Document 2 : L’effet de serre
Source : Science et vie Novembre 2015 N°1178
Document 3 : La fonte des glaciers du Groënland
http://www.lemonde.fr/cop21/article/2015/11/12/la-fonte-des-glaciers-du-nord-est-du-groenland-pourrait-faire-
monter-le-niveau-marin-de-1-metre_4808615_4527432.html
La fonte de deux glaciers du Groenland pourrait faire monter le niveau marin de 1 mètre
Icebergs dans un fjord de l'ouest du Groenland en août 2014.
Maria Stenzel/UC Irvine
C’est ce que fait apparaître une étude américaine, conduite par Jérémie Mouginot (université de Californie à
Irvine) et publiée jeudi 12 novembre dans la revue Science. En utilisant quarante années de données
accumulées sur ce glacier, dont les observations satellitaires de six agences spatiales, les scientifiques ont
mis en évidence que « la forme et la dynamique du Zachariæ Isstrøm ont considérablement changé au cours
des toutes dernières années ».
Pour bien comprendre le processus, décrit Gaël Durand, du Laboratoire de glaciologie et géophysique de
lenvironnement (CNRS-Université Joseph-Fourier de Grenoble), qui n’a pas participé à ce travail, il faut se
représenter que les calottes polaires se forment par l’accumulation de neige et s’écoulent depuis un dôme
central vers la périphérie, via des glaciers émissaires drainant la glace. En l’occurrence, le Zacharie est l’un
des exutoires de la partie nord-orientale de l’inlandsis (calotte) groenlandais vers l’océan glacial Arctique.
Localisation du glacier Zacharie, au nord-est du Groenland
C’est une nouvelle alerte sur le front
du climat. Elle nous vient du Grand
Nord. L’un des trois principaux
glaciers du nord-est du Groenland,
le Zachariæ Isstrøm (dont le nom
est parfois francisé en Zacharie), est
entré « en phase de retrait accéléré
depuis 2012 ». On pourrait n’y voir
qu’un signal supplémentaire du
réchauffement en cours, si la
débâcle de ce titan n’était
susceptible de faire monter le niveau
des mers de « plus de
45 centimètres ».
Ecroulement de blocs de glace
Les chercheurs ont calculé que, de 2012 à 2014, la vitesse d’écoulement de ce géant glacé vers la côte a
augmenté d’environ 50 %. Et surtout, que la superficie de sa langue terminale flottant sur la mer, ou
plateforme flottante, a été réduite de 95 %. C’est ici qu’intervient la montée des eaux. « En se rétractant, la
langue flottante perd sa capacité à retenir la partie amont du glacier, qui va donc s’écouler plus vite vers
l’océan et précipiter le vêlage d’icebergs, c’est-à-dire la rupture et l’écroulement de blocs de glace »,
explique Gaël Durand.
« Le glacier est en train de se briser en morceaux et de vêler de gros volumes d’icebergs dans l’océan,
constate Jérémie Mouginot. Cela va se traduire par une hausse du niveau de la mer dans les décennies à
venir. » Quelle en sera l’amplitude ? Les chercheurs ont calculé que le Zacharie renferme suffisamment
d’eau congelée pour faire monter le niveau moyen des mers du globe, s’il s’effondre entièrement, de près
d’un demi-mètre.
La faute au réchauffement, et même à un double réchauffement. « Le Zachariæ Isstrøm est touché par le
dessus et par le dessous, indique Eric Rignot, professeur de sciences de la Terre à l’université de Californie
et cosignataire de l’étude. Le sommet du glacier fond en raison de décennies d’augmentation continue des
températures de l’air, tandis que sa base est sapée par des courants charriant une eau océanique plus
chaude. » Au total, le Zacharie perd désormais cinq milliards de tonnes de glace par an.
Les chercheurs se sont aussi penchés au chevet d’un glacier voisin, le Nioghalvfjerdsfjorden (dont il n’existe
pas de nom francisé), de masse équivalente. Il apparaît qu’il fond lui aussi « rapidement », mais « à un
rythme plus lent » que le premier. Peut-être parce que sa langue est encaissée dans un fjord qui le protège.
Toutefois, préviennent les auteurs, « sa plateforme flottante est susceptible de se briser dans un futur proche
si elle continue de mincir ».
« Changements stupéfiants »
Or, à eux deux, ces glaciers drainent 12 % de la calotte groenlandaise. Leur effondrement complet
entraînerait une hausse globale du niveau des mers d’environ 1 mètre. Un chiffre qui obligerait à réviser à la
hausse les projections du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), qui
prévoit, en fonction des scénarios de réchauffement, une élévation du niveau marin de 26 cm à 98 cm à la fin
du siècle. Les experts du climat, dont les premiers rapports négligeaient l’impact de la fonte des calottes
polaires, l’ont pourtant intégré à leurs dernières conclusions, en 2014, mais l’ampleur de ce phénomène reste
difficile à évaluer.
