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Pèlerinage (Hajj)
Histoire, rites, finalités et conditions d’un Hajj réussi.
Les musulmans vivent pendant les quatre mois sacrés, des jours exceptionnels. Ils se préparent au plus
grand voyage, pour accomplir un pilier important de l’Islam à savoir le pèlerinage, à la maison sacrée de
Dieu.
Pendant ces jours, les cœurs migrent à cet endroit. Ceux qui partent sont impatients, ceux qui y étaient
sont nostalgiques, les autres raniment la flamme de l’espoir d’y aller. Personne n’est indifférent. Les
pèlerins forment la plus grande délégation, le plus grand rassemblement, convergeant vers un endroit
commun, en un moment bien précis, pour partager les mes émotions dans une même adoration,
avec un vœu commun : obtenir la bénédiction et l’agrément de Dieu.
Cette maison sacrée a vu ses piliers s’édifier par le père des prophètes Abraham, aidé de son fils
Ismaël. La Kaaba existait depuis Adam qui l’avait bâtie. Ce fut la première construction sur terre. La
mosquée sacrée a été construite, quarante ans, selon un hadith, avant la mosquée Al Qods
(Jérusalem). Pendant cette édification, Abraham a fila pierre noire, qui selon différents hadiths, est
une pierre du Paradis. Pendant la construction, Abraham demanda à son fils de lui trouver une pierre
pour se mettre dessus pendant cette mission. Dieu voulant honorer, ce serviteur fidèle, a gravé
l’empreinte de ses pieds sur celle-ci, alors qu’elle était dure et fut exposée depuis et jusqu’à la fin des
temps dans la station d’Ibrahim, à quelques pas de la Kaaba. Dieu dit dans le Saint Coran :
« Le premier temple qui ait été fondé à l'intention des Hommes est bien celui de La Mecque, qui est à la
fois une bénédiction et une bonne direction pour l'Univers, Terre de signes sacrés, c'est aussi l'Oratoire
d'Abraham. Quiconque y pénètre sera en sécurité. En faire le pèlerinage est un devoir envers Dieu pour
quiconque en a la possibilité. Quant aux infidèles, qu'ils sachent que Dieu se passe volontiers de tout
l'Univers »
Dernière cette station d’Abraham, renfermant ce miracle, il est recommandé, comme le montre la
sounna, de faire une unité de prière à la fin de chaque Tawaf (circumambulation). Omar posa la
question au prophète en lui demandant s’il pouvait prendre la station d’Ibrahim un lieu de prière. Dieu a
révélé ce verset coranique :
« Prenez de la station d’Ibrahim, un lieu de prière.».
(A titre d’information Omar a dit « j’ai eu la chance de voir trois de mes vœux s’exaucer de mon vivant par
Allah, cités dans le Saint Coran: la station d’Ibrahim, le fait de conseiller au prophète la protection de ses femmes,
car le bon et le moins bon entrait chez lui, et il y a eu la révélation du verset incitant les femmes à porter le
Hijab et en troisième lieu, après le décès de Abdoullah ibn Oubay Ibn Saloune, le plus grand des hypocrites, le
prophète voulait prier pour lui pour que Dieu lui pardonne. Omar s’est mis entre le prophète et la dépouille. Il
dit au prophète qu’il était hypocrite, et Dieu révéla « et ne prie jamais sur l’un d’eux qui est mort et ne
t’approche pas de sa tombe ». Ce sont trois positions d’Omar, ou Dieu révéla un Saint Coran qui allait dans son
sens)
.
