Histoire Terminale Partie 1 L’évolution des rapports de puissance dans le monde depuis le milieu du XIXe siècle Cette première séquence correspond au point 1 du programme de la classe de terminale : l’évolution des rapports de puissance dans le monde depuis le milieu du xixe siècle. Face à la longueur de la période et à la complexité du sujet, nous avons choisi de diviser cette séquence en deux parties suivant la chronologie, afin d’aider les élèves à mieux en appréhender les transformations, à repérer les ruptures et à acquérir les connaissances essentielles : – la partie 1 traite des rapports de puissance de 1850 à 1938, – la partie 2 est consacrée à la période qui s’étend de 1945 à 2007. La Seconde Guerre mondiale constitue en effet une fracture essentielle dans les rapports de puissance. L’Europe domine le monde jusqu’en 1938, même si la Première Guerre mondiale amoindrit sa puissance. Après 1945, sinistrée par la Seconde Guerre mondiale, elle passe au second plan, cédant la position d’hégémonie à deux superpuissances rivales, les États-Unis et l’URSS, qui vont s’affronter dans la guerre froide jusqu’à la disparition du bloc soviétique en 1991. © Éditions Foucher Suivant le temps proposé par les documents d’accompagnement du référentiel, six fiches composent la séquence et sont distribuées également entre les deux sous-parties. La partie 1 traite de la suprématie de l’Europe de 1850 à 1938, hégémonie incontestable jusqu’en 1914, affaiblie quelque peu à partir de 1918. La fiche 1 étudie la mainmise de l’Europe sur les colonies ; la fiche 2 concerne la montée en puissance de nouveaux rivaux extra-européens (les États-Unis et le Japon) ; la fiche 3 est consacrée au recul des démocraties européennes dans l’entre-deux-guerres. FICHE 1. L’Europe colonise le monde (1880-1938) La fiche débute la séquence et met l’accent sur un aspect essentiel de la puissance de l’Europe : la colonisation de l’Afrique et de l’Asie dans la seconde moitié du xixe siècle et le début du xxe siècle, à la fois cause et conséquence de sa suprématie dans le monde. Berceau de la révolution industrielle et en pleine expansion démographique, les puissances d’Europe occidentale ont besoin de se fournir à bas prix en matières premières, et d’assurer des débouchés à leurs produits manufacturés. La conquête des colonies leur permet d’acquérir des marchés, un exutoire pour le trop-plein de population, de placer des capitaux, d’affermir leur puissance militaire par l’installation de bases stratégiques aux quatre coins de la planète. Les Européens sont présents partout dans le monde. La fiche fait aborder les notions de puissance, d’impérialisme, de territoire, d’indépendance. Les documents 1 et 2 traitent de la conquête des colonies. Le document 1 est une carte du monde colonisé en 1914. Pour en rendre la lecture plus aisée, nous avons privilégié les continents asiatique et africain, omettant le continent américain libéré de la tutelle coloniale au xviiie siècle (Amérique du Nord) et au début du xixe (Amérique du Sud). Le document 2 est un témoignage, la lettre d’un sergent sur les modalités de la conquête du Tonkin, province indochinoise. Les documents 3, 4 et 5 abordent les enjeux de la colonisation. Le document 3 est une affiche présentant la Une du « Petit Journal » au sujet de la conquête du Maroc par la France en 1911. Le but est de montrer les bienfaits de la colonisation pour les peuples dominés. Le document 4 est une affiche du comité de « la grande France » éditée dans l’entredeux-guerres pour faire adhérer les Français à la colonisation : à un moment où certains contestent l’impérialisme colonial, elle met en valeur les avantages que la métropole retire de ses colonies. Le document 5 est une affiche de propagande, émise par le Parti communiste français en 1930 à l’occasion du centenaire de la conquête de l’Algérie. Elle oppose l’exploitation du peuple algérien et l’enrichissement des colons après un siècle de domination française, et encourage l’accession à l’indépendance. 