Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2 Vendredi 29/10

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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
Vendredi 29/10/10
9H30-11H30
D. Antier
Alice et Claire
L’erreur médicamenteuse (suite)
Comment aborder un patient inobservant ?
Moyens à mettre en œuvre face à la non-observance :
Vouloir : le patient doit adhérer à la décision du traitement en étant convaincu de la nécessité
de ce traitement.
Pouvoir : la capacité physique et les compétences psychologiques et comportementales du
patient suffisent-elles pour qu’il se traite ?
Des déficiences (gestuelles, psychiques) invalideront l’observance du traitement si des
soutiens ne sont pas mis en place.
Savoir : soit avoir les connaissances relatives à la maladie et au bon usage du traitement
(administration, moments de prises, IA alimentaires, effets bénéfiques et indésirables, délai
d’apparition, mode de conservation...)
C’est dans ce contexte qu’intervient la notion d’ETP (Education ThéraPeutique).
L’Opinion Pharmaceutique :
OP= avis motivé d’un pharmacien se basant sur l’histoire pharmaco-thérapeutique d’un
patient à propos de la valeur thérapeutique des traitements prescris par l’ordonnance. L’OP est
donnée par écrit au prescripteur.
Soit OP avec modification de la prescription
Soit OP sans modification de la prescription
1)
OP avec modification :
Donc il y a refus de délivrance (impossible, dangereuse). L’OP avec refus de délivrance non
liée à une indisponibilité matérielle du produit impose l’information immédiate du
prescripteur.
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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
2)
OP sans modification :
L’OP suppose un pb pharmaco-thérapeutique (IAM, CI, EI rapporté par le patient etc...) mais
le pharmacien procède quand même à la dispensation. L’OP doit faire étant de l’analyse
approfondie de l’absence du risque pressenti. Une copie de l’OP est systématiquement
conservée à l’officine (dans le dossier du patient).
Les destinataires de l’OP :

Le prescripteur : obligatoire.
L’OP n’a d’intérêt sur le plan thérapeutique et légal que si le prescripteur en a eu
connaissance et a pu réagir en temps utile.

Le patient : éventuellement.
En cas de modification de la prescription le patient peut être avisé des motivations du refus de
délivrance mais attention les raisons donnée au patient peuvent être différentes de celles de
l’OP communiquée au prescripteur pour ne pas fragiliser la confiance du patient en son
médecin.
Aspect médico-légal de l’OP :
L’OP peut permettre de clarifier les responsabilités respectives du pharmacien et du médecin.
La mention expresse d’un dépassement des doses suppose une justification du prescripteur
mais elle n’exonère aucunement le pharmacien de responsabilités. Idem si le médecin écrit «
je confirme » ou « je dis » : cela ne soustrait pas le pharmacien à ses responsabilités légales
en cas de danger avéré.
Cas de l’OP relative à l’inobservance :
= avis de non-concordance entre la fréquence à laquelle un patient retire un médicament et la
fréquence prescrite.
Soit une demande hâtive= retrait d’une quantité d’un médicament > 20% par rapport a la
quantité prévue par l’ordonnance.
Soit une demande tardive= idem mais <20%.
L’inobservance sera avérée à partir du profil des renouvellements d’ordonnance par rapport à
une période minimale de 90 jours. D’où l’intérêt de tenir un dossier-patient à la pharmacie.
Cette OP s’adresse autant au prescripteur qu’au patient.
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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
Comment intervenir de façon efficace avec le prescripteur ?
Pour rédiger une OP destinée au prescripteur :
-
Bien documenter l’intervention.
-
Préciser les éléments relevant de l’état du patient et susceptible de motiver une
modification de traitement.
-
Recommander une alternative s’il y a lieu.
Le message délivré par l’OP doit être destiné à optimiser les soins dispensés aux patients
et non à dénoncer une erreur.
Enregistrement de l’OP a la pharmacie :
1. Tampon de la Pharmacie
2. Date de la prescription et de l’OP
3. Nom de pharmacien signataire
4. Identité du patient
5. Détail de la prescription
6. Cause du déclenchement de l’OP
7. Banque de données si alerte informatique
8. Commentaires éventuels du pharmacien
9. Copie du courrier ou du fax adressé au prescripteur
10. Numéro chronologique type AA/MM/JJ/HH/mm
NB : vous pouvez trouver le formulaire de l’OP en téléchargement sur le site du conseil de
l’Ordre.
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Chapitre 2-Les interactions médicamenteuses
IAM= modifications in vivo des effets d’un PA par un autre PA ou par l’alimentation. On
observe alors des conséquences variables selon les médicaments et selon les patients :
-
Plus ou moins efficaces
-
Plus ou moins d’effets indésirables