Quand Ibrahim termina la construction, Dieu lui demanda d’appeler les gens pour accomplir le
pèlerinage. Le saint prophète a dit à Dieu : « comment les gens vont entendre mon appel avec cette
petite voix ? La grandeur des lieux, ne donne aucune chance à ma voix d’avoir une grande portée ! Dieu
lui dit « tu as à faire l’appel, nous transmettrons ». L’appel a été fait et nous continuons à l’entendre, à
tout instant. Personne ne refuserait d’y aller. Il n’y a pas un croyant qui visite ces lieux sacrés et qui
arrive à les oublier. L’envi de les revisiter et d’y retourner ne s’en va jamais. Dieu a dit :
« Nous fîmes de la maison un lieu de visite asile pour les gens »
Certains de nos frères, sont avars à l’égard d’eux même, se privent de cette bénédiction. Ils sont dans
l’erreur. Lisez ce hadith Qodossi ou Dieu dit :
«Mon serviteur à qui j’ai donné un corps sain, et une largesse dans sa subsistance (ayant les moyens),
si cinq années passent sans venir vers moi est excommunié (privé de miséricorde).»
Et dit dans le Saint Coran:
« Il a ceux qui sont dans les cieux et ceux sur terre, ceux qui sont chez lui ne sont arrogants pour le
prier ».
Celui qui aime Dieu aime faire partie de cette assemblée du Miséricordieux et répondre à l’appel. Hélas
tant de gens ont les moyens, dépensent sans compter pour soigner leurs apparences, s’acheter une
réputation, ou un nom, cherchent à ce que les autres les citent en exemple, mais oublient le pèlerinage
au moins une fois comme Dieu leur a demandé.
Il ne faut pas oublier que c’est un pilier de l’islam. Notre prophète l’a rappelé en disant:
« L’islam est construit sur cinq piliers, attestations d’unicité Dieu et de Mohammed son prophète, la
prière, la zakat, le jeûne du ramadan, et le pèlerinage pour ceux qui le peuvent ».
Omar disait qu’il refusait de prier sur un mort qui avait la possibilité d’aller au pèlerinage, mais qui a
négligé ce devoir. Si on voit bien dans le Saint Coran c’est dit :
«Et pour Dieu, sur les gens le devoir de faire le pèlerinage pour celui qui le peut, mais celui qui désobéi,
(se rebelle, refuse= athée), Dieu peut se passer de tout le monde… ».
Les savants expliquent que le mot désobéissance ici est pareil au fait d’être non croyant. C’est une
assimilation du musulman qui n’a pas d’excuse pour effectuer le pèlerinage à l’athée. Le fait de le
retarder est déconseillé, le prophète en dit ;
« Précipitez le pèlerinage, personne ne sait ce qu’il lui arrivera plus tard ».
En effet, qui peut garantir qu’il sera en vie demain, qui peut dire s’il sera malade ou pas à la prochaine
saison du pèlerinage ? Les savants disent, puisque Dieu parle de la capacité, du moment on l’a, rien
ne justifie le retard, le choix devient une obligation.
Dans le Hajj, il ya des avantages multiples, des bénédictions, dont parlent beaucoup de hadiths. A leurs
lectures, on se rend compte, que cela vaut tous les sacrifices. Par exemple, ce hadith rapporté par
Mouslim et Al Bokhari, qui dit :
« Celui qui effectue le Hajj sans commettre de pêchés, reviendra du Hajj pur comme, le jour ou sa mère
l’a mis au monde ».
Imaginez revenir sans aucun péché, tout est expié, effacé. Si on vous demande un euro, pour
l’absolution de chaque péché commis, de combien serait l’ardoise ? On perdrait peut être la totalité de
ce que nous avons. Alors pourquoi se priver de cette chance pour 4000 ou 5000 euros. Nous ne
pouvons pas dire que c’est difficile ou dur. Nos grands parents, marchaient à pied pendant des mois le
faire. Il y a longtemps, il n’y avait pas d’avion et pourtant des gens partaient du Maroc vers l’Arabie à
pied, sans avoir la certitude de revoir leurs familles après. Ils répondaient à l’appel de Dieu qu’il a
demandé à Ibrahim de faire. Leurs vies n’avaient plus d’importance à l’écoute de cet appel. Aujourd’hui,
il faut 3 à 5 heures pour être à la Mecque et financièrement, en deux ans, on peut économiser
suffisamment pour avoir cette somme. Et pourtant !
