Bien que les pèlerins ont passé toute la journée à invoquer, prier, supplier, se rappeler Dieu, il leur est
demandé de le faire encore après. Une façon pour Dieu d’attirer l’intention de l’Homme, que le but de
toute adoration est le rappel, et que celui-ci doit continuer tout le temps. Il le rappelle dans ce deuxième
verset :
« Quand vous terminez vous rites, rappelez vous Dieu comme vous vous rappelez vos parents ou
encore plus… ».
Se rappeler Dieu, c’est se rappeler ses ordres, ses recommandations, ses interdits et nécessairement
sa rétribution et son châtiment. L’avoir à l’esprit en tout acte, parole, action, mouvement, lieu, permet à
l’être de faire les bons choix et cheminer aisément vers son agrément.
Dans ces lieux saints, les gens font connaissances et parlent aux nouveaux amis de leurs familles. La
nostalgie, suite à l’éloignement des siens, nous rappelle les proches et les parents, et dans ce verset,
Dieu demande à son serviteur, de ne pas l’oublier et qu’il doit l’invoquer et s’en rappeler au moins
comme il le fait pour sa famille, sinon plus, et surtout pendant cette adoration.
Il faut remarquer que chaque fois le mot Dikr (le rappel) est cité, il est toujours accompagné d’une notion
d’abondance et longueur. Dieu demande à son serviteur, croyant un effort qui ne nécessite pas
d’argent, le distinguant de l’hypocrite, qui est paresseux, ingrat et trompeur.
L’objectif est que le pèlerin et à travers lui, tout être humain, fasse du rappel une habitude, enracinée
dans son cœur. Ibn Taymiya a dit que dans la prière, il y a tellement de bienfaits, dont le plus important
est le rappel de Dieu. Dans chaque changement de position, il y a invocation de notre créateur. Un bon
serviteur d’Allah, Abou Mouslim Alkawdani marchait et citait Dieu tout le temps. Il croisa un jour un
homme qui l’a suivi longtemps. Il posa la question à quelqu’un : est-il fou ? Et Abou Mouslim en
l’entendant lui répondit : dis plutôt que j’ai le remède contre la folie.
Le croyant trouve ses remèdes contre tous les maux dans l’invocation et le rappel. Nous constatons que
le nombre des maladies psychiatriques comme celui des malades explose, de plus en plus en
s’éloignant de Dieu. Les cœurs sont devenus durs et hermétiques quand on parle du Seigneur. Lui
parler et l’invoquer guéri et soulage. Les langues sont devenues des fourches empoisonneuses, alors
qu’avec le rappel de Dieu, elles retrouvent leurs douceurs. Se rappeler Dieu, c’est se rappeler le bien et
le mal, la vie et la mort, le paradis et l’enfer. L’invocation et le rappel gravent sur le cœur cette
attestation de foi, d’unicité du créateur.
Moise (Moussa), a demandé à Dieu de lui indiquer une invocation pour se rappeler de lui tout le temps,
il lui répondit « dis, il n’y a aucune autre divinité que toi Allah », Moussa dit : «mais tous tes serviteurs le
disent », Dieu lui dit « avec ma grandeur, (une façon de jurer), si tu mets les sept cieux et la terre dans
une partie de la balance et cette phrase dans l’autre, la balance penchera là où il y a celle-ci ».
Les bienfaits du rappel sont nombreux. Arrêtons nous devant le conseil qu’Ibrahim, a donné à notre
prophète pendant le voyage nocturne « Issra’a et Mi’raage », qui lui dit : « …dit à ta communauté que le
paradis est magnifique, c’est un jardin plat, et que ses plantations se font par (Soubhana Allah,
Alhamdou Lillah, Allahou Akbar, ..)… » Ce fut le conseil qui incite au rappel de Dieu pour mieux garnir
son registre des bonnes œuvres.
Le prophète dit dans un hadith :
« voulez vous que je vous dise c’est quoi vos meilleurs œuvres, gratifiées par votre roi, mieux que la
dépense de votre argent et or, et plus noble que rencontrer vos ennemis qui vous coupent les têtes et
vous leurs en coupez (= Djihad): c’est l’invocation d’Allah. ».
Les savants ont voulu savoir pourquoi l’invocation et le rappel continu de Dieu avait une si grande
importance. Il s’avère, que la continuité dans le rappel fait revivre le cœur, source de piété, point
d’ancrage de la foi. Si le cœur n’y est pas aucun travail n’est abouti. C’est la raison pour laquelle tout
dans le pèlerinage gravite autour de l’invocation et du rappel et c’est le but voulu dans toutes les
adorations. En ce qui concerne la prière, il est dit dans le Saint Coran :
« Et fais la prière pour mon invocation (rappel)… ».
Dans le Coran, Moise, quand Dieu lui a demandé d’aller chez le pharaon pour lui demander de libérer
les fils d’Israël, Moise a demandé a Dieu qu’il l’épaule de son frère et le verset se termine, avec les
paroles de Moise en disant :
« Pour que nous puissions d’invoquer beaucoup. »
L’invocation et le rappel sont vivement conseillés et le Saint Coran renferme tellement de citations qui
incitent le croyant à y tenir.
Ce sont des mots simples, faciles à prononcer, mais parmi nous combien ceux qui ont ce reflexe de les
dire. Nous passons un temps fou, à attendre bus, tram, train, un travail, qu’une action débute. On pense
à tout mais pas à des rappels de Dieu gratifiants, qui nous gardent sur les sentiers de la foi, qui ne
demandent pas un centime, pas plus que quelques secondes.