chercher à rendre une économie décentralisée plus efficace. Une économie décentralisée est une
économie dans laquelle les décisions sont prises de manière autonome par un très grand nombre
d'agents. Dans cette perspective, les échanges se font entre individus et non plus entre clans ou
familles. Pour rendre le plus efficace possible le fonctionnement d'une économie lorsqu'il y a un très
grand nombre d'échanges, il faut alors réduire les coûts de l'échange et en conséquence faciliter les
échanges, les encourager. Ceci va donc augmenter la taille des marchés et donc l'enrichissement des
nations (De la richesse des nations).
L'américain CLOWER (1926-...) propose une robinsonnade (petite histoire simple souvent tirée de
la vie quotidienne à la Robinson Crusoé pour faire comprendre au non initié certaines théories
économiques) pour proposer de représenter les coûts liés à l'échange. Il imagine une île assez
grande isolée du monde où il existe une division sociale du travail (à l'opposition sociale du travail,
qui se fait à l'intérieur d'un même métier, et qui est une évolution de la division sociale du travail)
(division par métiers au niveau de la société). Chaque individu fabrique un produit qu'il peut
échanger. Il est amené à utiliser un bien qu'il fabrique mais aussi des biens qu'il ne fabrique pas.
Comme l'île est grande, chaque individu va devoir se déplacer pour échanger. D'où trois coûts liés
aux échanges :
– les coûts de transaction. Ils correspondent aux coûts engendrés par le déplacement de
l'individu qui souhaite réaliser un échange, et à la réalisation de la double coïncidence des besoins.
Le déplacement génère des coûts car durant la période où l'individu se déplace, il ne produit pas et
donc ne peut pas fabriquer d'objets à échanger. De plus, il y a des efforts et donc de la fatigue lors
du déplacement ;
Le principe de la double coïncidence des besoins a été mis en évidence par deux économistes :
– JEVONS (1835-1882), économiste anglais ;
– MENGER (1840-1931), économiste polonais.
Ils sont considéré avec Léon WALRAS comme les fondateurs de la théorie néo-classique car ils ont
renoncé à la valeur-travail.
Chaque individu se spécialise dans la production d'un bien qu'il va produire dans une
quantité supérieure à ses besoins, et il ne produit pas tous les biens nécessaires à la satisfaction de
ses besoins. Il est donc amené à échanger ses surplus contre les surplus des autres producteurs.
Dans une économie de troc, l'échange doit obéir à des critères différents pour avoir lieu. Par
exemple, un pêcheur qui veut échanger 1 kilo de surplus de poisson contre 3 kilos de surplus de
pain, il va devoir trouver un boulanger qui accepte d'échanger ces quantités. Il va ensuite devoir
trouver un boulanger qui veuille échanger ces quantités au moment où celui-ci en a besoin, et enfin
de trouver un boulanger qui accepte le prix du pêcheur. Le troc est donc une source d'incertitude sur
trois niveaux : la nature et la disponibilité des biens échangeables, le lieu et la période de l'échange,
et la personnes avec qui on souhaite échanger. La monnaie va permettre de réduire cette incertitude
dans l'échange du troc. L'individu va découvrir progressivement des échanges, va apprendre à
différencier les différentes périodes d'échanges et va apprendre à utiliser des biens plus facilement
échangeables. Il faut le temps que la monnaie se diffuse et que les individus apprennent à l'utiliser
de manière rationnelle. Un homme rationnel va observer les autres agents et utiliser les moyens de
ceux qui réussissent. Il va aussi apprendre qu'il y a des biens qu'il peut échanger contre d'autres
biens. Ce sont les individus les plus capables, les innovateurs, qui sont les inventeurs de la monnaie
;
– les coûts d'attente, qui sont subdivisés en deux groupes :
– les coûts d'attente subjectifs. Pour les présenter, il faut repartir du principe de double
coïncidence des besoins. A partir de ce principe, l'individu doit attendre de trouver un autre individu
possédant le bien qu'il désire et désirant le bien qu'il possède. Les deux individus doivent s'accorder
sur la quantité de chaque bien échangé. L'attente pour satisfaire cette double coïncidence des besoin
va être d'autant plus longue que l'attente est longue et différenciée. Durant cette période, cette
absence de consommation immédiate engendre une frustration qui correspond à une non
consommation immédiate des besoins. Cette frustration dépend de la patience des individus ;
– les coûts d'attente objectifs. Comme il y a une attente pour réaliser l'échange, il y a nécessité
de stocker les marchandises durant l'attente. Ce stockage génère des coûts. Il va falloir construire ou
louer des bâtiments pour louer les marchandises. Il va falloir garder les marchandises pour qu'elles
ne disparaissent pas (vol, donc emploi de gardiens). Il faut aussi prendre en compte les accidents