1. La conquête des colonies (p. 5) 3. (Doc 2) Comment les Français s’emparent-ils du Tonkin ? Comment les habitants réagissent-ils ? Les Français s’emparent du Tonkin par la force, la violence en incendiant des villages : « à feu et à sang », « villages flambaient », « fumée noire », « champs dévastés », « la vue des flammes », « bandes de pillards ». Les habitants terrorisés fuient, abandonnant leurs maisons : « course folle des hommes », « éperdus », « villages déserts ». 4. (Doc 2) Soulignez dans le texte le but affi- ché de la conquête ? Correspond-il à la méthode employée ? Pourquoi ? Le but affiché de la conquête à souligner : « le beau prétexte de civiliser et de pacifier ». Il ne correspond pas à la méthode employée : les Français ont combattu les populations, ils ont apporté la guerre et non la paix ; ils se sont comportés en barbares alors qu’ils entendaient apporter avec eux la civilisation, le progrès. 2. Les enjeux de la colonisation (p. 6) 1. (Doc 1) Repérez deux grandes puissances 2. (Doc 1) À quelle partie de l’Europe les puis- sances coloniales appartiennent-elles ? Comment la carte du monde colonisé en 1914 traduit-elle la suprématie de l’Europe ? Les puissances coloniales appartiennent à l’Europe de l’Ouest. La carte du monde colonisé en 1914 met en évidence la suprématie de l’Europe puisque ses ressortissants sont présents sur tous les continents : ils ont créé des empires coloniaux essentiellement en Afrique et en Asie. Les colonies des puissances extra-européennes (États-Unis et Japon) sont minoritaires. II 5. (Doc 3) Quels bienfaits la colonisation entendelle procurer aux Marocains ? Par les mots inscrits au bas de l’affiche, la colonisation française entend apporter « librement » aux Marocains « la civilisation, la richesse et la paix ». 6. (Doc 3) Comment l’image présente-t-elle la mission que se donne la métropole ? La métropole est représentée par Marianne, symbole de la République française : elle est vêtue d’une robe à bande tricolore (liberté) et du bonnet phrygien ceint d’une couronne d’olivier (paix) ; d’une corne d’abondance (richesse), elle verse des pièces d’or aux indigènes qui travaillent aux champs ou ont accès à la lecture (civilisation), alors qu’au loin un soldat est garant de la paix. 7. (Doc 4) Qu’est-ce que la « grande France » ? Quels avantages la métropole tire-t-elle des colonies ? La « grande France » groupe la métropole et ses colonies, c’est-à-dire la France et ses possessions d’Afrique (l’Algérie, la Tunisie, le Maroc, l’AOF, l’AEF, Madagascar, les Comores et la Réunion), d’Asie (l’Indochine, les comptoirs de l’Inde, la Syrie) et, dans une moindre mesure, ses territoires d’Océanie, d’Amérique. © Éditions Foucher coloniales, les États indépendants en Afrique, les heurts des impérialismes. Les deux grandes puissances coloniales sont le Royaume-Uni et la France. Deux États seulement demeurent indépendants dans le continent africain par ailleurs entièrement colonisé : l’Éthiopie (vieux royaume) et le Liberia (État fondé en 1847 pour les esclaves noirs américains libérés qui veulent retourner en Afrique). Les impérialismes se heurtent au Soudan (1898, incident de Fachoda qui oppose les Français aux Britanniques), en Afrique du Sud (1899-1902, guerre des Boers où les Hollandais et les Britanniques s’affrontent), au Maroc (19071911, crises entre les Allemands et les Français). Histoire Terminale La France accroît ainsi : – sa puissance territoriale : l’empire est 18 fois plus vaste que la métropole, – sa puissance démographique : l’empire lui apporte 70 millions d’habitants, – sa puissance commerciale : l’empire assure des débouchés à ses produits (pour 8 milliards par an), – sa puissance économique : l’empire procure des matières premières à son industrie, – sa puissance militaire : l’empire fournit des points stratégiques et des hommes. 8. (Doc 4) Pourquoi, selon l’affiche, les peuples colonisés veulent-ils rester français ? D’après l’affiche, les peuples colonisés veulent rester français car la métropole leur a procuré l’ordre, la prospérité, la justice. 