WT/MIN(03)/ST/118
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La clé du succès, c'est l'intégration complète et harmonieuse des pays en développement dans
le système multilatéral, associée à l'adoption de mesures susceptibles de stimuler la relance
économique internationale.
Mon gouvernement réaffirme avec force son attachement à une politique audacieuse et se
félicite de la récente réforme de la politique agricole commune. Cette réforme contribuera
vigoureusement à la souveraineté alimentaire des pays du Sud tout en favorisant leur production et
leurs exportations agricoles.
Mais pour cela il faut adopter des règles qui donnent aux pays en développement les moyens
de mieux s'intégrer dans le commerce international.
Cancún doit donner une impulsion politique nouvelle à ce qui, de notre point de vue, est un
droit avant d'être une ambition.
Le corps social de chacun de nos pays en est conscient et nous exhorte de mille manières de
briser cette fatalité qui voudrait que seule la puissance, l'argent et la force aient les moyens de dicter
les règles.
Le Sommet du Millénaire, Doha, Monterey, Johannesburg, furent tous des jalons prometteurs.
Mais jusqu'à ce jour, elles s'avèrent avoir été plutôt, ce que j'appellerais "des conversations planétaires
sans lendemain".
Tant que ces rendez-vous resteront des badinages incantatoires, le politique ne se
réappropriera pas la primauté et l'intérêt général régressera.
M. Ricupero, parlant au nom du Secrétaire général des Nations Unies, a souligné avec
pertinence l'opportunité unique que nous offre cette réunion ministérielle: celle de rétablir le
minimum de confiance dont nos sociétés, inquiètes et parfois déroutées, ont besoin pour croire dans le
système multilatéral des échanges.
Un premier pas important fut réalisé grâce à l'accord intervenu sur la question de l'accès des
pays en développement aux médicaments génériques. Mais il faut maintenant rapidement et
effectivement en assurer la mise en œuvre sur le terrain. Les populations de ces pays ont déjà trop
attendu.
Le Commissaire Lamy a eu l'occasion de préciser les attentes et les engagements de l'Union
européenne en matière d'agriculture, d'accès aux marchés des produits non agricoles, des questions de
Singapour, du traitement spécial et différencié et des règles en général.
Je n'y reviendrai donc pas.
Mais pour ma part, j'aimerais insister sur deux éléments à mes yeux essentiels.
Le premier est celui de la cohérence. Comme l'a très bien indiqué M. Supachai, une
stratégie du développement implique que notre Organisation institutionnalise des
synergies et des actions avec les autres organisations internationales. Cela implique
une volonté politique déterminée de décloisonner tous les grands instruments
internationaux comme la Banque mondiale, le Fonds monétaire international ou
l'Organisation internationale du travail.
Le moment n'est-il pas venu de proposer fa création d'un véritable Conseil
économique et social mondial dont le pouvoir politique puiserait sa légitimité et son