Bactériologie
Le 28/04 de 10 à 11h
GENIEZ Clément
LHOPITAULT Pierre-Jean
Les antibiotiques (suite)
Les Aminosides ou aminoglycosides :
Classe assez ancienne qui agit sur la synthèse protéique. Les différents médicaments
de cette classe ont des propriétés communes :
- cinétique particulière, passent peu les barrières physiologiques de l’organisme,
absence d’absorption digestive. Il faut donc les administrer par voie parentérale
- large spectre
- toxicité pour la VIIIème paire de nerfs crâniens entraînant des atteintes auditives et
de l’équilibre.
Propriétés pharmacologiques communes :
- Très peu liposolubles
- Diffusion limitée dans les différents tissus
- Demi-vie de 2 à 3h
- Eliminés sous forme active lors de la filtration glomérulaire
- Traversent le placenta
Ces médicaments peuvent donc entraîner des atteintes de l’oreille interne de part leur
concentration dans l’endolymphe ou encore dans la périlymphe. Ce sont des atteintes
irréversibles et cumulatives par destruction de cellules ciliées. Elles peuvent alors provoquer
des troubles de l’équilibre compensés dans un premier temps par les fonctions auditives, puis
une perte de l’audition à la suite d’acouphènes à répétition.
Leur association à des cytotoxiques doit être évité.
L’atteinte rénale concernent des lésions tubulaires qui surviennent dans certains
contextes qu’il est possible de prévenir : sujet insuffisant rénal, âgé, à traitement prolongé,
associé à des médicaments néphrotoxiques… Il existe une potentialisation néphrotoxique
lorsqu’ils sont associés aux diurétiques de l’anse. On vérifie donc la concentration
plasmatique des aminosides pour adapter l’effet sans entraîner de problème toxique.
Les aminosides ont le plus souvent pour suffixe « micine » ou bien « mycine », le
chef de file étant la gentamicine, et peuvent engendrer trois types d’atteintes dont nous avons
déjà parlé :
- Atteintes vestibulaires
- Atteintes cochléennes
- Atteintes rénales
Autre effet indésirable : effet curare-like stabilisateur de membrane qui justifie un
risque de potentialisation de l’effet avec d’autres médicaments curaromimétiques (probleme
de respiration au réveil).
Macrolides, Lincosanides, Synergistines :
Classe des MLS
Ce sont les équivalents des pénicillines ou céphalosporines de 1ère génération qui sont
donc des antibiotiques utilisés dans la sphère respiratoire et ORL. Ils sont très utilisés en
pratique médicale ambulatoire.
Macrolides :
- Chef de file historique : Erythromycine
- Résorption digestive correcte (forme orale et injectable disponible)
- ½ vie assez longue : 4 à 6h
- Diffusion tissulaire très large à part dans le liquide céphalo-rachidien, peut donc
traverser le placenta et est utilisé dans les grossesses
- Elimination sous forme de métabolites et de produit intact
Indications :
- En première intention dans des pathologies banales respiratoires ou bien de l’ORL
- Activité para-germe à multiplication intra cellulaire
La chlarythromycine est un macrolide plus récent pour lutter contre les infections à
l’Helicobacter pilori donc indiqué dans les ulcères gastro-duodénaux en association avec
d’autres médicaments.
Lincosanides :
- Structure chimique pratiquement identique de celle macrolides mais sont tout de
même des paricules uniques
- Clindamycine : présente une très bonne diffusion tissulaire pouvant alller jusqu’à
l’os.
Les lincosanides sont préférentiellemnt utilisés dans les infections à anaérobies.
Synergistines :
- Associations de deux principes actifs
- Pristinamycine : utilisée dans les traitements anti-staphylococciques et peut servir
de relais dans les traitement per os.
Effets indésirables des MLS :
Ils sont fréquents mais peu grave, généralement nins et réversibles.
Effets digestifs :
- fréquents avec les macrolides, se manifestent par des nausées, des
vomissements, spécialement chez l’enfant. Ils sont dus à la structure chimique des
médicaments.
- les lincosanides sont à l’origine de colite pseudo-membraneuse à Clostridium
difficile.
Hépatites cholestatiques sous érythromycine (1/1000) dans les traitements prolongés.
Le mécanisme de cet effet est incertain et serait du à une réaction d’hypersensibilité.
Réactions immunoallergiques de type cutané : érythème multiforme, éruption
parfois de type scarlatine accompagné de fièvre.
