
TD/TC(2005)2/ANN2 
 
(dans le cadre de la Convention de Lomé, du Système généralisé de préférences et de l’initiative « Tout 
sauf les armes ») et des États-Unis (dans le cadre de la Loi sur la croissance et les possibilités économiques 
en Afrique), ce sont les réformes nationales qui ont tout d’abord attiré les investissements. Les premiers 
investissements  remontent  au  milieu  des  années 80.  Ils  résultaient  d’une  évolution  de  la  stratégie  de 
développement combinant substitution des importations et promotion des exportations.  
6.  De  la  même  manière,  l’exemple  de  Maurice  souligne  l’importance  des  réformes économiques 
nationales.  La  stabilité  politique  et  macro-économique  a  été  essentielle  pour  le  développement  de 
l’investissement  étranger  et  pour  l’amélioration  des  conditions  sociales.  Le  secteur  du  textile  et  de 
l’habillement a également bénéficié d’une politique commerciale favorable. Après l’échec des politiques 
de substitution des importations mises en œuvre dans les années 60, les pouvoirs publics mauriciens ont 
encouragé la production par la création de zones de promotion des exportations, dans les années 70, puis 
par l’adoption d’un programme d’ajustement structurel, dans les années 80.  
7.  La politique colombienne tient à la fois de l’approche bangladaise et de l’approche américaine 
(décrite  plus  bas).  Plus  encore  que  le  Bangladesh,  la  Colombie  est  revenue  de  sa  stratégie 
d’industrialisation par substitution des importations. En menant des réformes de marché plus complètes, le 
pays s’est débarrassée de l’influence néfaste du protectionnisme sur les exportations, tout en favorisant une 
concurrence saine entre ses producteurs. La Colombie a également négocié de nombreux accords de libre 
échange, afin de garantir son accès aux marchés d’exportation.  
8.  De la même façon que les exportateurs colombiens ont profité de leur proximité avec les États-
Unis et de leur accès à ce marché, le secteur slovaque de l’habillement a tiré avantage de l’entrée de son 
pays dans l’Union européenne. Depuis l’Accord européen de 1995 jusqu’à l’accession à l’Union neuf ans 
plus tard, la filière a pu accéder au marché communautaire. Elle en  a profité pour  mettre  en œuvre des 
activités de perfectionnement passif avec ses partenaires européens. 
9.  Les États-Unis ont mis en œuvre une série de programmes et d’accords offrant à certains pays en 
développement un accès en franchise de droits et sans contingents au marché américain de l’habillement. 
Les  règles  d’origine  en  vigueur  dans  les  programmes  comme  l’Initiative du  bassin  des  Caraïbes ou  les 
accords  de  libre-échange  passés  avec  les  pays  d’Amérique  latine  ou  d’autres  régions  du  monde  font 
dépendre  le  libre  accès  au  marché  américain  de  règles  applicables  au  niveau  de  la  fibre  ou  du  tissu. 
L’intention est ici d’encourager un partage de la production entre le secteur textile américain et les secteurs 
de  l’habillement  des  pays  partenaires.  Cette  stratégie  vise  à  assurer  « un atterrissage en douceur » aux 
producteurs  américains  de  vêtements  (dont  beaucoup  relocalisent  leur  production  dans  les  pays 
partenaires), tout en créant de nouveaux débouchés destinés à compenser le recul du chiffre d’affaires de la 
filière textile nationale.  
10.  La réforme de la politique commerciale australienne, fondée sur des droits de douane peu élevés 
et un large accès aux importations de textiles, vêtements, chaussures et cuir, a prouvé que ce type de choix 
pouvait favoriser la réussite de l’ajustement, en incitant les entreprises à miser sur des produits novateurs à 
forte valeur ajoutée, spécialisés et à forte intensité de capital, ainsi que sur le développement de la marque, 
le service à la clientèle ou l’expansion du marché. Le processus d’ajustement s’est néanmoins accompagné 
d’un soutien budgétaire substantiel à l’innovation et à l’investissement, afin d’aider les entreprises à rester 
compétitives dans un contexte de droits de douane peu élevés.  
Le coût de la main d’œuvre compte, mais sa qualité aussi 
11.    La tentation est grande de conclure que la compétitivité, dans le secteur de l’habillement, est 
purement fonction du coût de la main-d’œuvre. En effet, il est avéré que (a) la main d’œuvre contribue très 
largement à la valeur de la plupart des vêtements et (b) que les salaires des pays en développement sont