L`ÉvoLution des rapports de puissance dans Le monde depuis Le

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Histoire Terminale
Partie 1
L’évolution des rapports de puissance
dans le monde
depuis le milieu du XIXe siècle
Cette première séquence correspond au
point 1 du programme de la classe de terminale : l’évolution des rapports de puissance
dans le monde depuis le milieu du xixe siècle. Face à la longueur de la période et à la
complexité du sujet, nous avons choisi de diviser cette séquence en deux parties suivant la
chronologie, afin d’aider les élèves à mieux en
appréhender les transformations, à repérer
les ruptures et à acquérir les connaissances
essentielles :
– la partie 1 traite des rapports de puissance
de 1850 à 1938,
– la partie 2 est consacrée à la période qui
s’étend de 1945 à 2007.
La Seconde Guerre mondiale constitue en
effet une fracture essentielle dans les rapports de puissance. L’Europe domine le monde
jusqu’en 1938, même si la Première Guerre
mondiale amoindrit sa puissance. Après 1945,
sinistrée par la Seconde Guerre mondiale, elle
passe au second plan, cédant la position d’hégémonie à deux superpuissances rivales, les
États-Unis et l’URSS, qui vont s’affronter dans
la guerre froide jusqu’à la disparition du bloc
soviétique en 1991.
© Éditions Foucher
Suivant le temps proposé par les documents
d’accompagnement du référentiel, six fiches
composent la séquence et sont distribuées
également entre les deux sous-parties.
La partie 1 traite de la suprématie de l’Europe
de 1850 à 1938, hégémonie incontestable jusqu’en 1914, affaiblie quelque peu à partir de
1918. La fiche 1 étudie la mainmise de l’Europe
sur les colonies ; la fiche 2 concerne la montée
en puissance de nouveaux rivaux extra-européens (les États-Unis et le Japon) ; la fiche 3 est
consacrée au recul des démocraties européennes dans l’entre-deux-guerres.
FICHE 1. L’Europe colonise
le monde (1880-1938)
La fiche débute la séquence et met l’accent
sur un aspect essentiel de la puissance de
l’Europe : la colonisation de l’Afrique et de
l’Asie dans la seconde moitié du xixe siècle et
le début du xxe siècle, à la fois cause et conséquence de sa suprématie dans le monde.
Berceau de la révolution industrielle et en
pleine expansion démographique, les puissances d’Europe occidentale ont besoin de
se fournir à bas prix en matières premières,
et d’assurer des débouchés à leurs produits
manufacturés. La conquête des colonies leur
permet d’acquérir des marchés, un exutoire
pour le trop-plein de population, de placer
des capitaux, d’affermir leur puissance militaire par l’installation de bases stratégiques
aux quatre coins de la planète. Les Européens
sont présents partout dans le monde.
La fiche fait aborder les notions de puissance,
d’impérialisme, de territoire, d’indépendance.
Les documents 1 et 2 traitent de la conquête
des colonies.
Le document 1 est une carte du monde colonisé en 1914. Pour en rendre la lecture plus
aisée, nous avons privilégié les continents
asiatique et africain, omettant le continent
américain libéré de la tutelle coloniale au
xviiie siècle (Amérique du Nord) et au début
du xixe (Amérique du Sud).
Le document 2 est un témoignage, la lettre
d’un sergent sur les modalités de la conquête
du Tonkin, province indochinoise.
Les documents 3, 4 et 5 abordent les enjeux
de la colonisation.
Le document 3 est une affiche présentant la
Une du « Petit Journal » au sujet de la conquête
du Maroc par la France en 1911. Le but est de
montrer les bienfaits de la colonisation pour
les peuples dominés.
Le document 4 est une affiche du comité
de « la grande France » éditée dans l’entredeux-guerres pour faire adhérer les Français
à la colonisation : à un moment où certains
contestent l’impérialisme colonial, elle met en
valeur les avantages que la métropole retire
de ses colonies.
Le document 5 est une affiche de propagande,
émise par le Parti communiste français en 1930
à l’occasion du centenaire de la conquête de
l’Algérie. Elle oppose l’exploitation du peuple
algérien et l’enrichissement des colons après
un siècle de domination française, et encourage l’accession à l’indépendance.
1. La conquête des colonies
(p. 5)
3. (Doc 2) Comment les Français s’emparent-ils
du Tonkin ? Comment les habitants réagissent-ils ?
