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ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
WT/MIN(11)/14
15 décembre 2011
(11-6539)
CONFÉRENCE MINISTÉRIELLE
Huitième session
Genève, 15 - 17 décembre 2011
Original: anglais
ALLOCUTION D'OUVERTURE DE S. E. M. OLUSEGUN OLUTOYIN AGANGA
MINISTRE FÉDÉRAL DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT
DU NIGÉRIA
PRÉSIDENT DE LA HUITIÈME SESSION DE LA CONFÉRENCE
MINISTÉRIELLE DE L'OMC
15 DÉCEMBRE 2011
Je suis profondément honoré de prendre la parole à cette huitième session de la Conférence
ministérielle de l'OMC. Permettez-moi d'abord de vous remercier tous d'avoir invité le Nigéria à
présider cette Conférence ministérielle.
Avec ses quelque 167 millions d'habitants, le Nigéria est le pays le plus peuplé d'Afrique. Il
dispose d'environ 80 millions d'hectares de terres arables ainsi que de gisements de 33 minéraux
solides en quantités commerciales. Il arrive au septième rang des producteurs de pétrole brut et au
huitième rang pour ce qui est des réserves de gaz à l'échelon mondial. Il a enregistré une croissance
moyenne avoisinant les 7 pour cent au cours des dix dernières années et son économie est la deuxième
d'Afrique. Le commerce revêt par conséquent une importance vitale pour notre peuple, ainsi d'ailleurs
que pour le continent. Le Nigéria croit fermement en un système commercial multilatéral fondé sur
des règles incarné par l'OMC fort, juste, transparent et crédible, et en ses avantages. Dans le cadre
de son plan national de développement Vision 2020 il ambitionne de se hisser parmi les
20 premières économies du monde. Il va donc continuer à s'en remettre à la prévisibilité et à la
sécurité que garantit le système commercial multilatéral pour atteindre ses objectifs et mener à bien
ses réformes dans les domaines de l'économie et du développement.
Notre réunion ministérielle se déroule une nouvelle fois dans un climat économique mondial
difficile, qui s'est dégradé ces derniers mois. Chers collègues, les temps sont durs pour l'économie
mondiale et aucune issue proche n'est en vue. Le niveau d'endettement et la volatilité des marchés
financiers augmentent, tandis que les taux de croissance demeurent faibles. On observe un
ralentissement des échanges et un recul des flux d'investissements étrangers directs, une volatilité des
prix des produits alimentaires et des combustibles, et la persistance de taux de chômage élevés. La
crise économique est encore aggravée par le sentiment que les réponses politiques apportées par les
gouvernements ont jusqu'à présent été insuffisantes pour convaincre les marchés qu'elles constituaient
des stratégies de sortie crédibles. Bref! Il nous faut reconnaître que le monde a changé.
L'environnement socioéconomique et politique qui est le nôtre aujourd'hui, en 2011, est très différent
de ce qu'il était lors du lancement de Doha, en 2001.
Dans un environnement économique difficile comme celui que nous connaissons, les
pressions politiques en faveur de l'arrêt, voire de l'inversion, du processus de réforme économique et
de libéralisation des échanges se font habituellement plus fortes. Nous savons tous que certains
signes de protectionnisme sont apparus dans de nombreuses régions du monde. Céder à ces pressions
serait la pire réponse au défi actuel.
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Comme il l'a fait au cours des deux dernières années, le système de l'OMC, avec ses règles et
engagements, continue de nous aider à éviter une spirale protectionniste similaire à celle déclenchée
par la crise dans les années 1930. C'est un message important à adresser au monde. Mais ce qui
compte plus encore c'est que vous, ministres en charge du commerce, fassiez passer le message que
l'ouverture du commerce est particulièrement importante en ces temps économiques difficiles. Nous
devons rester conscients du fait que dans une économie mondialisée, nous sommes tous plus
rapidement affectés par des événements survenant ailleurs et que nos intérêts communs doivent
primer sur le nationalisme économique.
Cette réunion ministérielle est l'occasion de passer en revue tout l'éventail des travaux de
l'OMC et pour nous, Ministres, de donner des orientations politiques pour les travaux futurs de
l'Organisation dans tous les domaines. Nous savons tous que des progrès notables ont été réalisés
dans les négociations de Doha mais celles-ci sont actuellement dans l'impasse. Je crois cependant
fermement que nous ne devrions pas renoncer aux objectifs que nous nous sommes fixés il y a dix ans
à Doha. Nous étions alors convaincus, et j'espère que nous le sommes toujours aujourd'hui, que le
commerce était le moteur de la croissance et de la création d'emplois et qu'il devait être au service du
développement. J'espère qu'au cours des séances plénières, et en particulier au cours de la séance de
travail sur le PDD, nous donnerons les orientations nécessaires pour que des progrès réels puissent
être obtenus très bientôt dans les négociations.
Nous savons cependant aussi que l'OMC ne se limite pas au Cycle de Doha. Cette
Conférence ministérielle est donc aussi l'occasion pour les Ministres de passer en revue tous les
aspects du fonctionnement ordinaire de l'Organisation et d'échanger des idées pour faire en sorte que
l'OMC et ses règles restent pertinentes et, ainsi, demeurent au centre du système commercial
international.
L'OMC compte aujourd'hui 153 Membres et je suis très heureux de pouvoir dire qu'un des
résultats positifs de cette Conférence est que l'Organisation va s'agrandir avec l'arrivée de quatre
nouveaux Membres: le Vanuatu, le Samoa, la Fédération de Russie et le Monténégro. Cela rendra
notre Organisation plus universelle et inclusive et confirmera que les accessions constituent une
contribution importante au renforcement du système commercial multilatéral. Plus la composition de
l'OMC sera globale, plus notre Organisation sera forte et crédible. Il est donc important de continuer
à porter une attention accrue aux procédures d'accession et je note avec plaisir qu'un projet de décision
sur l'accession des PMA à l'OMC est présenté à cette Conférence. Nous félicitons les nouveaux
Membres et leur souhaitons la bienvenue.
Enfin, le Conseil général nous a fait parvenir des éléments pour des orientations politiques qui
portent sur trois grands thèmes: importance du système commercial multilatéral et de l'OMC;
commerce et développement; et PDD. Les Ministres auront aussi l'occasion de développer leur
propres vues sur ces thèmes au cours des séances de travail. En outre, un certain nombre de décisions
nous ont été transmises pour adoption et nous devons examiner les rapports de tous les organes
permanents de l'OMC. Nous avons donc du travail devant nous dans les jours à venir. À ce propos,
je tiens à remercier le Directeur général Pascal Lamy et M. l'Ambassadeur Agah, Président du Conseil
général, pour la manière dont ils ont conduit le processus préparatoire de la Conférence ministérielle
et le travail considérable qu'ils ont fourni à ce titre. J'espère que d'ici à la fin de la Conférence, nous
aurons montré au monde non seulement que l'OMC est bien vivante mais aussi qu'elle est vraiment
capable de produire des résultats qui comptent pour tous les habitants de la planète, des résultats qui
favorisent la croissance économique et assurent le développement, des résultats qui créent de la
richesse et des emplois pour nos populations.
Sur ces mots, je déclare la huitième Conférence ministérielle ouverte.
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