Semestre 2 La comptabilité macroéconomique I/ La comptabilité

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Semestre 2
La comptabilité macroéconomique
I/ La comptabilité nationale et la construction du PIB
Le PIB est un agrégat statistique qui mesure la richesse produite en une année par les résidents
d'un pays.
La consommation de capital n’est pas comptée dans le PIB
Il y a trois façons de calculer le « Produit Intérieur Brut » (PIB) selon que l’on adopte une optique
dépense, une optique production, ou une optique revenu.
Le PIB obtenu est le même dans les trois cas.
PIB dans l’optique dépense (optique ‘emplois’)
Calcul du PIB selon les dépenses des résidents du pays. On utilise le tableau d’entrée-sortie (TES)
PIB – T = C + I + G – T + X – M
PIB – T : le revenu national net des impôts (capital fixe)
C : la consommation des ménages
I : l’investissement des entreprises
G – T : les dépenses publiques – les recettes fiscales de l’Etat . G – T est donc le déficit (G – T>0) ou
l’excédent (G – T<0) budgétaire de l’Etat
X – M : les exportations de biens et services - les importations de biens et services
PIB dans l’optique production (optique ‘ressources’)
Calcul du PIB selon la production des résidents du pays. Utilisation du TES
PIB = VA + IP-Subv
VA : valeur ajoutée = production - consommation
IP : impôts sur les produits (ex. droits de douane, TVA)
Subv : subventions à la production (ce que l’on gagne en plus en vendant les produits)
Il s’agit du « prix de base », c’est-à-dire la valeur de ce que l’entreprise gagne effectivement
PIB dans l’optique revenu
Calcul du PIB selon ce que gagnent les résidents. Utilisation du tableau économique d’ensemble (TEE)
PIB = S + EBE + IP-Subv
S : rémunération des salariés (salaires)
EBE : excédent brut d’exploitation, permet de payer les créanciers ou rémunérer les actionnaires
II/ La comptabilité internationale : la Balance des paiements
Le document retraçant les comptes extérieurs des économies nationales est la Balance des
Paiements. C’est un document harmonisé sous l’égide du FMI depuis la fin de la Seconde Guerre
Mondiale.
La France et la Suisse utilisent actuellement la méthodologie issue du 5 ème Manuel de la Balance des
Paiements publié par le FMI en 1993.
1) Méthodologie de la Balance des Paiements
Définition
La BdP est un document statistique qui recense dans un cadre comptable toutes les transactions
réalisées, durant une période donnée, entre les résidents et les non-résidents.
C’est un document statistique : les chiffres proviennent des déclarations des banques, des grandes
entreprises, de sources douanières. Il s’agit le plus souvent d’estimations.
C’est un cadre comptable : toute transaction est enregistrée en flux de débit et de crédit
On fait la différence entre résidents et non-résidents :
- résidents : personnes physiques de nationalité habitant sur le territoire ou à l’étranger depuis moins
de deux ans et entreprises nationales ou étrangères exerçant leur activité sur le territoire
- non-résidents : tous ceux qui n’entrent pas dans les catégories précédentes
Principe d’enregistrement comptable de la BdP
Les transactions sont enregistrées selon les variations du patrimoine des résidents.
- les opérations entraînant une diminution de patrimoine sont enregistrées en crédit et
affectées d’un signe + (ex. exportations, dépôt d’un non-résident dans une banque résidente)
- les opérations entraînant une augmentation de patrimoine sont enregistrées en débit et
affectées d’un signe -  (ex . importations, remboursement d’un emprunt auprès d’une banque
non-résidente)
En résumé :
- diminution du patrimoine pour l’un = crédit pour l’autre
- augmentation du patrimoine pour l’un = débit pour l’autre
Exemple d’une exportation payée en monnaie étrangère : l’exportation fait un crédit + au patrimoine
résident exportateur  il y a diminution du patrimoine non-résident importateur (car doit payer pour
importer)  enregistrement d’un crédit + sur le CC exportateur
- si le paiement est direct, les devises sont converties en monnaie nationale sur le compte courant
détenu par l’exportateur auprès d’une banque résidente : le compte de la banque de l’exportateur
résident est crédité du montant payé en devises par l’importateur non résident et en même temps
l’exportateur voit son compte de dépôt en monnaie nationale auprès de la banque résidente crédité du
montant équivalent.
- si le paiement est différé, l’importateur a une créance de devise sur l’exportateur  augmentation
du patrimoine résident  débit – sur le CF importateur
Autre exemple : le remboursement d’une dette par un non-résident vers un résident : enregistrement d’un
débit – pour le non-résident (donc augmentation des avoirs monétaires) et enregistrement d’un crédit +
pour le résident (donc diminution des avoirs financiers).
Distinction entre transactions financières et flux monétaires
Pour les transactions : - entrée de devises non-résidentes  crédit + résident
- sortie de devises résidentes  débit - résident
Les transactions financières sont enregistrées sur le CF
Pour les flux monétaires : - entrée de devises non-résidentes  débit – résident car il y a
augmentation des avoirs sur l’étranger (dettes)
- sortie de devises résidentes  crédit + non-résident
car il y a diminutions des avoirs sur l’étranger (remboursement des dettes)
Les flux monétaires sont enregistrés sur le CC
La Balance des Paiements est toujours équilibrée de manière verticale : tout enregistrement en crédit
trouve sa contrepartie en débit, aux « erreurs et omissions » prêt.