Les Français s’emparent du Tonkin par la force,
la violence en incendiant des villages : « à feu et
à sang », « villages flambaient », « fumée noire »,
« champs dévastés », « la vue des flammes », « bandes de pillards ». Les habitants terrorisés fuient,
abandonnant leurs maisons : « course folle des
hommes », « éperdus », « villages déserts ».
4. (Doc 2) Soulignez dans le texte le but affi-
ché de la conquête ? Correspond-il à la méthode
employée ? Pourquoi ?
Le but affiché de la conquête à souligner : « le
beau prétexte de civiliser et de pacifier ». Il ne correspond pas à la méthode employée : les Français
ont combattu les populations, ils ont apporté la
guerre et non la paix ; ils se sont comportés en
barbares alors qu’ils entendaient apporter avec
eux la civilisation, le progrès.
2. Les enjeux
de la colonisation
(p. 6)
1. (Doc 1) Repérez deux grandes puissances
2. (Doc 1) À quelle partie de l’Europe les puis-
sances coloniales appartiennent-elles ? Comment
la carte du monde colonisé en 1914 traduit-elle la
suprématie de l’Europe ?
Les puissances coloniales appartiennent à l’Europe
de l’Ouest. La carte du monde colonisé en 1914
met en évidence la suprématie de l’Europe puisque ses ressortissants sont présents sur tous les
continents : ils ont créé des empires coloniaux
essentiellement en Afrique et en Asie. Les colonies
des puissances extra-européennes (États-Unis et
Japon) sont minoritaires.
II
5. (Doc 3) Quels bienfaits la colonisation entendelle procurer aux Marocains ?
Par les mots inscrits au bas de l’affiche, la colonisation française entend apporter « librement » aux
Marocains « la civilisation, la richesse et la paix ».
6. (Doc 3) Comment l’image présente-t-elle la
mission que se donne la métropole ?
La métropole est représentée par Marianne,
symbole de la République française : elle est
vêtue d’une robe à bande tricolore (liberté) et du
bonnet phrygien ceint d’une couronne d’olivier
(paix) ; d’une corne d’abondance (richesse), elle
verse des pièces d’or aux indigènes qui travaillent
aux champs ou ont accès à la lecture (civilisation),
alors qu’au loin un soldat est garant de la paix.
7. (Doc 4) Qu’est-ce que la « grande France » ?
Quels avantages la métropole tire-t-elle des colonies ?
La « grande France » groupe la métropole et ses
colonies, c’est-à-dire la France et ses possessions
d’Afrique (l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’AOF,
l’AEF, Madagascar, les Comores et la Réunion),
d’Asie (l’Indochine, les comptoirs de l’Inde, la
Syrie) et, dans une moindre mesure, ses territoires
d’Océanie, d’Amérique.
© Éditions Foucher
coloniales, les États indépendants en Afrique, les
heurts des impérialismes.
Les deux grandes puissances coloniales sont le
Royaume-Uni et la France. Deux États seulement
demeurent indépendants dans le continent africain
par ailleurs entièrement colonisé : l’Éthiopie (vieux
royaume) et le Liberia (État fondé en 1847 pour les
esclaves noirs américains libérés qui veulent retourner en Afrique). Les impérialismes se heurtent au
Soudan (1898, incident de Fachoda qui oppose
les Français aux Britanniques), en Afrique du Sud
(1899-1902, guerre des Boers où les Hollandais
et les Britanniques s’affrontent), au Maroc (19071911, crises entre les Allemands et les Français).
Histoire Terminale
La France accroît ainsi :
– sa puissance territoriale : l’empire est 18 fois
plus vaste que la métropole,
– sa puissance démographique : l’empire lui
apporte 70 millions d’habitants,
– sa puissance commerciale : l’empire assure des
débouchés à ses produits (pour 8 milliards par an),
– sa puissance économique : l’empire procure
des matières premières à son industrie,
– sa puissance militaire : l’empire fournit des
points stratégiques et des hommes.
8. (Doc 4) Pourquoi, selon l’affiche, les peuples
colonisés veulent-ils rester français ?
D’après l’affiche, les peuples colonisés veulent
rester français car la métropole leur a procuré
l’ordre, la prospérité, la justice.
9. (Doc 5) Quel bilan de la colonisation française
en Algérie est ici dressé ?
