Correction de l`ensemble documentaire sur la colonisation

Correction de l’ensemble documentaire sur la colonisation
Réponses aux questions :
1- cf livre p. 44 : au sens propre, peupler un territoire avec des colons venus de métropole. Plus largement (celle
que nous retenons ici), soumettre un territoire lointain à l’autorité d’une métropole, le pays colonisateur. Ce
mouvement prend une grande ampleur au XIXème siècle avec les conquêtes françaises et britanniques et s’accélère
encore à la fin du siècle avec la conquête de l’Afrique (« course au clocher »).
La colonisation est à son apogée dans l’entre-deux-guerres, car l’idée coloniale s’est répandue dans les métropoles
grâce en France à l’action de l’« agence générale des colonies », de l’école, des grandes expositions coloniales
(1931) et de l’aide des soldats coloniaux pendant le premier conflit mondial. Les colonies sont pacifiées et les
Empires immenses sont mis en valeur au niveau économique. En France, la colonisation devient une idée
commune de la République.
2- Les documents 1 et 4 donnent deux points de vue opposés sur la colonisation. Le document 1, extrait d’un cours
moyen de première année sur l’histoire de France de Lavisse datant de 1920, nous présente la colonisation sous un
jour très favorable. La colonisation est un bienfait pour la métropole (commerce) et la colonie (apport de la
civilisation, paix et modernisation du pays). Le document 4, une affiche du PCF, montre le côté noir de la
colonisation : l’exploitation économique des colonies (ici l’Algérie), la misère des colonisés, leur privation de
liberté…
Le document 3 a un côté surprenant car c’est un colon (colonisateur) qui dénonce les méfaits de la colonisation
tandis que le colonisé défend l’œuvre de la métropole.
3- La colonisation est d’abord une œuvre civilisatrice (cf J. Ferry), il s’agit de civiliser les « peuples inférieurs » en
leur amenant la culture de la métropole (écoles, voir la carte de l’Europe et Pay-Bas sur le doc. 2), il s’agit ensuite
d’exploiter la colonie (aspect économique (doc. 1 et 3)) et de la développer (dans ce même but cf création de
ports). Les Européens amènent aussi la paix nuancer cf révoltes), améliorent les conditions sanitaires
(hôpitaux…).
4- Un certain nombre de critiques apparaissent dans les documents 3 et 4. Le colonisateur exploite les colonies
voire les vole, leur laissant la misère. Cette exploitation économique se fait au détriment des industries locales (ex.
en Inde, cf action de Gandy) et uniquement au profit du colon et de la métropole. Les écoles ne fabriquent que des
subalternes qui restent inférieurs aux colons de la métropole, les « indigènes » ne sont pas libres comme le montre
l’affiche du PCF et restent inférieurs aux colons à cause du statut de l’indigénat. L’apport de la civilisation
européenne se fait au détriment des cultures locales qui sont niées, bafouées, négligées…
Réponse organisée :
Analyse du sujet :
« Bilan de la colonisation dans l’entre-deux-guerres :
quelles ambitions pour quelles réalités »
- aspects positifs
- aspects négatifs
On attend une réponse nuancée
et critique rendue possible par
le recul historique
- conquête coloniale
- domination politique
et économique
- apogée de l’ère coloniale
- premières remises en cause de la
politique coloniale et premières
réformes
- mission civilisatrice
- Assimilation/association
- exploitation économique
- acculturation et ses limites
- inégalité de statuts entre peuples
colonisés et Européens.
Plan :
I L’apogée du colonialisme (surtout question 1)
II Les « ambitions » (questions 2 et 3)
III Les « réalités » (Questions 2 et 4).
Correction sous forme de plan détaillé.
Courte « phrase d’introduction » :
A l’apogée de la domination coloniale de l'Europe sur les mondes asiatique et africain, ces documents nous invitent
à établir un bilan de la colonisation en comparant les aspects positifs et négatifs, ou plutôt en cherchant à nuancer
les visions des « colonialistes » et des anticolonialistes de l'époque.
Thème 1 :
Apogée de l'ère coloniale entre 1918 et 1939 : la conquête est terminée (évoquer Ethiopie) ;
les Empires sont immenses (GB et France surtout) ;
l'Asie du sud-est (doc 2 et 3) et l'Afrique (doc 1 et 4) sont colonisées ;
on peut parler plus largement d'impérialisme européen.
Les opinions publiques des métropoles sont touchées par le discours colonial (doc. 1 et cours)
Mais aussi premières remises en cause (doc 3 et surtout doc 4 : les communistes et dans les colonies cf cours), des
tentatives de réformes timides (projet Violette) pour l'heure sans grands effets.
Thème 2 :
Cette période est aussi celle de l'apogée de la « propagande coloniale » après le rôle des colonies dans la 1ère
Guerre (doc 1 et 2).
Dans les documents et le cours : la mission civilisatrice « fardeau de l'homme blanc » selon Kipling ; J Ferry ;
pacification ; fin de l'esclavage ; équipements et infrastructures ; l'école ; les valeurs occidentales (doc 3: « progrès
de la civilisation moderne ») ; la médecine.
Présentez la domination politique. Employer les termes d’assimilation et intégration.
Dans les documents : l’enrichissement économique des métropoles : matières premières (doc 4) par exemple,
débouchés, infrastructures au profit colons et métropoles.
Hors des documents : la maîtrise stratégique du monde (bases navales), la puissance et les courants migratoires
vers quelques colonies (Commonwealth ou Algérie).
Thème 3 :
l'exploitation économique : le pillage (affiche + formes d’exploitations cf cours).) ; destruction du tissu industriel
local (doc 3: les mousselines indiennes, Gandhi).
l'acculturation et la perte d'identité (doc 2 les cartes de l'Europe et des Pays-Bas ; doc 3 « bousillé toute la culture
birmane ») + cours « Tintin ».
Inégalités sociales et domination politique : émergence d'une nouvelle élite indigène (le médecin indien) mais
statuts inférieurs (code de l’indigénat) ; misère des masses (parfois travail forcé cf ligne de chemin de fer Congo-
océan) face à la richesse des colons (affiche) et l'avidité des colonisateurs hommes d'affaires (doc 3).
Souligner le paradoxe du doc. 3 : la critique vient du colon et la glorification du colonisé !
Terminer le travail par une conclusion qui répond à la problématique.
« Le bilan de la colonisation est donc à nuancer car les points de vue semblent très tranchés : à l'idéalisation du
rôle civilisateur joué par l'Europe des uns répond une critique sans concession des autres... A la veille de la seconde
guerre les empires coloniaux semblent solides et les voix anticolonialistes faibles (les indépendantistes n'ont
d'ailleurs pas la parole dans cet ensemble documentaire donnez un ou deux exemples… Messali Hadj)... L'heure
des bilans et des remises en cause sonnera après la charnière de 1945 ».
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