Amr Ibn Alaas, dit « quand Dieu a fait entré l’Islam dans mon cœur (c’était tardivement), j’ai dit au
prophète : tends moi ta main pour te prêter serment d’allégeance ! », le prophète lui tend sa main droite,
puis Amr retira la sienne en disant, « avant ma reconversion à l’Islam, j’ai une condition », (Amr à ce
sujet, n’a pas cessé de regretter cette phrase le restant de sa vie). Le prophète me demanda « que
veux-tu ? », je lui ai répondu « je veux que tous mes péchés soient absous», il me répondit « Amr ne
sais-tu pas que l’Islam efface tout ce qu’il y avait avant ? (tous les péchés sont pardonnés à l’entrée à
l’Islam.), que l’exode (immigration à Médine) efface ce qu’il y avait avant et le pèlerinage efface tout ce
qu’il y avait avant ? ».
Ce pardon lié au pèlerinage, cette absolution, concerne les péchés commis avec Dieu, mais ce que tu
as fait aux autres, tu dois, prendre l’initiative d’aller demander pardon, ou rembourser ce que tu leur
dois. Les comptes doivent être soldés avec tout le monde. Dieu est juste, ce que tu ne rendras pas ici,
tu le donneras malgré toi bas. Il serait dommageable de rater cette chance de s’acheter le paradis
avec peu. Le prophète dit aussi :
« Le pèlerinage réussi, n’a qu’une seule récompense : le paradis ».
Ce hajj ne peut être réussi et accepté que sous conditions :
- Il ne doit être fait qu’avec l’argent pur, d’une provenance licite. Dieu est bon, et n’accepte que du bon.
- A travers ce pèlerinage, la personne ne doit vouloir que l’agrément de Dieu.
- Le repentir avant de partir, et de prendre l’engagement, d’abandonner l’illicite et les interdits pour
toujours. Cette repentance exige, comme invoqué avant, de rendre les choses, les dus aux ayants
droits, et de demander pardon, à ceux qu’on a lésé, médis, arnaqué, volé, injustement traité …
Il y a des priorités dans la vie du musulman, qu’il faut savoir gérer. Il faut éviter d’être avare, radin à
l’égard de soi même quand il s’agit de paradis. Pourquoi changer une voiture qui roule, dépenser son
argent alors qu’avec cette dépense, il peut aller faire son Hajj. Faisons attention et ne cherchons pas
des faux prétextes pour ne pas accomplir ses devoirs et honorer nos engagements.
Après ce rappel des bienfaits, l’intérêt, l’obligation et le devoir de faire le pèlerinage, il est utile de
rappeler que sur place, le hajj ne se fait pas n’importe comment, il y a des actions et des
rites spécifiques qu’il faut respecter à la lettre.
Le pèlerinage se pratique, sans se poser de question. Chaque rite a une raison d’exister, une origine,
une explication, mais il n’est pas demandé au pèlerin d’élucider ces mystères, mais une obéissance
aveugle.
Après avoir formulé l’intention de l’accomplir, ce pilier sacré de l’Islam s’entame avec, l’entrée dans
l’état de ce qu’on appelle « Al Ihram », la sacralisation. Dans la langue arabe, Al Ihram, vient du mot
Harrama, veut dire s’interdire de faire quelque chose. Dès que l’individu fait l’intention du Hajj au Mikat
(lieu d’entrée en sacralisation), après lavage rituel, et l’habillage avec les habits de sacralisation, on dit
de lui « Mohh’rime », en état de sacralisation. A partir de ce moment, il va s’interdire des choses,
pendant un laps de temps, qui étaient licites avant, autorisées comme par exemple, se couper les
ongles, raccourcir les cheveux, se parfumer,…des actes vivement recommandés d’habitude, aimés par
Dieu et son prophète. Mais Dieu veut attirer l’intention de l’être sur la finalité, l’objet et le pourquoi de la
religion. La religion est basée sur deux ordres : fais et ne fais pas, sans se poser de question, une
obéissance et une soumission totale. Quand tu épouse l’Islam, tu acceptes des limites bien précises. Le
pèlerinage est une miniature de l’Islam. C’est l’Islam en plus petit. C’est une photo miniature de cette
religion. Donc quand tu entres dans cet état de sacralisation, on t’indique alors des interdits que, si tu ne
les respectes pas, il y a sanction.