Le bilan de la colonisation française en Algérie
apparaît ici négatif. L’indigène enchaîné à un
poteau n’est pas libre. La colonisation ne lui a
apporté que brimades, spoliation et misère tandis
que la métropole s’est enrichie à ses dépens et a
pillé ses biens (produits agricoles, matières premières et sources d’énergie).
10. (Doc 3 et 5) Quelles contradictions appa-
© Éditions Foucher
raissent entre les objectifs et la réalité de la
colonisation ?
Les objectifs affichés lors de la conquête des colonies étaient que la métropole apporte la civilisation, la richesse et la paix aux peuples dominés.
Or, après un siècle de présence française, l’Algérie a été dépossédée de ses richesses : la métropole maintient sous son joug le peuple algérien
(indigène enchaîné) et le maintient dans la misère
(travaux des champs avec des moyens rudimentaires) ; les colons français vivent dans l’oisiveté et
habitent de somptueuses demeures.
11. (Doc 4 et 5) En quoi les buts de ces deux
affiches s’opposent-ils ?
La première affiche, où la métropole apparaît
comme une déesse, une mère bienveillante et
généreuse face à des indigènes qui se prosternent
à ses pieds, veut mettre en valeur les bienfaits de
la colonisation. La seconde affiche, parue deux
décennies plus tard et émise par le Parti communiste français, dénonce l’exploitation coloniale, l’enrichissement des colons aux dépens des
­peuples dominés, et invite ces derniers à se soulever et à proclamer leur indépendance.
BILAN
(p. 6)
Comment la colonisation permet-elle à l’Europe
d’étendre sa suprématie sur le reste du monde ?
Quelles en sont les conséquences pour les peuples
dominés ?
Dans la deuxième moitié du xixe siècle, les puissances d’Europe occidentale, en pleine expansion démographique et économique, se lancent
à la conquête de colonies en Afrique et en Asie.
Comment la colonisation permet-elle à l’Europe
d’accroître son hégémonie dans le monde et
quelles sont les conséquences pour les peuples
dominés ?
Après 1850, grâce aux progrès de la navigation et
aux expéditions des explorateurs à l’intérieur des
terres africaines demeurées jusqu’alors vierges,
les Européens entrent en possession d’immenses
territoires et édifient de vastes empires coloniaux.
L’Europe acquiert ainsi la puissance territoriale.
Dotée d’une forte croissance démographique
grâce aux progrès de l’alimentation et de la
médecine, l’Europe va chercher dans les colonies un exutoire à son trop-plein d’habitants. Et
la population autochtone renforce sa puissance
démographique.
Berceau de la révolution industrielle, les États
européens connaissent un fort dynamisme économique. Ils ont des besoins énormes en matières premières que leur territoire ne peut satisfaire.
Les colonies d’Afrique et d’Asie leur fournissent à
bon compte les produits tropicaux et les minerais
nécessaires à leur industrie. La colonisation accroît
la puissance économique de l’Europe.
Les colonies servent également de débouchés aux
produits des métropoles. Elles leur permettent, de
plus, de placer avantageusement leurs capitaux.
L’Europe étend ainsi son emprise commerciale et
financière.
Dispersées aux quatre coins du monde, les colonies constituent autant de points d’appui stratégiques, d’installation de bases militaires qui
assurent une présence européenne permanente
et une intervention armée rapide en cas d’agression. L’Europe voit alors sa puissance militaire et
politique intensifiée.
Enfin, grâce à la colonisation, l’Europe étend sa
culture. Les métropoles exportent dans les territoires occupés leur langue, leur religion, leurs
modes de vie, la civilisation occidentale.
III
misère et humiliés. Enfin, la prise de possession
s’est fréquemment effectuée par la force, causant de nombreuses victimes et dégâts matériels
dans les territoires conquis (guerres, incendies,
pillage).
L’Europe, affaiblie après la première guerre mondiale, voit son emprise sur les territoires coloniaux
de plus en plus contestée. Dans les colonies, des
mouvements nationalistes pour l’indépendance
sont fondés par un chef formé en Occident. En
métropole, l’opposition à la colonisation s’intensifie : certains évoquent le coût des colonies,
d’autres (les communistes), par principe idéolo­
gique, l’exploitation des indigènes.