9. (Doc 5) Quel bilan de la colonisation française en Algérie est ici dressé ? Le bilan de la colonisation française en Algérie apparaît ici négatif. L’indigène enchaîné à un poteau n’est pas libre. La colonisation ne lui a apporté que brimades, spoliation et misère tandis que la métropole s’est enrichie à ses dépens et a pillé ses biens (produits agricoles, matières premières et sources d’énergie). 10. (Doc 3 et 5) Quelles contradictions appa- © Éditions Foucher raissent entre les objectifs et la réalité de la colonisation ? Les objectifs affichés lors de la conquête des colonies étaient que la métropole apporte la civilisation, la richesse et la paix aux peuples dominés. Or, après un siècle de présence française, l’Algérie a été dépossédée de ses richesses : la métropole maintient sous son joug le peuple algérien (indigène enchaîné) et le maintient dans la misère (travaux des champs avec des moyens rudimentaires) ; les colons français vivent dans l’oisiveté et habitent de somptueuses demeures. 11. (Doc 4 et 5) En quoi les buts de ces deux affiches s’opposent-ils ? La première affiche, où la métropole apparaît comme une déesse, une mère bienveillante et généreuse face à des indigènes qui se prosternent à ses pieds, veut mettre en valeur les bienfaits de la colonisation. La seconde affiche, parue deux décennies plus tard et émise par le Parti communiste français, dénonce l’exploitation coloniale, l’enrichissement des colons aux dépens des ­peuples dominés, et invite ces derniers à se soulever et à proclamer leur indépendance. BILAN (p. 6) Comment la colonisation permet-elle à l’Europe d’étendre sa suprématie sur le reste du monde ? Quelles en sont les conséquences pour les peuples dominés ? Dans la deuxième moitié du xixe siècle, les puissances d’Europe occidentale, en pleine expansion démographique et économique, se lancent à la conquête de colonies en Afrique et en Asie. Comment la colonisation permet-elle à l’Europe d’accroître son hégémonie dans le monde et quelles sont les conséquences pour les peuples dominés ? Après 1850, grâce aux progrès de la navigation et aux expéditions des explorateurs à l’intérieur des terres africaines demeurées jusqu’alors vierges, les Européens entrent en possession d’immenses territoires et édifient de vastes empires coloniaux. L’Europe acquiert ainsi la puissance territoriale. Dotée d’une forte croissance démographique grâce aux progrès de l’alimentation et de la médecine, l’Europe va chercher dans les colonies un exutoire à son trop-plein d’habitants. Et la population autochtone renforce sa puissance démographique. Berceau de la révolution industrielle, les États européens connaissent un fort dynamisme économique. Ils ont des besoins énormes en matières premières que leur territoire ne peut satisfaire. Les colonies d’Afrique et d’Asie leur fournissent à bon compte les produits tropicaux et les minerais nécessaires à leur industrie. La colonisation accroît la puissance économique de l’Europe. Les colonies servent également de débouchés aux produits des métropoles. Elles leur permettent, de plus, de placer avantageusement leurs capitaux. L’Europe étend ainsi son emprise commerciale et financière. Dispersées aux quatre coins du monde, les colonies constituent autant de points d’appui stratégiques, d’installation de bases militaires qui assurent une présence européenne permanente et une intervention armée rapide en cas d’agression. L’Europe voit alors sa puissance militaire et politique intensifiée. Enfin, grâce à la colonisation, l’Europe étend sa culture. Les métropoles exportent dans les territoires occupés leur langue, leur religion, leurs modes de vie, la civilisation occidentale. III misère et humiliés. Enfin, la prise de possession s’est fréquemment effectuée par la force, causant de nombreuses victimes et dégâts matériels dans les territoires conquis (guerres, incendies, pillage). L’Europe, affaiblie après la première guerre mondiale, voit son emprise sur les territoires coloniaux de plus en plus contestée. Dans les colonies, des mouvements nationalistes pour l’indépendance sont fondés par un chef formé en Occident. En métropole, l’opposition à la colonisation s’intensifie : certains évoquent le coût des colonies, d’autres (les communistes), par principe