Comme dans chaque royaume sur terre, il y a des limites. Si elles sont franchies sans autorisation, il y a
des sanctions rapides et instantanées. Dieu aussi a des limites instaurées pour les humains qui sont
ses interdits. Il ne veut pas qu’on franchisse les limites qu’il nous a montrées. Malgré nos écarts et dans
sa plus grande miséricorde, il laisse le temps au pécheur de regretter et se repentir, une chance offerte
tout au long de sa vie, lui épargnant une punition de suite. Il en est ainsi pour les erreurs commises
dans le pèlerinage, il y a la possibilité de se faire pardonner, de rectifier son erreur en offrant aux
pauvres sur place une bête à immoler. S’il nous punissait de suite pour nos erreurs, il n’aurait gardé
personne sur terre comme il le dit dans le Saint Coran. Dieu dans les versets de la Génisse (la vache),
qui parlent du Hajj dit : « Sachez que Dieu punit sévèrement… ».
Si on tombe dans l’interdit, la porte reste ouverte pour la repentance. Il nous a laissé le moyen de
réparer nos désobéissances. Il faut rappeler que nous parlons des erreurs involontaires, commises par
mégarde. L’obligation d’être attentif est capitale, et ce n’est pas parce qu’on est venu de loin, que tout
est permis. La religion n’est pas à prendre à la gère. Elle a des règles à respecter, et sa pratique doit
être méticuleuse et assidue. L’être humain ne doit pas compter uniquement sur le pardon de Dieu,
oubliant ses devoirs et ses obligations. La paresse n’est pas compatible avec l’adoration de Dieu,
comme dans la vie en général. Donc en conclusion, l’entrée en sacralisation comme en islam, rappelle
l’obligation de respecter les limites de Dieu.
La deuxième leçon du pèlerinage est la mise en pratique de ce que notre prophète, notre modèle nous
a laissé. Il a dit : « Prenez de moi vos rites « manassik »,… ».
Donc être musulman nous impose de suivre sa voie et son exemple, de faire comme lui. La justification
de tout acte doit provenir et se baser uniquement sur le livre sacré et la sounna du Messager de Dieu.
Toute preuve concernant la pratique religieuse doit se trouver dans le Saint Coran et la tradition
prophétique.
Aujourd’hui, nous voyons des gens adorer Dieu en dansant, est ce que le prophète l’avait fait ? Rien
n’existe pour prouver cela. Par contre il a mis en garde ceux qui inventent dans les adorations.
Omar a embrassé la pierre noire, et dit « je sais que tu es que pierre, tu ne fais ni du bien ni du mal, si je
n’avais pas vu le Messager de Dieu t’embrasser, je ne l’aurai pas fait ». Il s‘agit bien de faire comme
notre prophète. Si nous avons à répondre : pourquoi vous embrassez cette pierre ? Notre réponse est
que notre prophète l’avait fait.