© Éditions Foucher
Ainsi, les peuples dominés ont bénéficié des
apports de la colonisation. Ils ont eu accès à l’instruction par l’implantation d’écoles, aux soins
médicaux dans les hôpitaux édifiés. Leur pays
s’est modernisé avec la construction de voies
de communication. Mais la civilisation de l’occupant a supplanté leurs traditions, la mémoire
des ancêtres, étouffé leur culture. La mise en
valeur du territoire s’est faite au service du colonisateur : il les a dépossédés de leurs terres qu’il
a exploitées à son profit exclusif, il a construit
des routes et des ports pour exporter les richesses. Les indigènes sont souvent des citoyens de
second rang, soumis au travail forcé, réduits à la
IV
Histoire Terminale
Point Bac 1
L’évolution des rapports de puissance
dans le monde (1945-2000)
Cette fiche Point Bac est composée de deux
parties. La première a pour but d’initier les élèves à l’étude d’un document en développant un
point particulier d’une séance. La seconde leur
permet de faire le point sur les connaissances
acquises tout au long de la séquence.
Exploiter une affiche
de propagande
(p. 21)
L’emprise soviétique sur l’Europe
de l’Est (1952)
Nous avons choisi de traiter la mainmise de
l’URSS sur l’Europe de l’Est à travers une affiche de propagande. En effet, la guerre froide
constitue une période clé dans les rapports de
puissance après la Seconde Guerre mondiale.
L’Europe se trouve vite au cœur des blocs dont
elle constitue un enjeu essentiel. C’est d’abord
là que se manifeste la rivalité des deux superpuissances. C’est ce continent qui, dès 1947, est
coupé en deux par le rideau de fer. L’Allemagne,
divisée en deux États en 1949, et particulièrement Berlin sa capitale, en sont le symbole.
© Éditions Foucher
La propagande est particulièrement active
durant la guerre froide. Elle est une arme pour
combattre l’adversaire car son but est de le diaboliser, de faire peur pour l’empêcher d’étendre son aire d’influence.
L’affiche proposée est publiée par une association française anticommuniste « Paix et
Liberté », en 1952. À cette époque, la tension entre les deux camps est particulièrement intense et les blocs se consolident par
un réseau d’alliances. L’affiche, sobre par ses
couleurs (du blanc, du noir, du vert, du rouge
qui désigne l’emprise soviétique) établit un
constat par la comparaison des cartes de l’Europe en 1938 et en 1952, et interpelle le lecteur pour ensuite l’inviter à arrêter l’extension
du communisme au nom de la liberté. Elle
concrétise la doctrine Truman du « containment » : l’URSS est présentée comme un État
« impérialiste » qui emploie la force (« annexe »
des territoires, « asservit » les peuples), et l’Europe de l’Ouest encore libre doit se défendre
du danger communiste.
➤ Étudiez le document
1. Par qui et quand cette affiche a-t-elle été réali-
sée ? Que représente-t-elle ?
Cette affiche a été réalisée par l’association anticommuniste « Paix et Liberté » en 1952, époque de
forte tension dans la guerre froide. Elle montre l’expansion du communisme en Europe de l’Est par les
annexions de l’URSS et la création d’États satellites
communistes amis sur ses frontières.
2. Quels sont les territoires annexés par l’URSS ?
Qui sont les pays devenus ses satellites ?
Annexions : il s’agit de territoires bordant les
frontières occidentales de l’URSS : les Républiques
baltes (l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie) annexées
par Staline en 1940 ; l’Est de la Finlande, de la
Tchécoslovaquie (Ruthénie), de la Roumanie
(Bessarabie).
Satellites : ce sont des pays que l’armée soviétique a libérés du nazisme et qui sont situés autour
de ses frontières européennes : la Pologne ; la
Tchécoslovaquie ; la Hongrie ; la Roumanie ; la
Bulgarie ; l’Albanie ; l’Allemagne de l’Est (RDA)
La RDA est issue de la zone d’occupation soviétique en Allemagne (l’Autriche, comme l’Allemagne,
a été partagé en quatre zones d’occupation, celle
de l’URSS se trouvant dans la partie orientale, mais
elle s’est rapidement reconstituée en État indépendant). Ces États communistes ont été transformés
en démocraties populaires placées sous la tutelle
économique et politique de l’URSS. Ils constituent
un glacis protecteur en Europe pour l’URSS.
3. Que dénonce cette affiche ? À qui est-elle desti-
née et quel est son but ?