idéolo­ gique, l’exploitation des indigènes. © Éditions Foucher Ainsi, les peuples dominés ont bénéficié des apports de la colonisation. Ils ont eu accès à l’instruction par l’implantation d’écoles, aux soins médicaux dans les hôpitaux édifiés. Leur pays s’est modernisé avec la construction de voies de communication. Mais la civilisation de l’occupant a supplanté leurs traditions, la mémoire des ancêtres, étouffé leur culture. La mise en valeur du territoire s’est faite au service du colonisateur : il les a dépossédés de leurs terres qu’il a exploitées à son profit exclusif, il a construit des routes et des ports pour exporter les richesses. Les indigènes sont souvent des citoyens de second rang, soumis au travail forcé, réduits à la IV Histoire Terminale Point Bac 1 L’évolution des rapports de puissance dans le monde (1945-2000) Cette fiche Point Bac est composée de deux parties. La première a pour but d’initier les élèves à l’étude d’un document en développant un point particulier d’une séance. La seconde leur permet de faire le point sur les connaissances acquises tout au long de la séquence. Exploiter une affiche de propagande (p. 21) L’emprise soviétique sur l’Europe de l’Est (1952) Nous avons choisi de traiter la mainmise de l’URSS sur l’Europe de l’Est à travers une affiche de propagande. En effet, la guerre froide constitue une période clé dans les rapports de puissance après la Seconde Guerre mondiale. L’Europe se trouve vite au cœur des blocs dont elle constitue un enjeu essentiel. C’est d’abord là que se manifeste la rivalité des deux superpuissances. C’est ce continent qui, dès 1947, est coupé en deux par le rideau de fer. L’Allemagne, divisée en deux États en 1949, et particulièrement Berlin sa capitale, en sont le symbole. © Éditions Foucher La propagande est particulièrement active durant la guerre froide. Elle est une arme pour combattre l’adversaire car son but est de le diaboliser, de faire peur pour l’empêcher d’étendre son aire d’influence. L’affiche proposée est publiée par une association française anticommuniste « Paix et Liberté », en 1952. À cette époque, la tension entre les deux camps est particulièrement intense et les blocs se consolident par un réseau d’alliances. L’affiche, sobre par ses couleurs (du blanc, du noir, du vert, du rouge qui désigne l’emprise soviétique) établit un constat par la comparaison des cartes de l’Europe en 1938 et en 1952, et interpelle le lecteur pour ensuite l’inviter à arrêter l’extension du communisme au nom de la liberté. Elle concrétise la doctrine Truman du « containment » : l’URSS est présentée comme un État « impérialiste » qui emploie la force (« annexe » des territoires, « asservit » les peuples), et l’Europe de l’Ouest encore libre doit se défendre du danger communiste. ➤ Étudiez le document 1. Par qui et quand cette affiche a-t-elle été réali- sée ? Que représente-t-elle ? Cette affiche a été réalisée par l’association anticommuniste « Paix et Liberté » en 1952, époque de forte tension dans la guerre froide. Elle montre l’expansion du communisme en Europe de l’Est par les annexions de l’URSS et la création d’États satellites communistes amis sur ses frontières. 2. Quels sont les territoires annexés par l’URSS ? Qui sont les pays devenus ses satellites ? Annexions : il s’agit de territoires bordant les frontières occidentales de l’URSS : les Républiques baltes (l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie) annexées par Staline en 1940 ; l’Est de la Finlande, de la Tchécoslovaquie (Ruthénie), de la Roumanie (Bessarabie). Satellites : ce sont des pays que l’armée soviétique a libérés du nazisme et qui sont situés autour de ses frontières européennes : la Pologne ; la Tchécoslovaquie ; la Hongrie ; la Roumanie ; la Bulgarie ; l’Albanie ; l’Allemagne de l’Est (RDA) La RDA est issue de la zone d’occupation soviétique en Allemagne (l’Autriche, comme l’Allemagne, a été partagé en quatre zones d’occupation, celle de l’URSS se trouvant dans la partie orientale, mais elle s’est rapidement reconstituée en État indépendant). Ces États communistes ont été transformés en démocraties