Il est recommandé pendant la circumambulation de laisser nu son épaule droite, et d’accélérer le pas
pendant les premiers tours. L’origine de cette façon de faire remonte au moment ou le prophète voulait
avec les croyants revenir à la Mecque. Les Koraichi, pour l’empêcher d’être en contact avec les pèlerins
venus de loin, éviter ainsi de voir de nouveau convertis à l’Islam, ont fait circuler une rumeur selon
laquelle, les musulmans qui arrivaient étaient porteurs de maladies dermatologiques handicapantes, car
ils avaient abandonné leurs divinités. Cette peur devait les inciter à défendre la Mecque et faire échouer
le plan des croyants. Pour prouver à la population le contraire, le prophète a demandé aux croyants de
dévoiler l’épaule et de marcher un peu vite pour rassurer tout le monde apportant un démenti à la
rumeur.
Pourquoi aujourd’hui continuons-nous à le faire puisque la raison d’être de cette pratique n’est plus ?
Certes, mais une autre raison le justifie aujourd’hui : notre prophète l’a fait et cela nous suffit.
Des hommes sont venus voir le prophète et lui dirent tour à tour ; « moi je jeûne tout le temps, l’autre dit
et moi je passe toutes les nuits à prier, un autre dit et moi, je n’épouserai pas de femme ». Il ne les a
pas félicité ou encouragé, mais plutôt reproché. Sa réponse fut :
« Je suis plus craintif de Dieu que vous et plus pieux, mais je prie et je dors, je jeûne et je mange, et
j’épouse les femmes, celui qui n’aime pas ma sounna n’est pas avec moi ».
Une troisième leçon dans le Hajj à savoir l’apprentissage de la modestie. Tous les pèlerins, ont juste
avec quoi protéger leurs pudeurs, un même tissu pour tous les hommes, ayant quitté, leurs patries,
leurs familles, leurs fortunes, leurs habits, leurs luxures, et toute autre signe extérieur d’appartenance à
tel ou tel groupe. Cela rappelle le jour de venue sur terre nu sans rien, et le jour du départ ou tout sera
laissé, un départ sans bagages, sans fortunes.
Se rappeler cet état de fait doit inciter le croyant à éviter, l’arrogance, le mépris des autres, l’avarie…si
tu veux savoir ce que tu emporteras avec toi, tu n’as que voir comment est habillé le pèlerin. Dieu dit :
« Vous nous êtes venus seul, comme le premier jour que nous vous avons crée la première fois, et vous
avez laissé ce que nous vous avons donné derrière vos dos (derrière vous, sur terre)… ».
La modestie, là aussi une leçon à apprendre de notre prophète, faire comme lui et l’imiter en vivant avec
autrui. Il dit :
« Un ange est venu me voir me demandant, si je voulais être un roi prophète (comme
Souleymane=Salomon, Daoud=David) ou un serviteur prophète. Je me suis retourné vers l’Ange
Gabriel qui faisait signe avec sa main vers le bas, et j’ai dit : un serviteur prophète ».
L’Homme apprend donc à être humble et modeste devant Dieu et les autres. Il faut s’arrêter devant le
sens de chaque leçon et mettre en application ces enseignements dans sa vie de tous les jours.
La dernière leçon, bien qu’elles soient nombreuses, est la certitude et la confiance en Dieu. Les
musulmans ont besoins en ces temps-ci de se rappeler et de graver cette notion dans leurs cœurs. Elle
nous est donné par cette femme noble et pieuse Hajjar, épouse d’Ibrahim, quand son mari l’a laissé
entre les deux monts Assafa et Almarwa, avec son bébé Ismaël, cet endroit il n’y a ni arbre, ni
végétation. Elle posa la question : « a qui nous laisses-tu ? » elle répéta plusieurs fois la question, sans
réponse. A la fin elle lui dit « est-ce Dieu qui te l’a ordonné ? » alors lui hocha la tête en guise de oui. Sa
réponse fut immédiate : « alors vas, il ne nous laissera pas ». Elle avait une certitude sans faille, une foi
pure. Une croyance solide.
Elle a commencé à faire la navette, cherchant à intercepter des passants éventuels, pour avoir de quoi
nourrir son nourrissant, entre les deux monts. Aujourd’hui tout pèlerin est obligé de faire la même chose
en hommage à cette femme hors du commun. Entre les deux monts, elle courait un peu et nous le
faisons nous aussi pendant l’accomplissement de ce pilier, toujours en hommage à Hajjar.