Cette affiche dénonce la mainmise de l’URSS sur
l’Europe de l’Est, l’expansion du communisme en
Europe. Elle est destinée aux démocraties de l’Europe de l’Ouest pour leur faire prendre conscience
du danger communiste et de les inciter à défendre
la liberté dont elles jouissent.
➤ Reliez les documents
à vos acquis
4. Quelle est la situation de l’Europe (et de
l­’Allemagne) en 1952 ? Qu’appelle-t-on « rideau
de fer » ?
5. Pourquoi peut-on dire que l’Europe se trouve
au cœur de la guerre froide au début des années
1950 ?
On peut dire qu’au début des années 1950
­l’Europe se trouve au cœur de la guerre froide
car elle est divisée en deux blocs opposés, tout
comme va l’être le monde : le bloc de l’Ouest
dirigé par les États-Unis qui se veulent les champions et les garants des libertés et de la démocratie ; le bloc de l’Est placé sous l’égide de l’URSS
prônant le communisme et l’autoritarisme d’État.
Constituant un enjeu des blocs, elle est le théâtre
des premières crises de la guerre froide (Grèce,
1946 ; blocus de Berlin, 1948).
Tester ses connaissances
(p. 22)
Cette page doit permettre aux élèves de vérifier leurs acquis sur les points importants de
cette longue séquence, de faire une synthèse
sur les connaissances minimales à posséder.
Les questions posées reprennent l’essentiel du
contenu des fiches traitées.
1947-1991
1. Citez et situez les deux principaux empires
coloniaux en 1914, et complétez le tableau.
Empires coloniaux : britannique et français ;
continents : Afrique et Asie.
Colonies
Indes
Indochine
Madagascar
Congo
Indonésie
Libye
Angola
Nigeria
Métropole
Royaume-Uni
France
France
Belgique
Pays-Bas
Italie
Portugal
Royaume-Uni
2. Donnez les intérêts que les métropoles retirent
de la colonisation, du point de vue :
– économique : approvisionnement en matières
premières ; placement des capitaux.
– commercial : débouchés pour les produits de
la métropole.
– militaire : bases et points d’appui straté­
giques.
– politique : force et prestige, exportation de la
civilisation occidentale (langue, religion).
3. Pourquoi parle-t-on d’un certain affaiblisse-
ment de l’Europe dans l’entre-deux-guerres ?
On parle d’un certain affaiblissement de l’Europe
dans l’entre-deux-guerres car le continent est sorti
de la Première Guerre mondiale dévasté et ruiné ;
les États-Unis et le Japon, éloignés des champs de
bataille, ont bénéficié du conflit pour développer
leurs industries (fabrication d’armes).
4. Complétez le tableau : le monde dans la guerre
froide.
5. Qu’entend-on par « crise ou conflit de guerre
froide » ?
Bloc de l’Ouest
Superpuissance dirigeante États-Unis
Bloc de l’Est
URSS
Système idéologique
Libéralisme, démocratie pluraliste
Communisme, autoritarisme d’État
Doctrine
Truman : endiguer le communisme
Jdanov : étendre le communisme
Alliances militaires
Exemples de crises,
de conflits indirects
VI
Continent
Asie
Asie
Afrique
Afrique
Asie
Afrique
Afrique
Afrique
OTAN (Europe de l’Ouest), OTASE
Pacte de Varsovie (Europe de l’Est),
(Asie du Sud-Est), Pacte de Bagdad Chine, Corée du Nord, Vietnam du
(Moyen-Orient)
Nord
Berlin (blocus, 1948-1949), Cuba (1962) : affrontement direct entre les deux
Grands sans intervention armée
Corée (1950-1953), Vietnam (1963-1973) : affrontement armé indirect entre
les deux Grands, par pays interposés
© Éditions Foucher
L’Europe et particulièrement l’Allemagne sont,
en 1952, coupées en deux. Depuis 1947, l’Europe
est divisée en deux camps rivaux : l’Europe de
l’Ouest fait partie du bloc américain ; l’Europe de
l’Est est dans le bloc soviétique. L’Allemagne est
partagée en 1949 en deux États indépendants
et antagonistes : à l’Ouest, la RFA, fondée sur les
zones occidentales d’occupation ; à l’Est, la RDA,
créée sur la zone d’occupation soviétique.