populaires placées sous la tutelle économique et politique de l’URSS. Ils constituent un glacis protecteur en Europe pour l’URSS. 3. Que dénonce cette affiche ? À qui est-elle desti- née et quel est son but ? Cette affiche dénonce la mainmise de l’URSS sur l’Europe de l’Est, l’expansion du communisme en Europe. Elle est destinée aux démocraties de l’Europe de l’Ouest pour leur faire prendre conscience du danger communiste et de les inciter à défendre la liberté dont elles jouissent. ➤ Reliez les documents à vos acquis 4. Quelle est la situation de l’Europe (et de l­’Allemagne) en 1952 ? Qu’appelle-t-on « rideau de fer » ? 5. Pourquoi peut-on dire que l’Europe se trouve au cœur de la guerre froide au début des années 1950 ? On peut dire qu’au début des années 1950 ­l’Europe se trouve au cœur de la guerre froide car elle est divisée en deux blocs opposés, tout comme va l’être le monde : le bloc de l’Ouest dirigé par les États-Unis qui se veulent les champions et les garants des libertés et de la démocratie ; le bloc de l’Est placé sous l’égide de l’URSS prônant le communisme et l’autoritarisme d’État. Constituant un enjeu des blocs, elle est le théâtre des premières crises de la guerre froide (Grèce, 1946 ; blocus de Berlin, 1948). Tester ses connaissances (p. 22) Cette page doit permettre aux élèves de vérifier leurs acquis sur les points importants de cette longue séquence, de faire une synthèse sur les connaissances minimales à posséder. Les questions posées reprennent l’essentiel du contenu des fiches traitées. 1947-1991 1. Citez et situez les deux principaux empires coloniaux en 1914, et complétez le tableau. Empires coloniaux : britannique et français ; continents : Afrique et Asie. Colonies Indes Indochine Madagascar Congo Indonésie Libye Angola Nigeria Métropole Royaume-Uni France France Belgique Pays-Bas Italie Portugal Royaume-Uni 2. Donnez les intérêts que les métropoles retirent de la colonisation, du point de vue : – économique : approvisionnement en matières premières ; placement des capitaux. – commercial : débouchés pour les produits de la métropole. – militaire : bases et points d’appui straté­ giques. – politique : force et prestige, exportation de la civilisation occidentale (langue, religion). 3. Pourquoi parle-t-on d’un certain affaiblisse- ment de l’Europe dans l’entre-deux-guerres ? On parle d’un certain affaiblissement de l’Europe dans l’entre-deux-guerres car le continent est sorti de la Première Guerre mondiale dévasté et ruiné ; les États-Unis et le Japon, éloignés des champs de bataille, ont bénéficié du conflit pour développer leurs industries (fabrication d’armes). 4. Complétez le tableau : le monde dans la guerre froide. 5. Qu’entend-on par « crise ou conflit de guerre froide » ? Bloc de l’Ouest Superpuissance dirigeante États-Unis Bloc de l’Est URSS Système idéologique Libéralisme, démocratie pluraliste Communisme, autoritarisme d’État Doctrine Truman : endiguer le communisme Jdanov : étendre le communisme Alliances militaires Exemples de crises, de conflits indirects VI Continent Asie Asie Afrique Afrique Asie Afrique Afrique Afrique OTAN (Europe de l’Ouest), OTASE Pacte de Varsovie (Europe de l’Est), (Asie du Sud-Est), Pacte de Bagdad Chine, Corée du Nord, Vietnam du (Moyen-Orient) Nord Berlin (blocus, 1948-1949), Cuba (1962) : affrontement direct entre les deux Grands sans intervention armée Corée (1950-1953), Vietnam (1963-1973) : affrontement armé indirect entre les deux Grands, par pays interposés © Éditions Foucher L’Europe et particulièrement l’Allemagne sont, en 1952, coupées en deux. Depuis 1947, l’Europe est divisée en deux camps rivaux : l’Europe de l’Ouest fait partie du bloc américain ; l’Europe de l’Est est dans le bloc soviétique. L’Allemagne est partagée en 1949 en deux États indépendants et antagonistes : à l’Ouest, la RFA, fondée sur les zones occidentales d’occupation ; à l’Est, la RDA, créée sur la zone d’occupation soviétique. Le « rideau de fer » est une frontière hermétique qui sépare les blocs, c’est-à-dire les pays de l’Europe de l’Ouest liés aux États-Unis et ceux de l’Europe de l’Est alliés de l’URSS. Histoire Terminale On entend par crise ou conflit de guerre froide un affrontement sans conflit armé direct entre les États-Unis et l’URSS : retrait de l’un des deux Grands lors d’un face à face direct ; guerre indirecte par pays interposé. 