Dieu veut que cet acte soit éternel et pour cette confiance, elle fit surgir pour elle l’eau de Zamzam, qui
coulera jusqu’à la fin du temps. Son enfant Ismaël a eu le privilège d’édifier cette maison de Dieu,
préservée pour l’éternité, où chaque musulman aimerait y prier.
L’Homme à travers cet acte doit se rappeler la grandeur et la puissance de Dieu et lui faire confiance
sans le moindre doute, avec certitude que quoi qu’il puisse traverser dans sa vie, la délivrance n’est
jamais loin. Celui qui croit en Dieu, se doit d’être confiant. L’amour de Dieu octroi au croyant la clé de
toutes les portes.
Il est impossible pour celui qui respecte les limites de Dieu, qui l’aime, lui fait confiance, qu’il perde ou
que Dieu, le laisse de côté, sans le récompenser dans les deux mondes. Cela mène aux :
Finalité première du pèlerinage.
La finalité du Hajj (pèlerinage), est de se rappeler et invoquer Dieu par le pèlerin à tout instant, un
apprentissage pour tous les jours, en dehors de ce lieu et ce moment. Le prophète PBSL a dit :
« La circumambulation, le Saay, (navette 7 fois entre les deux monts Safa et Almarwa), et la lapidation
des stèles (jet de 7 pierres sur les stèles) que pour invoquer (se rappeler) Dieu ».
Le sens donné par le prophète au pèlerinage est le rappel de Dieu. A chaque jet de pierre, le pèlerin dit
« Dieu est grand », à chaque va et vient dans le Saay, à chaque tour autour de la Kaaba, il le répète.
Dieu est présent dans chaque acte du pèlerin. La vie, pendant ces moments n’est remplie que par le
rappel, l’imploration et l’invocation d’Allah tout puissant.
Dans notre vie de tous les jours, nos adorations ne sont que pour se rappeler Dieu, à tout instant. Cette
finalité est bien précise dans le Saint Coran :
« Quand vous finissez d’Arafat, rappelez-vous Dieu, … ».
Bien que les pèlerins ont passé toute la journée à invoquer, prier, supplier, se rappeler Dieu, il leur est
demandé de le faire encore après. Une façon pour Dieu d’attirer l’intention de l’Homme, que le but de
toute adoration est le rappel, et que celui-ci doit continuer tout le temps. Il le rappelle dans ce deuxième
verset :
« Quand vous terminez vous rites, rappelez vous Dieu comme vous vous rappelez vos parents ou
encore plus… ».
Se rappeler Dieu, c’est se rappeler ses ordres, ses recommandations, ses interdits et nécessairement
sa rétribution et son châtiment. L’avoir à l’esprit en tout acte, parole, action, mouvement, lieu, permet à
l’être de faire les bons choix et cheminer aisément vers son agrément.
Dans ces lieux saints, les gens font connaissances et parlent aux nouveaux amis de leurs familles. La
nostalgie, suite à l’éloignement des siens, nous rappelle les proches et les parents, et dans ce verset,
Dieu demande à son serviteur, de ne pas l’oublier et qu’il doit l’invoquer et s’en rappeler au moins
comme il le fait pour sa famille, sinon plus, et surtout pendant cette adoration.
Il faut remarquer que chaque fois le mot Dikr (le rappel) est cité, il est toujours accompagné d’une notion
d’abondance et longueur. Dieu demande à son serviteur, croyant un effort qui ne nécessite pas
d’argent, le distinguant de l’hypocrite, qui est paresseux, ingrat et trompeur.
