629-1630, la Savoie tente de restaurer son économie en freinant
l'émigration des montagnards, et en exploitant ses troupeaux de bovins et
le sel des sources de Tarentaise.
Les États sardes (1718-1861)
Après deux nouvelles occupations françaises (1690-1696 et 1703-1713),
le traité d'Utrecht (1713) attribue à Victor-Amédée II la couronne de
Sicile, échangée contre la Sardaigne au traité de Londres (1718). La
Savoie prend le nom d'« États sardes ». Duc de Savoie, prince de Piémont
et roi de Sardaigne, Victor-Amédée II modernise les institutions :
intendants, cadastre général, nouvelle codification (Royales Constitutions
de 1723). La Savoie elle-même n'est plus qu'une province qui, à la faveur
des guerres de la Succession de Pologne et de la Succession d'Autriche,
connaît quelques accroissements territoriaux. Les réformes économiques
d'un despotisme éclairé favorisent la bourgeoisie marchande. Victor-
Amédée III (1773-1796) redoutant la contagion de la volution française
met fin au réformisme et accueille à Turin de nombreux émigrés. La
Savoie est occupée et annexée à la France (1792-1793). Avec Nice, elle
est officiellement cédée à la France (traité de Paris, 1796), quand le
Piémont est envahi par les troupes de la campagne d'Italie. Au second
traité de Paris (1815), Victor-Emmanuel Ier (1802-1821) recouvre la
totalité de ses États, et le congrès de Vienne lui attribue la République de
Gênes. Face à une politique de réaction, les ferments libéraux,
révolutionnaires ou nationalistes se manifestent et contraignent le roi à
abdiquer (mars 1821). La tentative révolutionnaire est écrasée par les
Autrichiens à Novare (avril 1821). Charles-Albert (1831-1849), chef de la
branche cadette de Savoie-Carignan, doit, lors de la crise européenne de
1848, partager le pouvoir avec deux chambres. Il entre même en lutte
avec l'Autriche, mais, battu à Custozza et Novare (1848-1849), il abdique
en faveur de Victor-Emmanuel II (1849-1878). Cavour, ministre, puis
président du Conseil, réussit à s'emparer de la Lombardie avec l'aide de
Napoléon III, et cède en contrepartie Nice et la Savoie à la France (1860).
Le plébiscite de mars 1860 rattache l'Émilie, Parme, Modène et la Toscane
au royaume, et Victor-Emmanuel II est proclamé roi d'Italie par le premier
Parlement élu dans le royaume, confondant la destinée des États sardes
avec celle de l'Italie (1861).
Source : Larousse
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