Le « rideau de fer » est une frontière hermétique
qui sépare les blocs, c’est-à-dire les pays de l’Europe de l’Ouest liés aux États-Unis et ceux de l’Europe de l’Est alliés de l’URSS.
Histoire Terminale
On entend par crise ou conflit de guerre froide
un affrontement sans conflit armé direct entre
les États-Unis et l’URSS : retrait de l’un des deux
Grands lors d’un face à face direct ; guerre indirecte par pays interposé.
6. Nommez et situez dans le temps la conférence
marquant la naissance du tiers monde, celle instituant le non-alignement.
Naissance du tiers monde : Bandung en 1955 ;
non-alignement : Belgrade en 1961
7. Citez deux événements annonçant la fin de la
guerre froide :
1989. fin du rideau de fer, chute du mur de Berlin ;
1991. dissolution du Pacte de Varsovie, disparition de l’URSS.
8. Pourquoi qualifie-t-on les États-Unis d’hy-
perpuissance après 1991 ? En quoi l’année 2001
est-elle un tournant dans leur politique extérieure ?
On qualifie les États-Unis d’hyperpuissance après
1991 car, avec l’implosion de l’URSS, ils sont désormais l’unique superpuissance, les seuls à posséder
tous les éléments de puissance. Ils sont les arbitres
et souvent les « gendarmes » du monde.
L’année 2001 est un tournant dans la politique
extérieure américaine car le 11 septembre le pays
est, sur son propre sol, la cible d’attentats terroristes
visant les symboles de sa puissance. Précédemment
tentés par le multilatéralisme avec l’ONU, les
États-Unis décident dès lors de faire la guerre au
terrorisme, de lutter contre « l’axe du mal », et de
conduire si besoin une politique unilatérale.
9. Complétez la frise chronologique sur les rapports de puissance.
1850-1938
Domination de(s)
1850-1914
Montée en
puissance
des États-Unis
et du Japon
1918-1938
Dictatures
fascistes
1947-1991
États-Unis
et de l’URSS
Crises de guerre
froide
Construction
européenne
1991-2007
États-Unis
Terrorisme
international
Concurrence
de l’U.E.,
de la Chine
© Éditions Foucher
Concurrents
ou menaces
L’Europe
VII
Géographie Terminale
Partie 4
L’Asie
On peut, par le biais de cette fiche qui décrit
l’inscription de la population dans l’espace,
avoir une première approche de l’organisation
de l’espace en Asie du Sud-Est et au Japon.
On travaille à plusieurs échelles. À l’échelle
de la région tout entière, deux caractéristiques sautent aux yeux. D’abord la très forte
population puisqu’il s’agit en effet des zones
les plus peuplées du monde. Ensuite, l’importance des mouvements de population, conséquences des conflits récents, de l’attraction
des littoraux, de l’urbanisation, mais aussi des
politiques volontaristes de colonisation et de
mise en valeur de territoires jusqu’alors inoccupés.
Toutefois, à une plus grande échelle, on peut
repérer des critères de différenciation tels que
l’inégalité de l’occupation humaine, la variété
des comportements démographiques, toutes
les étapes de la transition démographique
étant représentées.
On peut, par le biais de la répartition de la
population, évoquer quelques caractéristiques culturelles de cet ensemble : influence
de la mousson, des différentes philosophies et
religions, de la civilisation du riz.
VIII
1. Un réservoir
de population
(p. 85)
1. (Doc 1) Quelle partie du monde est représentée sur cette carte ?
La partie du monde représentée sur cette carte
est l’Asie orientale (le Japon et la partie orientale
de la Chine) et de l’Asie du Sud-Est (Malaisie,
Singapour, Indonésie, Philippines).
2. (Doc 1) Sachant que la population mondiale
est de 6,55 milliards d’habitants en 2006, quel est
le poids démographique de cette partie du monde
(en millions et en %).
En additionnant les chiffres de la carte, on obtient
2 111 500 de personnes, ce qui représente environ
32 % de la population mondiale, soit approximativement le tiers. Mais on sait que la population
asiatique dans son ensemble équivaut à plus de
60% de la population mondiale. On est donc en
présence d’une véritable fourmilière humaine.
3. (Doc 1) Quels atouts économiques peut repré-
senter une telle population ? Quels États sont
particulièrement concernés ?