Les opérations de transfert
Ce sont les opérations unilatérales monétaires ou réelles. On distingue :
- les transferts courants intégrés au CC : ils portent sur les biens et services et les revenus (ex.
dons des ONG, contributions des Etats aux organisations internationales…)
- les transferts en capital intégrés au CK : ils modifient le stock d’actif (ex. transferts d’actifs,
remises de dettes…)
2) Les comptes de la Balance des Paiements et leur interprétation
Il existe plusieurs types de comptes de la BdP :
- le compte de transactions courantes (CC) utilisé pour des biens et des services et des
revenus. Il mesure l'import/export et le solde de transaction des biens et services
- le compte de capital (CK) utilisé pour les opérations de transferts en capital et les
acquisitions d’actifs non financiers (ex. brevets, licences). Il est assimilable au CC
- le compte financier (CF) utilisé pour les transactions financières (en débit ou en crédit). Il
mesure le flux de capitaux entre entrants et sortants
Il existe différent types d’investissements selon l’intensité de l’engagement :
- les Investissements Directs (IDE) : toute prise de participation conduisant à détenir au moins 10%
du capital d’une entreprise est comptabilisé en IDE
- les Investissements de Portefeuille : titres de participation (actions), titres de créance (emprunts
obligataires, billets de trésorerie)
Les avoirs de réserve (VR) sont les variations des avoirs ou des engagements des autorités
monétaires (banques centrales) : or, devises…
Une augmentation des réserves de la banque centrale est inscrite au débit et une diminution au crédit.
Les erreurs et omissions nettes
Normalement, la somme des soldes (CC+CK+CF) devrait être nulle : les débits et les crédits se
compensent et les entrées de capitaux sont équivalentes au sorties.
Or les sources statistiques sont différentes à cause des douanes et des banques : cela crée donc un
écart que l’on solde dans le compte « erreurs et omissions nettes ».
Ce solde peut révéler l’existence de fraudes (sorties de capitaux non déclarées ou exportations et
importations frauduleuses…)
Les soldes intermédiaires usuels
- le solde du compte de transactions courantes et du compte de capital
B = CC + CK
Il permet de voir si le pays s’endette vis-à-vis de l’extérieur (B<0 trop de débits) ou s’il acquiert des actifs
financiers sur l’extérieur (B>0 remboursements)
- le solde de la balance globale
BG = CC + CK + CFANM
CFANM est la sortie de capitaux par les banques et les agents non-monétaires.
BG comptabilise toutes les transactions monétaires avec l’étranger qui font varier les avoirs
monétaires des résidents (espèces + dépôts) : BG correspond donc une création monétaire issue
de l’extérieur.
 Un excédent de la balance globale implique une augmentation de la masse monétaire du pays
 Un déficit de la balance globale implique une diminution de la masse monétaire
III/ Les équilibres comptables en économie ouverte
L’épargne nationale
L’épargne nationale se calcule avec la formule :
S = (Sp – I) + (T – G)
S : épargne nationale
Sp : épargne nationale privée
(Sp – I ) : épargne nette du secteur privé. Il s’agit du besoin de financement privé.
(T-G) : excédent (ou déficit) budgétaire de l’Etat ; Il s’agit du besoin de financement publique.
Le solde de la Balance des Paiements est égal au besoin de financement national (besoin de
financement privée et public)
L’impact de la BdP sur la masse monétaire
Les paiements en devises effectués par les résidents vers les non-résidents où dans le sens
inverse modifient la masse monétaire du pays.
Il n’y a pas une masse monétaire mais des agrégats monétaires : tout moyen de paiement enregistré
par la banque centrale ou par les banques peut être considéré comme de la monnaie.
On peut calculer la masse monétaire avec la formule :
B = S = (Sp - I) + (T - G) = - CFANM - VR – VPBM
CFANM : excédent du CC et du CK  sortie de capitaux vers l’étranger
VR : augmentation des réserves de la Banque Centrale (remise de devises à l’étranger)
VPBM : titres étrangers conservés par les banques
On voit donc que l’équilibre interne de l’épargne et de l’investissement est très étroitement relié aux
mouvements de capitaux et à l’évolution de la masse monétaire.
L’ajustement de le BdP : le taux de change
La balance des paiements doit toujours être équilibrée, ce qui revient à dire que tout déficit doit
être financé et tout excédent utilisé.
Le principal mode d’équilibrage de la Balance des Paiements se fait par l’intermédiaire du taux de
change réel
Quelques définitions :
- le taux de change (nominal) E est le rapport de valeur entre deux monnaies. Il correspond au
nombre d’unités de monnaie nationale qu’il faut donner pour une unité de cette devise et vice-versa
- le taux de change réel permet d’exprimer le pouvoir d’achat relatif des monnaies. Un taux de
change réel supérieur à 1 signifie que le même panier de bien coûte plus cher à l’étranger que dans le
pays de référence, et inversement s’il est inférieur à 1
- un régime de changes fixes se caractérise par des interventions des autorités monétaires sur
le marché des changes de manière à maintenir un certain cours entre la monnaie nationale et une ou
plusieurs monnaies de référence mais les autorités monétaires n’interviennent pas ou très peu sur le
marché des changes de sorte que le cours de la monnaie nationale fluctue librement en fonction de l’offre
et de la demande  le régime des changes est en fait flexible.
La BdP s’ajuste selon le régime de change :
- en régime de changes fixes, les interventions des autorités monétaires permettent à la balance des
paiements de s’équilibrer si ce n’est pas déjà le cas
- en régime de changes flexibles, la balance des paiements s’équilibre par des variations du taux de
change : la masse monétaire est contrôlée par les autorités monétaires.
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