Donc des IAM peuvent êtres redoutées ou recherchées.
Les 2 mécanismes des IAM :
1. IAM pharmaco-cinétiques :

Peu prévisibles

Liées à la physiopathologie du malade (IR, IH, âge)

Non extrapolables entre les PA d’une même classe

Survenant à une étape du devenir du PA (ADME)
a) Au niveau de la résorption :
Les chélateurs (charbon activé, anti-acides, colestyramine) diminuent la résorption de nbx
médicaments par complexation.
Ex : tétracyclines et cations
CAT : ne administrer avec les anti-acides ou le lait ( Mg2+).
b)
Au niveau de la fixation protéique :
Seule la fraction libre d’un PA est responsable de l’activité pharmacologique. Donc defixation d’un médicament par un autre= élévation brutale de la fraction libre et augmentation
des effets. Sont concernés les PA fortement liés (> 90%) et les MMTE (Médicaments à
Marge Thérapeutique Etroite).
Ex : diminution de 99% à 95% de la fixation protéique qui se traduit par une augmentation de
1 à 4% de la forme libre soit une augmentation d’un facteur 4. La fixation protéique dépend
des caractéristiques acide/base d’un PA.
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Le risque d’IAM est élevé pour les PA à caractère acide faible est très élevé.
Les médicaments « déplacés » sont essentiellement :
-
Les AVK
-
Les sulfamides hypoglycémiants oraux
Les médicaments « déplaceurs » sont essentiellement :
-
La phénylbutazone
-
Les salicylés
-
Les fibrates
-
Les imidazolés
-
Les sulfamides antibactériens
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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
Vendredi 29 octobre 2010
10h30 – 11h30
Pharmacie clinique
M.Antier
yenyen et la quiche
Chapitre 2 : les interactions médicamenteuses
(suite)
Plus de 50% des IAM cliniquement significatives au niveau de la superfamille des cytP450.
Plus de 30 isoenzymes identifiées divisées en 4 familles (1 à 4) avec six sous familles (A à F)
et 20 groupes dont 5 impliquées dans le métabolisme de 90% des PA.
Principales isoenzymes : 1A2, 2C9, 2C19, 2DB, 3A4.
L'induction enzymatique :
 effet lent et progressif (quelques jours ou semaines selon les inducteurs)
 effet durable après l'arrêt de l'administration de l'inducteur.
 entraîne souvent une perte d'action du PA associé.
 peut générer la formation de métabolites toxiques du PA associé.
Inducteurs du cytP450 produisant des IAM cliniquement significatives :
1A2  tabac, caféine, oméprazole
2B  phénobarbital
2C  phénobarbital
2E1  alcool chronique
3A4  rifampicine
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L'inhibition enzymatique :
 rapide avec impact clinique en général supérieur à l'induction.
 soit inhibition compétitive (même site enzymatique) soit non compétitive (effet direct sur
l'enzyme)
 autre mécanisme indirect (baisse du débit sanguin du foie)
Les inhibiteurs enzymatiques vont induire une augmentation des effets pharmacologiques de
PA via une augmentation de la demi vie.
Les inhibiteurs du cytP450 :
1A2  cimétidine, érythromycine
2D6  quinidine, cimétidine
2C  cimétidine, oméprazole
2E1  alcool aigu
3A4  kétoconazole, erythromycine, cimétidine, quinidine.
c) Au niveau de l'élimination.
IAM intervenant au niveau de l'élimination rénale (filtration glomérulaire, sécrétion tubulaire)
avec risque d'IAM faible
ex : IEC diminuent la FG du lithium  lithémie toxique
2) IAM d'origine pharmacodynamique.
Modification prévisible de la réponse pharmacologique par action directe ou indirecte au
niveau d'un récepteur et/ou d'un effecteur. Sans modification des concentrations plasmatiques
des PA.
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Les synergies
Renforcement de l'effet ou allongement de la durée d'action d'un PA « A » par l'utilisation
simultanée d'un PA « B ».
La synergie additive : concerne les PA exerçant un effet de même type, l'effet résultant de leur
association est une somme exacte des effets de A et B.
Elle s'observe avec des PA administrés à faible dose et agissant sur le même type de
récepteur.
Ex : co-prescription d'antihistaminiques H1 :
 prométhazine (Phenergan)
 alimémazine (Théralène)
 dexchlorphéniramine (Polaramine)
3 anti H1 pouvant franchir la BHE  effet proche de l'anesthésie générale.
Les synergies potentialisatrices (via le SNA) : la plupart des organes ont une double
innervation sympathique et parasympathique dont les effets sont opposés.
 stimulation de l'un + inhibition de l'autre.