Cette population constitue une force de travail
importante dans la mesure où elle est jeune
(ce qui est le cas), permettant ainsi le développement d’industries de main-d’œuvre.
Par ailleurs, elle peut être à l’origine d’une importante consommation, dans la mesure où le pouvoir d’achat est suffisant.
La population est particulièrement importante en
Chine (plus de 1,3 milliard d’habitants) mais aussi
en Indonésie, au Japon, au Vietnam, en Corée du
Sud.
© Éditions Foucher
Fiche 27. Foules d’Asie
du Sud-Est
Géographie Terminale
4. (Doc 2) En vous appuyant sur des exemples
précis, montrez quels contrastes de densités offre
la population du Sud-Est asiatique ?
L’Asie orientale et l’Asie du Sud-Est ont une densité de population d’environ 180 hab./km2, mais
peu de régions du monde offrent des contrastes
de densités aussi accusés. On peut raisonner à des
échelles différentes :
– à l’échelle de l’ensemble de la région : les façades littorales sont plus peuplées que les zones
plus continentales. On peut opposer le Laos, État
continental aux faibles densités (25 hab./km2) au
Vietnam, État essentiellement côtier dont la densité est de 251 hab./km2 ;
– à l’échelle d’un État : de fortes concentrations de population peuvent voisiner avec des
déserts humains sans qu’il y ait de rapport avec
la position par rapport à la mer. L’exemple le plus
frappant est celui de l’Indonésie où certaines
îles ont de très fortes densités (Java, Florès, parties nord et sud de Sumatra), alors que d’autres
sont vides (partie centrale de Sumatra, Bornéo,
la plus grande partie des Célèbes). On peut, très
souvent, expliquer ce différentiel par les conditions naturelles : les plaines fertiles peuvent être
aménagées facilement pour la riziculture irriguée
contrairement aux montagnes dans lesquelles,
par ailleurs, il est difficile de mettre en place des
moyens de transports.
Pour équilibrer les densités, le gouvernement
indonésien, mais aussi malaisien, cherche à mettre en place des fronts pionniers en incitant les
agriculteurs à se déplacer et à coloniser des espaces vierges.
© Éditions Foucher
5. (Doc 2 et 3) Pourquoi peut-on parler de
« littoralisation » des grandes villes du Sud-Est
asiatique ? Selon vous, comment peut-on expliquer
cette littoralisation ?
De nombreuses villes du sud-Est asiatique sont
situées sur les côtes. Cette urbanisation côtière
marque bien l’inégalité de la répartition de la
population de cette partie du monde. Ainsi, au
Japon, toutes les grandes villes sont en position littorale : en Chine, Shanghai, Tianjin et Hongkong ;
à Taiwan, Taipeh ; aux Philippines, Manille ; en
Indonésie, Jakarta et Surabaya…
Les plaines littorales ont accueilli les premières
implantations humaines autour de l’agriculture et
ont permis la formation de bourgs puis de villes
liées d’abord à la commercialisation des produits
de l’agriculture. Puis ces villes ont vu leur population augmenter avec les possibilités qu’offrait une
côte découpée pour l’implantation de ports de
commerce.
Il existe toutefois des villes à l’intérieur des terres (Pékin, Bangkok, Kuala Lumpur…) liées à des
raisons historiques, géographiques (éloignement
des zones malariennes).
L’Asie compte un certain nombre d’agglomérations géantes (Tokyo, la plus grande ville du monde
avec 30 millions d’habitants). L’urbanisation est
particulièrement importante dans le triangle
Pékin-Shanghai-Tokyo. Mais le taux d’urbanisation varie selon les États :
Japon : 79 %
Corée du Sud :
81 %
Chine : 32 %
Thaïlande :
21 %
Indonésie :
40 %
Vietnam : 20 %
6. (Doc 2 et 3) Comment évolue la répartition de
la population dans cette région du monde ?
Les contrastes de densités s’accusent du fait de
la concentration des populations sur les façades
littorales et de l’urbanisation. Ces phénomènes
sont liés à l’exode rural (déprise agricole due à
l’augmentation de la productivité) mais aussi aux
revenus agricoles moins importants que les revenus de l’industrie et des services.
2. Des comportements
démographiques différents
(p. 86)
7. (Doc 4) Dans quels États le renouvellement des
générations est-il assuré1 ? N’est-il pas assuré2 ?
Pour que le renouvellement des générations soit
assuré, il faut que l’indice de fécondité soit supérieur à 2,2.