6. Nommez et situez dans le temps la conférence marquant la naissance du tiers monde, celle instituant le non-alignement. Naissance du tiers monde : Bandung en 1955 ; non-alignement : Belgrade en 1961 7. Citez deux événements annonçant la fin de la guerre froide : 1989. fin du rideau de fer, chute du mur de Berlin ; 1991. dissolution du Pacte de Varsovie, disparition de l’URSS. 8. Pourquoi qualifie-t-on les États-Unis d’hy- perpuissance après 1991 ? En quoi l’année 2001 est-elle un tournant dans leur politique extérieure ? On qualifie les États-Unis d’hyperpuissance après 1991 car, avec l’implosion de l’URSS, ils sont désormais l’unique superpuissance, les seuls à posséder tous les éléments de puissance. Ils sont les arbitres et souvent les « gendarmes » du monde. L’année 2001 est un tournant dans la politique extérieure américaine car le 11 septembre le pays est, sur son propre sol, la cible d’attentats terroristes visant les symboles de sa puissance. Précédemment tentés par le multilatéralisme avec l’ONU, les États-Unis décident dès lors de faire la guerre au terrorisme, de lutter contre « l’axe du mal », et de conduire si besoin une politique unilatérale. 9. Complétez la frise chronologique sur les rapports de puissance. 1850-1938 Domination de(s) 1850-1914 Montée en puissance des États-Unis et du Japon 1918-1938 Dictatures fascistes 1947-1991 États-Unis et de l’URSS Crises de guerre froide Construction européenne 1991-2007 États-Unis Terrorisme international Concurrence de l’U.E., de la Chine © Éditions Foucher Concurrents ou menaces L’Europe VII Géographie Terminale Partie 4 L’Asie On peut, par le biais de cette fiche qui décrit l’inscription de la population dans l’espace, avoir une première approche de l’organisation de l’espace en Asie du Sud-Est et au Japon. On travaille à plusieurs échelles. À l’échelle de la région tout entière, deux caractéristiques sautent aux yeux. D’abord la très forte population puisqu’il s’agit en effet des zones les plus peuplées du monde. Ensuite, l’importance des mouvements de population, conséquences des conflits récents, de l’attraction des littoraux, de l’urbanisation, mais aussi des politiques volontaristes de colonisation et de mise en valeur de territoires jusqu’alors inoccupés. Toutefois, à une plus grande échelle, on peut repérer des critères de différenciation tels que l’inégalité de l’occupation humaine, la variété des comportements démographiques, toutes les étapes de la transition démographique étant représentées. On peut, par le biais de la répartition de la population, évoquer quelques caractéristiques culturelles de cet ensemble : influence de la mousson, des différentes philosophies et religions, de la civilisation du riz. VIII 1. Un réservoir de population (p. 85) 1. (Doc 1) Quelle partie du monde est représentée sur cette carte ? La partie du monde représentée sur cette carte est l’Asie orientale (le Japon et la partie orientale de la Chine) et de l’Asie du Sud-Est (Malaisie, Singapour, Indonésie, Philippines). 2. (Doc 1) Sachant que la population mondiale est de 6,55 milliards d’habitants en 2006, quel est le poids démographique de cette partie du monde (en millions et en %). En additionnant les chiffres de la carte, on obtient 2 111 500 de personnes, ce qui représente environ 32 % de la population mondiale, soit approximativement le tiers. Mais on sait que la population asiatique dans son ensemble équivaut à plus de 60% de la population mondiale. On est donc en présence d’une véritable fourmilière humaine. 