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2- une nécessaire subjectivité mais une subjectivité droite: une conception nominaliste de l'histoire.
Référence centrale: Paul Veyne, Comment on écrit l'histoire.
→ Le choix de l'intrigue /VS/ histoire événementielle.
La conception événementiel de l'histoire n'est pas la seule possible même si elle a été privilégiée
pendant longtemps. Remise en question de deux présupposés essentiels de cette histoire:
l'importance de l'événement et plus précisément de l'événement politique ; l'importance de la place
des grands hommes dans l'histoire et plus généralement l'importance du rôle de l'individu dans
l'histoire. Le rôle de l'historien est de répondre à une pure curiosité... et non soumettre d'avance son
discours à quoi que ce soit... En ce sens, il n'y a pas de mauvais choix d'intrigue.
Ex: la conception braudelienne de l'histoire. → nécessaire jugement quant à l'approche choisie en
histoire.
→ Le problème de l'interprétation des sources (la critique): la méthode positiviste prônée par
Langlois et Seignobos est valable quand il s'agit d'histoire événementielle et pour des traces qui sont
essentiellement des documents écrits... Les nouvelles intrigues possibles, en ayant renouvelé
l'historiographie, ont exigé une révolution véritable dans le rapport aux sources... L'historien est
davantage sensible à l'idée de construction des faits à partir de traces qu'il a dû lui-même constituer,
sélectionner et interpréter.
Ex: le problème d'une intrigue historique, basée sur des dimensions économique et sociale inspirées
de Malthus, qui aurait besoin d'étudier le lien entre démographie et ressources pour examiner
l'histoire des crises dans un espace géographique déterminé. Comment obtenir des données
démographiques alors que l'importance attachée à cette variable est moderne? La méthode Fleury-
Henry fondée sur l'étude précise des registres des paroisses. On voit ici la nécessité pour l'historien
de faire preuve de jugement c'est-à-dire d'esprit de synthèse.
→ La rétrodiction contre l'anachronisme.
La rétrodiction comme jugement synthétique a posteriori non arbitraire (/VS/ anachronisme). L'idée
essentielle est de dégager, grâce à l'érudition de l'historien, le champ de possibilité lié à une époque.
Un tel jugement est alors un jugement de probabilité qui n'a rien d'arbitraire et qui part du principe
que la familiarisation avec un sujet permet de faire des hypothèses sur les causes les plus probables
de tel ou tel phénomène.
// méthode philologique de mise en série.
Ex: l'évergétisme romain selon Veyne: un modèle économique différent de la charité et des
systèmes sociaux d'entre-aide tels que nous les connaissons. Loin d'être un jugement anachronique,
la rétrodiction de Veyne suppose des jugements subjectifs réglés sur une familiarisation avec les
potentialités d'une époque.
Conclusion: pour une conception nominaliste de l'histoire. Le nominalisme implique une part
essentielle du travail créateur de l'historien dans l'historiographie. Le nominalisme s'oppose à un
réalisme naïf qui serait l'enregistrement passif des faits. Tout l'enjeu est alors de posséder des règles
pour faire en sorte que les jugements soient les plus probables possibles et nullement arbitraires.
Transition:
On arrive à une dichotomie claire entre jugement de valeur et jugement de fait. L'idée serait alors
que le rôle de l'historien est de connaître en faisant preuve d'une bonne subjectivité qui impliquerait
d'emblée la nécessité d'une neutralité axiologique.
Cela signifie-t-il qu'il faille déconnecter l'histoire de l'action politique et de la morale? Le rôle de