Effets cardiaques : action de type anti-arythmique de classe I (blocage de canaux K) :
allongement du QT et risque de torsade de pointe. Il y a donc une action sur la
conduction cardiaque.
Interactions médicamenteuses des MLS :
- Inhibition enzymatique du CYP 450 : risque de surdosage
- Avec la carbamazépine qui est un anti-épileptique
- Avec les digitaliques comme la digoxine ou encore la théophylline
- Avec les alcaloïdes de l’ergot de seigle
- Allongement du QT avec la cisapride (anti-H1) quiaugment le risque de mort
subite.
Les Tétracyclines :
- Peu de membres
- Elles ont pour suffixe « cycline »
Leur structure est composée de quatre cycles d’où leur nom mais aujourd’hui, malgré leur
large spectre, elles sont beaucoup moins utilisées car elles présentent beaucoup d’effets
indésirables.
Indications :
- Doxycycline et monocycline : résorption orale suffisante pour leur utilisation per
os
- Forment des complexes insolubles avec Ca++, Al+++, Mg++, Fe++ et forment
alors un précipité qui ne peut franchir la barrière digestive. C’est le cas lors de la
prise concomitante de ces médicaments avec des aliments lactés ou bien des
pansements gastriques.
- Liaison protéique de 40 à 80% selon les dérivés
- Diffusion large dans les tissus
Métabolisme :
Les tétracyclines ont un métabolisme hépatique avec une partie qui est éliminé dans la
bile. Elles peuvent passer la barrière placentaire et sont partiellement biotransformées. Leur
demi-vie plasmatique d’élimination est de plus de 10h et leur excrétion est à la fois rénale et
biliaire.
Effets Indésirables des tétracyclines :
Atteintes digestives :
- diarrhées infectieuses par modification de la flore
- irritation pour la muqueuse, perforation oesophagienne
Atteintes osseuses et dentaires : précipitation du complexe cycline-Ca++ pouvant
entraîner des dyschromies dentaires et de l’hypoplasie de l’émail. Elles sont donc
contre-indiquées chez l’enfant de moins de 8 ans
Photosensibilisation : photoallergie et phototoxicité
Lupus médicamenteux
Les Quinolones :
Elles agissent sur la constitution de l’ADN bactérien et sont donc puissantes et très
actives. Elles possèdent un spectre large et une action sur les Gram- très forte.
Il en existe deux groupes :
- les quinolones à usage urinaire ou de 1ère génération.
- les quinolones systémiques ou fluoroquinolones ou de 2nde génération.
Les quinolones de 1ère génération :
- Groupe ancien né en 1962, réservé aux infections urinaires
- Résorption orale
- Demi-vie longue car sont métabolisés en métabolites actifs.
- Fortement fixés aux protéines plasmatiques pouvant être à l’origine d’interactions.
- Ne diffuse que très peu en dehors du parenchyme rénal.
- Elimination urinaire sous forme active.
Les quinolones de 2nde génération :
- Modification de la structure des quinolones de 1ere génération avec un spectre
élargi et une diffusion tissulaire large.
- Péfloxacine : découvert en 1980 mais aujourd’hui elle est peu utilisé et est
remplacée par la ciprofloxacine.
- Résorption orale (voie orale, ou injectable, ou encore topique comme les collyres)
- ½ vie de 4 à 6h.
- Distribution très large : concentration dans certains organes (œil, peau, os,
prostate) est supérieure à la concentration plasmatique
- Elimination surtout urinaire
Effets indésirables des quinolones :
Effets digestifs : les plus fréquents et sont les mêmes que pour les autres
médicaments (nausées, vomissements…).
Effets cutanés :
- photosensibilisation : dermite toxique
- réactions allergiques : réactions scarlatiniformes et morbiliformes, syndrome de
Lyell ou de Stevens Johnson.
Effets neuropsychiatriques :
- convulsions, vertiges, confusion mentale (effet GABAergique)
- dépressions, suicides
- très fréquents sur les sujets âgés car insuffisance rénale
Effets rénaux : néphropathie tubulo-interstitielle (allergique, toxique)
Effets sur l’appareil locomoteur :
- fixation sur le cartilage de conjugaison (pas utilisé dans grossesse)
- contre-indiqué pour l’enfant de moins de 15ans
- indication chez l’enfant de plus de 5ans atteint de mucoviscidose
Tendinopathies : se fixent sur tendons notament sur ceux des gros muscles de
l’organisme allant parfois jusqu’à la rupture.
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