3. (Doc 1) Quels atouts économiques peut repré- senter une telle population ? Quels États sont particulièrement concernés ? Cette population constitue une force de travail importante dans la mesure où elle est jeune (ce qui est le cas), permettant ainsi le développement d’industries de main-d’œuvre. Par ailleurs, elle peut être à l’origine d’une importante consommation, dans la mesure où le pouvoir d’achat est suffisant. La population est particulièrement importante en Chine (plus de 1,3 milliard d’habitants) mais aussi en Indonésie, au Japon, au Vietnam, en Corée du Sud. © Éditions Foucher Fiche 27. Foules d’Asie du Sud-Est Géographie Terminale 4. (Doc 2) En vous appuyant sur des exemples précis, montrez quels contrastes de densités offre la population du Sud-Est asiatique ? L’Asie orientale et l’Asie du Sud-Est ont une densité de population d’environ 180 hab./km2, mais peu de régions du monde offrent des contrastes de densités aussi accusés. On peut raisonner à des échelles différentes : – à l’échelle de l’ensemble de la région : les façades littorales sont plus peuplées que les zones plus continentales. On peut opposer le Laos, État continental aux faibles densités (25 hab./km2) au Vietnam, État essentiellement côtier dont la densité est de 251 hab./km2 ; – à l’échelle d’un État : de fortes concentrations de population peuvent voisiner avec des déserts humains sans qu’il y ait de rapport avec la position par rapport à la mer. L’exemple le plus frappant est celui de l’Indonésie où certaines îles ont de très fortes densités (Java, Florès, parties nord et sud de Sumatra), alors que d’autres sont vides (partie centrale de Sumatra, Bornéo, la plus grande partie des Célèbes). On peut, très souvent, expliquer ce différentiel par les conditions naturelles : les plaines fertiles peuvent être aménagées facilement pour la riziculture irriguée contrairement aux montagnes dans lesquelles, par ailleurs, il est difficile de mettre en place des moyens de transports. Pour équilibrer les densités, le gouvernement indonésien, mais aussi malaisien, cherche à mettre en place des fronts pionniers en incitant les agriculteurs à se déplacer et à coloniser des espaces vierges. © Éditions Foucher 5. (Doc 2 et 3) Pourquoi peut-on parler de « littoralisation » des grandes villes du Sud-Est asiatique ? Selon vous, comment peut-on expliquer cette littoralisation ? De nombreuses villes du sud-Est asiatique sont situées sur les côtes. Cette urbanisation côtière marque bien l’inégalité de la répartition de la population de cette partie du monde. Ainsi, au Japon, toutes les grandes villes sont en position littorale : en Chine, Shanghai, Tianjin et Hongkong ; à Taiwan, Taipeh ; aux Philippines, Manille ; en Indonésie, Jakarta et Surabaya… Les plaines littorales ont accueilli les premières implantations humaines autour de l’agriculture et ont permis la formation de bourgs puis de villes liées d’abord à la commercialisation des produits de l’agriculture. Puis ces villes ont vu leur population augmenter avec les possibilités qu’offrait une côte découpée pour l’implantation de ports de commerce. Il existe toutefois des villes à l’intérieur des terres (Pékin, Bangkok, Kuala Lumpur…) liées à des raisons historiques, géographiques (éloignement des zones malariennes). L’Asie compte un certain nombre d’agglomérations géantes (Tokyo, la plus grande ville du monde avec 30 millions d’habitants). L’urbanisation est particulièrement importante dans le triangle Pékin-Shanghai-Tokyo. Mais le taux d’urbanisation varie selon les États : Japon : 79 % Corée du Sud : 81 % Chine : 32 % Thaïlande : 21 % Indonésie : 40 % Vietnam : 20 % 6. (Doc 2 et 3) Comment évolue la répartition de la population dans cette région du monde ? Les contrastes de densités s’accusent du fait de la concentration des populations sur les façades littorales et de l’urbanisation. Ces phénomènes sont liés à l’exode rural (déprise agricole due à l’augmentation de la productivité) mais aussi aux revenus agricoles moins importants que les revenus de l’industrie et des services. 2. Des comportements démographiques différents (p. 86) 7. (Doc 4) Dans quels États le renouvellement des générations est-il assuré1 ? N’est-il pas assuré2 ? Pour que le renouvellement des générations soit assuré, il faut que l’indice de fécondité soit supérieur à 2,2. (1) Le renouvellement des générations est assuré aux Philippines, au Laos, en Indonésie. (2) Il n’est pas assuré en : Chine, Corée du Sud, Hongkong, Japon, Singapour, Vietnam. 