L’objectif est que le pèlerin et à travers lui, tout être humain, fasse du rappel une habitude, enracinée
dans son cœur. Ibn Taymiya a dit que dans la prière, il y a tellement de bienfaits, dont le plus important
est le rappel de Dieu. Dans chaque changement de position, il y a invocation de notre créateur. Un bon
serviteur d’Allah, Abou Mouslim Alkawdani marchait et citait Dieu tout le temps. Il croisa un jour un
homme qui l’a suivi longtemps. Il posa la question à quelqu’un : est-il fou ? Et Abou Mouslim en
l’entendant lui répondit : dis plutôt que j’ai le remède contre la folie.
Le croyant trouve ses remèdes contre tous les maux dans l’invocation et le rappel. Nous constatons que
le nombre des maladies psychiatriques comme celui des malades explose, de plus en plus en
s’éloignant de Dieu. Les cœurs sont devenus durs et hermétiques quand on parle du Seigneur. Lui
parler et l’invoquer guéri et soulage. Les langues sont devenues des fourches empoisonneuses, alors
qu’avec le rappel de Dieu, elles retrouvent leurs douceurs. Se rappeler Dieu, c’est se rappeler le bien et
le mal, la vie et la mort, le paradis et l’enfer. L’invocation et le rappel gravent sur le cœur cette
attestation de foi, d’unicité du créateur.
Moise (Moussa), a demandé à Dieu de lui indiquer une invocation pour se rappeler de lui tout le temps,
il lui répondit « dis, il n’y a aucune autre divinité que toi Allah », Moussa dit : «mais tous tes serviteurs le
disent », Dieu lui dit « avec ma grandeur, (une façon de jurer), si tu mets les sept cieux et la terre dans
une partie de la balance et cette phrase dans l’autre, la balance penchera là où il y a celle-ci ».
Les bienfaits du rappel sont nombreux. Arrêtons nous devant le conseil qu’Ibrahim, a donné à notre
prophète pendant le voyage nocturne « Issra’a et Mi’raage », qui lui dit : « dit à ta communauté que le
paradis est magnifique, c’est un jardin plat, et que ses plantations se font par (Soubhana Allah,
Alhamdou Lillah, Allahou Akbar, ..)… » Ce fut le conseil qui incite au rappel de Dieu pour mieux garnir
son registre des bonnes œuvres.
Le prophète dit dans un hadith :
« voulez vous que je vous dise c’est quoi vos meilleurs œuvres, gratifiées par votre roi, mieux que la
dépense de votre argent et or, et plus noble que rencontrer vos ennemis qui vous coupent les têtes et
vous leurs en coupez (= Djihad): c’est l’invocation d’Allah. ».
Les savants ont voulu savoir pourquoi l’invocation et le rappel continu de Dieu avait une si grande
importance. Il s’avère, que la continuité dans le rappel fait revivre le cœur, source de piété, point
d’ancrage de la foi. Si le cœur n’y est pas aucun travail n’est abouti. C’est la raison pour laquelle tout
dans le pèlerinage gravite autour de l’invocation et du rappel et c’est le but voulu dans toutes les
adorations. En ce qui concerne la prière, il est dit dans le Saint Coran :
« Et fais la prière pour mon invocation (rappel)… ».
Dans le Coran, Moise, quand Dieu lui a demandé d’aller chez le pharaon pour lui demander de libérer
les fils d’Israël, Moise a demandé a Dieu qu’il l’épaule de son frère et le verset se termine, avec les
paroles de Moise en disant :
« Pour que nous puissions d’invoquer beaucoup. »
L’invocation et le rappel sont vivement conseillés et le Saint Coran renferme tellement de citations qui
incitent le croyant à y tenir.
Ce sont des mots simples, faciles à prononcer, mais parmi nous combien ceux qui ont ce reflexe de les
dire. Nous passons un temps fou, à attendre bus, tram, train, un travail, qu’une action débute. On pense
à tout mais pas à des rappels de Dieu gratifiants, qui nous gardent sur les sentiers de la foi, qui ne
demandent pas un centime, pas plus que quelques secondes.
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