« Il y a peu encore, nous nous interrogions sur l’effet, sur les niveaux marins, d’un retrait des grands
glaciers terrestres, commente Eric Rignot. Nous n’avons pas à nous interroger plus longtemps : nous
pouvons observer directement les conséquences du réchauffement climatique sur les glaciers polaires. Les
changements sont stupéfiants et affectent maintenant tout le Groenland. »
« Des modélisations physiques permettraient de mieux décrire le comportement futur des glaciers polaires
et d’estimer à quelle vitesse ils vont relarguer de la glace vers l’océan, estime Gaël Durand. Mais cette
étude est importante, car, jusqu’à ces dernières années, on pensait que la partie nord-est du Groenland
restait plutôt stable. On voit aujourd’hui qu’elle est en train, elle aussi, de réagir au changement
climatique. »
Document 4 : 5ème rapport du GIEC sur les changements climatiques et leurs évolutions
futures En finir avec les idées reçues sur les changements climatiques
http://leclimatchange.fr/questions-reponses/
Il y a un certain nombre de forces différentes qui peuvent influencer le climat de la Terre. Quand le Soleil
devient plus brillant, la planète reçoit plus d’énergie et se réchauffe. Lorsque des volcans entrent en
éruption, ils émettent des particules dans l’atmosphère qui renvoient la lumière du soleil, et la planète se
refroidit. Quand il y a plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, la planète se réchauffe. Aujourd’hui, la
force motrice dominante provient des activités humaines et des émissions de gaz à effet de serre
additionnelles provoquées par ces dernières. Les changements climatiques passés ne nous disent pas que les
humains ne peuvent pas influer sur le climat, au contraire, ils nous disent que le climat est très sensible au
gaz à effet de serre dont nous contribuons à augmenter la présence dans l’atmosphère terrestre.
Le Soleil « cause du réchauffement climatique » est l’un des mythes les plus tenaces et les plus
communément répandus. Cet argument est étayé par la sélection biaisée de données, montrant des périodes
passées où activité solaire et climat suivaient les mêmes tendances mais sans tenir compte des
dernières décennies où les deux divergent.
Le 5ème rapport du GIEC montre comment les variations naturelles, comme celles du Soleil, peuvent
expliquer les variations de températures constatées dans le passé. Mais depuis 1950, le réchauffement
constaté est explicable principalement du fait des activités humaines.
Les changements climatiques, ce n’est pas si grave !
Les impacts négatifs des changements climatiques sur l’agriculture, la santé ou
l’environnement dépassent de très loin ses quelques effets positifs.
Fonte des glaces polaires
Les effets nuisibles incluent la perte de l’habitat de l’ours polaire et l’augmentation des risques de collisions
entre icebergs. Les eaux plus chaudes accroissent la fonte des glaciers et de la couche de glace du
Groenland.
Fonte des glaciers
Un sixième de la population mondiale dépend de l’eau douce restituée par la fonte annuelle des glaciers dans
les mois et saisons suivant l’hiver. Ces ressources en eau (eau potable, agriculture) pourraient venir à
manquer en période estivale.
Economie
Le rapport Stern a montré que les coûts de l’inaction face au changement climatique excèdent largement les
coûts de sa prévention. Certains scénarios prévus par le 4ème rapport du GIEC témoignent de migrations
massives de populations au fur et à mesure que les pays en basses-terres seront inondés. Des perturbations
dans le marché mondial, les transports, les réserves d’énergie et le marché du travail, la banque et la finance,
l’investissement et l’assurance, feraient toutes des ravages sur la stabilité des pays en développement mais
aussi des pays développés. Les marchés endureraient plus d’instabilité et les investisseurs tels que les fonds
de pension et les compagnies d’assurance auraient des difficultés considérables.
Avec l’hiver et le printemps froids que l’on vient de subir, on parle
encore de réchauffement climatique !?
Une journée froide, ou une année froide en un lieu donné, n’a rien à voir avec les
tendances de long terme (les variations du climat s’évaluent sur 30 ans) qui montrent une
hausse des températures.
La climatologie s’intéresse aux évolutions longues du système climatique, sur des périodes de 20 à 30 ans.
De la même manière qu’à la plage, il est difficile de savoir si la marée est montante ou descendante en
observant les vagues pendant quelques minutes, on ne peut analyser les évolutions du climat à partir des
évolutions de quelques années. Lorsqu’il analyse les tendances de long terme, le GIEC montre par exemple
qu’entre 1901 et 2010, les températures ont augmenté de 0,8°C. De même, la période 1981-2010 a été la
plus chaude depuis 800 ans.
De la même manière qu’il s’analyse sur le long terme, le climat s’analyse de manière globale. Ainsi, un
printemps froid comme celui de 2013 en France ne signifie pas qu’il n’y a pas de hausse des températures à
l’échelle globale.
La carte ci-dessous (qui montre les records de froid en bleu et les recors de chaleur en rouge, au mois de mai
2013) illustre bien la hausse des températures au niveau global et les dérèglements au niveau local. Ainsi, en
France, le mois de Mai a été un des plus froids jamais mesuré, alors qu’on assiste à un réchauffement
général.
La fonte de l’Arctique résulte d’un cycle naturel
Les observations satellites montrent une fonte très rapide de la banquise en Arctique
depuis 30 ans.
La banquise en Arctique est un indicateur très sensible aux changements climatiques. Les données satellites
recueillies ces trente dernières années montrent un déclin très rapide de la surface de la banquise :
l’extension de la banquise en Arctique a diminué de 12,2% par décennie (en Septembre) depuis le début des
observations satellites, en 1979.
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