(1) Le renouvellement des générations est assuré aux
Philippines, au Laos, en Indonésie.
(2) Il n’est pas assuré en : Chine, Corée du Sud,
Hongkong, Japon, Singapour, Vietnam.
8. (Doc 4) Quel rapport peut-on établir entre le
comportement démographique et le revenu de ces
différents États ?
Le comportement démographique est donné ici
par la fécondité. Le renouvellement des générations est assuré, nous l’avons vu, en Indonésie,
au Laos, aux Philippines et presque au Vietnam,
donc là où la fécondité est la plus élevée. Ce sont
les États qui ont le RNBppa le plus faible.
Au contraire, le renouvellement des générations
n’est pas assuré dans les États où le RNBppa
est élevé : Japon, Hongkong, Corée du Sud,
Singapour.
Il y a donc un lien entre faible fécondité, nonrenouvellement des générations et richesse et
entre forte fécondité, renouvellement des générations et pauvreté.
Les États les plus riches sont des États urbanisés
dans lesquels l’emploi industriel et tertiaire est
important. Les populations de ces États n’ont pas
besoin de nombreux bras, donc de nombreux
enfants pour assurer le travail de la terre et elles
restreignent donc leur fécondité.
9. (Doc 4 et 5) Comment pouvez-vous expliquer
la fécondité actuelle de la Chine ?
La Chine a une faible fécondité (de l’ordre de
celle de la France). Cette fécondité, forte avant
1979, a diminué de façon spectaculaire depuis
une trentaine d’années, ce qui explique par
ailleurs le nombre de jeunes en âge de procréer
(72 % de la population a entre 15 et 65 ans) et
le fait que l’augmentation actuelle de la population en Chine résulte d’un phénomène de vitesse
acquise.
Cette baisse de la fécondité est la résultante de la
politique gouvernementale chinoise de contrôle
des naissances instaurée en 1979, qui consiste à
n’autoriser qu’un enfant par couple dans les villes et deux dans les campagnes. Cette politique
de l’enfant unique se heurte d’ailleurs à de nombreuses résistances des populations.
10. (Doc 5) Quelles sont les conséquences de
BILAN
(p. 86)
Définissez les principales caractéristiques de la
population du Sud-Est asiatique : poids et niveau
de maîtrise de la croissance démographique, densité et distribution spatiale de la population, urbanisation.
Le Sud-Est asiatique est la partie la plus peuplée
du monde. Elle rassemble à peu près le tiers de la
population mondiale. Mais les situations démographiques diffèrent selon les États.
En effet, les densités révèlent une répartition très
inégale de la population qui se concentre dans les
plaines intérieures et littorales alors que les montagnes sont très peu peuplées. Cette répartition
de la population est à mettre en liaison avec la
culture du riz ou bien avec des activités commerciales anciennes. Elles conduisent parfois les gouvernements à mettre en place des fronts pionniers
dans le but de mieux équilibrer la répartition de
la population.
Par ailleurs, les États du Sud-Est asiatique sont
parvenus à des stades différents de la transition
démographique. Elle est terminée pour les États
les plus riches (ex. Japon). La fécondité est alors
faible et la croissance de la population est modérée ce qui pose le problème de son vieillissement.
Les États les plus pauvres n’ont pas achevé cette
transition et leur population connaît une croissance importante (Philippines).
Enfin, les transformations économiques actuelles
entraînent d’importantes migrations et une forte
urbanisation. Beaucoup de ces villes sont devenues, en peu de temps, de gigantesques métropoles.
© Éditions Foucher
la politique démographique mise en place par le
gouvernement chinois ?
La fécondité a diminué et elle est aujourd’hui à
peine plus élevée que celle du Japon (1,6 contre
1,3). Le renouvellement des générations n’est
plus assuré.
Mais la politique démographique chinoise a des
effets pervers :
– vieillissement actuel et probabilité dans l’avenir
de manquer de bras. Aujourd’hui, on fait appel à
la main-d’œuvre des « mingong », paysans pauvres
de l’intérieur attirés par les possibilités d’emplois
dans les agglomérations littorales. Ces migrations
s’accomplissent le plus souvent dans la précarité.
– déséquilibre des sexes du fait de l’infanticide
des petites filles, ce qui montre d’ailleurs l’insuffisance de la législation sociale.
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