8. (Doc 4) Quel rapport peut-on établir entre le comportement démographique et le revenu de ces différents États ? Le comportement démographique est donné ici par la fécondité. Le renouvellement des générations est assuré, nous l’avons vu, en Indonésie, au Laos, aux Philippines et presque au Vietnam, donc là où la fécondité est la plus élevée. Ce sont les États qui ont le RNBppa le plus faible. Au contraire, le renouvellement des générations n’est pas assuré dans les États où le RNBppa est élevé : Japon, Hongkong, Corée du Sud, Singapour. Il y a donc un lien entre faible fécondité, nonrenouvellement des générations et richesse et entre forte fécondité, renouvellement des générations et pauvreté. Les États les plus riches sont des États urbanisés dans lesquels l’emploi industriel et tertiaire est important. Les populations de ces États n’ont pas besoin de nombreux bras, donc de nombreux enfants pour assurer le travail de la terre et elles restreignent donc leur fécondité. 9. (Doc 4 et 5) Comment pouvez-vous expliquer la fécondité actuelle de la Chine ? La Chine a une faible fécondité (de l’ordre de celle de la France). Cette fécondité, forte avant 1979, a diminué de façon spectaculaire depuis une trentaine d’années, ce qui explique par ailleurs le nombre de jeunes en âge de procréer (72 % de la population a entre 15 et 65 ans) et le fait que l’augmentation actuelle de la population en Chine résulte d’un phénomène de vitesse acquise. Cette baisse de la fécondité est la résultante de la politique gouvernementale chinoise de contrôle des naissances instaurée en 1979, qui consiste à n’autoriser qu’un enfant par couple dans les villes et deux dans les campagnes. Cette politique de l’enfant unique se heurte d’ailleurs à de nombreuses résistances des populations. 10. (Doc 5) Quelles sont les conséquences de BILAN (p. 86) Définissez les principales caractéristiques de la population du Sud-Est asiatique : poids et niveau de maîtrise de la croissance démographique, densité et distribution spatiale de la population, urbanisation. Le Sud-Est asiatique est la partie la plus peuplée du monde. Elle rassemble à peu près le tiers de la population mondiale. Mais les situations démographiques diffèrent selon les États. En effet, les densités révèlent une répartition très inégale de la population qui se concentre dans les plaines intérieures et littorales alors que les montagnes sont très peu peuplées. Cette répartition de la population est à mettre en liaison avec la culture du riz ou bien avec des activités commerciales anciennes. Elles conduisent parfois les gouvernements à mettre en place des fronts pionniers dans le but de mieux équilibrer la répartition de la population. Par ailleurs, les États du Sud-Est asiatique sont parvenus à des stades différents de la transition démographique. Elle est terminée pour les États les plus riches (ex. Japon). La fécondité est alors faible et la croissance de la population est modérée ce qui pose le problème de son vieillissement. Les États les plus pauvres n’ont pas achevé cette transition et leur population connaît une croissance importante (Philippines). Enfin, les transformations économiques actuelles entraînent d’importantes migrations et une forte urbanisation. Beaucoup de ces villes sont devenues, en peu de temps, de gigantesques métropoles. © Éditions Foucher la politique démographique mise en place par le gouvernement chinois ? La fécondité a diminué et elle est aujourd’hui à peine plus élevée que celle du Japon (1,6 contre 1,3). Le renouvellement des générations n’est plus assuré. Mais la politique démographique chinoise a des effets pervers : – vieillissement actuel et probabilité dans l’avenir de manquer de bras. Aujourd’hui, on fait appel à la main-d’œuvre des « mingong », paysans pauvres de l’intérieur attirés par les possibilités d’emplois dans les agglomérations littorales. Ces migrations s’accomplissent le plus souvent dans la précarité. – déséquilibre des sexes du fait de l’infanticide des petites filles, ce qui montre d’ailleurs l’insuffisance de la législation sociale.