Au niveau de l'oeil : Ephédrine contractant les fibres musculaires lisses radiales 
mydriase + atropine s'opposant à l'effet contractant de l'Ach sur les fibres lisses circulaires du
sphincter irien  mydriase.
Conséquence : mydriase extrême pouvant induire une occlusion du canal par lequel est
résorbé l'humeur aqueuse  glaucome.

Au niveau pulmonaire : 1) salbutamol (bêta2 +) bronchodilatateur et 2) ipatropium
(anticholinergique muscarinique) bmoquant l'effet constricteur de l'Ach sur les fibres
musculaires lisses des bronchioles  association possible dans l'état de mal asthmatique.
Les antagonismes
Diminution de l'effet de A par administration de B
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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
Antagonisme compétitif : l'augmentation de la dose de A permet de reconstituer l'intensité de
l'effet qu'il développait avant l'administration de B.
 Cas de l'action de 2 PA sur un même type de récepteur, l'un d'eux étant un agoniste et
l'autre un antagoniste.
Illustration : Salbutamol (utéro relaxant) indiqué chez la femme enceinte en cas de menace
d'accouchement prématuré  si poussées tensionnelles ne pas prescrire de bêta -
Antagonisme non compétitif : l'augmentation de la dose de A ne permet pas de recouvrer
l'effet qu'il développait avant l'administration de B  blocage irréversible du récepteur ou
action exercée par B en aval du récepteur au niveau de la voie effectrice.
Illustration : Neuroleptiques et syndrome parkinsonien
Les neuroleptiques diminuent les psychoses par blocage des récepteurs dopaminergiques
centraux d'où hypodopaminergie qui induit la stimulation des récepteurs cholinergiques d'où
syndrome extrapyramidal parkinsonien.
CAT : Utiliser un anticholinergique (ex : trihexyphénidyle) mais ne pas traiter le syndrome
extrapyramidal par L-dopa car augmentation de la transmission dopaminergique 
psychoses.
3) Les principaux risques relatifs aux IAM
Les torsades de pointe : trouble du rythme de type tachycardie ventriculaire caractérisé par
une succession de complexes ventriculaires QRS larges à l'ECG.
Risque en général spontanément régressif mais récidivant avec évolution possible vers la
fibrillation ventriculaire  arrêt cardiovasculaire
Survenue favorisée par l'association de MDTP et par les FDR identifiés :
 hypokaliémie ++
 bradycardie ++
 médicaments allongeant QT
 terrain familial
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Classes pouvant induire des torsades de pointe :
anti arythmiques : amiodarone, disopyramide, quinidiniques et sotalol
anti infectieux : erythromycine IV et noxifloxacine
neuroleptiques : amisulpride (Solian)
autres : halofantrine, bépridil, mizolastine.
Les PA bradycardisants :
 antiarythmiques Ia → disopyramide, quinidiniques.
 Bêta bloquants
 amiodarone
 antagonistes calciques : diltiazem, vérapamil
 antichlolinestérasiques : donepezil, galantamine, néostigmine, tacrine
 autres : clonidine, digitaliques, méfloquine.
L'hypokaliémie favorise les TP et augmentent la toxicité des digitaliques
 diurétiques hypokaliémants de l'anse et thiazidiques.
 Laxatifs (stimulants ++) Tamarine et Dulcolax
 Amphotéricine B
 AIS surtout à doses ++ et en chronique : prednisone prednisolone
 insuline aussi!
L'hyperkaliémie :
 diurétiques hyperkaliémants
 IEC et sartans
 AINS
 ciclosporine et tacrolimus
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Pharmacie clinique- chapitre 1 (suite) et chapitre 2
Le syndrome sérotoninergique :
Ensemble de symptômes pouvant nécessiter l'hospitalisation.
 psychiques : agitation, confusion voire coma
 végétatifs : hypo hypertension, tachycardie, frissons, hypertension, sueur
 moteurs : myoclonies, tremblements, rigidité
 digestifs : diarrhées
Si 3 symptômes de classes différentes → diagnostic posé
Le syndrome atropinique : rétention urinaire, constipation, sécheresse buccale, tachycardie
Par addition des effets indésirables des médicaments atropiniques.
 Atropine
 AD imipraminiques
 anti H1 sédatifs
 antiparkinsoniens anticholinergiques
 antispasmodiques atropiniques
 disopyramide
Dépression du SNC : les médicaments dépresseurs du SNC associés entre eux ou à l'alcool
majorent la dépression centrale → altération de la vigilance
Principaux dépresseurs du SNC
 antalgiques et antitussifs morphiniques
 anti H1
 BZD
 neuroleptiques

anti HTA centraux
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